Tour de Pise
Les dames pisanes sont descendues rêver
Dans leurs vergers où palpitent des lucioles
Et derrière les murs des flûtes des violes
Disent l’amour perdu que l’on veut retrouver
Puis quand les inconnus ont évoqué leur peine
Ou qu’ils s’en vont à l’heure où doit passer le guet
Avec ses vingt lueurs et son cri fatigué
Elles ont peur de l’ombre et de l’heure prochaine
De l’ombre où jusqu’au jour les lucioles sont
Les larmes d’un regret ardent comme une flamme
Tandis que vous sentez dans la nuit de votre âme
Des violes d’amour vibrer le dernier son
Et l’heure va venir ô belles délicates
Ne sera-ce pas l’heure enfin d’avoir sommeil
Quand passera le guet avec son cri pareil
Aux plaintes de l’amour qui vous rendit ingrates
Alors sur les perrons en écoutant mourir
La source qui languit les Pisanes penchées
Comme leur Tour et par la mort effarouchées
Attendent cependant l’amour qui va venir.