Lul de Faltenin
À M. Louis de Gonzague Frick.
Sirènes▶, j’ai campé vers vos
Grottes, tiriez aux mers la langue
En dansant devant leurs chevaux,
Puis, battiez de vos ailes d’anges,
Et, j’écoutai ces cœurs rivaux.
*
Une arme, ô ma tête inquiète !
J’agite un feuillard défleuri
Pour écarter l’haleine tiède
Qu’exhalent contre mes grands cris
Vos terribles bouches muettes.
*
Il y a là-bas la merveille.
Au prix d’elle que valez-vous ?
Le sang jaillit de mes otelles
A mon aspect, et, je l’avoue
Le meurtre de mon double orgueil.
*
Si les bateliers ont ramé
Loin des lèvres à fleur de l’onde.
Mille et mille animaux charmés
Flairent la route à la rencontre
De mes blessures bien-aimées.
*
Leurs yeux, étoiles bestiales,
Eclairent ma compassion ;
Qu’importe, ma sagesse égale
Celle des constellations,
Car, c’est moi seul, nuit, qui t’étoile.
*
Dans une grotte avide. J’aime
Vos yeux. Les degrés sont glissants.
Au loin, que vous devenez naines.
N’attirez plus aucun passant.
*
Dans l’attentive et bien-apprise
J’ai vu feuilloler nos forêts.
Mer, le soleil se gargarise
Où les matelots désiraient
Que vergues et mâts reverdissent.
*
Je descends, et, le firmament
S’est changé très vite en méduse,
Puisque je flambe atrocement,
Que mes bras seuls sont les excuses
Et les torches de mon tourment.
*
Oiseaux, tiriez aux mers la langue.
Le soleil d’hier m’a rejoint.
Les otelles nous ensanglantent
Dans le nid des ◀Sirènes, loin
Du troupeau d’étoiles oblongues.