Le Départ »)
Maudite celle-là qui ayant renoncé
A n’être qu’une amante aime la chaste Gloire ;
Le surnom de sa Vie sera le Désespoir
Et le rire de tous l’écho de sa Pensée.
Tendresse du Printemps qui me fait défaillir,
Un vol d’oiseaux divins monte comme un soupir
Dans le firmament clair de mes pures disputes.
Adieu, adieu ! vous qui m’aimiez, oubliez-moi !
Laissez-moi seule, triste et noire, dans la gare
Attendre, les yeux secs, l’heure de mon départ,
Puisque, vous le savez, je ne vous aime pas.
Rayons d’un regard d’homme, ô cordes de ma lyre,
C’est vous qui résonnez quand je chante ; c’est vous,
La cause de l’impossible amour que j’avoue
Et qui m’avez donné la force de le dire.
Et cette lyre accorde et mon cœur et ses yeux ;
Lyre, trop vieille image, mot délicieux.
Le paysage fuit et sans qu’il m’en souvienne,
O train joyeux, quel bruit tu
mènes !…
Louise LALANNE.