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2. (1672) Entretiens II

Michel- Ange avait peut-être travaillé cinquante ans après l’antique et le naturel, et s’était rendu un excellent homme : cela est digne d’une grande louange, je l'avoue. […] Ne pouvant lui seul recueillir, comme il eût bien voulu, tout ce qu’il y a de plus admirable dans les productions de la nature et dans les ouvrages de l'art, dont la spéculation est la principale nourriture de l'esprit, et dont l’étude est si nécessaire à un peintre, il occupait diverses personnes à dessiner ce qu’il y avait de plus beau en Italie, soit dans les différentes vues des paysages, et des lieux les plus agréables, soit dans les temples et dans les palais, soit dans les peintures anciennes, soit dans les bas-reliefs et les statues antiques. Car alors on voyait encore, non seulement dans Rome, mais dans les ruines de la ville Adriane proche de Tivoli, à Pouzzole au royaume de Naples, et en plusieurs autres endroits, quantité de choses antiques, tant de peinture que de sculpture, qui ne se trouvent plus, et qui étaient d’une beauté excellente.

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