Le Brasier
II
Je flambe dans le brasier à l’ardeur adorable,
Et les mains des croyants m’y rejettent multiple, innombrablement
Les membres des intercis flambent auprès de moi,
Éloignez du brasier les ossements,
Je suffis pour l’éternité à entretenir le feu de mes délices
Et des oiseaux protègent de leurs ailes ma face et le soleil.
O mémoire, combien de races qui forlignent
Des Tyndarides aux vipères ardentes de mon bonheur,
Et les serpents ne sont ils que les cous des cygnes
Qui étaient immortels et n’étaient pas chanteurs.
Voici ma vie renouvelée,
De grands vaisseaux passent et repassent.
Je trempe une fois encore mes mains dans l’Océan.
Voici le paquebot et ma vie renouvelée
Ses flammes sont immenses.
Il n’y a plus rien de commun entre moi
Et ceux qui craignent les brûlures.