(1915) Fagues [Fagnes] « Fagues [Fagnes] »
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Fagues [Fagnes]

Tant de tristesses plénières
Prirent mon cœur aux fagues désolées
Très las j’ai déposé dans les sapinières
Des kilomètres pendant que râlait
Le vent d’ouest
J’avais quitté les jolis bois
Les écureuils y sont restés
Ma pipe essayait de faire des nuages
             Au ciel
Qui restait pur obstinément
Je n’ai confié aucun secret
Aux tourbières où de l’eau croupissait
Les bruyères fleurant le miel
Attiraient les abeilles
Et mes pieds qui riaient
Foulaient les myrtilles et les airelles
Savamment mariées
           Nord
           Nord
La vie s’y tord
En arbres forts
           Et tors
La vie y mord
           La mort
A belles dents
Quand bruit le vent.