Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.
Et nos amours, faut-il qu’il m’en souvienne ?
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit. sonne l’heure,
Les jours s’en vont, je demeure.
Les mains dans les mains, restons face à face
Tandis que sous le pont de nos bras passe
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Des éternels regards l’onde si lasse.
Vienne la nuit, sonne l’heure,
Les jours s’en vont, je demeure.
L’amour s’en va comme cette eau courante,
L’amour s’en va ; comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente !
Vienne la nuit, sonne l’heure,
Les jours s’en vont, je demeure.
Ni temps ◀passé, ni les amours reviennent ;
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.
Vienne la nuit, sonne l’heure,
Les jours s’en vont, je demeure.
GUILLAUME APOLLINAIRE.