Les Fenêtres
A Robert Delaunay
Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Quand chantent les aras dans les forêts natales
Abatis de▶ pi-his
Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile
Nous l’enverrons en message téléphonique
Traumatisme géant
Il fait couler les yeux
Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises
Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche
Tu soulèveras le rideau
Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre
Araignées quand les mains tissaient la lumière
On commencera à minuit
Quand on a le temps on a la liberté
Bigorneaux Lottes Multiples Soleils et l’Oursin du Couchant
Tours
Les tours ce sont les rues
Puits
Puits
Ce sont les places
Puits
Arbres creux qui enlacent les Capresses vagabondes
Les Chabins chantent des airs à mourir
Aux Chabines marronnes
Et l’oie Oua-Oua trompette au nord
Raclent les pelleteries
Étincelant diamant
Vancouver
O Paris
Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Paris Vancouver Lyon Maintenon New-York et les Antilles
La fenêtre s’ouvre comme une orange
Le beau fruit ◀de la lumière
Guillaume APOLLINAIRE