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1 (1699) Abrégé vie de Raphaël
ef une couronne toute céleste ; et dans le marchepied de cet Autel il peignit trois petites Histoires, qui sont, une Annontiati
ses bras, tout entierement de la maniere du Perugin. Voila ce qu’il a peint de plus remarquable sous la conduitte de son Mais
et Raphaël s’en alla à la Ville de Castello. Le premier Tableau qu’il peignit de son invention fut à l’Eglise de S. Augustin de
lise de S. Augustin de Castello de cette mesme maniere, puis apres il peignit aussi un Crucifix à S. Dominique si bien dans ce
ssent crû du Perugin. À l'Eglise de S. François de la mesme ville, il peignit un petit Tableau des épousailles de la Vierge et
ausoit, qui estoit une trouppe de Chevaux qu’il avoit desseignée pour peindre dans la Salle du vieil Palais ; comme aussi quelq
ut d’y demeurer pour les étudier. Pendant son sejour de Florence il y peignit deux Tableaux pour un sieur Taddeo Taddei Florent
urner à Urbin pour donner ordre aux affaires de leur succession, il y peignit deux petits Tableaux de nostre-Dame pour un Capit
ut terminé ses affaires de sa succession il s’en alla à Peruge, où il peignit dans une Chapelle de l’Eglise des Freres Serts, u
re petit Monastére de la mesme ville dans la Chapelle nostre Dame. Il peignit à Fresque un Christ en gloire, un Dieu le Pere, e
e. Cet ouvrage fut trouvé beau, et y mit son nom en grosse lettre. Il peignit encores à Peruge pour les Religieuses de saint An
beaux airs de teste sont merveilleuses, puis au dessus de ce Tableau peignit un Pere Eternel dans un demy-rond, et au dessous
on d’un Christ mort que ses parens et amis portent au sepulchre, pour peindre à Peruge dans une Chapelle. Il y peignit aussi de
s portent au sepulchre, pour peindre à Peruge dans une Chapelle. Il y peignit aussi deux portraits d’Agnolo Doni et sa femme, p
s reigles de la Perspective. De là il retourna derechef à Peruge pour peindre ce beau Carton cy-devant descript du Dieu au sepu
ape Julles II., duquel il fut bien receu et caressé, où il commença à peindre dans la chambre de la Signature : Il y figura l’h
e petites histoires à figures du dessein de Raphael : c’est là où est peint le mont Parnasse avec plusieurs Poetes, diverseme
es pour faire des guirlandes : les neuf Muses et Apollon y sont aussi peints à merveille. Dans une autre Façade il peignit ce
et Apollon y sont aussi peints à merveille. Dans une autre Façade il peignit ce grand sujet de la dispute du saint Sacrement,
sus sont la Temperance, la Force et la Prudence ; ce l’autre costé il peignit le Pape ressemblant à Jules second, qui distribue
rent bien de la satisfaction à sa Sainteté. En ce mesme temps Raphaël peignit aussi le Pape Jules à huile d’une admirable beaut
Chigi grand amateur de la vertu et des vertueux, qui avoit desja fait peindre par Raphael une Galathée dans la gallerie de son
e, qui est environnée de Trittons. Il luy donna encore sa Chappelle à peindre à sainte Marie de la paix : Ce fut là où il desgo
s certaines Sybilles et Prophetes, quel ques femmes et enfans qu’il y peignit ravissent les yeux, et estonnent l’esprit des plu
utre que cet œuvre est estimé le plus beau que fit jamais Raphael. Il peignit apres pour un Camerier du Pape le Tableau du gran
ue c’est de Raphael. Puis apres continuant les chambres Papalles il y peignit une histoire du miracle du saint Sacrement, qu’il
cette Messe, avec le Cardinal saint Georges et quantité d’autres. Il peignit encore vis à vis cette histoire, saint Pierre pri
mirablement bien exprimées ; puis continuant de decorer ces sales, il peignit l’Arche d’Alliance avec le Chandelier sur un des
rs biens, qui sont belles à son ordinaire. En suitte de ces choses il peignit quatre histoires dans les voûtes, qui sont l’appa
Leon dixiesme estant creé fit continuer Raphael et ses ouvrages ; il peignit l’arrivée d’Attilla dans Rome, d’où il est chassé
rosme vestu en Cardinal, et l’Ange Raphael qui conduit Tobie. Puis il peignit une autre Vierge pour le sieur Leonello de Carpi
es d’une veritable adoration, où Raphael s’est surpassé luy-mesme. Il peignit encore un autre tableau de Ste. Cecille pour le C
d’instrumens à leurs pieds ; tout y est pesé, desseigné, exprimé, et peint à merveille ; de sorte que les beaux Esprits du t
oribus ora ; Cæciliæ os Raphael atque animum explicuit. Apres quoy il peignit un autre petit Tableau pour envoyer aussi à Boulo
omtes Canossa à Veronne une grande Nativité de nostre Seigneur où est peinte l’Aurore avec une saincte Anne, que l’on ne sçau
auroit mieux loüer qu’en disant qu’elle est de la main de Raphael. Il peignit aussi un nommé Bindo Altoviti dans sa jeunesse, p
marques de sa grande patience, à imiter si justement tout ce qui est peint sur le naturel. Tant y a qu’il assembloit continu
merveilles sur merveilles, aussi sa Sainteté l’en recompensa bien. Il peignit encore les Ducs Laurent et Jullian de Medicis, be
uy envoya de ses œuvres gravées en tailles douces, avec son portraict peint sur toile tres-fine d’une methode gentille. Il es
et qui avoit aussi la charge d’Œconome de sa maistresse, que Raphaël peignit . Il ne faut pas demander si ce portrait estoit be
̀ Florence avec admiration. Retournant aux Tableaux de Raphael, il en peignit un grand pour envoyer à Palerme, Ville Capitalle
œuvres furent suivis d’un autre : La Chambre de la Tour Borgia où il peignit plusieurs Histoires ; l’une desquelles represente
’une varieté proportionnée à la magnificence du sujet. Le Pape y est peint au naturel, le Roy aussi, et plusieurs assistans
tans de cette Royalle assemblée. La voûte de cette chambre avoit esté peinte par Pierre Perugin, Maistre de Raphael, qui ne l’
il fit le tableau du grand Autel des Moines noirs de Plaisance, où il peignit la Vierge, S. Sixte et Saincte Barbe, beau en tou
gement chez luy. Il fit tous les cartons des Tableaux qui y sont et y peignit luy mesme beaucoup de Figures à Fresque. Il dispo
ques dans les autres Angles ; puis dans les coings de ladite voute il peignit quantité d’amours et petits enfans, portant chac
elle varieté estoit enrichie de beaux festons de Fleurs et de fruits, peints par Jean d'Udine, qui excelloit aussi en cette pa
tie là. Dans cette grande vogue où il estoit, le Pape luy commanda de peindre la grande Sale d’en haut, où sont les Victoires d
où sont les Victoires de Constantin, laquelle il commenca ; et de luy peindre des Tableaux pour faire des Tapisseries, à quoy i
r les autres, par tant de penibles travaux ne luy empescherent pas de peindre encores un beau sainct Jean sur toile, pour le Ca
çauroit assez estimer ; et encores apres un autre grand Tableau qu’il peignit au Cardinal Jules de Medicis pour envoyer en Fran
demeura. Il la vit dans sa perfection aux Prophetes et Sibilles qu’il peignit à N. Dame de la Paix : ayant fait cet ouvrage apr
nt, en ses dispositions, desseins et coloris, plus qu’aucun autre. Il peignit sous luy quelques Histoires de vieil Testament, q
rifice, et quelques autres qui se cognoissent assez par sa maniere de peindre : Comme Moise trouve sur les Eaues par la fille d
e sur les Eaues par la fille du Roy Pharaon avec son beau peïsage. Il peignit aussi dans la Chambre de la Tour de Borgia, et au
in Chigi à plusieurs tableaux à huile et à fresque, il aida Raphaël à peindre la Vierge avec Saincte Elizabeth, qui fut envoiée
oy Francois premier, aussi bien que la Saincte Marguerite laquelle il peignit presque entierement. Il peignit encores l’habit d
que la Saincte Marguerite laquelle il peignit presque entierement. Il peignit encores l’habit du portraict de la vice Reyne de
ores l’habit du portraict de la vice Reyne de Naple que Raphael avoit peinte , aussi envoyé en France, enfin Jules et Francois
l avec ces paroles : In hoc signo vinces. Dans la plus grande Sale il peignit cette fameuse et memorables Bataille emportée par
du Baptesme de Constantin, celebres par Sainct Silvestre Pape, qu’il peignit sur le visage de Clement VII., alors Souverain Po
2 (1672) Entretiens II
int de coloris pareil à celui du Titien ; et que personne n'a si bien peint que le Corrège. Ainsi Raphaël n’a donc pas posséd
. Je sais bien encore, comme je viens de vous dire, que sa manière de peindre n’est pas si excellente ni si grande que celle du
dans un beau naturel. Je trouve que celui qui a dit que les hommes se peignent eux-mêmes dans leurs ouvrages, a parfaitement bie
s son art, sa réputation augmentait par toute l'Italie. Pendant qu’il peignait tantôt à Pérouse, tantôt à Florence, Bramante son
sant travailler plusieurs peintres, Bramante lui proposa Raphaël pour peindre au Vatican; ce que le pape ayant agréé, Bramante
s le palais, où plusieurs peintres*3 travaillaient alors. Il se mit à peindre comme eux, et le premier tableau qu’il fit fut ce
ole d'Athènes, qui est dans la chambre de la Signature. Ensuite il en peignit un autre dans le même lieu, où l'on voit Jésus-Ch
lois à des docteurs pour les examiner. Et dans un autre tableau, il a peint le pape Grégoire IX qui donne les Décrétales. C'e
temps-là les ennemis de Raphaël publièrent partout qu'il ne les avait peintes qu'après avoir vu ce que Michel-Ange avait fait a
de la chapelle Sixte, pour voir ce que Michel-Ange avait commencé d’y peindre ; ce qui donna lieu de dire qu’il en avait tiré b
ui sont à Notre-Dame de la Paix, sont des plus belles que Raphaël ait peintes . M'étant un peu arrêté, Pymandre me dit : pour mo
son travail. Ce fut au commencement de son pontificat qu’il se mit à peindre ce beau tableau qui est dans la chambre qui suit
il a représenté l’histoire d'Attila. Cet ouvrage passe pour être tout peint de la main de Raphaël, et un des plus beaux qu’il
roi dans l’action que fait son cheval. Raphaël a pris plaisir de bien peindre ce cheval, et quelques autres qui sont dans ce ta
sujet. La plus grande liberté que Raphaël a prise, est de n'avoir pas peint dans ce tableau l’humilité avec laquelle saint Lé
eaux dans les cavalcades. Comme Raphaël pour représenter saint Léon a peint Léon X et plusieurs cardinaux qui vivaient alors,
té gravées seulement après les tableaux ou les dessins de Raphaël. Il peignit encore alors un Christ portant sa croix, qui fut
s ai parlé, il avait représenté le grand saint Léon, dans celle-ci il peignit Léon IV, qui fut un pape très illustre en saintet
eprésenter Léon IV, comme il avait fait dans le tableau d'Attila pour peindre Léon 1er. Il y a encore dans ce même lieu deux ta
rdinaux, les ambassadeurs, et plusieurs seigneurs et officiers y sont peints au naturel, et vêtus à la mode de ce temps-là. Je
ape Léon X dans les autres histoires que je vous ai rapportées, il le peignit encore ici et fit le portrait de François ler qui
moine. Dans la peinture qui est de l’autre côté, il a peut-être voulu peindre la cérémonie faite à Rome le jour de Noël, quand
orelle, et leurs plus beaux privilèges, Léon X fut bien aise de faire peindre ces deux actions si célèbres et si glorieuses à s
animaux était le plus excellent de tous ses élèves ; il l’employait à peindre des oiseaux fort rares, et d’autres bêtes sauvage
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e de la Galatée et d'un seul Angle, où sont les trois Déesses qu'il a peint luy-même. Son tempéramment doux le fit aimer de t
. On remarque sensiblement cette différence dans les Tableaux qu'il a peints en différens tems, dont les derniers approchent p
e Etude du même Raphaël, dessinée d'aprés une Figure que Michelange a peinte dans la Chapelle du Pape.
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