Dans l’abri caverne
Je me jette vers toi et il me semble aussi que tu te jettes vers moi
Une force part de▶ nous qui est un feu solide qui nous soude
Et puis il y a aussi une contradiction qui fait que nous ne pouvons nous
apercevoir
Il y a des cassures
Moi j’ai ce soir une âme qui s’est creusée qui est vide
Et qu’il n’y a rien pour se raccrocher
Ce qui y tombe et qui y vit c’est une sorte ◀d’▶êtres laids qui me font mal
et qui viennent de je ne sais où
Oui je crois qu’ils viennent de la vie ◀d’▶une sorte ◀de▶ vie qui est dans
l’avenir dans l’avenir brut qu’on n’a pu encore cultiver où élever ou humaniser.
C’est aujourd’hui c’est ce soir et non toujours
Heureusement que ce n’est que ce soir
Les autres jours je me rattache à toi
En imaginant ta beauté
Puis je pense que je l’imagine en vain
Je ne la connais par aucun sens
Ni même par les mots
Existes-tu mon amour
Où n’es-tu qu’une entité que j’ai créée sans le vouloir
Pour peupler la solitude
Es-tu une ◀de ces déesses comme celles que les Grecs avaient douées pour
moins s’ennuyer
Je t’adore ô ma déesse exquise même si tu n’es que dans mon
imagination
Décembre 1915