Le Vent nocturne
Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtant ;
Et l’on entend aussi se lamenter l’autan,
Et, du fleuve prochain, à grand’voix triomphales,
Les elfes rire au vent ou corner aux rafales.
Attys, Attys, Attys, charmant et débraillé,
C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé
Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique.
La forêt fuit au loin comme une armée antique
Dont les lances, ô pins, s’agitent au tournant.
Les villages éteints méditent maintenant,
Comme les vierges, les vieillards et les poètes,
Et ne s’éveilleront aux pas de nul venant,
Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes.
Neu Glück, Octobre 1901.