Aussi-tost que ce nouveau Maistre de Raphael eust veu sa gentille maniére de desseigner, ses belles qualitez et cette douceur qui luy estoit naturelle, il en fit ce jugement avantageux et conforme à la perfection de Raphaël Sansio, qu’il a possedée depuis à la gloire de la peinture. […] Et comme il avoit un grand jugement, il pensa que toute la perfection de ceste Science ne consistoit pas seulement à faire des nuds, mais qu’elle avoit beaucoup d’estendue dans sa varieté et dans toutes les parties de la nature. […] Il la vit dans sa perfection aux Prophetes et Sibilles qu’il peignit à N. […] Il est vray qu’il y emploia ses hommes qui diminuerent beaucoup de sa perfection ordinaire, ce qu’il recogneut bien luy mesme, de sorte qu’il se resolut de faire de là en avant ses Tableaux luy seul, ainsi qu’il le pratiqua sur celuy de la Tranfiguration qui est à S. Pierre Montorio : cette petite reprise n’ayant este faite que pour monstrer avec combien d’estude et de travaux se conduisit ce judicieux artisan, afin que ceux qui estudient le dessein y faisant reflexion, sçachent profiter de l’advantage que Raphaël leur a enseigné, puis qu’il sçeust si sagement choisir le beau et l'utille pour la perfection de son art.