(1918) L'enfant d'or « L’enfant d’or »
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(1918) L'enfant d'or « L’enfant d’or »

L’enfant d’or

C’est la barque où fuyait près d’une ombre la reine
Quand les morts se levaient et lorsque les sanglots
Secouaient le monarque ainsi que la carène
Qui tremble à l’horizon sur l’écume des flots
La chanson des rameurs sur les vagues se traîne
La reine et l’enfant d’or agitaient les grelots
Dont la fente évoquait la grenade qu’égrène
Aux échos des récifs le chœur des matelots
Belles chairs de cristal, les joyaux les squelettes
Cherront au fond des mers où surnagèrent tant
De fleurs de cheveux roux et de rames flottant
Parmi les troupes de méduses violettes
Cortège de ta fuite ou floraison d’effroi
Lorsque cet enfant d’or souriait au vieux roi
Guillaume APOLLINAIRE.