(1915) Le Repas « Le Repas »
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(1915) Le Repas « Le Repas »

Le Repas

Il n’y a que la mère et les deux fils
          Tout est ensoleillé
          La table est ronde
Dérrière la chaise où s’assied la mère
          Il y a la fenêtre
          Briller sous le soleil
Les caps aux feuillages sombres des pins et des oliviers
             Et plus près les villas aux toits rouges
Aux toits rouges où fument les cheminées
             Car c’est l’heure du repas
             Tout est ensoleillé
             Et sur la nappe glacée
             La bonne affairée
             Dépose un plat fumant
          Le repas n’est pas une action vile
Et tous les hommes devraient avoir du pain
La mère et les deux fils mangent et parlent
Et des chants de gaîté accompagnent le repas
Les bruits joyeux des fourchettes et des assiettes
Et le son clair du cristal et des verres
Par la fenêtre ouverte viennent les chants des oiseaux
             Dans les citronniers
             Et de la cuisine arrive
La chanson vive du beurre sur le feu
Un rayon traverse un verre presque plein de vin mélangé d’eau
Oh ! le beau rubis que font du vin rouge et du soleil
             Quand la faim est calmée
             Les fruits gais et parfumés
             Terminent le repas
             Tous se lèvent joyeux et adorent la vie
             Sans dégoût de ce qui est matériel
Songeant que les repas sont beaux, sont sacrés
             Qui font vivre les hommes.