Dans le palais de▶ Rosemonde
Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée
Le palais don du roi comme un roi nu s’élève
On voit venir au fond du jardin mes pensées
Qui sourient du concert joué par les grenouilles
Elles ont envie des cyprès grandes quenouilles
Et le soleil miroir des roses s’est brisé
Le stigmate sanglant des mains contre les vitres
Quel archer mal blessé du couchant le troua
Sur les genoux pointus du monarque adultère
Madame Rosemonde roule avec mystère
Ses petits yeux tout ronds pareils aux yeux des Huns
Dont ni perle ni cul n’égale l’Orient
Qui donc attendez-vous Mes plus belles voisines
Toc toc Entrez dans l’antichambre Le jour baisse
Pendez vos têtes aux patères par les tresses
On entra dans la salle à manger les narines
Et le roi prit deux œufs pochés dans du bouillon
Puis les marmitons apportèrent les viandes
Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes
Et mes souvenirs faisandés en godiveaux
Or ces pensées mortes depuis des millénaires
Avaient le fade goût des grands mammouths gelés
Les os ou songe-creux venaient des ossuaires
Et tous ces mets criaient des choses non pareilles
Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux