La Fuite
C’est la barque ou s’enfuit une amoureuse reine
Le vieux roi magnifique est venu près des flots ;
Son manteau merveilleux à chaque pas égrène
Quelque bijou tintant au rythme des sanglots.
La chanson des rameurs sur les vagues se
traîne,
La reine et son amant l’écoutent les yeux clos,
Qui s’incantent peut-être au chœur des matelots.
Coulés au fond des mers où surnagèrent tant
L’heur des fuites est sombre et violet ◀d’effroi.
Tant de gemmes tombaient du manteau du vieux roi.
Guillaume Apollinaire.