Néanmoins Raphaël n’y demeura guère, et ne fit pas les cartons de tous les tableaux, comme le Pinturicchio eût bien désiré, parce qu'il s'en alla à Florence pour voir ce que Michel-Ange et Léonard de Vinci y faisaient alors. Comme le séjour de Florence ne lui parut pas moins agréable, que les dessins de ces deux grands hommes lui semblèrent excellents, il résolut d’y demeurer quelque temps, pendant lequel il fit plusieurs tableaux. Ensuite il retourna à Urbin, et de là passa à Pérouse où il fit quantité d’ouvrages, et puis revint encore à Florence. […] Je ne doute pas, interrompit Pymandre, que Raphaël ayant l’esprit aussi beau que vous le dites, ne profitât beaucoup des exemples de tant d'excellents peintres qui étaient alors à Florence ; et que ces deux grands hommes qui travaillaient à l'envi l'un de l’autre, ne lui servissent d’un puissant aiguillon pour l’exciter à bien faire. […] Pendant qu’il peignait tantôt à Pérouse, tantôt à Florence, Bramante son parent, et l’un des fameux architectes de ce temps-là, était employé à Rome par Jules II.