Les Sapins▶
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus,
Les bateaux qui sur le Rhin voguent.
Dans les sept arts endoctrinés
Qui sont de grands poètes,
Ils se savent prédestinés
A briller plus que des planètes
A briller doucement, changés
En étoiles et enneigés.
Aux Noëls bienheureuses
Aux longues branches langoureuses.
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel, quand il tonne.
Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver, les ◀sapins
▶
Et balancent leurs ailes.
L’été, ce sont de grands-rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles.
Ils vont, offrant leurs bons onguents.
Quand la montagne accouche.
De temps en temps sous l’ouragan
Un vieux ◀sapin geint et se couche.
Neu Gluck
, 1901.