PUBLICATIONS DU PROGRÈS MÉDICAL
RECHERCHES
CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
sur
L'ÉPILEPSIE, L'HYSTÉRIE
ET L'IDIOTIE
COMPTE RENDU DU SERVICE DES ENFANTS IDIOTS, ÉPILEPTIQUES ET ARRIÉRÉS DE BICÈTRE PENDANT L'ANÉE 1905
PAR
MÉDECIN DE BICÈTRE.
Volume XXVI Avec 55 figures dans le texte et 13 planches.
9 14 3 5
PARIS
AtlX BUREAUX DU j félix ALCAN
PROGRÈS MÉDICAL éditeur
14, rue des Carmes, 14 I 108, Boulevard St-Germain, 108
PREMIÈRE PARTIE
Histoire du service pendant l'année 1905
(Bicêtre et Fondation Vallée)
Bourneville, Bicêtre, 1905.
PREMIÈRE PARTIE
Section I : Bicêtre.
Histoire du Service pendant l'année 1905.
I.
Situation du service. — Enseignement primaire.
Les enfants delà quatrième section du quartier des aliénés de l'hospice de Bicêtre sont répartis en trois groupesprincipaux : 1° Les enfants idiots, gâteux, épi-leptiques ou non, mais invalides (Bâtiment Séguin);
— 2° les enfants idiots, gâteux ou non, mais valides ;
— 3° les enfants propres, valides, idiots améliorés, venus des deux premiers groupes, imbéciles, arrié-rés, instables, pervers (amoraux), épileptiques et hystériques ou non.
I. Enfants idiots, gâteux, épileptiques ou non, mais invalides. — Ce premier groupe est subdivisé en deux catégories La première se compose des enfants idiots complets, ne parlant, ni ne marchant, considérés généralement, à tort, comme tout à fait
r'i!)los. La plupart d'entre eux sont, contraire-,'; l'opinion courante, susceptibles d'amélioration, ..ie h un degré très notable, au point d'arriver à :io plus être considérés que comme des arriérés. Dans ci: groupe sont compris les diplégiques, les athétosi-ques, les paraplégiques spasmodiques, dont les infir-mités rendent l'amélioration plus difficile.
Voici en quoi consiste le traitement de ces idiots ¿ j ¡plels, c'est-à-dire semblables à des êtres végéta-tifs, ne se tenant pas debout, ne se servant pas de leurs mains, dépourvus d'attention, ne prononçant aucun mot, tiqueux, gâteux. On fortifie leurs ïambes avec la balançoire-tremplin ; on leur apprend ensuite à se tenir debout à l'aide des ban es parallèles ; à mar-cher, soit en les tenant sous les bras, l'infirmière aidant alternaltivement leurs pieds avec les siens, soit à l'aide du chariot ; on fortifie leurs membres en exerçant successivement chaquejour toutes les articulations (exercices des jointures), en leur faisant des frictions stimulantes, du massage, etc.
Pour régulariser la marche de ceux qui ont des mouvements irréguliers, incoordonnés, précipités, nous les faisons marcher sur une échelle plate appliquée sur le sol et dont les montants et ies échelons sont remplacés par des planches de 15 à 20 centimètres de largeur, espacées do 12 centimètres. On leur ensei-gne la montée et la descente d'un escalier avec un petit escalier double.
En 1915, qui1; • ï -.ni'a'i^s ont apiris à marcher (1) ; trois e r-.vits i ? ? jU'-ris du g Mis ne .2) et cinq o:i' apprh à •nau;vi' -nuls (3;. Avec une meilleure
(1) Boui'g.... Schwa... Soul.., Bret..
Jeun... Colvinl... (3j Oolvint.., March..., Schwa..., Bret..., Tach...
utilisation du personnel, avec plus de zèle et de régu-larité, il serait certainement possible d'obtenir de plus nombreuses améliorations surtout chez ceux qui constituent un groupe spécial (Idiotie athétd-siq ue).
Dès qu'un enfant marche sans aide, il doit être envoyé à la Petite École, le matin pendant une heure ou deux, puis toute la journée, aussitôt que ses forces le permettent. Tous ci's enfants sont placés sur les petits fauteuils spéciaux, fauteuils de gâteux, que nous avons décrits (1).
La seconde catégorie comprend deux subdivi-sions : 1° les idiots absolument incurables, en beau-coup plus petit nombre qu'on ne le croit d'habitude, et qui pourrait être réduit si on apportait plus do per-sévérance à appliquer tous les exercices que nous indi-quons, notamment le massage ; 2° les épileptiques devenus déments et gâteux sous l'influence des accès ou des poussées congés tives qui les compliquent; ils ne peuvent plus être que l'objet de soins hygiéniques et doivent former un groupe spécial. Aussi sont-ils réunis et surveillés dans un sous-sol aménage pour eux, durant le jour, en mauvaise saison, car, lorsque le temps le permet, ils sont promenés dans les jardins. Ce sous-sol sert également à d'autres enfants, qui nous arrivent tardivement à 15, 16, et même J7 ai . idiots ou épileptiques en déchéance, dont Yincurabi lité est reconnue et que nous avions été obligé, jus-qu'en 1901, de maintenir dans les écoles, où ils étaient une occasion de trouble, qu'ils contribuaient à encom-brer, même à infecter par leur gâtisme, sans aucun bénéfice pour eux et au grand détriment des enfants éducables. Ces malades absolument incurables sont au
(1) Voir Compte-rendu de 1903, papes X et XI.
nombre de quinze. Nous les examinons de temps en temps et lorsqu'il se produit chez l'un d'eux un arrêt dans la déchéance, une sorte d'amélioration, ce qui n'est pas rare, nous le faisons remonter dans la qua-trième classe de la grande école, pour redescendre de nouveau aux incurables en cas de rechute.
Voici quelques renseignements sur plusieurs enfants de la première catégorie qui ont été améliorés.
l°lmbaul... (Ovide), né le 7 juin 1895, entré le 30 mars 1899.
A l'entrée (3 ans, 1899), idiotie complète avec gâtisme, marche et parole nulles.
Aujourd'hui (1905) il marche seul s^amuse avec ses cama-rades reconnaît toutes les personnes qu'il voit, mange seul avec sa cuillère, s'habille, se déshabille et fait sa toilette, lace parfaitement ses souliers. —La prononciation est défectu-euse mais ncammoins il sait se faire comprendre et répond à toutes les questions posées, connaît le nom de toutes les cho-ses qui l'entourant. — Le gâtisme a complètement disparu.
2°Golvint.. (Julien), né le 5 février 1898, entré le 5 février 189c .
A l'entrée (6 ans), idiotie complète, èpilepsie,diplègie, mar-che et parole nulles, gâtisme.
Aujourd'hui, l'enfant marche seul, mange, s'habille et se déshabille sans avoir besoin de recourir à personne, il com-prend très bien, répond aux questions qui lui sont posées aime que l'on s'amuse avec lui, commence à se rendre utile aux travaux du ménage. Il est complètement guéri du gâtisme.
3° Soûl.., né le 4 juillet 1902, entré le 28 octobre 1904.
A l'entrée, l'enfant, âgé de 27 mois, atteint d'idiolie com-plète, est placé à l'hospice parce que lanière n'a plus d'espoir qu'il puisse vivre. Il est d'une maigreur effrayante, il pèse 8 kgs, il a Tair d'un petit vieux, il pleure une grande partie du jour et delà nuit et paraît souffrir continuellement.
Aujourd'hui, l'enfant marche bien, comprend un peu, aime
à être tenu dans les bras, mange un morceau de pain seul, et commence à porter la cuillère à sa bouche. Son état de santé est satisfaisant, il a bon appétit, il est gai, son poids est de 12 k.500. Soit une augmentation de 4 k. 500.
4° Mart.. (Jean), né le 21 février 1900, entré le 22 juillet 1902.
A l'entrée, l'enfant, âgé de 2 ans, ne marche pas, sa parole-est nulle, gâtisme.
Aujourd'hui, l'enfant marche, court, monte et descend les escaliers, mange seul, m gâte plus, s'habille et sedéshabille, lace ses souliers, lave ses mains. La prononciation est défec-tueuse mais il arrive bien à se faire comprendre et connaît le nom de toutes les choses qui l'entourent.
5° Jeun... (Maurice), né le 19 octobre 1900, entré le 17 juin 1903.
A l'entrée, l'enfant, âgé de 2 ans, est atteint d'idiotie com-'plète avec paraplégie et gâtisme.
Aujourd'hui, il marche, court, monte et descend les esca-liers, comprend très bien ce qu'on lui dit et y répond. 11 mange seul aveesa cuillère, s'habille, se déshabille. Le gâtisme a complètement disparu.
II. Enfants idiots gâteux ou non gâteux, épilep-tiques ou non, mais valides (Petite École). — Ces enfants fréquentent la petite école, confiée vy;ch\-;ro-ment à des femmes. Ce sont elles — et nous insis-tons sur ce point — qui sont le mieux à même de donner à ces enfants les soins nécessaires à tous les points de vue.
Dans le courant de l'année, 200 enfants y ont été inscrits. Sur ce nombre, 12 sont décédés, 8 sont sortis définitivement, 3 ont été transférés, 21 sont passés à la grande école et un aux adultes.
Sur 180 enfants qui restaient à la petite école au 31 décembre 1905, 10 ne mangent pas seuls, 65 se
servent de la cuiller, 70 de la cuiller et de la fourchette et 35 se servent de la cuiller, de la fourchette .et du couteau. — 14 enfants de ce groupe sont devenus propres (1) ; 5 ont appris à manger seuls (2) ; 4 ont appris à lire couramment (3) et 5 sont en bonne voie (4).
he traitement du gâtisme, qui consiste à placer, au lever, au coucher, au milieu de la nuit, et après chaque repas, les enfants gâteux sur les sièges d'aisance, prati-que qui a pour but principal d'amener l'enfant gâteux à devenir propre, fait également réaliser à l'Adminis-tration des économies notables de blanchissage. Gomme les années passées, nous avons fait faire par l'une des surveillantes du service, le relevé clos enfants ayaut déféqué au siège après les repas, durant les 5 premiers jours de chaque mois. Voici le relevé qui a porté sur une moyenne de 50 enfants gâteux.
Joues.
Mois. ' Total.
1. 2. 3. 4. 5.
Janvier......... 30 25 29 31 23 138
Février ......... 24 29 33 32 28 146
Mars............ 29 31 26 28 30 144
Avril............ 28 31 25 29 32 145
Mai............. 30 33 28 31 29 151
Juin............ 33 31 32 34 29 159
Juillet .......... 35 35 30 33 31 164
Août............ 36 34 35 39 35 179
Septembre...... 34 38 37 35 31 175
Octobre......... 36 35 34 36 30 171
Novembre...... 32 35 31 29 27 154
Décembre ...... 32 30 27 31 33 153
Totaux......... 379 387 367 388 358 1.879
(1) Lanf..., Deitchm.., Hour.., Duv... Izamb..., Kuntzm.. Lecourt..
Comme on le voit, en 60 jours, nous avons fait une économie de blanchissage de 1.879 chemises, soit pour l'année 11.412 chemises sms compter les écono-mies réalisées, au dortoir, la nuit, pour les chemi-ses et les draps, parla pose des enfants sur les sièges, au coucher, au milieu de la nuit et au lever, ainsi que nous l'avons dit plus haut 11 en est ainsi depuis 1880.
D'où une économie de blanchissage de 1.900 chemi-ses pour 12 fois 5 jours, ou 2 mois, et pour toute l'année 11412 chemises (1). Or le blanchissage de 100 chemises coûtant 5 fr. 50, nous épargnons une dépense de 627 fr., sans compter, nous le répétons, les économie* de blanchissage du linge de la nuit, chemises et draps, — qui égale au moins le chiffre précédent, au total environ douze cents francs.
Tous les enfants de la Petite école sont exercés au saut, à la montée et à la descente des escaliers, à la gymnastique des échelles et des ressorts, sauf ceux qui, venus du premier groupe, c'est-à-dire des invalides, étant encore trop infirmes, n'ont pu y pren-dre part. Soixante-deux enfants de la petite école et de l petite école complémentaire, dontnous allonsparler plus loin, ont fait régulièrement les exercices de la grande gymnastique. Quatorze enfants ont travaillé cette année dans les différents ateliers : tailleurs, cordonniers, vanniers, brossiers, serruriers, menui-siers et jardiniers.
Loui... (A) Mavg... Ronvi.., Chavl.., Delà.. Goliar..., Joffr...
(2) Franc.. (A), Cell.. Blanc... Dubr.. Derou..
(3) Lem.., Cheyr..., Thiéb.., Rog...
(4) Guttef.., Lesu.., Lam..., Gard..., Troesch..
(1) On pourrait, comme nous l'avons dit maintes fois, faire de même clans tous les services de gâteux des hospices et des asiles. On ne le l'ait que dans un petit nombre d'établissements.
La petite école comprend : 1° le traitement du gâtisme, exposé précédemment; 2° les leçons de toi-lette qui consistent à apprendre aux enfants à se laver la figure et les mains, à s'habiller, se déshabiller, brosser, ranger leurs vêtements ; 3° les leçons de table qui consistent à leur enseigner à manger seuls, à se laver la bouche, à se gargariser (1), etc. ; 4° les exercices pour l'éducation de la main, des sens et de la parole; 5° les exercices élémentaires relatifs à l'enseignement primaire, pour lesquels nous nous servons d'une série de tableaux spéciaux, de l'Alpha-bet du dessin de Mme Bru, comme préparation à l'écriture ; 6° les leçons de choses, soit à l'école, soit dans les jardins (avec le tableau roulant), s=oit au Musée scolaire, soit aux ateliers, soit enfin dans les prominades (2).
(Voir dans notre mémoire au Congrès des aliénis-tes et neurologis tes de Rennes, reproduit, complété plus loin (p. 1 à 136), des détails sur plusieurs des enfants les plus malades (idiots profonds), amélio-rés à la petite écolo, par M"os Blanche Agnus, Aman-dine Bohain et leurs collaboratrices.)
Nous pourrions citer d'autres enfants du même groupe qui, eux aussi, ont été améliorés, mais à un moindre degré. Si nous choisissons de préférence les enfants [es plus malades, c'est pour bien faire voir, aux plus incrédules, que s'il est possible de les améliorer, à plus forte raison peut-on obtenir des ré-
(1) Toutes les mères devraient apprendre le plus tôt possible à leurs enfants la manière de se y arg aviser, ce qui rendrait plus commode le traitement des angines.
(2) Voir les précédents Comple-rendus, surtout celui de 1899 pour tous les procédés en usage à la section des enfants arriérés et épileptiques.
sultats meilleurs chez des enfants moins malades, les imbéciles et les arriérés.
Lorsqu'on parvient, chez un idiot complet, à lui apprendre à s • tenir debout, à marcher, à être pro-pre, à se laver la figure et les mains, à manger seul, à parler n'est-ce pas déjà un résultat digne d'être rele-vé ?
Petite école complémentaire. — Cette école est confiée à Mme Bonnet, qui, depuis 12 années, s'est mise gracieusement à notre disposition. Elle est aidée par M"10 Randier, première infirmière. Quarante enfants composent cette école. Quatre infirmières, dont 2 de veille, et I infirmier, M. Lejeune, sont en outre adjointes à ce service pour la surveillance des enfants (réfectoire, dortoir, promenades). Voici quel-ques-uns des résultats obtenus au cours de l'année 1904, résumés d'après les notes de M"'0 Bonnet.
Pendant l'année 1905 deux enfants ont été rendus propres le jour et la nuit : Jouât.., René et Le-Bih..., Cyrille. Quatre enfants ont appris à lire couramment : Faito.., Beno.., De-va.., Bouvigni... un autre enfant est en bonne voie pour la lecture courante : Ilzikowitz. — Améliorés pour la parole 4 enfants : Chai.., Itzikovi.., Le-Bih.., Pard...
Les enfants: Oott.., Charme.., Mill.., Lemait.., Desser-tai.., Rob.., Poirs.. signalés dans les Comples-Rendus pré-cédents ont continué à se développer intellectuellement et ont fait des progrès scolaires notables. Ont continué également à progresser les enfants : Jes.., Couria.., Mich... Gavar., Beauti.., Marcilli..., Ricqu.., Pelle, et Félu..
On trouvera plus loin (p. ] à 136) une série de Noti-ces sur les enfants améliorés à la petite école supplé-mentaire.
Nous avons fait remarquer maintes fois combien il était difficile de se prononcer sur Yincurabilité et
partant le degré cl' èducabilité des enfants idiots et insisté sur la nécessité de continuer longtemps le traitement médico-pédagogique, avant de se pronon-cer. Eu effet▶, dans certains cas, ce n'est qu'au bout de 2 ou 3 ans que l'on obtient des résultats sérieux qui récojipen-iont les véritables m titres de leurs per-sévérants efforts. Quelques-unes des notices sont tout à fait démonstratives à cet égard. D'autres fois, des accidents imprévus viennent compromettre la marche en avant qui s'annonçait comme définitive. Tel est le cas de Cour. . . .
Parmi nos malades, et nous en avons déjà fait la remarque, il en est dont la physionomie est agréable, expressive même, trompeuse en ce sens que les per-sonnes qui ne les connaissent pas se demandent pour-quoi ils sont au milieu d'idiots. Or, ils sont souvent mal doués et bien inférieurs à d'autres qui ont une physionomie ingrate, inexpressive. (Bouv..., p. 24; Dev.., p. 24.)
Au mois de décembre 1904, M. le Dr Janicot et sa sœur, institutrice, sont venus visiter le service et nous ont fourni des instructions intéressantes sur une nou-velle méthode de lecture, due à Mlle Janicot. Nous avons demandé à Mme Bonnet de l'expérimenter. Au bout de quelques mois d'essai, dit-elle, nous avons reconnu qu'elle simplifiait les difficultés au lieu de les accumler et en moins d'un an cinq de nos enfants sont arrivés àla lecture courante, résultat que nous n'avions jamais obtenu jusqu'alors puisque nous avions tou-jours compté même pour nos élèves les mieux doués un minimum de deux ans.
Les cinq enfants lisant couramment àla fin de l'an-
née 1905 sont les suivants: Beno.., Faito.., Deva.., Bouvign. ., Itzychov...; — 4 autres avaient fait beau-coup de progrès et étaient en bonne voie pour la lec-ture courante: Mîch.., Sauli.., Gros, Chai... Trois autres avaient piétiné sur place sans résultat appré-ciable : Pard.., Yse.., Le Bih...
III. Enfants propres et val Ides, imbéciles, arriérés instables,pervers, épileptiqueset hystériques ou non, (Grande école).— La population de cette école, con-fiée à des instituteurs, était de 129 enfants au Ie''jan-vier 1905. Tous, sauf 16 qui ne peuvent travailler, ont fréquenté les ateliers par grande série; 16 possédant le certificat d'études, tonnent une division supérieure, ne vont à l'école qu'une demi-journée par semaine et restent les autres jours, le matin et le soir, à l'atelier. Les enfants non pourvus du certificat d'études sont répartis en 4 classes (47, 22, 26 et 34 enfants). Aux examens du certificat d'études, qui ont eu lieu à Villejuif le 24 mars, six enfants ont subi les épreuves avec succès (1).
Cette année encore, nos instituteurs et leurs aides, ainsi que les s us employés attachés aux écoles (section de Bicetre et Fondation Vallée), afin d'être mieux en mesure d'améliorer la prononciation des enfants et de développer leur parole, ont été envoyés successi-vement, par série, au nombre d'une vingtaine, hl'Ins-titution nationale des Sourds-Muets. De plus, comme nous avons un certain nombre d'aveugles, nos auxi-liaires sont également allés à l'Institution nationale des jeunes aveugles et à l'école Braille, dépendant
(1) Contrairement aux années précédentes aucun infirmier et aucune infirmière n'ont subi cet examen.
du département. Leur devoir est de profiter des notions médico-pédagogiques, qu'ils acquièrent clans ces visites pour nous seconder sérieusement dans le traitement médico-pédagogique des enfants de notre service.
Aux instituteurs et aux surveillantes institutrices à comprendre ce que nous faisons pour le développement de leur instruction pédagogique. A l'Administration d'en exiger l'application. Nous ne saurions trop remer-cier MM. Robin et Collignon do leur précieux concours.
Nous avons indiqué bien des fois les inconvénients de l'absence des instituteurs pendant les vacances. Les enfants, eux, restent à l'Asile-École, n'ayant plus que deux instituteurs, au lieu de quatre, d'où un arrêt dans la partie pédagogique du traitement. On pourrait les remplacer par des instituteurs de bonne volonté qui viendraient faire une sorte de stage pour se ren-dre aptes à être de bons éducateurs des enfants anor-maux, le jour, qui semble se préparer, où l'on créera des classes ou des écoles spéciales pour eux.
*
Notre but en procédant ainsi, nous le répétons, est de perfectionner l'instruction pédagogique de nos colla-borateurs et collaboratrices, de l'aire dans la mesure de nos relations ce qui devrait être fait pour tous les pédagogues d'enfants anormaux Nous avons des idiots sourds et muets, des idiots aveugles, desidiots atteints de nombreux vices de prononciation qui doivent profi-ter de l'instruction supplémentaire que nous essayons de procurer à notre personnel enseignant. Les péda-gogues de chacun des groupes spéciaux d'enfants anormaux profiteraient, croyons-nous, de leur passage plus ou moins prolongé, clans les autres établissements d'anormaux. Un modique crédit sur le pari mutuel ou sur les fonds du ministère de l'intérieur permettrait la
réalisation de cette modeste réforme. Jusqu'ici nos Indications, à cet égard, ont passé inaperçues. L'un des obstacles qui s'opposent à la création de sections spé-ciales d'enfants, annexées aux asiles, ou à la création d'asiles-écolcs, et de classes ou écoles spéciales pour les arriérés, c'est assurément l'absence d'un person-nel enseignant. Cette difficulté s'est présentée, il y a quelques années pour M. le Dr Giraud, médecin-direc-teur de l'asile de Saint-Yon (Seine Inférieure), et il y a trois ans pour l'asile de Clermont (Oise) dont les médecins en chef, MM. Boiteux et Thivet, et le directeur M. Lesvier, ont voulu organiser le traite-ment médico-pédagogique pour une centaines d'idiotes qui existent dans leur établissement.
Voici quelques notes concernant les enfants de la Grande-école :
Epilepsie, arriération intellectuelle. — Dubos..., (Léon). — Entré en 1904 à l'Age de 15 ans. Sa maladie remonte à 3 ans et au-delà, à. la suite d'une peur. A son entrée, l'enfant avait perdu en grande partie le fruit de ses études primaires. Il savait cependant encore faire les 4 opérations, mais réussis-sait assez rarement un problème du certificat d'études. Ses souvenirs historiques et géographiques n'étaient pas très nets et bien précis. Son écriture, quoique assez bien formée, était gauche, grosse et lourde: aujourd'hui elle s'est un peu modifiée. Malgré une distraction continue et un grand besoin de bavarder, l'enfant s'est remisa étudier; il a montré beau-coup de bonne volonté et de courage.
Aujourd'hui, il reste bien plus attentif aux leçons. Au mois île mars dernier, il a été présenté à l'examen du certificat d'études adulte et a subi l'examen avec succès. Malgré cela, il continue à fréquenter la classe. Il suit même les cours professionnels d'infirmiers et infirmières. Amélioration très sensible.
Imbécillité, epilepsie. — Lassi.., (Marcel, Félix). —Entré
à 15 ans en 1904, malade depuis ( ans. N'allait plus en classe depuis 5 ans. N'avait plus que des bribes de connaissances primaires élémentaires, cependant avait gardé une bonne mémoire et récitait des monologues. Les accès étaient assez nombreux, 2 et 3 par semaine, en série. Peu à peu, grâce aux soins qui lui ont été donnés, les accès se sont espacées et il passe parfois un mois sans en avoir, de ce côté donc amélio-ration. Caractère doux, gai et ai'fabldc.
S'est mis à l'étude avec goût et ardeur, questionne souvent le maître lorsqu'il ne comprend pas. A fait dans l'espace d'un an des progrès remarquables on orthographe, calcul, histoire et géographie et a pu être présenté à l'examen du certificat d'études, adultes en mars 1905. Travaille également bien au dessin, à l'escrime où il l'ait assaut, à la gymnastique. Amé-lioration sensible et n'était ses accès, l'enfant pourrait être rendu à la vie civile.
Imbécillité; — Ëpilepsie; — impulsions dangereuses. — Taro... {Emile, Maurice, Louis). — Entré en mai 1902. Est malade depuis longtemps, 8 ans et par conséquent gâté par ses parents. A son arrivée était renfermé, insolent, grossier, avait de violents accès de colère et n'admettait aucune obser-vation. Se livrait à l'onanisme. A force d'observations il est devenu peu à peu moins grossier et moins coléreux mais plus bavard et plus instable. Son activité semblait se porter ail-leurs. Il s'occupait de tout et de tous. Ces derniers défauts étaient cependant moindres que les premiers. Peu à peu, il s'est mis à l'étude, a cherché à rendre service et après 2 ans passés à l'Asile-école de Bicêtre, il a réussi à obtenir le Cer-tificat d'études primaires adultes en mars 1905. Aujourd'hui il travaille toute la journée et montre de meilleures disposi-tions que par le passé. Les notes données par le chef menui-sier sont meilleures. Amélioration très sensible.
Imbécillité et Ëpilepsie. — Desmoul...,(Georges, Henri). — Entré dans le service en 1904. Nombreux accès de colère, un peu turbulent mais pas d'onanisme, placé en apprentissage mais renvoyé de chaque maison à cause de ses accès. Dès son entrée, il s'est montré poli et as^ez courageux. Intelli-gence au-dessous de la moyenne, aucune disposition pour le. travail manuel. L'instituteur se basant sur ce que l'enfant n'était pas trop en retard quoique ayant peu de mémoire le classa dans la catégorie des aspirants au certificat d'études
afin de lui donner un peu d'émulation et quoique sans grand espoir il le présenta à l'examen où l'enfant réussit. Depuis il a pris grand goût à l'étude, demande des livres nouveaux, cherche à résoudre seul dans la cour et au dortoir des pro-blèmes nouveaux, fait des rédactions qu'il donne à corriger et suit depuis octobre les cours professionnels de l'école d'in-firmiers. Il désire avoir le diplôme d'infirmier. Le travail manuel laisse encore quelque peu à désirer.
Ëpilepsie, troubles intellectuels, incapacité de se diriger. —
Benvegn... Entré à l'asile en 1902 avec des accès presque quotidiens, aujourd'hui à peu près disparus. Accès de violen-tes colères dans lesquels il menaçait n'importe qui.
Instable, bavard et familier, ne voulant l'aire que ce qui lui plaisait. Travail intermittent. S'est aujourd'hui amélioré d'une façon assez sensible. Est moins grossier, moins fami-lier et moins brutal. Pendant longtemps il ne voulait absolu-ment rien faire en classe et lorsqu'il faisait un devoir et que le maître lui faisait une observation, il déchirait livres et ca-hiers. Aujourd'hui il écoute les observations sans rien dire et reconnaît qu'il avait grand tort.
Souvent malade et par conséquent absent de la classe. A fait de grands progrès en orthographe, calcul, histoire et géographie et a obtenu le Certificat d'études primaires adul-tes. Travail manuel : est entré à la cordonnerie où il n'a pu rester, puis à la brosserie où son patron est assez satisfait de son travail.
Dégénérescence mentale avec périodes d'excitation. — Bouch... (Paul, Eugène.) Signalé également comme épilep-tique, n'a pas eu d'accès. Il a également eu très peu d'accès de violence depuis qu'il est entré à l'asile. Est-ce le change-ment de lieu, la trop grande faiblesse des parents, la disci-pline plus forte qu'à la maison ou la crainte des maîtres ou de la cellule, toujours est-il qu'il s'est montré plutôt timide dès l'entrée et qu'il a gardé ces caractères depuis. En retard pour son âge au point de vue intellectuel, il est venu régu-lièrement en classe, faisant sans rien dire tous les devoirs commandés sans jamais poser une interrogation. Progrès réels sur toutes les parties de renseignement. A obtenu à l'examen de mars 1905 le Certificat d'études primaires à Villejuif. Travaille, pour le moment à l'atelier de serrurerie. Progrès et Amélioration. Bourneville, Bicêtre, 1905, **
Imbécillité etÉpilepsie. —Beni... (Edouard), âgé de 17 ans.
Cet entant, est entré le 28 juillet 1903. — A son arrivée, il ne savait pas lire couramment, ne faisait des exercices de grammaire que sur le nom et l'adjectif et ses notions d'his-toire et de géographie étaient très sommaires.
Eu juin 1904 il savait lire couramment le bégaiement cons-taté à l'entrée était moins accentué et Beni... connaissait le mécanisme des trois premières opérations de l'arithmétique. Les progrès sur les connaissances usuelles étaient aussi très appréciables. De juillet à décembre il a appris la division par un chiffre.
Le 10 mai il a été reconnu apte à passer en 2me classe. Malheureusement un congé trop prolongé (de juin à octobre) a rendu son état stationna-ire.
D'octobre à décembre 1905, cet élève, a bien travaillé; et ses progrès ont été très sensibles. 11 a appris à faire la division par 2 chiffres, ses dictées ne renferment plus que relative-ment peu de fautes. Sa mémoire et son intelligence s'étant suffisamment développées. Beni... est entró en 1er classe en janvier 1906 à l'atelier de canage ; son patron est content de lui.
Imbécillité. — Copp.., Agé de 13 ans 1/2. Cet enfant est entré le 22 juin 1901, ne sachant à peu près rien. De juin 1901 à mars 190-1, époque de son passage à la grande école (3e classe), il a appris à bien syllabcr et à écrire les nombres de 2 et 3 chiffres. A cette époque il fait assez, bien l'addition et la sous-traction. 11 copie les devoirs écrits au tableau, mais ne peut suivre la dictée.
En décembre 1904, il lit couramment, fait des exercices d'application sur les adjectifs et les prénoms, sait sa table de multiplication et fait de petits problèmes sur l'addition et la soustraction. Il possède des notions élémentaires sur les mesures métriques et quelques notions générales d'histoire et de géographie de la France.
Le 8 mai 1905, il passe en 2° classe et de juin à décembre il appprend à écrire d'une façon intelligible sous la dictée, il fait la division par 9.
Copp.., n'ayant que 14 ans à peine et son intelligence et sa mémoire s'étant très sensiblement développées depuis son entrée est appelé à l'aire d'autres progrès.
Imbécillité cl cécité. — Ducr..., âgé de 17 ans, est entré le
11 septembre 1903 (2e classe.) Les parents l'avaient conservé 2 ans à la maison après son renvoi de l'école Braille comme incapable de gagner sa vie. Il savait lire couramment, faisait les 3 premières opérations, suivait assez bien la dictée et pos-sédait quelques notions générales d'histoire et de géographie de la France.
D'octobre 1903 à juillet 1904, il apprend la division par 9 et commence celle par 2 chiffres. Mis à l'atelier de vannier : pail-leur, il apprend le rempaillage et le fait assez bien quand il veut.
De juin à décembre il fait de sensibles progrès en classe où il y apprend les grands faits de la Révolution et en géogra-phie les cours d'eau, les montagnes et les grandes lignes de chemins de fer. Mais il devient parfois entêté et son patron le fait redescendre de l'atelier à la classe.
De janvier à juillet 1905 son caractère s'améliore et les progrès continuent, Ducr..., suit bien la dictée, fait de petits problèmes sur les 4 règles et commence le canage à l'atelier. En 1905 il sait pailler et canner.
Arriération mentale et ëpilepsie. — Mél..., est entré le 2 octobre 1901, âgé de 13 ans. — Hémiplégie du côté droit, il écrit avec la main gauche. L'écriture est d'abord irrégulière et lourde.
Entré en 3e classe ne sachant pas lire, il commence à sylla-ber en décembre et son écriture s'est déjà améliorée. — En juin 1902, il lit presque couramment, fait l'addition, la sous-traction et possède quelques connaissances usuelles. Entré à cette époque à l'atelier du tailleur.
En décembre, il commence la multiplication et sait lire l'heure. A l'atelier il fait des coutures assez bien. — En juin 1903, la lecture est courante, l'écriture est régulière. L'enfant l'ait des résumés de leçons de choses et unit d'apprendre la multiplication.
De janvier à décembre 1904, ses connaissances générales sur les personnes, les animaux et les choses s'étendent de plus en plus. A l'atelier il fait des rabattements.
Il passe en 3° classe et de janvier en octobre, il apprend la livisionpar 1 chiffre. Il entre en 2" classe le 2 octobre et bien que n'y restant que 3 mois, il continue à l'aire des progrès très sensibles, il apprend la division par 2 chiffres, suit bien la dictée et acquiert des notions générales d'histoire et de géographie. A l'atelier il commence à l'aire le pantalon.
En janvier 1906, il est jugé apte à passer en I1'0 classe.
Imbécillité, surdité, incontinence d'urine. ?— Mugn..., est entré au service le 9 octobre 189fi, à l'âge de 7 ans, il est placé à l'école complémentaire de la section. Il y reste jus-qu'au 7 février 1902, époque à laquelle il passe à la grande école (2° classe). Pendant ce temps il a appris à lire, à faire l'addition et la soustraction, mais il ne peut suivre la dictée. De février à juin, il ne fait rien, il pense davantage à bavarder qu'à travailler, ou bien il se couche sur la table et dort. •— Mis aux vanniers depuis ie 20 août 1901, il commence à tra-vailler dans les fonds ronds et à apprêter l'osier. Dans le cours des années 190^, 1903, 1904, il reste toujours dans les mêmes dispositions, quant à la classe, Mugn.., cherche à se faire employer le plus souvent possibles par les infirmiers et on serait tenté de croire que son niveau intellectuel ne s'élè-vera plus désormais lorsque tout à coup, cet élève prend du goût à l'école vers la fin de -1904, il apprend la multiplication, commence à suivre la dictée et à l'atelier fait des progrès sensibles. De janvier à décembre 1905, l'amélioration a été encore plus marquée Mugn.., a appris la division par 1, 2 et 3 chiffres ; il snit assez bien la dictée, fait de petits devoirs de géographie et répond par écrit aux questions posées après chaque leçon. L'intelligence est développée grâce à une at-tention soutenue. Ayant vu de ses anciens camarades menui-siers, sortir et se suffire à eux-mêmes il a demandé à changer de métier et montre beaucoup de bonne volonté.
Idiotie. — Chain..., né le 1er septembre 1892. Entré à l'école au mois d'octobre 1900. Prononciation mauvaise: zézaiement très prononcé. Ne sait ni lire, ni écrire, ni compter. Marche irrégulière, sautille continuellement. Pas de gâtisme. Vue et ouïe bonnes. Mauvais caractère, remuant et turbulent, méchant avec ses camarades.
1901. — L'enfant apprend les syllabes simples et directes. Très taquin et diilicile à tenir, 27 avril: 5 accès dans la jour-née. A la fin de l'année une infirmière est désignée spéciale-ment pour le garder, tellement il est insupportable.
1902. — L'enfant commence à écrire des barres, des lettres, des chiffres. Il connaît les couleurs, les surfaces et quelques légumes. Toujours dissipé, coléreux et dangereux pour ses camarades qu'il frappe violemment, menteur et voleur. Aucune amélioration morale au cours de l'année.
1903. — Commence à écrire des syllabes : ma, ra.... et des
chiffres. Il donne quelque satisfaction au point de vue des connaissances usuelles ; mais il est toujours très turbulent et très méchant envers ses camarades. Le jugement commence à se former; il comprend qu'il se conduit mal et promet de mieux faire.
1904. — En novembre 1903, l'enfant est repris par ses parents. Réintégré au mois de juillet parce qu'il a frappé sa mère et son frère. L'enfant lit et écrit de petites phrases et fait des additions et des soustractions.
1905. — Les progrès intellectuels sont satisfaisants ; il com-mence à lire couramment, mais la prononciation est défec-tueuse. Il apprend la table de multiplication, fait quelques petits devoirs de grammaire, histoire, géographie. Il cause un peu et les connaissances portant sur les objets usuels se développent d'une façon notable. En outre, il est moins vio-lent. Au double point de vue intellectuel et moral, l'amélio-ration est appréciable.
Idiotie légère avec perversion des instincts. — Brio... (Jean Marcel), 13 ans., entré le 28 avril 1900. — A son entrée ne savait à peu près rien au point de vue classique; a l'ait, depuis, des progrès assez sensibles; la lecture est en bonne voie, il lit de petites phrases faciles ; l'écriture s'est bien amé-liorée ; il peut copier seul et y apporte beaucoup d'application. Sait faire l'addition avec retenues et la soustraction des unités.
Au début ce malade apportait peu d'attention aux leçons; d'un caractère gai et enjoué il aurait passé tout son temps au jeu. Aujourd'hui il semble comprendre l'intérêt qu'il y a pour lui à bien travailler, l'application et l'attention sont plus soutenues ; les connaissances générales sur les personnes, les animaux, les choses, s'étendent progressivement. Apprenti vannier passable.
Idiotie avec paralysie infantile. — Gaë.., (Louis) 16 ans ; entré le 19 février 1898. — A son entrée n'avait aucune notion pour tout ce qui concerne l'enseignement; son travail, en classe, consistait à tracer, des bâtons et des o sur l'ardoi-se. — Nous constatons aujourd'hui (1905) de réels progrès au point de vue classique. La lecture devient bonne et avec un peu d'application, le malade arrivera bientôt àlire couramment; l'écriture est lisible : en calcul il ne sait encore faire l'addition mais il est en bonne voie pour la soustraction.
Goë... s'exprime facilement, le raisonnement est bon. Il prend goût aux leçons de choses et répond généralement bien aux questions posées dans ces leçons. — Apprenti tail-leur médiocre.
Imbécillité, cécité à gauche. — Sim.., (Albert), 15 ans ; entré le 14 juin 1899. Ne sachant rien au point de vue pri-maire, a réalisé, depuis son entrée, des progrès assez appré-ciables. La lecture devient bonne ; l'écriture est appliquée, assez lisible ; le malade copie sur son cahier les exercices écrits au tableau noir, mais ne peut réussir comme il le vaudrait, sa cécité de l'œil gauche le gênant beaucoup. Sait faire l'addition et la soustraction. Le caractère s'améliore, devient moins répondeur, Sim.., prend goût aux leçons de choses ; est heureux de répondre aux questions posées et fait son profit des explications données. Apprenti vannier médiocre.
Imbécillité, avec perversions instinctives.— Gabo... (Phi-libert), 14 ans ; entré le 12 septembre 1898. Signalé déjà comme amélioré en 1903; a continué à. faire des progrès sensibles surtout on lecture où il a éprouvé de grandes difficultés au début. Le caractère s'améliore, n'est pas méchant, aime à rendre service. Est heureux de répondre aux questionsposées en classe et le fait généralement bien.— Bon apprenti tailleur, fait le pantalon et le gilet; sait piquer à la machine.
Épilepsie, imbécillité. —Mesl... (Georges), 12 ans. Entré le 29 juin 1899. — Signalé dans le compte-rendu de Tan der-nier comme amélioré, a continué à nous donner de la satis-faction. L'application esttoujours très soutenue, ; il y a progrès au point de vue de la lecture. Mesl.. tient compte des observa-tions qui lui sont faites; très poli avec le personnel, bon avec ses camarades, est heureux lorsqu'il peut rendre service. — Apprenti tailleur médiocre.
D'année en année, nous avons augmenté le nombre de ces notices sommaires. L'idéal serait d'en donner sur tous les enfants; mais temps, aides et crédit nous font défaut. Nous sommes donc obligé de nous bor-ner. Cependant cette année nous les avons grande-ment multipliées pour la petite école, l'école complé-mentaire et la Fondation Vallée (voir p. 1 à 130).
Dans certains cas cle troubles intellectuels, d'excita-tion, d'hébétude survenant chez les entants idiots ou épileptiques, il y a nécessité de suspendre complète-ment les exercices scolaires, le travail manuel, la gymnastique, etc. D'autres fois, ils peuvent être con-tinués, mais diminués dans une proportion variable. Par exemple, au lieu de faire faire à ces enfants des exercices de gymnastiques prolongés, comme à leurs camarades, il convient d'en raccourcir la durée, d'en supprimer même quelques-uns, sans qu'il soit utile d'en donner la raison aux malades eux-mêmes. C'est pourquoi il faut que les auxiliaires du médecin, dont le rôle dans les asiles-écoles doit être prépondérant, puisqu'il s'agit de malades, soient bien au courant de l'état mental des enfants. C'est pourquoi aussi nous avons insisté sur la nécessité de faire suivre au personnel enseignant des ateliers les cours des écoles d'infirmières et de leur faire accomplir un stage, comme infirmiers, dans les services d'aliénés. Dans un établissement hospitalier, tout le monde devrait être au moins secouriste ou mieux infirmier ou infir-mière diplômé.
Obligations des instituteurs. Les surveillantes institutrices, les instituteurs doivent lire les certificats médicaux qui accompagnent les enfants à l'entrée pour en vérifier les dires. Ils doivent lire la partie de nos observations concernant les antécédents, surtout les antécédents j)ersonnels, et nous faire part de leurs remarques, quand ils établissent les notes pour le certificat de quinzaine et les certificats semestriels.
Direction des classes. A la petite école, MUo Blanche Agnus a la direction de toutes les classes. C'est elle qui transmet nos instructions à ses auxiliaires : elle a la surveillance générale. Pendant longtemps, il en
était de même à la grande école. Le plus ancien des instituteurs, M. Boutillier, avait la haute direction des classes. Après son départ, nous avons demandé que cette direction fut confiée à M. Mesnard, qui était devenu le plus ancien. Par suite de circonstances peu utiles à rappeler, notre réclamation à cet ◀effet▶ n'a eu de solution, que cette année, la veille de notre départ.
Voici la lettre de M. G. Mesureur, fixant les attri-butions de M. Mesnard :
18 février 1905.
Monsieur le Directeur,
Comme suite aux propositions que vous m'avez transmise par votre lettre flu 10 février courant et relative aux fonctions dont sera chargé M. Mesnard, instituteur principal à l'hospice de Bicètre, je vous informe que j'ai arrêté les attributions de cet agent :
1° — Surveillance des classes. — Maîtres, matériel, propre-té, travail, entrée des classes, surveillance des récréations.
2° — Commande et répartition des fournitures scolaires des 4 écoles et de l'école d'infirmières.
3° — Surveillance et préparation des leçons avec projec-tions, recherche des gravures à photographier ou à acheter pour leçons complètes.
4° — Caisse d'épargne scolaire postale, — Recette, demande de livrets à la poste, inscription de dépôt.
5° — Bibliothèque. — Recherche des ouvrages convenables commande, distribution, catalogue, surveillance.
6° — Escrime et danse. — Surveillance.
7° — Tenue des carnets de paie des divers moniteurs.
8° — Promenades aux jardins. ?— Leçons de choses.
9° — Tenue d'un carnet des faits intéressants de la section.
10° — Surveillance des personnes désignées pour suivre les cours, sourds-muets, aveugles.
11° — Musée. — Recherche et apport des objets devant ser-vir aux leçons de choses en classes.
12° — Promenades ordinaires et organisation de grandes promenades, surveillance.
13° — Copie en 8 exemplaires des dictées professionnelles, envoi.
14° — Rédaction de rapports mensuels et trimestriels à l'école des infirmières.
15° — Note pour le palmarès, envoi des exemplaires.
M. Mesnard devra s'assurer que tout le monde est à son poste, maître, sous-maitre, infirmiers et élèves, et rendre compte, de ses observations au chef de service et au Direc-teur de l'Établissement.
Signé : Mesureur.
Enseignement du chant, solfège et fanfare. — Cet enseignement est fait par M. Sutter, maître de chant, depuis lo 1er janvier 1895. De même que les années précédentes tous les enfants susceptibles de profiter de cet enseignement y ont pris part. Les enfants de la petite école au nombre d'une centaine,, école Bonnet comprise, et un nombre égal de la grande école ont suivi les leçons de chant. En maintes circons-tances et les samedis principalement où nous recevons des visiteurs, nous réunissons les petites filles de la Fondation Vallée et nous les faisons chanter d'abord séparément, et puis un choeur d'ensemble. (Coéduca.-lion des sexes.)
Les voix, sont généralement bonnes et assez justes et les chants sont exécutés avec beaucoup de brio. Les meilleures voix sont désignées pour faire partie de l'orphéon. La note suivante du professeur de chant, dont nous respectons la rédaction, marque les résul-tats obtenus.
Classe de solfège et de théorie musicale. — Vingt-quatre enfants, dont quinze de la petite école et neuf de l'école Bon-net ont pris part aux leçons de solfège et sur ce nombre, quinze enfants savent lire la musique sur la portée, connais-sent la valeur des notes, des repos, le pouvoir des accidents, l'armature d'un certain nombre de tonalités, ainsi que les différentes mesures : de quatre, trois et deux tempts.
Les mesures décomposées de 12/8, 9/8, 6/8, 3/8 et 2/8.
Voici la manière très pratique pour faire comprendre aux enfants la durée d'une note de musique. (Complément du petit solfège de notre livre de chant.
Tableau de la durée et la valeur à donner aux notes do musique.
Longueur —— | ——mmm— [ .....| ........???mu de 4 temps.
Longueur —i^—| de 2 temps.
Lougueur de 1 temps.
Longueur —— de 1/2 temps.
Longueur •— de 1/4 temps.
Avec ces longueurs l'enfant se rend plus facilement compte de la durée d'une note de musique, en suivant avec le doigt la longueur d'un bout à l'autre et en chantant la note de la manière suivante : Attaquer la note en posant le doigt au commencement et s'arrêter de chanter une fois arrivé au bout, en tenant compte du mouvement imposé par le carac-tère du morceau à exécuter, de cette façon le chanteur ou l'instrumentiste donnera la valeur très juste de chaque note. M. le Docteur je vous signale cette innovation, mais sommai-rement parce que les détails prendraient trop de place.
Fanfare. — 22 enfants font partie do la fanfare, 11 exécutants, 11 élèves, 3 anciens enfants passés aux adultes; Lefranc... à la 5° 3°, Lestiév... à la 5e 1°, Cuizi... à la 5° 2°, et 11 administrés, dont deux anciens enfants Colombi... et Picar.... Colombi... est très utile, il prend les enfants deux fois par semaine, le vendredi soir pendant la classe de chant et le di-manche matin et les fait travailler leurs parties de musique. Le mercredi soir est le jour de la grande répétition d'ensemble à laquelle assistent les adminis-trés.
La fanfare prend part aux visites du samedi, elle accompagne les exercices de gymnastique, fait défiler à la fin de ces exercices les enfants aux sons d'une marche, participe au Concert Lionnct, etc.
Concerts. — La Fanfare et l'Orphéon avec le concours des fillettes de la fondation Vallée, organi-sent des concerts et des bals. Le mardi gras et à la
mi-carême la fanfare précède le défilé des enfants déguisés dans les cours de l'établissement et à la Fondation Vallée.
Pendant l'année 1905, nous avons organisé six concerts et trois bals. Une petite tombola a été tirée à la fin d'un concert et sur la recette nous avons donné une somme de 10 fr. à la petite école et à la Fondation Vallée pour achat de déguisements. Concerts et bals font grand plaisir aux enfants et à leurs parents qui sont autorisés à y assister.
La Lyre Hospitalière a organisé une grande soi-rée au gymnase, sous la présidence de M. Mulheim, directeur de l'établissement, et de M. Paul Bru, vice-président de la Lyre. La fanfare à été autorisée de prê-ter son concours. Le 14 novembre dernier la fanfare donnait un concert (matinée) aux malades de la Sal-pêtrière, sous laprésidence de M. Montreuil, directeur de cet établissement, avec le gracieux concours d'artistes de talent. Ce concert a obtenu un immense succès et les malades s'en souviendront longtemps.
En résumé, ces concerts sont organisés sans frais par les enfants, qui font eux-mêmes les décors et les programmes, vendus au bénéfice de la caisse de la fan-fare et de celle des déguisements. —• La promenade annuelle à Robinson a été faite au mois de juin. Cette promenade est une récompense accordée à l'orphéon et à la fanfare. En terminant nous croyons devoir signaler la requête suivante de M. Sutter en appelant sur elle l'attention de l'Administration.
« Je vous prie, M. le Docteur, de vouloir signalerdans votre prochain compte-rendu, la mutilation que j'ai contractée à la main gauche pendant la classe de chant par le fait d'un épileptique nommé Jor... et pour laquelle vous m'avez délivré un certificat médical.
Cette mutilation me mit dans un état d'infériorité au point de vue de ma profession et me cause un préjudice énorme ; plus que 3 doigts de valides, ce qui est bien maigre pour un pianiste. »
Enseignement du dessin. —? Cet enseignement est fait par M. Dumont depuis le 17 avril 1901. Confor-mément à nos instructions il s'est occupé successive-ment de tous les enfants en mesure de profiter de cet enseignement. Voici ses notes :
1° Grande école. — 75 élèves divisés en 2 séries y assistent. Le cours comprend : 1° l'enseignement du dessin géométrique, 2° l'enseignement du dessin d'art.
La géométrie est enseignée aux jeunes garçons qui suivent les cours de travail manuel, quelques-uns ont commoncé l'étude des projections, ils ont déterminé le plan, l'élévation, la coupe de modèles simples. Ils se sont de plus familiarisés au maniement de la plan-che à dessin, du té, de l'équerre et du compas. Ils ont reproduit à l'aide do ces outils dos plans de menuiserie, de charpente, de serrurerie et dans des échelles données.
Le cours de dessin d'art est également suivi par les élèves du second groupe, enfants qui dessinent d'ajDrès nature des plâtres, représentant des feuilles de lierre, de vigne, de laurier, de chêne, des rinceaux et des objets usuels tels que entonnoir, arrosoir, etc.. Cette année, ils ont de plus exécuté des croquis faits d'après des estampes et lithographies, nouveau tra-vail qui a beaucoup intéressé ces élèves.
Petite école. — 25 élèves ont participé à cet ensei-gnement; ils sont divisés en deux séries. La première
série est composée des élèves qui ont suivi les cours de dessin l'année précédente. La deuxième série est composée déjeunes débutants.
Les premiers exécutent déjà de jolis dessins faits d'après nature, représentant des figures géométriques des feuilles de lierre, de cbènc, de laurier ou des objets usuels très simples.
Les seconds se familiarisent avec l'écriture en apprenant la géométrie, et en s'exerçant à dessiner des lettres et des chiffres en se basant sur le tracé de la circonférence, des élipses, des volutes et des obli-ques parallèles. Il s'agit là de la -préparation des enfants à l'écriture d'après Séguin, et l'Alphabet du dessin que nous avons fait composer par Mmo Bru.
Cette année, M. Dumont a adjoint à son cours la reproduction d'estampes etde lithographies, nouveaux dessins qui ont beaucoup intéressé ces élèves.
Gymnastique. —• La gymnastique sous la direction de M. Van-Kerberghen, secondé par 3 moniteurs, fut rigoureusement suivie par 197 élèves, dont 45 pour la petite école et 15 pour l'école complémen-taire. Ces élèves sont divisés en deux séries et travaillent en trois groupes différents. Ces élèves exécutent des exercices d'assouplissement, exercices gradués aux appareils, marches. Tous ces ? exercices se font aussi avec chant et musique (harmonium, tambour, fanfare). Voici la nomenclature de ces divers exercices par groupe que nous a remise le professeur :
1er groupe (comprenant les enfants les plus arriérés). — Exercices d'assouplissement.
1° exercices d'ordre, marche.
2° mouvements des bras sans flexion et avec flexion.
3° mouvements du tronc.
4° mouvements des membres inférieurs.
5° équilibres.
6° Exercices respiratoires.
Nota. Plusieurs de ces exercices se font en comptant ou au son du tambour.
2e groupe (Paralysés). — Ce groupe exécute tous les exerci-ces précédents et en plus des exercices combinés de jambes et de bras; de tronc et de bras. Nota. Ces exercices se font en comptant et sont précédés d'un massage.
3e groupe (comprenant les enfants les plus avancés).— Ce
groupe exécute les exercices suivants : 1° exercices d'ordre, marches, contre-marches. 2° exercices d'assouplissement avec barres et mains libres. Nota. Ces exercices se l'ont en comptant, en chantant et avec musique. 3° exercices respiratoires.
4° exercices aux appareils dont la nomenclature suit : Enumération des mouvement aux différents agrès. Barres parallèles. Flexion des extrémités inférieures étant face en avant.
Flexion des extrémités inférieures étant face en arrière. Flexion et extension des bras. Appui tendu. Appui fléchi.
Balancer le corps en avant et en arrière. Appui tendu des pieds et des mains. Appui fléchi des pieds et des mains.
Chant à l'appui des pieds et des mains, flexion et extension des jambes.
Elévation de la cuisse dans la position horizontale. Porter la jambe gauche sur la barre gauche. S'asseoir sur la barre gauche en avant de la barre et sau-ter à terre.
S'asseoir alternativement sur la barre gauche et droite en avant des mains.
Porter alternativement les jambes réunies sur l'une et l'au-tre barre en avant et en arrière.
Progression en avant.
Progression en arrière.
Marche à cheval en avant.
Marche à cheval en arrière.
Franchir une barre en avant, à gauche.
Franchir une barre en arrière, en avant, étant dans les barres à l'appui tendu.
Barre fixe. — Barre à Om50 du sol. Tractions.
Élever la cuisse et la jambe gauche tendue. Appui incliné, tendu et fléchi.
Extension des bras dans le prolongement du corps, dos
appuyé à la barre. Extension horizontale des avant-bras en les maintenant
horizontalement et les maintenant le plus possible en
arrière.
Extension des bras dans le prolongement du corps, hanche
appuyée à la barre, le corps incliné à gauche. Appui tendu.
S'asseoir sur la barre et sauter à terre. Barre à lm60 du sol.
Élévation alternative de la cuisse et de la jambe. S'élever sur la pointe des pieds en cambrant les reins. Barre à hauteur de suspension. Suspension bras raccourcis. Tractions.
Ecarter alternativement les mains.
Ecarter simultanément les mains.
Changer la prise des mains.
Élévation alternative delà cuisse et de la jambe.
Élévation simultanée delà cuisse et de la jambe.
Élévation et ôcartement latéral de la cuisse et de la jambe
gauche. Elever les pieds à la barre.
Placer les jarrets sous la barre et descendre en arrière. Placer les jarrets sur la barre et revenir en avant. Placer le jarret gauche sur la barre et se rétablir. Culbuter en avant pour revenir à la suspension. Rétablissement par renversement et descendre en force en arrière.
Echelle inclinée. — Etant devant l'échelle monter avec les
pieds et les mains. Monter à l'aide des pieds et des mains et descendre à la
force des bras. Monter et descendre à la force des bras. Etant derrière l'échellle, suspension. Tractions.
Suspension par les pieds et les mains.
Flexion, extension des jambes et tractions des bras.
Monter et descendre avec les pieds et les mains.
Monter à l'aide des pieds et des mains et descendre à la
force des bras. Monter par devant l'échelle et descendre par derrière. Echelle orthopédique. —• Étant devant l'échelle. Monter avec les pieds et avec les mains. Descendre à la force des bras, bras allongés. Môme mouvement, bras raccourcis. Élévation alternative de la cuisse et de la jambe. Élévation alternative des cuisses et des jambes. Élever simultanément la cuisse et la jambe. Élever simultanément les cuisses et les jambes. Monter avec les pieds et les mains et descendre de même. Monter avec les pieds et les mains, se placer à l'appui tendu
et descendre en avant. Étant derrière l'échelle, suspension. Tractions.
Suspension par les pieds et les mains. Flexion, extension des jambes et tractions des bras. Monter et descendre à l'aide des pieds et des mains. Monter à l'aide des pieds et des mains et descendre à la
force des bras. Monter et descendre à la force des bras. Echelle horizontale. — Suspension. Tractions.
Progression latérale vers la gauche (bras allongés). Progression en avant en déplaçant alternativement les mains.
Progression en avant en déplaçant alternativement les
mains (bras allongés). Progression vers la gauche (bras raccourcis). Progression en avant en déplaçant alternativement les
mains (bras raccourcis). Progression en avant par un montant et les échelons (bras
allongés). Même mouvement (bras raccourcis). Poutre. — Élévation de la jambe gauche en avant. Élévation de la jambe gauche sur le côté. Élévation de la jambe gauche en arrière. Flexion des extrémités inférieures. Se mettre à cheval et s'asseoir. Se mettre à cheval et sauter en avant (à gauche). Se mettre à cheval et sauter en arrière (à gauche). Marcher en avant.
Marcher en arrière. Marcher de côté. Progression en avant.
Marcher à doux sur la poutre en sens inverse et se croi-ser.
Banc. — Etant placé face au banc, fléchir sur les extrémi-tés inférieures.
Etant placé comme ci-dessus à l'appui des pieds et des mains fléchir les bras, corps cambré, tête levée.
Élévation du corps.
Élévation du corps, extension et flexion des bras au-dessus
de la tête. Flexion du corps en arrière.
Étant à l'appui de la jambe gauche, élévation du corps.
Étant à l'appui de la jambe gauche, élever le corps, exten-sion et flexion des bras.
Étant à l'appui de la jambe gauche, flexion latérale du corps.
Étant à l'appui de la jambe gauche, flexion latérale du corps
et flexion des bras. Étant à l'appui de la jambe gauche, flexion du corps en
arrière.
Sauts. — Sauts successifs surplace.
Sauts successifs sur place avec élévation des jambes flé-chies.
Sauts successifs sur place avec flexion du corps.
Sauts successifs sur place, corps cambré.
Sauts en longueur de pied ferme.
Sauts en hauteur de pied ferme.
Sauts en hauteur et en longueur de pied ferme.
Sauts de côté.
Sauts en longueur avec élan.
Sauts en hauteur avec élan.
Sauts en hauteur et en longueur avec élan.
Escrime. — Cet exercice s'est fait régulièrement sousla direction de M. Biette, prévôt au fort de Bicê-tre. Comme l'année précédente, ce militaire s'est acquitté avec beaucoup de zèle et de douceur de ses fonctions. 85 enfants participent, à des degrés divers, à cet enseignement.
Bourneville, Bicêtre, 1905. ***
Danse. — 115 élèves ont pris part aux exercices. Sur ce nombre, 80 dansent la polka, 251a polka et la scottish; 20 toutes les danses de caractère, 16 le quadrille français.
Tel est le résumé des exercices -physiques qui se font depuis 1880 dans notre service et cela d'une façon régulière. Saufl'escrime à laquelle nous ne tenons que secondairement, tous ces exercices devraient être exécutés dans tous les lycées de filles et garçons et dans les écoles primaires. La dépense ne serait pas con-sidérable. Les bienfaits de l'éducation physique la compenseraient largement. En tous cas, on pourrait l'expérimenter dans quelques-uns des établissements scolaires.
Musée scolaire. — Ce musée continue à servir aux séances de projection, aux leçons de choses et de salle de lecture. Il s'est enrichi cette année tant au point de vue de la bibliothèque qu'au point do vue des figures pour projections. —- L'administration a acheté en 1905, 1 volume, 27 avec un don de la Commission de Surveillance (1) et 4 achetés avec un don de 5 francs, de Mme Colin. — Par contre 12 volumes ont été mis hors d'état par les enfants pendant des accès, ce qui porte à 645 le nombre des volumes de la bibliothèque des enfants. Le Ie1' janvier 1905, le nombre de vues pour projections était de 2.027, à la fin de l'année ce chiffre atteignait 2.153 (93 ont été faites par M. Hubert, photographe de la maison, 33 ont été achetées par l'administration). Les collections qui ont le plus pro-fité de ces vues sont : l'anatomic, la physiologie, les
(1) Commission do surveillance des asiles (30 francs). M'"0 Colin a l'ait don de plusieurs volumes.
pansements, l'Espagne, la Norwège, les produits colo-niaux, la Suisse, la lecture.
Pour obtenir encore de meilleurs résultats, plus d'améliorations et de guérisons, il faudrait que les enfants soient rigoureusement occupés ou distraits du lever au coucher et qu'ils ne soient jamais désœu-vrés, que partout et à toute heure, maîtres, maîtresses, chefs d'ateliers s'occupent d'eux avec une ponctualité parfaite. Les jours où les maîtres sont en congé, pen-dant les vacances, il y a des querelles, des disputes, des traumatismes, des pratiques onanistiques, des accès en plus grand nombre. C'est pour obvier à ces accidents, sans causer de préjudice au personnel enseignant, que nous avons réclamé, sans l'obtenir, qu'on place dans le service des garçons de classe ayant leur brevet de capacité, des infirmiers ayant exercé la profession de menuisier, serrurier, cordon-nier, etc.. De la sorte, les instituteurs et les chefs d'atelier pourraient avoir leur congé sans qu'il en résulte un préjudice pour les enfants. En effet, tandis que dans les lycées, les écoles primaires, les élèves sont en congé en même temps que leurs maîtres, à l'asile-ëcole de Bicêtre, comme dans les services ana-logues, les enfants, eux, restent.
L'organisation de nos écoles offre des lacunes. La petite école, Vécole complémentaire (voir p. VI et XI) fonctionnent régulièrement et même pendant les vacan-ces. Le personnel féminin est composé d'infirmières-institutriecs et d'infirmières. C'est la plus ancienne des surveillantes, MoUo Agnus, qui en a la haute direction ; tout le personnel est sous ses ordres. La grande école est confiée à des instituteurs au nombre de quatre qui se considèrent comme absolument indépendants
les uns des autres, d'où une foule d'inconvénients qui nous ont fait réclamer enfin avec succès cette année le rétablissement du poste de premier instituteur qui a existé durant longtemps.
La situation de l'École pendant les vacances est déplorable. Il nous est arrivé de n'avoir qu'un seul instituteur pendant une ou deux semaines. Autrefois les instituteurs n'avaient qu'un mois de a'acances. Oubliant que les enfants sont toujours pré-sents, n'ont pas de vacances, que ce sont des malades, l'Administration leur accorde un mois et demi. Nous n'y verrions aucun inconvénient si elle les remplaçait par des suppléants, ou si elle nous fournissait, enles récompensant, comme garçons de classes, des infir-miers pourvus du brevet do capacité, — il y en a dans les hôpitaux, — mesure qui est tout à fait désirable.
Nous avons bien souvent signalé l'utilité qu'il y aurait à faire créer des instituteurs et des institutrices d'enfants anormaux, qui iraient passer un certain temps dans les institutions d'aveugles, de sourds et muets, d'arriérés, de bègues. Pourquoi ne profite-rait-on pas de l'époque des vacances pour faire appel aux instituteurs et aux institutrices de bonne volonté, désireux de connaître les enfants anormaux, puisque les ressources semblent faire défaut pour créer des bourses spéciales en vue de l'enseignement de la péda-gogie des enfants anormaux. Les quelques semaines qu'ils séjourneraient dans nos écoles ne seraient cer-tainement pas perdues, les enfants normaux en tire-raient profit et ils seraient mieux à môme de recruter les enfants arriérés pour les classes ou les écoles d'en-seignement spécial. L'étranger, à cet égard, comme à tant d'autres, en ce qui concerne l'enseignement et l'assistance, nous a devancés. Pour que nous arrivions à des réalisations, il faut le plus souvent que les réformes
dont nous avons eu l'initiative, nous reviennent do l'étranger.
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Aux exercices pédagogiques proprement dits, avec leçons de choses faites dans les classes, dans les pro-menades, au musée scolaire (projections, etc.), dans les jardins de la section où les arbres, les arbustes, les plantes portent des étiquettes nominatives, s'ajou-tent le travail manuel dans les ateliers, les exercices physiques : gymnastique variée, danse, escrime, jeux divers.
Cet ensemble de procédés constitue notre méthode de traitement médico-pédagogique. Nos visiteurs du samedi nous ont paru toujours l'apprécier d'une manière favorable : la relation de leurs visites publiée dans les journaux scientifiques ou autres on est la preuve. Ce n'est pas toutefois qu'il ne se soit produit des critiques, non point de la part des médecins, mais de la part de quelques conseillers, sans doute mal renseignés, qui ont manifesté une certaine hostilité contre l'organisation que nous avons créée en faveur des enfants idiots, alors que les enfants normaux ne disposaient pas d'avantages semblables. Loin de nous aider à mieux faire, ils auraient demandé volontiers la réduction de nos moyens d'action. A leurs yeux, nous avons trop fait pour de tels enfants. Leurs visites à l'asile-écolo de Bicêtre devraient au contraire, les inciter à introduire progressivement dans les écoles primaires les procédés qui composent notre méthode. Pourquoi les arbres, les arbustes, les fleurs de nos squares, de nos jardins publics ne sont-ils pas dénommés comme dans les jardins de notre service, et comme cela existe dans quelques pays de l'étranger et même dans quelques villes de
France ? Pourquoi les exercices de gymnastique, de chant, laissent-ils tant à désirer dans nos établisse-ments d'enseignement ? Pourquoi les instituteurs et les institutrices ne multiplient-ils pas les leçons de choses ? Pourquoi, ainsi que nous l'avons proposé il y a plus de 25 ans, n'utilise-t-on pas les richesses du Muséum d'histoire naturelle et du Jardin d'aecli-matation au bénéfice des élèves des lycées et des écoles primaires ? (1). Nous avons dit que les jardins, de la section sont organisés en vue de leçons de choses. Voici un exemple des leçons de choses qui sont faites (Pl. I.) Il s'agit du fauchage de l'avoine et de la mise en gerbe. Un groupe de garçons et un autre de fillettes y assistent. L'un des maître, M. Mesnard, se sert pour sa leçon du tableau roulant dont nous avons parlé souvent. Il rappelle aux enfants qu'ils ont assisté au labourage du champ, aux semailles, etc., donne les explications sur l'opération à laquelle il va être procédé, écrit ou fait écrire les mots fau-chage, faucheuse, faux, avoine, épi, etc., etc..
En dehors des heures de classe, de gymnastique, de chant, de dessin, de danse, d'escrime, d'atelier, nous avons toujours essayé de faire participer les enfants aux corvées de tout genre : salubrité, nettoyage des bains, des classes, du musée scolaire, des cours, des ateliers. Il est certain que si tout le personnel nous secondait à cet égard, notre service serait d'une propreté irréprochable dans la mesure que comporte le défaut d'-entretien des bâtiments.
Des enfants accompagnent les infirmiers à la cui-
(1) Voir le Compte-rendu do 1901, p. T.XXV.
Planche i.
sine, à la lingerie, à la buanderie, aident à apporter non seulement leurs aliments, mais aussi ceux des sous-employés qui peuvent ainsi rester dans le service au lieu de perdre du temps dans les services généraux. Si dans ces courses les infirmiers et les infirmières répondaient à nos désirs, si on nous donnait un personnel de choix, au lieu de nous envoyer souvent les moins habiles, ceux qui, ailleurs, ont fait un service défectueux, ne portent aucun intérêt aux enfants, il y aurait là encore matière à des leçons de choses. En tout cas, ces courses sont une distraction pour les enfants qui se sentent plus libres.
Quelques enfants, avec notre autorisation, et de; bonne volonté, rendent de petits services aux sous-employés, montent du charbon, du bois, etc., en parti-culier dans les logements des ateliers. Ils en sont récompensés par cle modiques allocations. Les en pri-ver les affligerait et les priverait du plaisir de se ren-dre utiles aux personnes qui leur sont dévouées.
Plus les enfants sont occupés, plus leurs occupations sont variées, plus leur physique, leur moral et leur intelligence en profitent, moins il y a de querelles, de rixes et de pratiques solitaires ou autres plus graves.
h'enseignement par les projections est très com-plexe. Il sert pour les enfants de toutes les catégories : 1° pour les enfants idiots profonds à fixer l'attention (images blanches ou colorées sur fond noir, images blanches sur fond noir), à apprendre les lettres (grandes lettres noires sur fond ? blanc, puis lettres beaucoup plus petites); pour l'éducation de la parole (syllabes simples ou répétées ou combinées); 2° Pour les idiots déjà un peu améliorés, à reconnaître les objets, les animaux (images graduées) ; 3° Pour les enfants imbéciles, arriérés et épileptiques, à faire tous les jeudis une conférence dont les séries de vues énumé-
rées plus haut donnent une idée suffisante. Lorsqu'un grave événement se produit, nous nous en servons comme texte de ces conférences. Exemples / l'éruption du mont Pelé à la Martinique nous a servi à faire une conférence sur la Martinique et les volcans; — la guerre russo-japonaise, sur le Japon, la Corée, la Mandchourie ; — l'incident du Maroc, sur la géogra-phie de ce pays, etc.. On devrait procéder de même clans les lycées et les écoles.
Ces vues servent aux conférences du jeudi faites aux enfants les moins malades, aux visites du samedi, jour où nous recevons les étrangers, aux cours d'ana-tomie et de physiologie des Écoles d'infirmières de Bicêtre, de la Salpêtrière et de la Pitié. Enfin tous les ans les internes du service et M. Mesnard s'en servent pour différentes conférences faites aux admi-nistrés, aux infirmiers et infirmières de l'hospice.
Dans la petite école et la grande école, on doit sans cesse s'occuper de la, guérison des tics, des manies, s'opposer aux pratiques solitaires. Pour tous les enfants, et en particulier pour les imbéciles intel-lectuels avec impulsions et pour les imbéciles moraux à tous les degrés, nous avons recours au traitement moral, ou, pour employer le jargon à la mode, à la suggestion à l'état de veille. Tous nos efforts tendent à faire comprendre à nos auxiliaires, pédagogues et infirmiers, qu'ils ont affaire à des enfants malades, relevant du traitement médico-pédagogique, envers lesquels et comme enfants, et comme malades, ils doivent se montrer bienveillants et affectueux, et non pas à des enfants vicieux, dont la place, serait, disent certains administrateurs, plus à tort qu'à raison, dans les prisons ou les maisons de correction qui devraient
être transformées en asiles-écoles sur le type plus ou moins modifié de l'asile-école de Bieêtre.
Malgré tous nos efforts, et bien qu'aux visites des Commissions officielles, nous essayons montrant les enfants, de mettre en relief les résultats obtenus, nous n'avons pu apporter dans tous les esprits la convic-tion qui nous anime. Que de bien on pourrait faire, que de bénéfices on réaliserait, si l'on voulait ac-complir les réformes que nous indiquons avec une persévérance qui, jusqu'ici, n'a pas trouvé sa récom-pense !
Hygiène sexuelle. — L'un des obstacles qui s'op-posent le plus à l'acquisition de résultats encore plus considérables que ceux que nous enregistrons, c'est l'onanisme relevé comme fréquent chez les enfants. Pour y remédier, nous intervenons sans cesse auprès des enfants, nous recommandons aux instituteurs de veiller à ce que les enfants soient toujours accompa-gnés des infirmiers de classe quand ils vont aux cabi-nets d'aisances (1) ; de s'opposer à ce qu'ils s'isolent dans les coins; et de les empêcher de mettre leurs mains dans les poches de leur pantalon, aux infirmiers et infirmières do veille d'empêcher les enfants de se coucher sur le ventre. Malheureusement, soit indifférence, soit incapacité et absence de con-viction, nous n'obtenons pas de tous le concours indispensable (2).
(1) Pour faciliter la surveillance des enfants aux cabinets d'ai-sances nous avons fait disposer une sorte de petite fenêtre au milieu de la porte, et, de plus, il y a un espace en bas et en haut de l'huis.
(2) Les moyens de contention, les appareils spéciaux neprocu-renl guère de résultats,
Pour appuyer la nécessité de se conformer à nos indications, nous citons l'exemple deu enfants dont l'état mental est dû surtout aux habitudes soli-taires.
Nousinsistons sur les conséquences physiques, intel-lectuelles et morales : amaigrissement, affaiblis-sement progressif des forces, troubles de la marche, tremblements, hébétude de la physionomie (pupilles dilatées, yeux cernés, teint jaunâtre, pustules d'acné, etc.), la diminution de la volonté, de la mémoire, de l'activité intellectuelle, l'inaptitude non seulement au travail scolaire mais aussi au travail manuel, l'indiffé-rence aux jeux; la tendance à l'isolement, la diminu-tion de la sociabilité, des sentiments affectifs envers parents, maîtres, camarades ; la disparition de la gaieté, l'énervement, l'irritabilité, la désobéissance. L'onaniste n'a d'énergie que pour se livrer à ses mau-vaises habitudes. Enfin nous nous appuyons sur les conséquences quotidiennes de l'onanisme, apathie pour le travail, et ultérieurement: spermatorrhée, impuissance, démence, —-pour inciter tous nos au-xiliaires à exercer une surveillance très rigoureuse et de tous les instants.
Il va de soi que, faisant en cela notre devoir de médecin, nous examinons régulièrement les organes génitaux de nos malades afin de voir s'il n'y a pas des irritations locales (accumulation de smegma, con-crétions calcaires, adhérences du prépuce à la base du gland, etc.), ou des malformations, (phimosis, hypo et épispadias, etc.), qui peuvent être le point de départ de l'onanisme ou l'entretenir. En un mot nous veillons et nous faisons veiller à l'hygiène sexuelle, sans toujours être compris, comme il conviendrait, par le personnel, imbu de préjugés et qui considère quelquefois cette surveillance comme impudique.
Promenades et distractions. — Les enfants de la grande et ceux de la petite école qui sont propres, ont continué, comme par le passé, à faire des prome-nades soit à Paris, soit aux environs de l'hospice. Dans ces promenades, les instituteurs et les insti-tutrices doivent donner des leçons de choses et exer-cer les enfants aux différents jeux en plein air (jeu de balles, de ballons, etc.). Nous n'en donnerons pas l'énumération cotte année : on la trouvera à peu de chose près dans nos Comptes-rendus antérieurs.
Les distractions ont été aussi nombreuses en 1905 que les années précédentes. Notons la distribution desjouetsau jourde l'an, donnés par l'Administration; les déguisements du Mardi-gras et do la Mi-carême, la distribution des jouets de Noël, offerts par la société du «.Joyeux Noël». Nous adressons à cette société tous nos remerciements. — A citer aussi le concert organisé par le «Comité dit des frères Lionnet » auquel, comme les années précédentes les artistes des principaux théâtres et concerts de Paris ont prêté leur concours. Tous les enfants valides de Bicêtre et de la Fondation Vallée y ont assisté. — Les familles sont admises seulement aux fêtes organisées par les enfants.
Les enfants ont encore bénéficié de plusieurs repré-sentations gratuites dans les divers cirques et théâtres installés à la fête du Lion de Belfort, à la Place d'Italie, à la Foire au Pain d'épice et sur l'avenue de Bicêtre. Les jardiniers sont allés avec leur maître M. Y. Mes-nard à Y exposition de chrysanthèmes et à Y exposi-tion d'horticulture.
Caisse d'épargne. —• Elle est confiée au premier de nos instituteurs, M. Mesnard. Les recettes ont été
pour l'année de 87 fr. 20. Le total général des sommes recueillies depuis 1892 s'élève à 2.383 fr. 10.
Visites. — Les enfants ont reçu 7.800 visites : les visiteurs ont été au nombre de 112.435. Voici la statis-tique des permissions de sortie et des congés.
Permissions de sortie d'un jour.......... 640
— — de 2 jours......... 310
Congés de 3 jours....................... 101
— 5 — ....................... 210
— 8 — ....................... 90
— 15 — ....................... 30
— 1 mois....................... 23
Total............ 1.404
Les visites des familles au parloir ne sont pas suffi-samment surveillées, répéterons-nous. Trop souvent les parents ne se gênent pas pour introduire des aliments, du vin, qu'ils font absorber en quantité exagérée aux malades. De là des accidents auxquels il faut remédier et une augmentation des accès épileptiques. De plus, les parents donnent de l'argent aux enfants, autre abus qui est une source d'ennuis pour tout le monde : rixes, vols, trafics, etc.. Nous signalons encore une fois à l'Administration la nécessité de remédier à tous ces abus regrettables(l).
Vaccination et revaccinaiion. —? Nous avons con-tinué, italique qui remonte à 1880, la vaccination
(t) Lorsque nous avons 1 racé Je programme détaillé de la sec-lion, nous avions clans un but d'économie, comme parloir des fa-milles, des vieux bâtiments situés à l'entrée de la section. Aujour-d'hui ils sont en ruine, le toit est ouvert, et les parents des mala-des sont obligés de se protéger avec des parapluies. Nous avons signalé celle Iristc situation à M. Mesureur nous ne doutons pas qu'il n'y remédie en 1 !.K)G et qu'à saprocliainc visite, la Commission de Surveillance ne voie un parloir convenable.
et la revaccination de tous les malades entrés durant l'année et des enfants dont la revaccination remonte à 6 ou 7 ans. Comme d'habitude, cette opération a été faite par les élèves de l'École d'infirmiers et d'infirmières de Bicêtre, et par un certain nombre d'élèves libres des autres écoles sous notre direction et celle de nos internes, avec le concours de la sur-veillante, M110 Jamoulle. Elles ont été au nombre de 81 ; 5 infirmiers ou infirmières seulement ont con-senti à se faire revacciner. Parmi les malados 33 ont été revaccinés avec succès.
Service dentaire. — M. le Dr Dumont est venu chaque semaine donner des soins à nos.malades au point de vue de la dentition et de l'hygiène de la bouche jusqu'au 19 août 1903. Il a été successivement remplacé par MM. Foure, Pitsch, Capdepont, Frevet, et M. Nogué.
Rappelons qu'en faisant instituer ce service dentaire, en 1880, notre but était de remédier aux nombreuses défectuosités de la dentition chez nos enfants et aussi d'avoir, chaque année, une note, prise par un homme compétent, sur l'évolution de la dentition des enfants anormaux.
Bains et hydrothérajoie. — Les bains et les dou-ches, joints à la gymnastique, à l'emploi des bromu-res, surtout de l'élixir polybromuré (formule Yvon), du bromure de camphre (préparations du Dr Clin), et des médicaments antiscrofuleux, ont continué comme parle passé à être, avec les purgatifs, surtout chez les épileptiques, labasedutraitement en 1905.
Il a été donné dans le cours de l'année 28.571 bains, ainsi répartis :
Bains simples — salés...
21.712 1.640
Bains amidonnés......... 1.321
— alcalins............ 530
— au personne]...... 1.281
26.484
Bains de pieds........... 5.790
Douches................. 49.872
— externes........ 4.312
Soit........... 54.184
Ces chiffres se passent de commentaires. Nous for-mulons le vœu, dans l'intérêt des enfants, que l'Ad-ministration se préoccupe sérieusement de prendre les mesures nécessaires pour assurer le fonctionne-ment régulier de cette partie si importante du ser-vice : 1° en assurant le chauffage des douches ; 2° en fournissant chaque jour le linge nécessaire; 3° en faisant, à l'occasion, procéder d'urgence aux répara-tions des baignoires ou à leur remplacement. Dans notre section la propreté ne peut être assurée et la rjuérison du gâtisme obtenue que par un service régu-lier des bains généraux, des douches et des bains de pieds(l).
\j'hydrothérapie nous rend de très grands services, non seulement au point de vue de l'hygiène mais aussi au point de vue thérapeutique, ainsi que nous
(1) Nous avons dit bien des fois que la balnéothérapic, sous les mêmes formes, devrait être appliquée dans tous les lycées, collè-ges et écoles. — Les bains-douches ne remplacent pas toujours les grands bains ; il faut en outre un grand bain hebdomadaire. Il ne faut pas s'étonner que les installations balnôo-hydrothôrapiques soient insuffisantes ou nulles dans les pensionnats, quand on sait qu'elles sont mauvaises dans la plupart des établissements hospi-taliers.
le répétons chaque année. Elle n'est pas mise à con-tribution en proportion de son importance. Nous cro-yons pouvoir, entres autres, lui attribuer une part active dans la guérison de nombreux cas d'épilepsie, etc..
Depuis 1880, tous les ans, dans le Compte-rendu de notre service, nous avons indiqué le nombre des dou-ches et des bains administrés dans l'année.
Le grand nombre de douches données dans le ser-vice nous permet chaque année d'apprendre à tous nos infirmiers et infirmières, à une partie de ceux de l'hospice, aies administrer d'une façon convenable. Sachant combien les doucheurs et les doucheuses des hôpitaux, et il en est de même dans beaucoup d'établissements ordinaires do la ville, sont inexpé-rimentés, nous avons demandé à l'Administration de nous envoyer des doucheurs et les doucheuses des éta-blissements-écoles (Lariboisière, la Pitié, la Salpê-trière). La plupart sont venus et ont pu, à leur tour, enseigner aux élèves des écoles adonner des douches. En faisant ces leçons de douches, aux doucheurs, aux infirmiers et infirmières de la maison, aux élèves libres des écoles, nous pensons avoir été très utile aux malades qui pourront retirer de l'hydrothérapie les bienfaits qu'ils sont en droit d'en attendre.
Tantôt l'hydrothérapie est donnée seule, tantôt, ainsi que nous venons de le dire, nous y joignons divers médicaments surtout les poly-bromures et lo bromure de camphre (grand mal et vertiges ou vertiges seuls). Les bains, les douches, ajoutés à la, gymnastique (mouvements, agrès), à la danse, à l'escrime, au travail manuel, soit dans les ateliers, soit dans les jardins et dans les dortoirs, constituent, à notre avis, les plus puissants agents thérapeutiques contre les diverses formes du mal caduc et ses complications. Joints aussi
aux purgatifs, ils assurent le bon fonctionnement de la peau, l'élimination du bromure. Aussi n'avons-nous jamais de bromisme.
Nous avons eu recours aussi, comme les années an-térieures avec des résultats incontestables, à la médica-tion thyroïdienne chez un certainnombre de malades, idiots myxœdématcux, mongoliens, nains, et obèses.
Chez un certain nombre de nos épileptiqucs nous avons supprimé le sel dans le pain et les aliments sans en retirer des avantages bien appréciables, mais nous avions à faire souvent à des malades ayant de nom-breux accès.
Améliorations diverses. —? MM. Merchadier, H i m et Mme Saunier ont été promus à la classe exception-nelle. —• Au nombre des améliorations citons l'instal-lation, au pavillon Séguin (gâteux), d'appareils bydro-thérapiques, pour permettre d'administrer des dou-ches, été comme hiver, à ces enfants invalides, sans être obligé de les porter au service des douches. Cette installation que nous réclamons depuis tant d'années, est exécutée au moment de notre départ. Souhaitons qu'elle soit utilisée régulièrement dans l'intérêt des enfants !
Visites. — La section a été visitée en 1905, par :
M. Nicolas de Achucarro, de Bordeaux; le D'X. Arno-zan,professeur à la Faculté de medecinede Bordeaux.
M. Barbaux, interne des Asiles; M. Barrero, M. Benazet, interne en médecine de Paris ; M. Bareau, Mlle Charpentier; Mlle Conte ; M. le Dr Corbellanos, de Buenos-Aires ; M. Pierre Desgeorges, étudiant en médecine; M. Paul Dubois, avocat à la Cour d'Appel; M. le Dr Dron, député du Nord ; Mlle Duvaut, M. le Dr F.-Ch. Fanasescu, prosecteur, Jassy, Roumanie;
Bourneville, Bicêtre, 1905. ****
M. Paul Fabre, M. Froniant, lieutenant instructeur, à Joinville-le-Pont ; M. le Dr Fauric, M. le Dr Foveau de Courmelles, M. A. Gerbier.
Mme Bolonget, M. Douzard, M. le Dr Dubourdieu, médecin en chef de l'asile de l'Isère ; M. Durand, interne des hôpitaux ; Mme Girardot, M. et Mme Guessarian, M. Albert Gallois, fils de M. Gallois, ancien architecte de l'Hospice de Bicôtre, et bienfai-teur de la section.
M. Garnier, professeur; M. le Dr Jaccpiin, de Bor-deaux; M. loDrE. Lasturie, ancien interne des Hôpi-taux de Paris; Mme Lobin, élève libre de la Pitié ; M. le Dr Lenormand, de Paris; M. le Dr Legraux, de Paris(l); Mlle Emilie Mac Lean, M. Eugène Morel, homme de lettres; M. Alexandre Malarevsky, M. le Dr S. Maupaté, directeur - médecin en chef de l'asile d'aliénés de la Charité (Nièvre) ; M. le Dr II. Postma, M. le Dr Pereira, de Madrid ; M. le Dr Pedro del Puio, de Buenos-Aires (2); M. le Dr Ronof, Sofia (Bulgarie); M. le D1' Rossi, de Turin (3); Mme Séan, Mme Sermoise, Mme la confesse de Turenne avec le père et la grand-mère d'un enfant.
M. Tounot, lieutenant instructeur, à Joinville-le-Pont(4); M. le Dr Witry, de Trêves (Allemagne) (5) ; M. le D1' Weygaudt, professeur de psychiatrie à l'Univer-sité de Wurzburg; M. le D1' Williams d'Edimbourg, (Ecosse); M. le D1' Oscar Woltar, assistant de psy-chiatrie (Prague).
Le 12 mars la commission ministérielle des Enfants anormaux a visité le service. Cette commission était
(1) M. le Dr Lwoff, médecin en chef des asiles de la Seine.
(2) Mme Raoul.
(3) M. Riche, médecin adjoint à Bicôtre.
(4) Mme Kandin.
(5) Mme Nicart.
composée de : M. Bédoroz, directeur de l'enseignement primaire de la Seine ; M. Lacabe, inspecteur primaire à Paris ; M. de Saint-Sauveur, chef de bureau des Éta-blissements de bienfaisance au ministère de l'Intérieur; M. Jott, inspecteur général honoraire de l'Instruction publique; Melle Stupuy, directrice des écoles enfan-tines à Paris; M. Baguer, directeur de l'Institut départemental d'Asnières ; M. Binet, directeur du laboratoire d'études phychologiques à la Sorbonne ; M. Robin, directeur de l'Institution des Jeunes aveu-gles à Paris ; M. Malapert, professeur de philosophie au Lycée Louis-le-Grand ; M. Chariot, inspecteur gé-néral de l'Instruction publique; M. Collignon, direc-teur de l'Institution nationale des sourds-muets. Assis-taient en outre à cette visite : M. le Dr Cruchet, de Bordeaux; M. le Dr Netter, de Paris; M. Boyer, pro-fesseur à l'Institution nationale des sourds-muets ; M. leDr Péreira, délégué du Gouvernement espagnol.
Le 1er septembre un certain nombre d'élèves des Cours de vacances de la Clinique de l'Hôpital des Enfants-Malades, sous la conduite de M. le Dr Halle, ont visité le service :
MM. Gailleur, Hatjoolès (Turquie), Oliveiro (Répu-blique Argentine), Panon, Bourgeois, Junes, Vollet, Elassona (Turquie), Nadeau (Canada,) Irou, Rivière (Canada), Latreille, Nitrix, Castro-Cerquerra (Brésil), Stramioff (Bulgarie), le D'' Legendre, Edje (Canada), Demètre (Turquie), Troumarol (Athènes), Impoule (Urugay), Roques, Nitrix (A.)
La Société internationale pour l'étude des ques-tions d'assistance a visité le service le 9 décembre :
MM. Delpy, M. le Dr Schiller (Brésil), Goret de Veyranat, le Pr Gréhant, professeur au Muséum, mem-
bre de l'Académie de médecine, M. Rollet, avocat à la Cour d'Appel, le Dr Darlot (Brésil), MM. Bonnet, Paiffaut, M"10 Saute de Neuville, Rondel, inspecteur général, au ministère do l'Intérieur, Prévost, avocat, Mmo Degaud.
Les membres suivants du Collège libre des sciences sociales ont visité le service le 23 décembre 1905 :
M. Gauche, Mme Vve Roy, M. Fay, M. Baldenwelch, Mlle de Grindeval, M. Bedel, M. Bartseff, M. Rebaux, Mlle Serigne, MmeBelugeau,Mmc A. Dejars, M. Mars, M. Imslesky, M. Einhorn, Mlle Virga, Mlles Dourlens, Mme Garonne, Mme Hatinsky, M. Irodrevsky, Mme Protte, M. Marasoff, M. Eresschoum, M. Mikaïloff, D'Eolriéta, Dr Bustamanto, M. Richard, Mlle Richard, M. Eholen, M. Malanska, M. Marina.
Nous consacrons d'habitude la matinée du samedi à recevoir les visiteurs. Presque tous ceux dont nous venons de citer les noms sont venus ce jour-là. Nous convoquons, à leur intention, les professeurs de chant, de gymnastique, de danse, et parfois le maître d'es-crime, dont les heures de leçon ne coïncident pas avec l'heure do notre visite. En leur demandant ce déplacement et en nous imposant la fatigue très grande de montrer, non seulement l'organisation du service des enfants, mais encore son fonctionnement médico-jjédagogique dans tous ses détails, notre but est de faire comprendre aux visiteurs l'importance de l'œuvre que nous avons pu réaliser naguère, avec l'appui du Conseil municipal (1882-90), malgré l'oppo-sition de l'Administration et du Conseil de surveil-lance de l'époque (1), de fournir à beaucoup d'entre
(1) Voir: Bourneville, Histoire de la section des enfants de Bicêlve.
eux les arguments qui militent en faveur de l'hos-pitalisation et de l'éducation de cette catégorie d'enfants anormauxetles convaincre de lapossibilité de les améliorer et même do les guérir par l'application régulière, méthodique et prolongée du traitement médico-pédagogique. Les visites faites dans la jour-née, en dehors de nous, ne permettent pas d'avoir une idée exacte de ce qui se fait dans le service. On a une idée des bâtiments ?— et encore — mais non du traitement médico-pédagogique. D'où, de la part des visiteurs de l'après-midi, une idée incomplète du service et par conséquent des comptes-rendus par eux, insuffisants et parfois erronés.
Nous nous efforcerons de maintenir ces visites du samedi, non plus à Bicêtre, mais à la Fondation Val-lée, dans le but d'expliquer aux visiteurs, la plupart médecins étrangers, l'organisation du service afin de leur fournir des arguments, dos faits, les mettant en mesure de réclamer la fondation dans leurs pays, s'ils en sont dépourvus, d'asiles-écoles semblables. Si, nous disparu, notre couvre périclite ou disparait en France, comme a disparu tout ce que Leuret et Séguin avaient organisé, car nous ne nous faisons pas d'illusion sur l'absence de conviction administra-tive, nous avons le ferme espoir qu'elle sera conti-nuée, développée, perfectionnée dans les autres pays et peut-être aussi en province. Notre plaidoyer en faveur de ceux qui ne peuvent plaider pour eux-mê-mes n'aura donc pas été stérile.
Musée pathologique. — Ce musée s'est notablement
enrichi en 1905, ainsi que le montre 1 enumération sui-
vante :
liustcs en plâtres........................... 707
Plâtres divers.............................. 115
Squelettes entiers.......................... 70
Squelettes de la tête (1)..................... 276
Calottes crâniennes........................ 450
Cerveaux d'idiots et d'épileptiqucs (enfants
et adultes )............................... 560
Le musée reçoit en outre toutes les photographies des malades décèdes, leurs observations reliées cha-que année, qui forment actuellement 27 volumes, les photographies des cerveaux qui composent 13 volu-mineux albums, les cahiers scolaires que nous avons institués dès 1880, c'est-à-dire 7 ans avant leur intro-duction dans les écoles publiques.
II.
Enseignement professionnel.
Cet enseignement a été dirigé en 1905, de même que les années précédentes, par MM. Leroy pour la menuiserie (1882-1905), Allène pour la couture (1883-1905), Dumoulin pour la cordonnerie (1888-1905), Morin pour la vannerie, le paillage et le canage des chaises (1889-1905), Maréchallat pour l'imprimerie (1889-1905), Gaie pour la serrurerie (1895-1905), Mesnard pour le jardinage (1896-1905), Ganif pour la brosserie (1901-1905). M. Ganif est décédé le 12 octobre et a été remplacé le 16 décembre par M. Marius Forest.
De même aussi que les autres années, nous n'avons qu'aies féliciter tous, non seulement pour le zèle et
(1) Nous n'avons plus relevé les corps des décédés en 1905, faute de crédit.
l'intelligence qu'ils apportent chaque jour à donner Y instruction-professionnelle aux enfants, mais encore pour la bonne direction morale qu'ils essaient de leur imprimer. Les tableaux ci-après mettent en évi-dence les résultats obtenus par eux en 1905 et qui se chiffrent par 26.706 fr.
Les travaux de jardinage seuls ne sont pas évalués, et comme nous l'avons souvent dit et écrit, bien qu'il soit difficile d'en faire une estimation précise, nous croyons que l'Administration aurait intérêt à essayer d'en avoir tout au moins une évaluation approximative.
Évaluation du travail.
Nombtie
Années. travail évalue
d'apprentis
1884 .................................. 91 13.775 »
1885...'.............................. 107 16.074 »
1886.................................. 159 17.876 »
1887 . ................................ 197 18.107 «
1888 .................................. 184 21.254 »
1889 .................................. 187 21.752 20
1890 .................................. 187 29.932 60
1891.................................. 102 31.762 75
1892 .................................. 92 34.242 35
1893.................................. 19S 33.666 2S
1894 .................................. 175 27.588 50
1895 .................................. 108 31.993 50
189G................................. 159 30.072 75
1897 .................................. 150 31.243 90
1898 ................................ 144 29.310 40
1899 1900 1901 1902 1903 1904 190o
f* _——__
ATELIERS. 5 « S S „ 3 g . S «se . S »'-5 S ^ s »56 u % .s» „ g a =e . g
3 §gS 55? il^ 35? i S gs? I|- 351 §g~ §1« |sl I|-
___tj c__d g a s _s - - _ _^
Menuiserie.. 16sept. 1883 29 4405 » 25 43')5 50 20 4147 » 17 3591 » 14 3718 50 10 4190 50 19 4094 50
Serrurerie... 16.janv.1884 12 3S49 » 12 3726 » 1G 4039 » 12 4819 » 6 3075 » 10 3089 » 15 3872 »
Vannerie.... 20 oct. 1884 14 2559 40 16 2014 95 16 1904 05 12 1827 25 12 1079 » 8 1183 05 9 700 35
Rempaillage 16janv.l885 4 4G5 45 5 386 » 5 342 50 i 22G 05 5 275 90 4 332 55 3 351 00
Couture..... 8 oct. 1S83 40 4393 50 32 4004 70 34 4035 10 38 4078 40 3S 3808 10 38 3997 10 35 4578 70
Cordonnerie. 8 oct. 1883 32 3520 25 21 356S » 18 2948 » 18 2545 50 16 1878 75 0 627 75 9 1028 25
Brosserie (1). 2G nov. 1888 8 4020 OS 8 3410 72 7 5152 85 8 5444 60 12 2674 80 10 2892 25 10 2021 70
Imprimerie . 8 juin 1889 S 5901 25 10 5777 80 8 7223 S5 8 0254 35 9 7144 60 9 8519 » 8 9459 50
Totaux.... 147 29114 50 129 27283 67 124 29792 9b 117 28786 15 112 23654 65 74 24731 20 144 26706 »
(1) L'atelier de Brosserie a été fermé du 1" octobre au 1G décembre par suite du décès de M. Ganif, elici' d'atelier.
Produits fabriqués dans les ateliers en 1905. Brosserie.
7.938 balais et brosses en tous genres (dont 5.200 pour le Magasin Central des hôpitaux), 107 réparations.
Vannerie.
181 mannes neuves fabriquées. 385 mannes réparées, 333 chaises cannées et rempaillées.
Couture.
734 pantalons, 516 vestons, 502 gilets, 120 robes, 148 mail-lots, dix journées pour les déguisements du Mardi-gras et de la Mi-carême.
Menuiserie.
2 coffres, 10 châssis pour le jardinier, 6 séries de lettres et chiffres pour les classes, 1 casse à bâtonnets, 1 armoire, 1 caisse à fleurs, 2 échelles, 1 table bureau, 8 tables pour veilleurs, 1 table de classe, 6 jeux de dominos, fait la salle de douches et les cabinets du pavillon Séguin, 13 croisées pour le bâtiment des ateliers, armoire pour le tailleur, 2 por-tes et bancs (ateliers des vieillards), et toutes les réparations du service.
Serrurerie.
71 porte-vases pour chaises de gâteux, 162 ferrures et char-nières, 117 objets en bois faits au tour : pieds de table, pieds de meubles, poignées, boules, cylindres, chevilles, etc. ; fer-rage de tous les meubles : échelles, coffres divers, tonneanx, boîtes, etc., confectionnés par la menuiserie, réparations jour-nalières du service, -41 réparations de lits.
Cordonnerie.
171 paires de chaussures neuves, 348 ressemelages.
Imprimerie .
Compte-rendu du service de l'année. — Ordres du jour des Commissions. — Affiches diverses. — Entêtes de lettres. — — Divers imprimés pour les Ecoles d'infirmières de Paris : Palmarès, etc. — Feuilles d'Alphabet pour les classes. — Travaux divers pour les hôpitaux, pour la Société Amicale des Directeurs et Économes de l'A. P. — Fait tous les imprimés pour la Société du Personnel hospitalier de l'A. P., etc.. etc., Programmes pour les fêtes données par les enfants.
Tel est le résumé do l'enseignement professionnel en 1905. Il importe de ne pas oublier que nos ateliers ne sont nullement comparables à ceux de l'orphelinat Prévost à Cempuis et de l'école d'Àlembert à Monté-vrain, par exemple, où les apprentis sont des enfants normaux, sains de corps et d'esprit, et même choisis parmi les plus intelligents dos candidats, ni môme aux établissements d'aveugles ou de sourds-muets.
Nos apprentis, à Bicêtre, sont non seulement des enfants anormaux, mais encore des enfants malades : quand ils ont, les uns des accès épilepliqnes, con-vulsifs ou psychiques, les autres des impulsions ou despériodes d'excitation, ces jours-là et les jours qui suivent, ils ne peuvent travailler ni à l'école, ni à l'atelier. Lorsqu'ils ont des accès, le travail est momentanément suspendu; les autres enfants sont distraits et le chef d'atelier est obligé, le plus souvent, de secourir le malade, de le surveiller encore quelque temps après sa crise jusqu'à ce qu'il ait repris toute sa connaissance; d'où l'utilité incontestable d'obliger les chefs d'atelier des asiles-écoles à suivre les cours de l'école d'infirmières, d'avoir leur diplôme, de faire un stage dans un service d'aliénés.
Chaque année un certain nombre de nos apprentis sortent définitivement. Autant que possible nous leur accordons d'abord un congé d'essai et nous engageons leurs familles à s'efforcer de les placer dans un ate-lier correspondant au métier que nous leur avons fait apprendre. Il en est qui écoutent nos conseils. D'autres les placent où on leur offre un salaire relativement plus élevé, inspirés par leur propre intérêt (augmenter leurs ressources immédiatement), plus que par l'inté-rêt de leurs enfants. D'autres de nos apprentis, insuf-fisamment améliorés pour vivre au dehors ou atteints d'épilepsie passsent, à 18 ans, s'ils ont un développe-
ment physique normal, dans les sections des aliénés adultes ou dans les divisions de l'hospice. Tout le monde dans la maison devrait avoir à cœur de ne pas laisser perdre le bénéfice de ce qu'ils ont acquis dans leur profession. Ils devraient en conséquence être utilisés en proportion de leur savoir dans les ateliers de la maison. Il est loin d'en être ainsi. Les chefs d'atelier s'en désintéressent trop souvent, ils les décou-ragent au lieu de les encourager. Pour la plus légère désobéissance, ils les renvoient dans leur section où ils restent désœuvrés au grand détriment des finan-ces de l'Administration.
Un autre fait qui contribue à différencier nos apprentis de ceux que nous avons cités, c'est qu'ils ont des permissions de sorties et des congés, sur la demande des familles, à toutes les époques de l'année, qu'ils ont des visites les jeudis et dimanches souvent trop prolongées, enfin que deux fois par semaine ils font des promenades aux environs do l'hospice ou dans Paris, promenades qui font perdre à un groupe, plus ou moins nombreux, une demi-journée de travail.
Administrativement, après avoir douté de la possi-bilité de faire travailler les enfants idiots, arriérés et épileptiques, et avoir protesté contre la construction des ateliers, puis contre leurs dimensions, certains auraient de la tendance à vouloir considérer nos mala-des comme des apprentis ordinaires qui, suivant la pratique abusive des couvents, doivent fournir réguliè-rement une somme de travail fixe. Et on y tend administrativement, car on voudrait leur faire faire tous les travaux d'entretien de la section, oubliant qu'il s'agit d'a.teliers d'enseignement et que si le maî-tre et un apprenti sont occupés, par exemple, à réparer une porte, les autres enfants n'ont plus de guide et ne s'instruisent pas.
Nous le redisons encore, ce qui doit primer dans un service comme le nôtre, c'est l'influence morale du travail, qui est l'adjuvant du travail scolaire, des exercices physiques, du traitement médical et non le produit lui-même, bien qu'il ne soit pas à dédaigner. Les enfants eux-mêmes sont heureux devoir que leur travail est productif, qu'il se traduit par des résultats pratiques et que tout ce qu'ils font contribue à leur bien-être, à leur enseignement et à l'ameublement de leur section (classes, réfectoires, dortoirs,etc.)
Nous avons demandé maintes fois à l'Administration de nous donner des infirmiers ayant exercé, avant leur entrée dans les hôpitaux, les professions de me-nuisier, de tailleur, do cordonnier, etc., afin d'avoir des agents pouvant remplacer, en cas de vacances ou de maladie, nos chefs d'atelier, de ne pas interrompre leur apprentissage et de ne pas perdre le bénéfice du travail des enfants. Nous renouvelons notre récla-mation. Jamais il ne devrait y avoir d'interruption dans les occupations scolaires ou professionnelles des enfants.
III.
Statistique. Mouvement de la Population.
Le premier janvier 1905, il y avait dans le service 443 enfants se décomposant ainsi : 426 enfants idiots, imbéciles ou épileptiques, dits aliénés et 17 réputés non aliénés. Cette distinction, qui s'applique aux épileptiques adultes aussi bien qu'aux enfants, est purement administrative et il est difficile de la
justifier médicalement. Les épileptiques dits non alié-nés sont placés par l'Assistance publique et sont à la charge du budget municipal; les épilep tiques aliénés sont placés suivant les prescriptions de la loi du 30 juin 1838 (placement volontaire ou placement d'office), et à la charge du budget départemental.
Médicalement cette distinction ne se justifie pas. Maintes fois il nous est arrivé lors des visites de la Commission do surveillance et de la Commission du Conseil général de mettre, pour le démontrer, en rang, face à face, les épilep tiques de ces deux catégories. Dans chacune d'elles, on trouvait les épileptiques su-jets à des troubles intellectuels avant ou après leurs accès, avec intégrité presque parfaite des facultés intel-lectuelles (nous ne parlons pas de l'irritabilité habi-tuelle du caractère) dans l'intervalle, des épileptiques avec période d'excitation ou avec tendance à la déchéance et des épilcptique déments. Rien n'a été changé.
Sur ce nombre 131 étaient atteints de gâtisme ; 32 d'incontinence nocturne d'urine ; 9 de cécité complète ; 6 de cécité incomplète ; 4 de surdi-muti-té; 5 de surdité; 5 étaient bègues; 17 présentaient du mutisme volontaire; 81 des impulsions violentes ou des accès de colère (non compris les épileptiques); 91 étaient menteurs à un degré vraiment pathologi-que ; 41 étaient atteints de daenomanie (manie de mordre); 8 de pyromanie; 4 d'écholalie; 47 do krouomanie; 36 de clastomanie ; 48 de coprolalie; 33 de hleplomanie; 9 d'échokinésie; 4 de rumi-nation; 2 étaient déchireurs d'ongles; 15 étaient flaireurs; 46 étaient baveux; 5 étaient atteints d'hy-dromanie, 16 d'hydrophobie, 20 de coprophagie ; 34 étaient onycophages, 188 onanistes; 21 présentaient du nystagmus ; 39 étaient strabiques ; 3 présentaient
delà dépression mélancolique ; 27 avaient des tics convulsifs(lèvres, paupières, etc.), 36 avaient le tic du balancement du corps avec ou sans rotation de la tête ; 12 avaient un tic coordonné des mains ; 6 idiots étaient tourneurs; 12 étaient sauteurs et 28 étaient grimpeurs.
Un enfant était atteint d'hémimélie ; 2 de poly-dactylie, 3de syndactylie; 6 de malformations patho-logiques de la main, 2 d'encéphalocèle guérie; 1 de cyphose, 20 présentaient des pieds-bols ; 8 étaient hémiparésiques, 17paraplégiques, lihémijolégiques, 16 diplégiques ; 14 étaient atteints de maladie de Little; enfin 9 étaient athètosiques.
Le tableau suivant résume le mouvement de la population en 1905.
SORTIES. ^
m -:- g
-S " • * *. 3 s
MOIS. a S -d e £ rf£ rt? £ o
Janvier....... 5 6 » » » » » »
Février....... 8 I » » » » » »
Mars.......... '10 3 » » » » » »
Avril.......... 10 3 2 15 » 6 » 23
Mai........... 5 2 » » » G » 6
Juin.......... 10 4 1 » » » 1 2
Juillet........ 7 8 4 » » 1 » 5
Août.......... 11 » 4 7 » » » 11
Septembre .... 3 2 » » » » » »
Octobre....... 4 2 3 » » » » 3
Novembre____ 9 2 5 » » » 1 5
Décembre..... 10 2 4 1 » » » 5
Totaux........ 92 35 23 23 » 13 1 60
Les renseignements que nous donnons sur le mou-
vement de la population ne fournissent pas une idée exacte du nombre des enfants anormaux intellectuels et moraux. Il serait à souhaiter que l'Administration essayât de dresser une statistique pour Paris et le département do la Seine. M. de Selves ferait oeuvre utile en tentant cette entreprise.
Décès. — Les décès ont été au nombre de 35 durant l'année 1905. Le tableau des pages lxiv à lxx fournit des renseignements concernant le diagnostic, la date et la cause du décès, ainsi que les principales particu-larités présentées par les malades.
Sorties. — Des 60 malades sortis de la section, 13 ont été dirigés sur l'une des sections d'adultes (1), 23 ont été transférés, 23 ont été rendus à leur famille, guéris ou améliorés ou sur la demande de celle-ci, 1 est passédansunedesdivisionsdel'hospice. Le tableau des pages lxxii à lxx vu indique les motifs de la sortie, la nature de l'affection pathologique dont étaient atteints les malades sortis. Comme nous le répétions aussi l'an dernier, nous désirerions vivement suivre nos malades
(l) Certains tic nos malades améliorés, en état de se bien con-duire, mais atteints d'infirmités (paralysie, nanisme, etc.) ou de maladies chroniques (cardiopathies, etc.) sont placés dans la division des incurables de l'hospice. Ces malades, de même que les malades analogues des autres sections de l'asile qui passent dans l'hospice, devraient être placés dans des dortoirs spéciaux avec plus de surveillance, moinsdclibcrté et obligation de travail-ler dans les ateliers de la maison.
Les uns sont disséminés dans les sections d'adultes à Bicêtre ; les autres sont â Villcjuif. Ils ne suivent plus aucun exercice sco-1 tire et souvent ils ne sont pas dirigés clans l'atelier correspondant i\ l'atelier qu'ils fréquentaient à Bicêtre; ils vont au jardin, à la buanderie, à la cuisine ou au chantier. Ils ne se perfectionnent donc ni au point de vue intellectuel, ni au point de vue profession-nel; ils perdent, au contraire, en partie, ce qu'on leur a appris péniblement. Seuls nos apprentis jardiniers continuent leur mé-tier. Pour ce groupe nous avons réclamé la construction d'un asile spécial : idiots, imbéciles, épileptiques, avec écoles cl ateliers.
noms.
Bine......
Baro.....
Taboul...
age.
10 ans. 19 ans.
5 ans.
Dumesn.
Don.
10 ans.
18 ans.
Jouta
Chesne.
10 ans.
11 ans.
Lesu.
14 ansl]2
DIAGNOSl'IC.
Idiotie môningitique. Idiotie, épilepsie.
Idiotie avec hémiplégie droite. Epilepsie.
Idiotie.
Imbécillité, épilepsie.
Imbécillité.
Idiotie, diplegie, micro-céphalie.
Idiotie, épilepsie.
date du décès.
1er janvier. 11 janvier.
15 janvier.
18 janvier.
20 janvier
28 janvier.
15 février.
7 mars.
cause du deces.
particularites-
Méningite probable.
Tuberculose pulmo-naire.
Tuberculose pulmo-naire.
Tuberculose généra-lisée.
Tuberculose pulmo-naire.
Méningite.
Tuberculose pulmo-naire.
Opposition à l'autopsie.
Os du crâne épais, lourds ; pas de Synostose. Méningo-encéphalite. Persistance du thy-mus. Congestion pulmonaire.
Os du crâne très minces, spongieux. Pas de Synostose. Persistance de la fontanelle an-térieure. Nombreux os wormiens. Méningo-encéphalite disséminée. Arrêt de développe-ment des circonvolutions. Sillons superfi-ciels. Tuberculose pulmonaire.
Os du crâne assez épais, ovoïde, épaississe-ment de la pie-mère. Adhérence des deux lèvres de la scissure. Pas desynostose. Tub. généralisée.
Os du crâne durs, ovïde, congestionnés, épais-sissement notable au niveau des frontaux et de l'occipital. Pas de Synostose, légère vas-cularisation. de la pie-mère. Sclérose atro-phique vermicellée, symétrique plus pronon-cée à droite qu'à gauche. Tub. pulmonaire.
Os du crâne très durs, applatissement consi-dérable du frontal droit. Vascularisation de la pie-mère. Pas de Synostose. Méningo-encé-phalite dissiménée.
Os du crâne durs, ovoïdes, congestionné», épaississement notable au niveau des fron-taux et de l'occipital. Pas de Synostose. Légère vascularisation de la pie-mère. Sclérose atrophique vermicellée, symétrie que, plus prononcée à droite qu'à gauche. Tub. pulmonaire.
Tuberculose naire.
pulmo
Opposition à l'autopsie.
Bourneville, Bicêtre, 1905.
Spuismend...
age.
o ans.
17 ans.
3 ans. 6 ans.
10 ans.
16 ans.
17 ans. 6 ans.
3 ans.
8 ans.
4 ans.
diagnostic.
Idiotie, épilepsie.
Idiotie, épilepsie.
Idiotie complète, épilepsie. Idiotie, épilepsie.
Idiotie.
Idiotie, épilepsie. Idiotie, épilepsie.
Idiotie profonde, diplegie pré-dominante à gauche.
Idiotie.
Imbécillité, microcephalic. Idiotie, hémiparésie gauche.
date du décès.
11 mars.
31 mars.
12 avril.
19 avril.
20 avril.
30 mai.
31 mai.
10 juin.
23 juin.
23 juin. 23 juin.
cause du deces.
Tuberculose pulmo-naire.
Tuberculose pulmo-naire.
Cachexie. Cachexie.
Tuberculose pulmo-naire et cachexie.
Tuberculose pulmo-naire .
Tuberculose pulmo-naire.
Tuberculose pulmo-naire.
Myocardite.
Infection d'origine intestinale.
particularites.
Os du crâne peu durs. Pas de Synostose, forme ovoïde. Pas de tub. miliaire. Artère cérébrale antérieure gauche plus petite que la droite. Nombreuses adhérences de la pie-mère sur le lobe frontal (3 faces), sur les plis parié-taux, sur le haut de P.A. sur le pli courbe, sur la moitié post. du lobe temporal, de L.Q. et un peu sur C.C.C.
Os du crâne, épais, durs; pas de Synostose. Méni ngo-encéphalite. Persistance du thymus. Congestion pulmonaire.
Opposition à l'autopsie.
Os du crâne minces, peu dures, pas de Synos-tose ; plagiocéphalie. Cerveau non examiné. Cachexie.
Os du cnâne minces, peu durs. Pas de Synos-tose. Méningo-encéphalite. Atrophie du nerf optique gauche. Persistance du thymus. Tub. pulmonaire.
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsie.
Oppositton à l'autopsie.
Os du crâne minces, peu durs ; pas de Synos-tose. Méningo- encéphalite disséminée. Per-sistance légère du thymus, Infection intes-tinale.
noms -
Philip.....
Serr----
Bida.....
Galant...
Perrea...
Comb____
Dupu.....
Gailla
Boudel... Jacom ...
NOMS.
age.
3 ans. 22 ans. 3 ans. 5 ans.
5 ans. 8 ans.
14 ans.
3 ans.
6 ans.
17 ans. 14 ans.
DIAGNOSTIC.
Broncho-pneumonie, tubercu-lose, cachexie.
Tuberculose, congestion pul-monaire.
Broncho-pneumonie ; tubercu-lose.
Appendicite perforée ; tubercu-lose.
Tuberculose ganglion aire.
Tuberculose généralisé e et con-gestion palmonaire intense.
Tuberculose pulmonaire et cachexie
Diarrhée verte.
Abcès du rein. Péritonite puru-lente généralisée.
Tuberculose pulmonaire.
Broncho-pneumonie tubercu-leuse.
DATE DU DÉCÈS.
2 juillet.
3 juillet.
4 juillet. 10 juillet. 16 juillet. 16 juillet.
19 juillet.
26 juillet. 1er sept.
6 sept. 4 octobre.
CAUSE DU DECES.
Broncho-pneumonie Tuberculose, cache-xie.
Tuberculose pulmo-naire.
Broncho -pneumonie tuberculose.
Appendicite perforée, tubercu ose.
Tuberculose gan-glionnaire.
Tuberculose généra Usée et congestion pulmonaire intense
Tuberculose pulmo-naire et cachexie.
Diarrhée verte.
Abcès du rein. Péri, tonite purulente géné-ralisée.
Tuberculose naire.
pulmo-
Broncho - pneumonie tuberculeuse.
PARTICULARITES.
Os du crâne minces et très durs; pas de Synostose. Broncho-pneumonie.
Os du crâne minces, peu durs ; pas de Synos-tose. Atrophie vermicellée du L Q. Tubercu-lose pulmonaire.
Os du crâne minces ; calotte ovoïde ; pas de Synostose. Méningo-encéphalite. Broncho-pneumonie ; tuberculose.
Os du crâne peu durs ; pas de Synostose. Rien de particulier à noter dans les centres ner-veux. Appendicite perforée tuberculeuse.
Os du crâne minces et peu durs, pas de Synos-tose. Rien de particulier dans les centres nerveux. Tuberculose ganglionnaire.
Os du crâne minces, peu durs, pas de Synos-tose. Persistance de la suture métopique. Accotement des lobes frontaux. Tub. géné-ralisée et congestion pulmonaire intense.
Os du crâne minces, durs ; pas de syonstose. Rien de particulier à l'oeil nu dans les cen-tres nerveux. Tuberculose pulmonaire.
Opposition à l'autopsie.
Os du crâne miuces et peu durs ; pas de Synos-tose; os épactal. Rien de particulier daus les centres nerveux. Persistance du thymus. Abcès du rein. Péritonite purulente géné-ralisée.
Opposition à l'autopsie.
Os du crâne minces, peu durs; pas de Synos-tose.— Sclérose atrophique des circonvolu-tions cérébrales. Anomalie des reins.— Broncho-pneumonie tuberculeuse.
Cari____
Noé.....
Doua ...
Marc----
Patrimou Bail.....
Pigea ...
Chaland. Sarraz...
Gaud Savour..
DATE DU . .
NOMS. AGE. DIAGNOSTIC. . . CAUSE DU DECES. PARTICULARITES.
DECES.
Dézoth........ 8 ans. Idiotie épilepsie. 9 octobre. Mort dans un accès. Opposition à l'autopsie.
Bonnav....... 6 ans. Idiotie myxœdémateuse. 12 nov.
Kieff.......... 8 ans. Idiotie profonde Paraplégie 26 nov. Broncho-pneumonie. Os du crâne minces, peu durs; pas de synos-
spasmodique. tose.— Rien d'apparent à l'œil nu dans les
centres nerveux.— Persistance du thymus. — Broncho-pneumonie.
Rich.......... 16 ans. Idiotie profonde. 19 déc.
Roum......... 14 ans. Épilepsie idiopathique. 25 déc. Tuberculose pulmo- Opposition à l'autopsie.
1 naire.
noms.
Bo.........
Wohr......
Belleth.....
Demor.....
Grad.......
Thir.......
Dur.....C.
Lascos.....
Schwarzb ..
Gab........
Franc____E.
Delapl.....
Franc____H.
Mul........
Langl......
Dofilip......
Bel.........
Cador......
Coul.......
Delaun.....
Bli.........
ages.
18 ans.
22 ans.
19 ans. 18 ans. •19 ans.
23 ans. 18 ans. 13 ans.
18 ans.
20 ans.
21 ans.
22 ans.
19 ans. 19 ans. 21 ans. 17 ans.
17 ans.
18 ans. 18 ans. 18 ans. 18 ans.
Professions.
Jardinier. Cordonnier
Brossier.
Brossier. Brossier. Tailleur.
Menuisier.
Tailleur.
Cordonnier.
Brossier. Cordonnier.
Vannier.
Vannier.
Vannier. Tailleur.
maladies.
Idiotie. Idiotie. Imbécillité. Imbécillité, épilepsie. Idiotie. Idiotie. Imbécillité. Imbécillité, chorée. Imbécillité. Imbécillité. Imbécillité, paraplégie.
Imbécillité.
Imbécillité, Epilepsie.
Imbécillité prnooncée, hipilepsie.
Imbécillité, Epilepsie, Trépanation.
Imbécillité, Surdi-mu-tité.
Imbécillité, Epilepsie. Imbécillité, Paraplégie. Idiotie. Imbécillité. Idiotie.
Causes de la sortie.
Passé aux adultes, 5melre, le 25 avril. Même état.
Passé aux adultes, 5m«3mo, le 25 avril. Amélioration légère.
Passé aux adultes, 5m*lre, le 25 avril. Amélioration.
Passé aux adultes, 5mo3me, le 25 avril. Amélioration.
Passé aux adultes, 5me 2mc, le 25 avril. Même état.
Passé aux adultes, 5me 2mo, le 25 avril. Môme état.
Rendu aux enfants assistés, le 25 avril. Amélioration très notable.
Rendu à sa famille, le 28 avril. Amélioration légère.
Rendu à sa famille, le 30 avril. Amélioration.
Passé aux adultes, 5me lre, le 2 mai.
Amélioration. Passé aux adultes, 5mclre, le 2 mai.
Amélioration.
Passé aux adultes, 5m"2mc,le 2 mai. Amélioration légère.
Passé aux adultes, 5mc 2me, le 2 mai. Amélioration.
Passé aux adultes, 5mc3mo, le 2 mai. Amélioration légère.
Passéauxadultes, 5mc 3me, le 2 mai. Même état.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration,
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Môme état.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état.
Noms.
Fauc......
Fürs......
Labol......
Car........
Chail.......
Gagn.......
Gér......L
Hard.......
Vincen.....
Gii.........
Via........
Sroczyns...
Bout.......
Besn.......
Jeanno.....
Rém.....A.
Sth...........
land......•.
oss........
üb.........
Barthèl.....
?18 ans. 18 ans.
17 ans.
18 ans. 21 ans.
20 ans. 18 ans.
21 ans.
20 ans. 8 ans.
12 ans. 7 ans.
13 ans. 3 ans. 18 ans. 18 ans. 18 ans. 18 ans.
18 ans.
19 ans.
21 ans.
Profession.
Vannier.
Tailleur.
Tailleur.
Serrurier.
Imprimeur. Menuisier. Jardinier.
Vannier. Serrurier. ICordonnicr
MALADIES.
Imbécillité, Cécité gauche.
Idiotie, Epilepsie,
Idiotie.
Idiotie.
Idiotie.
Idiotie, Cyphose.
Imbécillité.
Idiotie, Athétose.
Imbécillité légère, Hémi-plégie droite.
Imbécillité.
Imbécillité.
Imbécillité, Athétose.
Imbécillité.
Imbécillité prononcée.
Imbécillité.
Imbécillité, Epilepsie.
Imbécillité.
Idiotie. Epilepsie.
Imbécillité, Epilepsie, Hémiplégie droite.
Imbécillité. Imbécillité.
Causes de la sortie.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration notable,
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration légère.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 9 mai. Même état.
Passé aux administrés, 2mcDiv. le 6m. Amélioration très notable.
Rendu à sa famille, le 10 juin. Amélioration.
Rendu à sa famille, le 2 juillet. Amélioration.
Rendu à sa famille, le 6 juillet. Môme état'
Rendu à sa famille, le 9 juillet. Môme état.
Rendu à sa famille, le 12 juillet. Même état.
Passé aux adultes, 5me lrc le 30 juillet. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 4 août. Amélioration légère.
Transféré à Villejuif, le 4 août. Amélioration.
T.ansféré à Villejuif, le 4 août. Même état.
Transféré à Villejuif, le 4 août. Amélioration.
Transféré à Villejnif, le 4 août. Amélioration.
Transféré à Villejuif, le 4 août. Amélioration.
Menuisier. Imprimeur.
Serrurier.
Imprimeur. Menuisier.
Serrurier.
Imprimeur.
Idiotie.
Imbécillité, Hémiplégie gauche.
Imbécillité. Imbécillité, Épilepsie. Imbécillité, Mal de Pott. Idiotie. Imbécillité. Idiotie. Imbécillité, Épilepsie. Imbécillité, Épilepsie.
Imbécillité. Imbécillité, Épilepsie. Imbécillité, Épilepsie.
Imbécillité.
Imbécillité, prononcée. Epilepsie.
Imbécillité, Épilepsie. Idiotie. Imbécillité.
Transféré à Villejuif, le 4 août. Même état.
Rendu à sa famille, le 18 août. Amélioration notable.
Rendu à sa famille, le 20 août. Amélioration notable.
Rendu à sa famille, le 22 août. Amélioration légère.
Rendu à sa famille, le 25 août. Même état.
Rendu à sa famille, le 16 octobre. Môme état.
Rendu à sa famille, le 28 octobre. Amélioration.
Rendu à sa famille, le 30 octobre. Môme état.
Rendu à sa famille, le 10 novembre. Amélioration.
Rendu à sa famille, le 10 novembre. Amélioration notable.
Reudu à sa famille, le 30 novembre. Amélioration.
Rendu à sa famille, le 30 novembre. Amélioration
Rendu à sa famille, le 30 novembre. Même état.
Transféré à Vaucluse, le 2 décembre. Même état.
Rendu à sa famille, le 5 décembre. Môme état.
Rendu à sa famille, le 9 décembre. Même état.
Rendu à sa famille, le 19 déccmbqe. Même état.
Rendu à sa famille, le 30 décembre. Même état. (1)
(1) Nous nous bornons à mettre amélioration très notable, amélioration notable et non guérison, parce que, en fait de maladie mentale ou nerveuse, il est prudent d'être réservé et pour que, en cas de délit, le tribunal ne puisse arguer du mot guérison.
Mass... Poitev. Saum .
Bru____
De Cler
Douvil
Depress
Rouss.
Bru....
Pach..
Salab.. Scharti: Peyrie. Terr...
Schwalling.
Noë.. Ren .. Maa..
19 ans. 18 ans. 18 ans. ; 6 ans. 8 ans. 5 ans. 14 ans. 8 ans. 16 ans. 16 ans.
14 ans.
14 ans.
15 ans. 8 ans. 11 ans.
16 ans. 6 ans.
9 ans 1/2.
I
après leur retour clans leur famille, savoir ce qu'ils deviennent, si l'amélioration réalisée par nous s'est maintenue ou même a augmenté. Malheureusement les moyens nous font défaut.
Nous envoyons le plus possible nos surveillants ou surveillantes visiter un certain nombre d'entre eux. Ils ne les rencontrent pas toujours. Souvent la famille a déménagé et on ne peut avoir sa nouvelle adresse. Nous avons essayé aussi de les convoquer par lettre. La plupart, n'ayant pas besoin de nous, ne se rendent pas à notre convocation.
Parmi les enfants sortis, il en est qui sont enlevés prématurément par leurs parents. Ceux-ci les voyant très améliorés, par rapport à leur situation à l'entrée, les reprennent malgré nos conseils, alors qu'un séjour plus prolongé nous aurait permis d'obtenir des résul-tats plus complets.
Evasions. — Trois évasions ont eu lieu dans le cou-rant de l'année, celles des enfants Rém..., Guér.., et Séa... Aucune de ces évasions n'a donné lieu à une défalcation.
Transferts. — Ils ont été au nombre de 23 : 21 à Villejuif, 1 rendu aux Enfants-Assistés et 1 à Vau-cluse. — Nous avons pour habitude de prendre la température des malades avant leur départ, et cela dans le but d'éviter le transfert de malades sous le coup d'une affection aiguë, de même que nous pre-nons la température à l'entrée, durant les cinq pre-miers jours (1) pour savoir si l'enfant n'est pas sous le coup d'une affection aiguë, contagieuse ou non.
(1) A l'entrée de tous les enfants, aussi bien à la Fondation Val-lée qu'à Bicêtre, nous faisons prendre un bain aux malades et exa-
Maladies infectieuses. — Une épidémie de coque-luche a débuté le 11 avril et s'est terminé le 23 octo-bre sans accident mortel ; elle a porté sur 25 cas. — Une épidémie de varicelle ayant porté sur 24 cas (17 garçons et 7 filles) a débuté le 24 juin et s'est terminée le 27 décembre; aucun cas mortel.
A signaler, 2 cas de fièvre typhoïde dont un, com-pliqué de broncho-pneumonie, a été suivi de décès ; 3 cas de rougeole, sans complications ; 1 cas de d'érysipèle, 1 de scarlatine. Enfin 8 enfants ont été soignés pour angine et 7 pour conjonctivite.
Teigne. — Au premier janvier 1905, il restait dans le service 11 teigneux (7 garçons et 4 filles). A la fin de l'année il ne restait plus un seul malade atteint de cette affection.
Maladies intercurrentes. — 11 enfants ont été atteints d'état de mal épileptique ; — 45 de séries d'accès ou d'accès successifs ; — 1 de série de vertiges ; — 1 de secousses ; —? 2 enfants ont été soignés pour broncho-pneumonie ; — 3 pour pneumonie ; — (dont 1 suivi de décès) ; — 1 pour congestion pulmonaire, suivi de décès; — 19 pour bronchite ; — 8 pour angines; — 4 pour migraines ; — 3 pour cachexie épileptique suivis de décès; — 1 pour pleurésie ; — 12 pour tuberculose pulmonaire dont 9 suivies de décès; —? 4 pour tuberculose intestinale suivies de décès; — 2 pour tuberculose généralisée suivie de décès; — 4 pour ictère; — 1 est décédé asphyxié
miner leur corps au point de vue des plaies, des contusions, de la teigne, etc., et le lendemain au moment du certificat immédiat nous examinons nous-môme reniant de la tête aux pieds s'il y a lieu; il en est ainsi depuis 1880, ce que l'Administration ignorait quand elle nous a envoyé sa circulaire relative à la visite des malades à l'entrée.
dans un accès; — la été traité pour indigestion ;
— 25 pour furoncles et abcès; — 62 pour contusions et plaies diverses; — 7 pour méningites dont 5 sui-vies de décès; — 29 pour de la diarrhée; — 9 pour entérite dont 3 suivies de décès; — 5 pour enge-lures; — 4 pour brûlures; -— 1 pour rhumatisme articulaire ; — 3 pour conjonctivite ; — 2 pour décol-lement du cuir chevelu; — 12 pour affaiblissement;
— 5 pour foulures et luxations diverses; — 5 pour fractures ; — 1 pour hémoptysie ; — 1 pour fièvre typhoïde; — 5 pour embarras gastrique; — 19 en-fants ont été passés à l'isolement atteints d'affections diverses (rougeole, coqueluche) ; — 1 pour parapihi-mosis; — 1 pour frayeurs ; — 74 pour plaies produi-tes au cours des accès.
Consultation du jeudi. — Il n'y avait autrefois, à Bicêtre, que deux consultations, une do médecine faite par le médecin de l'Infirmerie générale, une de chirur-gie faite par le chirurgien. A notre arrivée à Bicêtre, nous avons établi une consultation non officielle, incon-nue même de l'Administration qui, dans son affiche des consultations des hôpitaux, ne la mentionne pas plus d'ailleurs que celles de nos collègues de l'Asile, pour les maladies nerveuses et mentales.
En 1905,1090personnes se sont présentées : 367pour renseignements sur le placement d'enfants arriérés ; — 248 pour maladies diverses ; — 243 pour assistance. Il s'agit d'anciens malades des asiles ou du service. Nous profitons de la venue de ces derniers pour nous renseigner sur leur état mental ou leur situation sociale. Dans ce groupe figurent ceux qui vont tirer au sort et viennent réclamer un certificat devant
aider à leur exemption du service militaire; — 60 pour demandes d'emploi ou de placement dans les hospices : infirmes, vieillards, etc., infirmiers qui réclament leur rentrée dans l'Assistance ; — 172 pour renseignements sur les enfants du service présents ou en congé.
La partie la plus intéressante de notre consultation est cello qui concerne les enfants nerveux et arriérés. Pour ceux d'entre eux que leur famille no veut pas placer, il s'agit de véritables consultations médico-pédagogiques. Après avoir formulé le traitement, nous faisons voir l'application des procédés que la famille doit employer, dans la mesure de ses possibilités : exercices de la marche, des jointures, massage, gym-nastique, exercices delà parole, etc., etc. Nous fai-sons assister les parents à uno séance d'hydrothérapie afin qu'ils puissent, en ville, exiger que le doucheur se conforme à nos indications et souvent nous admi-nistrons la première douche, que les enfants acceptent en général très bien après avoir vu que nos enfants la prennent'sans résistance (Imitation). En maintes circonstances, les parents sont venus à diverses reprises pour se rendre plus aptes à exécuter nos prescriptions. Dans certains cas, nous avons eu des résultats excellents, quelquefois des guérisons d'épi-lepsie.
Population ati31 décembre 1905.—Il y avait à cette époque dans le service -438 enfants, se décomposant ainsi : 419 enfants idiots, imbéciles ou épilepliques, dits aliénés et 19 réputés non aliénés. Sur ces 438 en-fants 124 sont atteints de gâtisme; 30 d'incontinence nocturne d'urine ; 7 de cécité complète ; 6 de
Bourneville, Bicêtre, 1905. ******
cécité incomplète; 4 de surdi-mutité; 4 de surdité; 4 sont bègues; 15 présentent du mutisme volontaire; 84 des impulsions violentes ou des accès de colère; 101 sont menteurs à un degré pathologique ; 3 sont atteints de dacnomanie ; 7 de pyromanie ; 3 d'écho-lalie; 39 de krouomanie ; 38 de claslornanie ; 60 de coprolalie ; 35 de kleptomanie ; 7 û'échokinésie, 3 de rumination] 2 sont déchireurs d'ongles; 17 sont flaireuvs; 48 sont baueux; 2 sont atteints d'hydro-manie ; 23 d'hydrophobie ; 31 de coprophagie ; 38 sont onycophages; 183 sont onanistes ; 25 présentent du nystagmus ; 39 sont strabiques ; 2 ont présenté de la dépression mélancolique ; 29 ont des fzcs convulsifs (lèvres, paupières, etc.) ; 39 ont le tic du balancement ducorps avecou sans rotation de la tête; 10 ont un tic coordonné des mains ; 5 entants idiots sont tour-neurs; 9 sont sauteurs ; 26 sont grimpeurs. Un enfant est atteint d'hémimélie; 2 de jiolydactylie ; 2 de syndactylie; 5 de malformations pathologiques de la main; 1 d'encéphalocèle ; i de cyphose; 17 pré-sententdes pieds-bots ; 9 sont hémip are tiques ; 15 sont paraplégiques ; 13 sont hémiplégiques ; 17 sont diplê-giques ; 11 sont atteints de maladie de Little ; 8 sont athét osiques.
Personnel du service en 1905. ?—? Le personnel était ainsi composé :
1° Service médical : Un conservateur du Musée, M. le D1' J. Noir. Un interne titulaire, M. Tournât, un interne provisoire, M. Deverre ; un interne en phar-macie, M. Tixier.
2° Service scolaire : A. Grande École. — 4 insti-tuteurs : MM. Mesnard, Landosse, Camailhag et Deruetïe; un professeur de chant, M. Suïïer; un professeur de gymnastique, M. Vankerl ergiien ; un
professeur de dessin, M. Dumont; un maître de danse, M. Landosse ; un maître d'escrime, M. Biette. — B. Petite Ecole. M"° Agnus, surveillante de lro classe, M110 Bohain (Amandine), surveillante do lro classe, M110 Marquet, surveillante de 5° classe et 15 infir-mières de jour aidant les maîtresses d'école, après avoir terminé le nettoyage de leurs dortoirs respec-tifs et accompli leurs corvées. Le nouveau règlement du service secondaire qui fait que les veilleurs et les veilleuses quittent le service à 6 heures du matin, à été très préjudiciable, en ce sens que le travail qu'ils donnaient de 6 à 10 heures incombe au service de jour qui n'a pas été augmenté dans la proportion qu'exi-geait le travail. La distinction en soignait ts et hommes de peine n'a pas amélioré la situation. Tous les agents de notre service, comme dans les autres sections d'aliénés, sont (ou doivent être) des soignants. —• Deux administrés de l'hospice, M. Guiberteau (depuis 27 ans), M. Jaouen (depuis 8 ans), aident, comme assistants, les maîtres d'école. Au moment de quitter Bicêtre nous croyons devoir les remercier de leur concours.
3° Enseignement professionnel. — 8 maîtres dont nous avons donné les noms à la page liv , plus deux infirmiers de garde. Ces infirmiers remplacent les chefs d'ateliers momentanément absents, par exemple pour faire dos réparations dans les salles. Ils inter-viennent quand les enfants ont des querelles, des impulsions, des accès, pour les conduire à l'infirmerie, etc. Ils devraient être choisis, comme nous l'avons dit plus haut, parmi les infirmiers ayant exercé les ] i'ofessions correspondant à celles des chefs d'ateliers, afin, redirons-nous, de remplacer, avec compétence, les chefs d'ateliers en congé ou absents pour cause de maladie. Un perruquier, M. Kraemer, a été un col-laborateur dévoué de l'enseignement professionnel des
infirmières en donnant des leçons de rasement et de coupe do cheveux.
4° Service hospitalier. —Il se compose de M. Gerder, surveillant de 4° classe, remplissantes fonctions de sur-veillant général (1); de MM. Gelin et Lelièvre, infir-miers do classe exceptionnelle, faisant les fonc-tions de surveillants de 5° classe, de M"" Jamouille, faisant les fonctions de surveillante au pavillon de l'infirmerie ; de M"10 Malençon, surveillante de 3e classe (bâtiment Séguin : gâteux) ; de Mm° Labby, surveillante de 4e classe (pavillon d'isolement) ; de M"10 Boussemaer, surveillante de nuit; de M. Chérel, surveillant de 4e classe, attaché au service des bains et douches; de M. Hiai, attaché au musée, d'un infirmier portier; de 35 infirmières, 25 de jour et 10 de nuit; de 36 infirmiers, 27 de jours et 9 de nuit. Total du personnel secondaire : 92.
(1) Nous remercions M. Gehder, des services qu'il nous a rendus par sa collaboration à notre Coinple-rciulu, en particulier à l'éta-blissement des statistiques et. Mlle Jamouille pour les notes sur les malades de l'infirmerie des enfants.
Section II : Fondation Vallée
Histoire du service pendant l'année 1905
I.
Situation du service. — Enseignement primaire.
La Fondation Vallée, par les diverses catégories d'enfants qu'elle reçoit, ne correspond pas à la colonie deVaucluse dont, lors de sa création, elle deva'it être le pendant, c'est-à-dire ne recevoir ni épileptiques, ni gâteuses, mais est tout à fait compararable au service des enfants de Bicêtre, où nous recevons, en outre des épileptiques et des hystériques, toutes les catégories d'enfants idiots, ainsi que des enfants ou des adoles-centes atteintes d'imbécillité morale, avec toutes les perversions instinctives. Nous avons, à la Fondation, deux groupes principaux : Io les enfants idiotes gâteuses, valides ou non ; —? 2° les enfants propres valides, — et dans les deux groupes, des épileptiques.
Enfants idiotes et gâteuses. — Elles étaient au nombre de 70 le 1er janvier 1905 et de 66 à la fin de l'année. Leurs installations de jour sont dans le sous-sol du pavillon neuf. Au point de vue du traitement,
les moyens et procédés sont les mêmes que ceux décrits clans nos précédents Rapports.
Les idiotes galeuses se divisent en deux catégo-ries : a) les enfants valides qui sont envoyées à l'école durant une partie de la journée; — b) les enfants inva-lides, qui séjournent dans le sous-sol. Ce sous-sol, en réalité un rez-de-chaussée bien aéré, bien éclairé, donne de plein pied sur une large terrasse, exposée à l'ouest et sur laquelle, en été, on dresse une tente reposant sur un sol cimenté. Chez six d'entre elles, nous avons pu supprimer le gâtisme. Malgré toutes nos démonstrations du samedi à Bicêtre, nos com-munications dans les congrès, beaucoup de médecins doutent encore delà possibilité d'améliorer les enfants idiots. Chaque année nous donnons une notice som-maire non pas sur les enfants imbéciles, considérés naturellement comme plus améliorables, mais sur les malades les pilus profondément atteints.
h''amélioration notable acquise chez ces enfants atteintes d'idiotie complète, d'idiotie profonde ou d'imbécillité très prononcée montre nettement qu'on peut obtenir, à plus forte raison, des résultats plus considérables, chez des enfants moins malades, imbé-ciles et arriérés. Nous pourrions relater de nombreux exemples du même genre qui n'ajouteraient rien aux précédents, à ceux de la section de Bicêtre (p. vi, xv, etc.), que nous considérons tout à fait démonstratifs. Longtemps nous avons cru que, pour l'édification de tous, il suffisait de résumer en ternies généraux les résultats de chaque année, d'autant plus que dans les Congrès, dans les visites du samedi, nous montrions des malades, des photographies collectives. Puis, ayant constaté qu'il y avait des doutes, nous avons publié de petites notices sur nos enfants non pas
absolument guéries — assertion présomptueuse pour les maladies nerveuses — mais améliorées. Et ces notices nous en avons augmenté progressivement lo nombre (1).
2° Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc., Valides. — Enseignement primaire et enseignement professionnel. Les procédés employés sont les mômes qu'à la section de Bicêtre. Les améliorations réalisées dans les écoles des garçons sont introduites immédia-tement à la Fondation. L'idéal que nous poursuivons consiste à occuper les enfants du matin jusqu'au soir, en variant le plus possible les exercices. Les jeux mêmes doivent contribuer à leur éducation.
Au lever, on apprend aux enfants à faire leur toilette, leur lit, h nettoyer leur dortoir, à brosser leurs vête-ments. Aux repas, on surveille les enfants qui savent manger seules et on corrige leurs mauvaises habitu-des ; on apprend aux autres à se servir de la cuillère, de la fourchette, etc. Nous ne cessons de recommander au personnel de surveiller avec le plus grand soin les aliments, d'enlever les fragments d'os ou de tendons, susceptibles de produire des accidents, de couper les aliments en très menus morceaux, de veiller à la mastication et à la déglutition, d'examiner les gardo-robos alin de s'assurer que les aliments sont bien digérés, qu'elles ne contiennent ni vers, ni corps étrangers. Sur 237 enfants présentes à la fin de l'année, 70 savent se servir de la cuillère, de la four-chette et du couteau; 90 de la cuillère et de la fourchette; 45 de la cuillère seulement; 32 ne savent pas manger seules. Divers procédés, maintien de bâtons entre
(1) Le faire pour tous n'est pas possible, le temps et les ressour. ces nous faisant défaut.
les lèvres, electrisation, massage des lèvres, etc., continuent à être employés contre la bave.
220 enfants ont fréquenté l'école et ont été exercées à la gymnastique des échelles et des ressorts ; 85 enfants participent aux exercices de la grande gymnastique, sous la direction de M. André Van Kerberghen et de la surveillante Mm0 Athénaïs Bohain. Les leçons de M. Van Kerberghen ont lieu une fois par semaine, le samedi; elles sont répétées les autres jours par Mme Bohain, MIle Quatre et leurs aides. Mais, en raison de l'augmentation de la population, il serait nécessaire que le professeur donnât deux leçons par semaine. L'Administration départementale et la Commission de surveillance ont reconnu la légitimité de notre demande, déjà renouvelée plusieurs fois, et l'ont signalée à l'Administration de l'Assistance publique, dont nous attendons toujours la réponse.
Les leçons de choses, multipliées le plus possible, ont lieu à la classe, dans les promenades et surtout dans les jardins dont les arbres, les arbustes, les plan-tes, etc., sont étiquetés, —r Les détails dans lesquels nous sommes entré dans nos Rapports de 1890 à 1904, au sujet de l'habillement (mannequin spécial), de l'éducation de la digestion, de la respiration, de la circulation, nous dispensent d'y revenir cette année. Nous ne reviendrons que sur l'hygiène sexuelle.
Notre personnel surveille attentivement l'appari-tion et le développement de la puberté. Dès l'appa-rition des poils sur le mont de Vénus, car ce n'est qu'après que se développent le système pileux des ais-selles, elles préviennent les fillettes qu'il s'agit-là d'un fait naturel dont elles ne doivent pas se tourmen-ter. On évite ainsi certaines inquiétudes et des actes
bizarres. Il est, en effet, dos fillettes qui s'ingénient à s'arracher les poils sous prétexte que c'est de la malpro-preté, ou qui les coupent. Lorsque les seins ont pris un certain accroissement, que le système pileux devient de plus en plus abondant, on les avertit de prévenir si elles éprouvent des douleurs dans les reins ou le bas-ventre et s'il leur arrive de perdre un peu de sang. A la première apparition des règles, dont elles doivent prévenir, on complète les rensei-gnements et on leur' donne des conseils sur les précautions à prendre. Les époques, avec leurs caractères (douloureuses ou non, abondantes ou non, durée, etc.) sont notées; on nous signale les pertes blanches qui les précèdent ou les suivent ainsi que les suspensions. Enfin on habitue les fillettes aux soins de propreté. C'est ce que les mères de familles, les institutrices, les maîtresses de pension devraient faire toutes. Dans un établissement similaire, il nous a été répondu par la directrice qu'on ne se préoccupait pas de l'apparition et du fonctionnement des règles, que c'était l'affaire des infirmières.
De même qu'à Bicêtre, nous procédons à l'examen des organes génitaux et nous suivons l'apparition et l'évolution de la. puberté. Cet examen a lieu à l'entrée, puis tous les ans ou tous les six mois, suivant l'utilité. Nous sommes aussi en mesure do constater les lésions qui peuvent se produire. L'examen, à l'entrée, nous permet, en cas de rapports sexuels durant les congés, de comparer avec l'état génital de l'enfant à son arrivée et de garantir l'Administration contre des réclamations injustifiées.
Insistons encore. Oui, le personnel attaché aux asiles-écoles comme la Fondation Vallée, comme la Salpêtrière, comme les écoles do St-Yon, de Clermont de l'Oise, etc., doivent être à la fois infirmières et
institutrices, leurs malades inconscientes ont besoin d'une surveillance génitale spéciale, à ce moment elles peuvent être irritables, avoir des impulsions qui les portent à l'onanisme d'autant plus qu'on ne les lave pas (démangeaisons provoquées par le sang desséché sur les poils, sur la face interne des cuisses). — Les malades hystériques et épileptiques ont des crises plus nombreuses, leur caractère est modifié, elles peuvent avoir des périodes d'excitation. Et alors elles doivent savoir que le médecin doit être prévenu.
Enseignement du dessin. — Cet enseignement, est fait par M. Dumont depuis le 17 avril 1901. Con-formément à nos instructions, il s'est occupé succes-sivement de tous les enfants, en mesure de profiter do cet enseignement.
« 40 fillettes, dit-il, divisées en deux séries, y ont participé. La première série est composée des élèves qui avaient suivi le cours de dessin l'année précédente. Ces jeunes filles ont acquis une grande habileté de main et une justesse d'œil dans la mesure des propor-tions ; dans l'exécution des ombres, elles ont montré un goût réel.
«La deuxième série exécute déjà de jolis dessins faits d'après nature, représentant des ornements géomé-triques, des feuilles de lierre, de chêne, de laurier, ou des objets usuels très simples, tels que : entonnoir, arrosoir, pelle, légumier, etc..
« Comme ces jeunes élèves montrent un véritable empressement à suivre les leçons de dessin, nous ne doutons pas delesvoir arriver à d'excellents résultats.»
Enseignement du chant. — La classe cle chant est faite par M. Sotter, à titre gracieux, depuis 1895. Elle se fait le samedi de 3 h. à 4 h. 1/2. Une centaine de fillettes y ont pris part, la manière d'enseigner est la même que chez les garçons.
Danse. — Les exercices do danse ont liou le mer-credi de 4 à 5 heures, sous la direction de M. Landosse, et le dimanche, après la visite des parents, sous la direction de M""5 Bohain, surveillante.
Enseignement professionnel. — A mesure que les enfants se développent, on leur apprend tous les soins du ménage, à mettre et à retirer le couvert, à nettoyer les réfectoires, laver la vaisselle, etc. Une vingtaine des moins arriérées aident le personnel à apprendre à manger aux enfants incapables de manger seules et à perfectionner celles qui mangent malproprement. Letravail des ateliers évalué par M. Matjpré, économe de Bicêtre, d'après le tarif de l'Administration, s'est élevé à 3.018 fr. 20 pour l'atelier de couture, dirigé par M'n0 Ehrmann, à 517 fr. 05 pour l'atelier de repas-sage, dirigé par M'ne Gourcy, à 805 fr. 55 pour la buan-derie dirigée par M"10 Coussy. Total 4.340 fr. 80.
Pour étendre les connaissances pratiques de nos malades, donner plus de variété à leurs travaux de couture et de repassage, nous avons autorisé les sous-employées à faire repasser ou coudre une partie de leurs objets de toilette, bien entendu en dehors des heures régulières de travail. Le travail, de ce fait, qui n'occasionne pas de surmenage, que les fillet-
tes font de bonne grâce, heureuses d'être agréables aux personnes qui les soignent avec un grand dévoue-ment, no rentre pas naturellement non plus dans les évaluations qui sont faites par l'Administration.
Nombre Valeur
d'apprenties de la main-d'œuvre.
MOIS. ^
buan-
COUT. ItEPASS. ])EnIE COUTUKE. REPASSAGE. BUANDERIE.
Janvier.......... 38 28 32 22i fr. 50 42 fr. 45 81 fr. 45
Février.......... 34 24 30 225 40 35 » 72 00
Mars............. 36 22 31 119 30 52 15 75 90
Avril............. 40 20 33 191 70 60 50 67 80
Mai.............. 38 18 26 267 40 58 40 73 75
Juin............. 42 20 28 250 40 21 40 42 20
Juillet........... 41 16 32 245 » 51 » 63 85
Août............. 40 14 34 271 10 6 85 56 50
Septembre....... 38 16 32 293 30 43 75
Octobre.......... 40 16 32 317 60 68 » 76 05
Novembre........ 40 18 34 310 40 54 35 76 50
Décembre........ 40 18 34 302 10 66 95 75 20
Totaux......... 3.108 fr. 20 517 fr. 05 427 fr. 10
En plus des apprenties qui travaillent par séries régulières, 35 ont travaillé une heure par jour ; 3 enfants savent faire complètement les layettes ; 12 du crochet et de la dentelle ; 2 savent faire de la tapisse-rie ; 1 sait tricoter. Le tableau suivant donne mois par mois le nombre des apprenties régulières et l'évaluation du travail.
Visites, permissions de sorties, congés d'essai. — Les enfants ont reçu 2.908 visites; les visiteurs ont été au nombre de 4.465. Ces chiffres témoignent de la sollicitude des familles envers leurs malheu-reuses enfants. Il semble que, se rendant compte de la responsabilité héréditaire ou directe (alcoo-lisme) qui leur incombe, elles redoublent d'affection pour elles.
Permissions de sortie d'un jour......... »
Congés de 2 jours...................... 38
— 3 — ...................... 21
_ 4 — ..................... 35
- 5 - ...................... \»
- 8 - ...................... 103
- 10 - ...................... 12
— 15 — ...................... 5Ü
— 1 mois...................... 10
Total.... 293
D'une façon générale, sauf quand il s'agit des con-gés d'essai, à fin de sortie, nous ne tenons pas à accorder des congés de plus de cinq jours, parce que le séjour des enfants dans leurs familles se prolongeant, il est moins facile de les faire rentrer et surtout parce qu'elles reprennent vite, chez elles, leurs anciennes habitudes; que, à leur retour, elles se plient moins bien à la discipline et travaillent avec moins d'ardeur. Nous avons demandé maintes fois, sans
résultats, à l'Administration de rappeler aux familles qu'elles ne doivent pas, dans l'intérêt même de leurs enfants, dépasser la durée des congés accordée.
La Commission de surveillance a visité la Fonda-tion Vallée le 18 avril et la Commission du Conseil général le 15 juin.
Promenades. — Elles ont lieu deux fois par semaine, soit dans les communes voisines, soit à Paris. Le nombre des enfants qui prennent part à ces prome-nades, avec leçons de choses, varie de 80 à 90.
Distractions. Coéducalion des sexes. — Comme les années précédentes, et sans qu'il soit survenu des inconvénients de la présence simultanée à ces réu-nions des enfants des deux sexes., les petites filles clo la Fondation Vallée ont participé en 1905, à tou-tes les distractions données aux garçons de Bicêtre et dont l'énumération figure dans le Compte rendu de la section des garçons de cet établissement. Le mardi-gras et à la mi-carême, 60 fillettes ont été déguisées. Elles ont pris part à la promenade dans les sections d'aliénés, dans les cours de l'hospice et ont dansé dans l'après-midi.
Le nombre des travesties varie de 50 à 60. Ces peti-tes fêtes auxquelles assistent les familles, ne coûtent rien à l'Administration. Nos fillettes, durant l'an-née, donnent 25 cent, par mois. Quelques personnes, entre autres MM. les Internes en médecine et en pharmacie et le personnel de Vallée remettent un peu d'argent pour accroitre la caisse des enfants. Les dépenses consistent en achat d'étoffes, teinturerie, nettoyages, mousseline, coiffures, fleurs, musiciens, etc.. Los costumes sont confectionnés par les enfants elles-mêmes sous la direction de la maîtresse de l'ou-vroir. Ces fêtes, qui se renouvellent chaque année
depuis l'ouverture de la Fondation en 1890, se sont passées dans les meilleures conditions (1).
Améliorations diverses. — Sablage de la cour du gymnase, la cour des classes et du réfectoire. — Remplacement de la robinetterie des baignoires (salle des bains). — Les plombiers du département ont fait différentes réparations dans les lavabos des dortoirs et dos classes. Les fumistes du département ont fait également différentes réparations aux cheminées et aux calorifères.
Teigne. —? Trois enfants ont été soignées pour la teigne au pavillon d'isolement de la section de Bicêtre.
Maladies infectieuses. — Sept fillettes ont été soi-gnée au même pavillon, une pour la rougeole, 6 pour varicelle.
Maladies intercurrentes. — 8 enfants ont été soi-gnées à l'Infirmerie pour abcès; 5 pour grippe ; 3pour méningite; 2 pour entorses; 8 pour tuberculose; 12 pour migraine; 4 pour escharres; 1 pour maux d'yeux; 8 pour séries d'accès; 3 pour bronchites ; 2 pour diarrhée; 1 pour congestion ; 1 pour brûlure; 3 pour angrine; 1 pour appendicite ; 1 pour rhuma-tisme; 5 pour affaiblissement général; 210 pour purgations.
Glande thyroïde. — 33 enfants ont été soumises à la médication thyroïdienne : 6 myxœdémaleuses : far.., Harb.., Wath.., Kraém.., Gang.., Tisse..; — 5 mongoliennes : Mcun..., Le Bri..., Cott.., Jean.., Burg..; 8 obèses et 14 naines.
(1) L'administrai ion fournit 100 petites brioches vendues au buf-fet 10 centimes.
Myxœdémateuses Mongoliennes .. ,
Obèses ..........
Naines..........
6 5 8
11 33
Total :
Vaccinations et Revaccinations. — Elles ont été ou nombre de 99, sans succès. De même qu'à Bicê-tre, nous revaccinons avec nos infirmières et les élèves libres des Écoles d'infirmières, venant par groupes, toutes les entrantes et toutes les malades qui sont à la Fondation depuis 5 ou 6 ans.
Bains et hydrothérapie. — Comme les années pré-cédentes, nous avons eu recours dans une large mesure aux bains et aux douches. Chaque année nous assistons plusieurs fois à l'administration des douches afin de nous assurer que l'on continue à se conformer à nos leçons. Quant aux autres moyens de traitement, ils ont été les mêmes que dans notre section de Bicêtre. Signalons surtout les leçons de choses, soit en classe, soit dans les jardins et les promenades. Nous recom-mandons à notre personnel de veiller le plus possible à l'hygiène sexuelle, principalement pour les petites gâteuses et pour les filles pubères. Les enfants pren-nent leurs douches à la Fondation; ce n'est qu'en cas de réparations qu'elles les prennent à Bicêtre. Les bains de pieds ont été donnés à la Fondation où existe, ainsi que nous l'avons dit, une installation convenable. C'est surtout à cette occasion que l'on procède aux soins des mains, des pieds, des ongles. Voici la statistique des bains et des douches en 1905.
Bains simples....................... 6.332
Bains salés.......................... 515
Bains amidonnés.................... 258
Bains pris à Bicêtre................. 893
Total
?7.998
Douches......
Bains de pieds
36.226 2.893
Service dentaire. — Toutes les filles sont exami-nées au point de vue de leur dentition par le dentiste de Bicêtre. Nous recommandons à notre personnel de surveiller avec soin la bouche des enfants, de nous signaler les lésions des lèvres, des gencives, des dents, car elles peuvent être l'occasion de tics de la face; de nous montrer les enfants qui bavent (massage des lèvres, électrisation), d'apprendre aux enfants à se gargariser, ce qui facilite notre tâche en cas d'angine. Mêmes recommandations pour l'évolution de là secon-de dentition. C'est parce que nous connaissions les anomalies de la dentition chez les idiots que nous avons demandé la nomination d'un dentiste à Bicêtre et à laSalpêtrière, en 1880, création qui a été le point de départ de l'organisation du service dentaire actuel des hôpitaux et des asiles.
Du 1er novembre au 1er mai, en raison de la fré-quence, chez nos malades, surtout les idiotes, les imbéciles et les arriérées, des accidents lymphatiques et, dans une certaine mesure, de la tuberculose, nous avons l'habitude de leur prescrire l'huile do foie de morue, le sirop d'iodure de fer, le phosphate et le glycéro-phosphate de chaux, les bains salés ; du 1er avril au 1er novembre, quelquefois l'hiver quand le chauffage du service balnéo-hydrothérapiquelepermet, les douches froides. C'est à ce traitement que nous, attribuons la guérison des manifestations lymphati-ques, l'arrêt, en maintes circonstances, des accidents tuberculeux. Nul doute pour nous que si, chez les enfants et les adolescents menacés de tuberculose,
Bourneville, Bicêtre, 1905. *******
ou au début, on procédait de môme, non pas une année mais dos années jusqu'à 18 ou 20 ans, on ne diminue-rait beaucoup le développement do la tuberculose.
Statistique. — Mouvement de la population,
Le lor janvier 1905, il restait, à la Fondation Vallée 230 entants se répartissant ainsi :
Parmi ces enfants on peut on compter 10 atteintes de perversité à un degré prononcé.
Sur les 182 idiotes ou imbéciles, 38 sont gâteuses ; 20 ont AeYincontinence nocturne d'urine ; 5 sont attein-tes de surdi-mudité; 6 de cécité; 3 présentent du mutisme volontaire; 20 ont des accès de colère; 30 sont turbulentes; 42 sont menteuses à un degré vraiement joalhologiquc; 4 sont atteintes d'écholalie; 12 de daenomanie ; 2 d'échohinésie ; 3 de krouomanie ; 15de coprolalie; 22de kleptomanie; 8 de zoophobie; 7 de cynopliobie; 15 sont onychophages; 15 sont onanistes; 9 flaireuses; 4 ruminantes; 1 goitreuse; 4 sont atteintes d'impulsions génitales anormales; 2 sont atteintes d'obscénité; 5 exhibent leurs organes génitaux; 10 offrent des lies convulsifs de la face; 15 du balancement du tronc; 3 du ! alancement avec
II.
Idiotes et imbéciles
Epileptiques .......
Hystériques .......
174 55 1
Total
'230
rotation de la tête; 1 du balancement du tronc de droite à gauche en dormant; 1 du balancement de la tête de droite à gauche en dormant; 2 sauteuses; 2 grimpeuses; 15 déchireuses; hrongeuses; ôsontattein-tesd'hémiparésie; 13 deparaplégie; 16d'hémiplégie; 4 ont des pieds bots; 1 double pieds-bots; 5 sont choréiques; 3 athétosiques; 10 sont baveuses; 6 sont microcéphales; 5 hydrocéphales; 4 scaphocéphales; 3 acrocéphales ; 6 sont myxoedémateuses ; 5 sont mongoliennes ; 5 ont du nystagmus; 13 sont obèses; 18 ont du nanisme; 4 sont atteintes de luxation congénitale de la hanche; 1 est atteinte de coxalgie; 8 ont de la scoliose; 16 enfants présentent des défor-mations des orteils; 12 enfants sont atteintes de per-versité à un degré assez prononcé, 24 ont do la dis-cordance dans la physionomie, dont 19 paraissentplus intelligentes qu'elles ne le sont réellement et 5 sont plus intelligentes qu'elles no le paraissent.
Décès. — Les décès ont été au nombre de 12. Le ta-bleau des pages en à cv fournit les renseignements concernant le diagnostic, la date et la cause du décès, ainsi que les principales particularités présentées par les malades.
Sorties. — Les sorties ont été au nombre de 10; le tableau des pages evi, cvn. indique les motifs de la sortie, la nature de l'affection dont étaient atteintes les malades et leur degré d'amélioration à la sortie.
Entrées. — Elles ont été au nombre de 44.
Évasions. — Comme les années précédentes nous n'avons pas eu d'évasions en 1905.
tràns
! MOIS. ENTREES SORTIES. DÉCÈS. j^RTS
Janvier........... 3 12-1
Février........... 5 13 2
Mars............. 3 3 » 1
Avril............. 1 » » »
Mai............... 3 1 1 2
Juin.............. 3 1 1 »
Juillet............ 8 » 1 1
Août............. 5 » » »
Septembre........ 3 » 1 3
Octobre.......... 5 1 » 1
Novembre........ 1 » I 2
Décembre........ 4 2 2 2
Totaux........... 44 10 12 15
Transferís. —? Ils ont été au nombre de 15; 12 à l'asile de Villejuif ; 1 aux enfants-assistés ; 2 à Cler-mont (Oise).
Population au 31 décembre. — Il restait à la Fon-dation, le 31 décembre 237 enfants, se décomposant ainsi :
Epilcptiques..................... 55
Hystériques...................... »
Idiotes ou imbéciles.............. 182
Total........ 237
Sur ce nombre 50 sont gâteuses; 12 ont do l'in-continence nocturne d'urine; 5 sont atteintes de surdi-mutité; 7 do cécité; 4 présentent du mutisme volontaire; 18 ont des accès de colère ; 20 sont tur-bulentes i\ un degré pathologique; 15 sont menteuses, à un degré vraiment pathologique ; 3 sont atteintes d'êcholalie; 9 de daenomanie; 2 d'échohinésie; 2 de krouomanie;!do coprolalie; 12de kleptomanie; 8 de zoophobie; 7 de cynophob'ie; 25 sont onychopha,ges;
20 sont onanisles; 6 sont flaireuses; 2 sont ruminan-tes ; igoîtreuse; 3 sont atteintes d'impulsions géni-tales anormales; 4 offrent des tics convulsifs de la face; 5 du balancement du tronc; 1 du balancement avec rotation de la tête; 1 est sauteuse; 2 sont grim-peuses; 2 sont atteintes d'hémiparésie; 13 de paraplé-gie; i1d'hémiplégie;Aorildespieds bo/s;3sont athélo-sique; 5 choréiques; 5sont baveuses; 6 sont microcé-phales a un degré prononcé; 5 sont hydrocéphales ; 3 scaphocéphales; 2 acrocéphales; 6 sontmi/xcedéma-teuses; 13 sont obèses; 5 sont mongoliennes, 5 ont du nystagmus; 14 ont du nanisme; 4 sont atteintes de luxations congénitales de la hanche ; 1 est atteint© de coxalgie, 6 ont de la scoliose.
Les 55 malades épileptiques se répartissent ainsi : épileptiques intelligentes possédant le certificat d'études et en complète déchéance ; 6 épileptiques non gâteuses en déchéance; 17 épileptiques gâteuses ; 6 épileptiques gâteuses et hémiplégiques; 22 épilep-tiques imbéciles.
Sur les 237 enfants qui existent à la Fondation; 70 savent se servir de la cuillère, de la fourchette et du couteau; 90 de la cuillère et de la fourchette ; 45 de la cuillère seulement; 32 ne savent pas manger seu-les. Six d'entre elles ont appris à manger seules : Thoi..., Soub..., Laur..., For..., Coud..., Bul... ; Cinq d'entre elles ont appris à se servir des deux objets: Chap..., Boq..., Conn..., Har..., Lab..., ; six ont appris à se servir des trois objets : Phil..., Poir..., Saun..., Rig..., Delon..., Gorr..., Mugn...
Nous avons pu supprimer le gâtisme à 6 d'entre elles : Soub..., Chap..., Baul..., Saun..., Rigol..., Lemb...
10 enfants ont appris à lire couramment ; Léont..., Gorr.., Delon.., Rob.., Wei.., Man.., Trav.., Choq..,
noms.
AGE.
14 ans.
13 ans.
11 ans.
4 ans.
6 ans if¿
DIAGNOSTIC.
Imbéoilité.
Idiotie congénitale.
Idiotie méningitique. Hémipa-résie gauche.
Idiotie mongolienne.
Idiotie, épilepsie. Paresia des membres inférieurs.
DATE DU DÉCÈS.
2 janvier. 20 janvier.
4 février. 8 février,
22 février.
15 ans Ij2
10 ans. 13 ans lr2
18 mois.
Imbécillité. Epilepsie. Hémipa-résie cauche. Déchéance.
Idiotie profonde.
Idiotie probablement ménin-gite. Epilepsie.
Idiotie. Strabisme,
30 mai.
24 juin. 29 juillet.
6 sept.
CAUSE DU DÉCÈS.
Laryngite diphté-rique .
Tuberculose pulmo-naire.
Méningite et broncho-pneumonie.
Congestion pulmo-naire.
Tuberculose généra-lisée .
Cachexie, tubercu-lose.
Tuberculose pulmo-naire.
Infarctus pulmonaire.
Broncho-pneumonie
PARTICULARITÉS.
Opposition à l'autopsie.
Os du orùnemmces, peu durs, pas de Synos-tose. Persistance du thymus. Tuberculose pulmonaire.
Os du crâne peu épais, peu durs, pas de Sy-nostose, nonib. plaques transparentes sur les frontaux et les pariétaux. Méningo-encé-phalitedisséminée. Ventricule latéral droit dilaté. Méningite et broncho-pneumonie.
Os du crâne très minces, peu durs, trigone ; nomb. plaques transparentes. Persistance de la suture mélopique. Vascularisation généralisée de la P. M. Cerveau-aspect tri-gone. II. G. adh.. de la P. M. qui est très fine. Aspect fœtal des circonvolutions. Con-gestion pulmonaire.
Os du crâne peu épais, assez durs, légèrement trigone, rétrécissement notable du frontal. Pas de Synostose, os épactal très large. H. droit vascularisation surlafaco conv., nomb. masses scéléreuses au niveau desquelles la P. M. semble appliquée. Circonvolutions sau-monées. Tub. généralisée.
Os du crâne^ épais, durs ; pas de Synostose. Sclérose at'rophique du lobe occipital. Tub. pulmonaire.
Opposition à l'autopsie.
Os du crâne minces, peu durs, pas de Synostose. Méninge-encéphalite disséminée. Infarctus pulmonaire.
Os du crâne très minces, peu durs, pas de Synostose. Porencéphalic. Persistance du thymus. Broncho-pneumonie.
Guill Roula...
Pag.....
Goupi...
Chanev .
Chauvi c.
Chovor.. Rich
Briar....
DATE DU
NOMS. AGE. DIAGNOSTIC. . .
DECES.
Harp.......... 11 ans. Imbécillité. Epilepsie. 12 nov.
Simon........ 12 ans. Imbécillité. Epilepsie. 19 déc.
Keuc.......... 9 ans. Idiotie. 29 déc.
CAUSE DU DÉCÈS. PARTICULARITÉS.
!_
!
Syncope probable- Os du crâne épais, durs, pas de Synostose,
ment due à la com- Méningo-encéphalite. Congestion intense du
pression des gan- poumon. Syncope probablement due à la
glions du médiastin. pression des ganglions du médiastin.
Tuberculose pulmo- Opposition à l'autopsie,
nairc.
Série d'accès. Opposition à l'autopsie.
Noms.
Ages.
Dure......
Mor.......
Elsenso ...
Fau.......
Ibo........
Lhermit... Roull.....
Dossol Mich......
Dev.......
Lej.......
Duv ......
Couillard .
Dhabi.....
Nér.......
Priq......
Roscmberg Deschasea Roull.....
Lero......
Hil........
Limous ...
Taray.....
Stéven.... Picar .....
12 ans.
13 ans. 18 ans.
4 ans. 11 ans.
5 ans. 11 ans. 18 ans. 13 ans.
13 ans. 18 ans.
18 ans. 15 ans.1/2 5 ans.
18 ans.
18 ans.
18 ans.
18 ans. 11 ans 1{2
18 ans. 18 ans. 18 ans, 18 ans.
14 ans. 9 ans.
Diagnostics.
Imbécillité.
Imbécillité, fugues, vaga-bondage.
Idiotie, Perversions instinc-tives, Impulsions violentes.
Idiotie profonde. Idiotie profonde.
Imbécillité, Épilepsie.
Imbécillité, Epilepsie.
Imbécillité, Epilepsie, Dé-chéance.
Arriération, excitation, carac-térisée surtout par des cris, paraplégie flasque.
Idiotie, acrocéplialie. Imbécillité, Epilepsie.
Imbécillité, épilepsie.
Imbécillité ; tics de la face ; syndactylie.
Idiotie profonde. Idiotie, épilepsie, gâ tismc. Imbécillité, épilepsie. Imbécillité prononcée. Imbécillité, épilepsie. Imbécillité, épilepsie.
Imbécillité prononcée.
Imbécillité pi'ononcée.
Imbécillité, épilepsie.
Imbécillité prononcée.
Imbécillité avec perversion des instincts.
Imbécillité très prononcée.
Causes de la sortie.
Rendue aux Enfants-Assistés pour être transférée, le 21 janvier 1905. Légère amélioration.
En congé, non rentrée, le 31 janvier; Même état.
Transférée à l'asile de Villojuif, le 15 février 1905. Même état.
Transférée à Clcrmont (Oise), le 15 février 1905. Même état.
Rendue à sa famille qui s'oppose au transfert, le 18 lévrier 1905. Même état.
Rendue à sa famille qui la réclame, le 15 mars 1905. Amélioration notable.
Rendue à sa famille qui s'oppose au transfert, le 21 mai 1905. Même état.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 25 mars 1905. Aggravation.
Rendue à sa mère qui la réclame, le 31 mars 1905. Amélioration.
Rendue à sa mère qui la réclame, le 1er mai 1905. Amélioration notable,
Transférée à l'asile de Villejuif, ie 10 mai 1905. Même état.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 10 mai 1905. Même état.
Rendue à sa famille qui s'oppose au transfert, le 10 juin 1905.
Transférée à Clermont (Oise), le 3 juillet 1905. Môme état..
Transférée à l'asile de Villejuif, le 16 septembre 1905. Déchéance.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 16 septembre 1905. Môme état.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 16 septembre 1905. Même état.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 12 octobre 1905. Même état
Rendue à sa famille qui s'oppose au transfert, le 25 octobr e!905. Même état.
Transférée à l'asile de Villejuif, le 22 novembre 1905. Même état.
Tansférée à l'asile de Villejuif, le 22 novembre 1905. Môme état.
Transférée à Villejuif, le 4 décem-bre 1905. Même état.
Transférée à Villejuif, le 4 décembre 1905.
Rendue à sa mère qui la réclame, le 10 décembre 1905. Très améliorée.
Rendue à sa mère qui la réclame, le 24 décembre 1905.
Rob.., Le Pellet...; 2 ont obtenu le certificat d'études primaires : Piche.., Naiss...; 3 ont smivi les cours de l'école d'infirmières.
Personnel. — Il a été composé en 1905 d'un méde-cin, d'un interne titulaire, M. Bord remplacé par M. Doury, titulaire ; d'une surveillante en chef, Mme Athénaïs Bohain ; de 2 surveillantes de 2° classe : Mmes Croizelle et Lapeyre ; de 1 surveillante de 3e classe : Mrae Ehrmann ; de 1 surveillante de 5° classe : Mmo Quatre ; de 3 infirmières de classe exceptionnelle : Mmes Baruet, Briot et Billod-Morel ; d'un portier : M. Piéderrière ; d'un infirmier : M. Sorieux; de 13 infirmières de jour et de 8 de nuit. Total du person-nel secondaire faisant fonction à la fois d'infirmières et d'institutrices, comme il convient dans un asile-école consacré à des enfants idiotes, imbéciles, arriérées, épileptiques, etc. : 31.
Les résultats obtenus encore cette année à la Fondation Vallée sont dignes des plus grands éloges. C'est au personnel, et en premier lieu à Mrao Athénaïs Bohain et M"e Lapeyre et à leurs dévouées collabo-ratrices, citées plus haut, que nous les devons. Nous sommes heureux de les signaler à l'attention de l'Administration. Le fonctionnement aussi parfait que possible et très économique, de la Fondation Vallée montre les avantages incontestables des établissements dont la population est limitée et dont il est possible de confier la direction aune surveillante. La Fondation Vallée peut servir de modèle aux administrations départementales qui voudraient construire des asiles-écoles.
Économies réalisées.
Les permissions de sortie, en 1905, ont fourni 1.311 journées d'absence d'enfants. Le prix de journée étant de 2 fr. 20 payées par le département, il en résulte que nous avons réalisé pour l'Administration de l'Assistance publique une écono-mie de................ 2.884 fr. 20
h'évaluation du travail manuel des enfants (Blanchissage, repassage, ouvroir) a réalisé une seconde éco-nomie de.............. 4.340 fr. 40
Le traitement du gâtisme, pour le placement régulier des enfants sur le siège, a réalisé une économie de . . 475 fr. »
Soit au total............ 7.699 fr. »
Traitement du gâtisme : résultats.
Comme on le voit, en 20 jours nous avons fait une économie de blanchissage de 474 chemises, sans compter les économies réalisées, au dortoir, la nuit,
Mois
Septembre. Octobre....
Jours.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Total.
9f
21
9/,
22
18
25
22
28
23
30
20
23
21
25
27
26
26
22
25
24
228
246
pour les chemises et les draps par la pose des enfants sur les sièges, au milieu de la nuit et au lever.
D'où une économie de blanchissage de 474 chemises pour 20 jours. Or le blanchissage de 474 coûtent 26 fr. 07, nous épargnons donc en 20 jours 26 fr. 07 et pour l'année — dans le jour — 475 francs.
Section III. —
Statistiques.
I.
Action de l'alcoolisme sur la production de l'idiotie et de l'épilepsie ;
Pah bouiìneville.
Aux 3.133 cas relevés dans notre statistique do l'an dernier, nous ajouterons les 138 entrées de cette année (46 filles et .92 garçons), soit un total do 3.271.
Tableau statistique sur l'alcoolisme.
£ m
O pq P
o j î
A J H
?ai " ? O
O u f"
Les pures de...- 9-'i9 207 -1I5G Taisaient des excès
de boisson.
Les mères de... 79 21 100 —
Les pères et mè-
?-os de............ 41 12 53 —
Pour........... 389 149 538 nous n'avons pas de
renseignements.
Les pères et mè-res de............ 1071 • 353 1424 étaient sobres.
Totaux......... 2529 742 3271
Le tableau ci-dessus résume la situation des pères et mères de tous ces enfants sous le rapport des excès alcooliques et permet d'avoir, d'un coup d'œil, une idée exacte du rôle considérable que joue l'aicoo-lisme dans la production de l'idiotie et de Yépilepsie.
En outre la conception durant l'ivresse du père ou de la mère a été relevée chez 298 malades et la conception probable chez 122 malades, soit, si nous comptons ces derniers, 13 0/0 d'enfants conçus dans l'ivresse, non compris les 538 sur lesquels nous n'avons aucun renseignement précis sur la conception. Le pourcentage dans ces diverses catégories nous fournit les chiffres suivants :
35, 3 0/0 des pères font des excès de boisson. 3, 2 O/O des mères —
1, 6 0/0 des pères et mères —
Soit 40, 1 0/0 des parents faisant des excès de bois-son et 43, 5 0/0 de parents sobres. — Ces chiffres se passent de tout commentaire.
II.
Influence des professions insalubres sur la produc-tion des maladies chroniques du système nerveux;
Par bourneville.
Depuis six ans (1) nous publions la statistique de certaines professions, réputées avec raison insalubres, exercées par les parents et ayant une influence indénia-blement funeste sur la production des maladies du système nerveux. Nous compléterons cette année notre statistique générale de l'an dernier en y ajoutant les cas nouveaux relevés dans nos observations de 1905.
Si aux 143 familles, figurant dans notre statistique de 1904, et exerçant une profession insalubre, nous ajoutons les 7 cas nouveaux, relevés sur les 138 entrées de 1905(46 filles et 92 garçons) nous voyons :
1° Que ces 150 familles ont fourni 675 enfants, soit près de 5 enfants par famille ;
2° Que sur ces 707 enfants, 351 sont décédés, soit une mortalité de 50 0/0.
Si aux 351 décédés, nous ajoutons les 156 enfants idiots, épileptiques, etc., nous voyons que 70 0/0 de ces enfants sont mortellement ou gravement impression-nés par les différentes professions insalubres exer-
(1) Comple-venda de 1000, p. 131 et suivants. — Dans toutes nos observa-tions, depuis 1879, nous notons les professions exercées par les parents.
Bourneville, Uicèlve, 1905. *"""*
cées par les parents. Le tableau suivant complète notre ancienne statistique.
Au point de vue des « Professions » ces 150 cas se répartissent ainsi :
Blanc de céruse.
Peintres eu bâtiments..................... 53
— décorateurs..................... 5
— en lettres......................... 1
— en voitures....................... 3
— en wagon........................ 1
— sur meubles en fer............... 1
— sur émail......................... 1
— sur porcelaine.................... 1
Tonnelier dans une fabrique de blanc de céruse 1
Imprimeurs sur papiers peints............. 2
Phosphore.
Allumettes................................ 2
Mercure.
Chapeliers................................ Si
Mégissiers................................ 2
Fouleurs, apprèteurs de peaux............. -4
Miroitiers................................. 4
Teinturiers............................... 2
Cuivre .
Doreurs................................... 4
Mouleurs en cuivre........................ 13
Plomb.
Plombiers................................. 8
Imprimeurs............................... 1
Poussières.
Tourneurs sur cuivre...................... 16
Tabacs.................................... 4
Plumassiers............................... 4
Matelassières.............................. 3
Polisseur sur métaux..................... 2
Essence de térébenthine.
Nacricr.................................... 1
Vernissouse............................... 1
Ether.
Préparateur de plaques photographiques.. 1
Total...... 150
Le tableau suivant montre les affections auxquel-les ont succombé les enfants :
Fausses-couches......................... 57
Mort-nés.................................. 27
Convulsions............................... 61
Méningite................................. 60
Diarrhée.................................. 16
Athrepsie.................................
Tuberculose pulmonaire................... 17
Broncho-pneumonie....................... 19
Variole.................................... /l
Diphthérie; croup......................... 14
Coqueluche................................ 6
Rougeole................................. 5
Cholérine................................. 4
Carreau..................................... ~
Maladies diverses et inconnues............ 55
3
01
PROFESSION. NOMBRE ENFANTS
NOMS. des " Observations.
du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.
Bel............. Tourneur » 1 » Notre malade, idiot. Père et Mère
sur cuivre. excès de boisson.
Belthoi.......... Peintre » 7 enfants morts en bas-âge N. m., imbécile. Père excès de
en bâtiments. de méningite. boisson.
Huis............ Mouleur » 6 garçons morts en bas-âge. 2 garçons bien portants. »
en cuivre. f. morte à 4 ans d'un mal N. m., idiot, épileptique.
de Pott.
Mail............. Plombier. » 9 g. morts en bas-âge decon-2 g. ophthalmie purulente. Père excès de
misions. 1 g. détraqué. boisson,
fille morte on ne sait de 1 g. très faible de constitu-quoi. tion.
N. m., idiot.
Beff............. Peintre » 2 » 1 S- nerveux. Père et Mère
décorateur. N. m., idiot, épileptique. excès de boisson.
Qen(j............ Peintre » 5 S-raort à 9 mois de me- 1 f. bien portante. Père excès de
en bâtiments. ningite. N. m., imbécillité, épilepsie boisson.
g. mort on ne sait de quoi, fausse couche à 5 mois.
j-Ior.............Ouvrier chapelier. » 6 f et 1 g. morts de convul-3 g. convulsions de l'enfan- »
•ions. ee.
N. m., imbécile et épilepti-que.
Simon.......... Peintre en bâtim. » 3 Sports on ne sait de quoi. N. m.,imb. et épileptique. »
Mézié........... Peintre » 4 tasses couches. Un g., né à 7 mois,idiot. Père excès de
en bâtiments. N. m., née à 8 mois, idio- boisson; syphilis.
te. Mère syphilis.
RedI............. Peintre » 5 morte a 3 ans 1/2 de 2 g. bien portants. Père excès de
en bâtiments. ^onchite. 1 g. oonvuls. de l'enfance. boisson.
N- m., idiote.
PROFESSION NOMBRE ENFANTS
NOMS. ——^—————. DES ~"_"~—————————————— OBSERVATIONS.
DU PÈRE. DE LA MÈRE. GROSSESSES. DÉCÉDÉS. VIVANTS. ~
I
Bru............. Polisseur » 11 1 Fille morte à H mois de 1 Garçon et 1 Fille bien Père alcoolique
sur métaux. ]a coqueluche. portants. invétéré.
: 1 Fille morte,,à.J8 mois de N. m-;-,-Epilepsie.
la rougeole, j I garçon mort à 3 ans 1/2 i de la gangrène. 5 fausses couches.
Arb............. Marbrier. Chapelière. 1 1 garçon morifa la naissan-Ar. m., Idiotie, paralysie, Père alcoolique.
Gémellaire. ce paraissait un fœtus de cécité, trois mois (?).
Chali,........... Tourneur » 7 „ .[ Garçon et 5 Filles bien »
sur cuivre. portants.
N. m., Epilepsie.
Tar............. Plombier. Polisseuse. 5 1 garçon mort de méningite. 1 Gnrçon bien portant. »
2 Filles un peu nerveuses. „
N. m., Epileptique.
Baut............ Matelassier. Matelassière. 11 3 enfants morts de convul- 1 Garçon et une Fille très Père et Mère
sions. nerveux. alcooliques.
3 fausses couches. 2 autres Filles bien portan-
tes.
AT. m., Débilité mentale, Epilepsie probable.
Itzik............ » Chiffons. 11 2garçons morts de scarlati-2 Filles et 2 Garçons bien »
ne à 10 et 22 mois. portants.
AT. m., Imbécillité, Microcé-phalie.
Mazo........... Peintre » 2 i garçon mort à. 3 mois N. m., Imbécillité. »
en bâtiments. d'entérite.
Harp............ Fondeur » 1 (Fille morte à 2 ans de! Fille bien portante. »
en caractères. rougeole. AT. m., Epilepsie, Idiotie.
NOMS. ' des |i Observations.
DU PÈRE. DE LA MÈRE. GROSSESSES. j DÉCÉDÉS. VIVANTS.
Lésa............. Peintre » 2 « 1 g. bien portant. Père excès de
en bâtiments. N. m., imbécile. boisson.
Malt............. Mégissier. » 6 1 g- mort à 9 mois de bron- 2 g. et 1 f. bien portants. »
cho-pneumonie. N. m., épileptique.
1 f. morte à 5 jours de ca-ohexie.
Languill......... «. Manufacture des 6 1 g. mort de méningite à 3 1 ë- bien portant. l'ère excès de
tabacs. jours. N. m. imbécile, athétosique. boisson.
{g. mort de méningite à 3
jours. 1 f. mort-née.
1 g. mort de tuberculose pulmonaire.
Davi............ Tourneur » 5 1 f. morte de péritonite. 2 g. et 1 f. bien portants. »
sur cuivre. A7, m..-épileptique.
Prév............ Chiffons. 4 1 garçon décédé à 8 mois de 1 fille. 16 ans, chétive. Père alcoolique,
méningite. 1 garçon 5 ans 1/2, bien por- syphilis probable.
tant.
N. m., arriération mentale.
Dufra........... Fondeur » 1 « N. m., arriération intellec- Mère syphilitique
en caractères tuelle, perversion des ins- morte de paralysie
tincts, onanisme. générale.
Eai.....?........ » Plumassière. 3 1 Fille très nerveuse. »
1 Garçon bien portant. N. m., Epilepsie.
Eich............ Mouleur » 3 ' ëarÇOn mort de méningi- 1 Fille bien portante. Père alcoolique.
en cuivre. ^ te tuberculeuse. AT. m., Epilepsie.
NOMS. : ~~ DES " " OBSERVATIONS
DU PÈRE. DE LA MÈRE. GROSSESSES. DÉCÉDÉS. VIVANTS.
Noe............. » Gaînière. 4 1 Fille morte à 4 mois, tuber-1 Garçon bien portant. «
ouleuse. N. m., Imbécillité.
1 Fille morte à 3 mois, on ne sait de quoi.
Fria............ » Photographie. 2 » Ar. m., Idiotie. Père un peu
(Ether) i fille, 2 ans 1/2, bien por- alcoolique. ________ _ _ tante.
Peyr............ Plombier. « 1 » jy. m., hystéro-épilepsie. Père alcoolique
Nés............. « » 2 » 1 garçon bien portant. Père alcoolique
Ar. m., épilepsie.
Blav............ Tourneur » 2 1 fausse couche. N. m., imbécillité. »
sur cuivre
Lanf............ Polisseur » 2 1 fille morte à 6 mois du N. m., idiotie. Père alcoolique
sur métaux. croup.
Madel.........., Teinturier. » 7 1 f. morte à 28 jours. 1 g. et 1 f. bien portants. Père alcoolique
1 g. mort de bronchite. N. m., idiotie.
2 g. morts de ?
Welt ........... Mégissier. » 5 4 morts de convulsions. A7, m., idiotie, épilepsie. »
Léchas.......... Teinturier. Teinturière 10 2 g. morts du croup. 3 g. et 1 f. bien portants. Père alcoolique
1 g. mort d'entérite. N. m., épilepsie.
1 f. morte à 12 jours (?) 1 g. mort de la rougeole.
Gœur........... Allumettier. Allumettière. 5 4 morts en nourrice. N. m., idiot, épileptique. »
NOMS. : des Qbseevations. .
du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.
Men............ Plombier. » 5 « 3 f. et 1 g. bien portants. Père alcoolique
Ar. m., idiot.
Bidoi........... Plombier. » 5 1 fausse cou che. 1 fille bien portante. »
1 garçon mort du croup. N. m., idiotie. 1 garçon mort à 1 jour.
Jean............ Tourneur » 4 1 fausse couche à 4 mois. 1 garçon bien portant. »
sur cuivre. 1 fille morte de méningite. N. m.. idiotie mongolienne.
Man ............ Peintre » 1 « N. m., imbécile. »
en bâtiments.
Roug........... Peintre » 5 1 fille morte du choléra. 1 fille bien portante. Père alcoolique
en bâtiments. 1 garçon mort? 1 garçon tuberculeux.
N. m., idiotie, épilepsie':
Maur............ Tourneur » 3 1 garçon mort de convul- l garçon bien portant. »
sur cuivre. sions à 13 mois. N.m.. idiotie.
Treps........... Plombier. » 7 3 garçons morts de ménin- 1 f. 1 g. bien portants. Père
gite. 1 garçon convulsions. alcoolique.
N. m., imbécile et épilept.
Feycrt.......... Peintre » 7 i garçons morts de ménin- 4 garçons bien portants. Père
en bâtiments. rife. N. m., épileptique. alcoolique.
Morill........... Polisseur » 1 « N. m., imbécile. Père et mère
sur métaux. alcooliques.
Bellem.......... Peintre » 2 « 1 garçon bien portant. »
en bâtiments 1 N. m., épileptique. \
NOMS. des " " " ~ Observations.
du père. de la mère. grossesses. déckdés. vivants.
Sta............. Peintre » 7 1 g. mort du croup à3 ans. 1 garçon bien portant. Père alcoolique.
en bâitments. 1 g. mor{ dc diarrhée. N. m., imbécile, épilepti-
1 fausse couche à 3 mois 1/2. que.
2 jumeaux morts à 4 mois.
Riviè........... Tourneur » 8 2 fausses couches, 2et3mois 1 garçon bien portant. »
sur cuivre. 1 g. mort de méningite à 3
mois.
1 g. mort de conuulsions à •15 mois.
2 jumeaux morts à 3 mois.' 1 f. morte dc convulsions à
8 jours. N. m., mort dc tuberculose à G ans.
Baill............ Peintre » 2 1 fausse couche à 3 mois. N. m., idiot. Mère syphilis.
en bâtiments.
Duv............ Mouleur » 8 i g. mort de cholérine à 6 3 f. et 2 g. bien portants. Père alcoolique.
sur cuivre. mois. N. ni., idiot.
1 f. morte de coqueluche à 5 ans.
Mardi.......... Plombier- » 4 .'fausses couches. \N. m., idiot épileptiquc. Père alcoolique.
ferblantier. 1 g. mort de méningite.
Galant.......... Peintre » 1 « N. m., idiot. »
en bâtiments.
Pt.....,.c....... Peintre » 3 i fausse couche. N. m., idiot. »
en bâtiments. 1 1 g', mort de convulsions. |
PROFESSION NOMBRE ENFANTS
NOMS. •——————-——DEg ——————————————— Observations.
du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.
Sud............. Peintre » 2 1 fausse couche à 5 mois. N. m., imbécile. »
en bâtiments.
Lhcrm.......... Tabac. Tabac. 10 '2fausses couches. 1 fille bien portante. »
I g. mort-né. iV. m., imbécile, épilepti-4 g. morts de méningite. que. 1 g. mort à 2 ans i{2 de con-vulsions.
Guillau......... Tourneur » i » N. in., imbécile. Père aliéné mort à
sur cuivre. l'asile de Ville-
_ Evrard.
Peintre
Schal........... i i » 1 » Àr. m., idiot. Pere alcoolique.
en bâtiments. 1
Jul.............. Plombier. » 9 1 g. mort-né. 5 g. et 1 f. bien portants. ;
___________ _ 1 g. mort de diarrhée. N. m., idiot. "
Schr............ Chapelier. » 3 1 g. et 1 f. morts de ménin- A. _•
gjje N. m., idiot epileptique. »
Pebr............ Plombier. » 1
_________ » N. m., idiot. Père alcoolique.
Tourneur „ " ' — ' ~~~ UrUh?sur cuivre. " I g. mort de tuberculose. 5 f. et g. bien portants. ______ ,_. _._.___ A", m., imbécile.
Lloop........... Imprimeur. » 4 , hien nnHanf
F 2 g. morts (?) \8- men P°llant- Père alcoolique. _. _._.___ N. m., epileptique. ^
na Tourneur „ i fausses couches.
Uasur cuivre. 1 g. mort de diarrhée. i g. et 1 f. bien portants. Père alooolique. --.-..---1 f. morte de méningite. N- m- "nbécilc.__
Bourne ville, Bicêtre, 1905.
Si ces statistiques ne laissent aucun doute au stijef de l'action des professions insalubres que nous venons d'énumérer, sur la morbidité et la production des mala-dies nerveuses des enfants, on ne doit pas oublier qu'un autre facteur, plus terrible peut-être que la pro-fession elle-même, entre en ligne de compte, l'alcoo-lisme. En effet, sur 150 familles, 83 pères et 4 mères faisaient des excès de boisson (58 0/0). Notons enfin, pour terminer : 1° que, quelquefois, l'action nocive de la profession se trouve doublée par ce fait qu'elle est exercée par le père et la mère ; — 2° que 4 mères et 4 pères étaient atteints de syphilis. — Ces statisti-ques portent sur 3.271 observations.
Nous avons fait la même statistique pour les mala-des externes fréquentant notre consultation du jeudi. Malheureusement, obligés de procéder rapidement (il y a eu parfois jusqu'à 17 visites dans la même matinée), nos internes n'ont pas toujours noté la pro-fession exercée par les parents. C'est ainsi que sur 1.117 observations nous ne possédons aucun rensei-gnement sur 472 malades. Cette statistique ne sera donc quo toute relative. Nous voyons néanmoins que sur ce nombre.
1° 46 familles ont fourni 163 enfants, soit plus de 3 enfants par famille.
2° Que sur ces 163 enfants, 61 sont décédés, soit 37,%.
3° Si aux décédés on ajoute les 46 idiots, épilep-tiques, etc., on voit que 65, 6"/0, de ces enfants sont mortellement ou gravement atteints.
Au point de vue des Professions ces cas se répar-tissent ainsi :
Blanc de céruse.
Peintres en bâtiments...................... 8
— décorateurs....................... 2
— en voitures........................ 2
Mercure.
Teinturiers................................ 2
Appreteurs d'étoffes....................... 1
Chapeliers................................ 2
Mégissiers................................ 2
Cuivre.
Mouleurs en cuivre........................ 7
Monteur.................................. 1
Plomb.
Fondeurs en caractères................... 2
Plombiers........,....................... 5
Imprimeurs............................... 3
Poussières.
Tourneurs sur cuivre................... 4
Ciseleur................................... 1
Raiïïneur................................. i
Plumassiers .............................. 1
Matelassiers.............................. 1
Vernis.
Vernisseur................................ 1
Total........ 46
Le tableau suivant montre les affections auxquel-les ont succombé les enfants :
Méningite................................. 12
Athrepsie................................. 5
Entérite.................................. *
Convulsions............................... 4
Bronchite................... ............. ß
Cholerine................................. *
Fièvre typhoïde..
Rougeole.......
Tuberculose____
Coqueluche .....
Fausses-couches
Mort-nés........
Inconnus.......
17
2
9
61
Notons enfin que 26 pères et 2 mères faisaient des excès de boisson (soit 60 °/0) ; que une mère et un père étaient atteints de syphilis, et que un père et une mère étaient épileptiques
Nota. — N. m., signifie : notre malade.
III.
Statistique sur la persistance de la suture métopique ;
par BOURNEVILLE.
Cette statistique porte sur 804 crânes se répartis-sant ainsi :
Epileptiques, idiots ou
non................ 385; avec persistance 21. — 5,4 °/o
Non epileptiques.....419; — 53.— 12,6°/o
Comme on le voit, sur l'ensemble de ces 804 crânes, il y a 74 cas de persistance de la suture métopique, soit 9,2 %: Le tableau suivant, donne, âge par âge, la répartition de ces cas :
Il ressort de cette statistique, qu'en.treYenfant épi-lej)tique et l'enfant non épileptique, l'avantage, au point de vue de la persistance de la suture métopique, est en faveur du dernier 12, °/, 6 pour 5, 4 °/0 chez le premier.
Age.
Enfants idiots
imbéciles ép1leptiquks.
Enfants idiots
imbéciles non épilepti-
ques.
Totaux.
3 ans.
4
5 6 7 8 9
10 ?11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 et au-dessus
Totaux ...
» 1 2 » 1 2
» 2
»
1 » » » 1 1 1 1
»
8
21
0 9
2 6 1 G 5 1 3 1 1 6 1 4 3 1 1 1 3
53
5 3 4 6 2 8 5 3 3 2 1 6 1 5 4 2 2 1
11
74
Statistique sur la Synostose du crâne chez les idiots et les épileptiques;
Par BOURNEVILLE.
Nous complétons cette année, et, sans commen-taires, notre statisticpue de l'an dernier.
Age.
_nfnnts au-dessous de 2 ans.
Enfants de 2 ans.
de 3 de 4 de 5 de 6 de 7 de 8 de 9 de 10 de 11 de 12 de 13 de 14 rie 15
Enfants de 16 à 20 ans.
de 21 à 25
Totaux.
nombre.
Synostose complète,.
Synostose partielle.
11
14 35 55 45 48 43 33 46 37 41 23 41 46 39 139 45
«
« 1 1 « «
« « « « «
« «
«
« 1 3 3 5 2 1 « 2 1 3 1 4 4 «
741
2
30
Si nous ajoutons aux 709 crânes que renferme notre musée (enfants ou adultes) les 32 décédés de 1905, nous ne trouvons sur ce» 741 (1) crânes que deux cas de synostose complète et 30 cas de synostose partielle.
Le tableau ci-dessus donne, âge par âge, la répar-tition de ces cas.
(1) Notre collection se compose de 804 crânes; nous en avons retranché (i.'i ayant appartenu à des malades âgés de plus de25 ans.
Statistique sur la persistance ou l'absence du thymus chez les enfants anormaux ;
Pah BOURNEVILLE.
En 1899 (1) nous avions établi la comparaison entre les enfants normaux et les enfants anormaux, au point de vue do la persistance ou de l'absence du thymus. M. Katz, un de nos anciens internes, passé dans un des services de l'hôpital des Enfants-Malades, avait bien voulu, alors, sur notre invitation, procéder aux mêmesrecherches sur le thymus des enfants répu-tés normaux et nous fournir le résultat de ses recher-ches.
La statistique des cas relatifs aux enfants normaux n'en comprenait malheureusement que 61, tandis que celle des enfants anormaux portait sur 292 cas ; d'un autre côté la statistique des enfants normaux avait trait à des enfants au-dessous, comme âge, du chiffre le plus bas des anormaux (13 mois). Cette comparaison était donc toute relative. Sur 61 cas, M. Katz trouva toujours le thymus (100 p. °/0) tandis qu'il n'existait chez nos anormaux que 78 fois sur 292, soit 28 %.
Nous complétons cette année notre statistique de 1904 concernant nos enfants anormaux.
(1) Compte-vendu de 1899, p. 164.
Tableau A.
ANNEE.
Total des
décès.
Idiots et imbéciles,
épileptiques.
Idiots, imbéciles, etc.,
non épileptiques.
décédés.
Présentant une persistance du thymus.
décédés,
Présentant une persistance du thymus.
Totaux de la persistance du thymus.
i
1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905
25 20 26 19 23 32 35 36 32 47 23 34 32 24 43 32
8 6 3 7 7 9 14 12 14 24 8 16 7 7
16 13
1
9 ï 1 1
9 5 5 3 6 2 3 1 2
9
3
17 14 23 12 16 23 21 24 18 23 15 18 25 ?17 17 19
9 2
10 2 3 7
11 6 1 6 4 2 3 3 9 5
10 4
11 3 4 9
16
11 4
12
6 5 4 5 11 8
liTotaux.
451
171
40
312
83
123
Le tableau ci-dessus donne une idée générale de ces cas et la différence existant entre Venfant idiot, imbé-cile, etc., epileptique, et l'enfant idiot) imbécile)
etc., non epileptique.
Le tableau suivant donne âge par âge la répartition de ces cas. (Tableau B).
Tableau D.
(1) Ce groupe comprend les épileptiques non idiots.
AGE.
De 13 mois à 3 ans. »4 — 5 ans. A 6 ans.
i
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
iiu-dessus de 18 ans.
Totaux.
Idiots et imbéciles, épileptiques. (1)
Idiots et imbéciles, non épileptiques. i
Totaux.
y
1
2 4 »
5 3 1
2 2 3 3 3
6 1
9
38
18 4 3
10
4
9 6
3 2 5 5 3 5
9 11
2
18 5 5
14 4 7
9 4 4 7 8 6 8 8
12
4
85
123
Comme on le voit d'après le tableau A, nous trou-vons une moyenne de 23. 3 0/0 pour les enfants idiots, imbéciles, etc., mais épjleptiques, et une moyenne, de 26. 6 0/0 chez les mêmes malades non épileptiques ce qui semblerait indiquer que le thymus clisparait relativement plus vite chez l'enfant idiot épileptiqtje.
Au point de vue du poids ces cas se répartissent ainsi :
Au-dessous de 5 grammes.................. 46
De 5 à 10 — .................. ;i5
11 à 15 — .................. 19
16 à 20 — .................. 6
21 à 30 — .................. 5
Au-dessus de 30 — .................. 2
Total......... 123
Depuis bien des années, nous avons soin de relever à l'autopsie, de nos malades, le poids de tous les organes et en particulier du thymus, s'il y a lieu, et de la glande thyroïde. La statistique de ces cas a été consignée, chaque année, dans nos Compte-rendus.
Voici maintenant le résumé de nos constatations pour 1905. Sur la persistance du thymus, son poids et celui de la glande thyroïde.
Thymus et glande thyroïde chez les enfants anormaux ;
Par bournev1lle.
Noms.
Sexe.
Age.
Diagnostic.
Thymus.
Glande thyroïde.
Observations.
Bine . Baro.
iTaboul
I Dumesn
Don... Jouta.. Chesne Lcsu.. Philip.
ISnuismenc
Serr... Bida...
Galant
Pcrrea
Comb , IDupu .
Gailla.. Boudel. Jacom..
Cari.. Noé.. Doua. Marc.
Il Patrimou
Bail... jPigea . ?Chalanc Sarraz Gaud.., Savour. Dézoth. Bonnav Kieff...
Rich ... jRoum..
g.
10 ans •19 ans
5 ans
10 ans 18 ans
10 ans
11 ans 14 ans Ip
5 ans •17 ans 3 ans
6 ans 10 ans
16 ans
17 ans 6 ans
3 ans 8 ans
4 ans 3 ans
22 ans 3 ans
5 ans 5 ans 8 ans
14 ans 3 ans G ans 17 ans 14 ans 8 ans G ans 8 ans
16 ans 14 ans
Idiotie muningitique. Idiotie, épilepsie. Idiotie, hémiplégie droite, épi-lepsie, Idiotie. Imbécillité, épilepsie. Imbécillité. Idiotie, diplegie, microcéphale Imbécillité, hémiparés"", droit0. Idiotie, épilepsie. Idiotie, épilepsie. Idiotie complète, épilepsie. Idiotie, épilepsie.
Idiotie. Idiotie, épilepsie.
Idiotie, épilepsie. Idiotie profonde, diplegie pre-dominante à droite. Idiotie. Imbécillité, microoéphalie. Idiotie, hémiparésie gauche.
Idiotie, secousses. Imbécillité, maladie de Little. Idiotie complète, diplegie.
Idiotie congénitale. Idiotie profonde, épilepsie. Idiotie, hémiparésie gauche. Idiotie complète. Idiotie. Idiotie, épilepsie acquise. Idiotie, épilepsie. Idiotie complète. Idiotie, épilepsie. Idiotie myxœdémateusc. Idiotie profonde, paraplégie spasmodique.
Idiotie profonde, gâtisme. Épilepsie idiopathique.
3 gr.
Traces 6 gr. pas pas
»
pas »
pas 5 gr.
4 gr. 16 gr.
pas pas pas pas pas Traces.
15 gr.
pas
17 gr.
20 gr.
12 gr. n. pesé. 9 gr. 5 gr.
»
5 gr.
Traces 3 gr. 7 gr. 3 gr. 5 gr.
5 gr.
5 gr.
»
6 gr.
»
7 gr.
»
5 gr.
Opposition à l'autopsie.Il
Opposition à l'autopsie
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsiej
Opposition à l'autopsie Opposition à l'autopsie
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsie,
Opposition à l'autopsie.
Opposition à l'autopsie.
« 9 ë
Noms. g Age. Diagnostic. s ^ g Observations.
Goupi ..... F. 4 ans l{2 Idiotie mongolienne. pas 5 gr.
Chanev---- » 6 ans lj2 Idiotie, épilepsie. Parésie des pas 7 gr.
membres inférieurs.
Chauvié---- » 15 ans 1|2 Imbécillité, épilepsie. Hémi-n. pesé n. pesé
parésie gauche. Déchéance.
Chovor..... » 10 ans Idiotie profonde. Gâtisme. » » Opposition à l'autopsie.
Rich....... » 13 ans 1[2 Idiotie probablement meningi- pas n. pesé
tique. Epilepsie.
Briar...... » 18 mois Idiotie. Strabiline.
Harp ...... » 11 ans Imbécillité, épilepsie. pas 7 gr.
Simon..... » 12 ans Imbécillité, épilepsie. » » Opposition à l'autopsie.
Keuc ...... » 9 ans Idiotie. » » Oppositionàl'autopsic.
Statistique des hémiplégiques présents dans le service le 31 décembre 1905 ;
par BOURNEVILLE.
Le tableau ci-après montre qu'il y avait dans le service, à láclate du 31 décembre 1905, 54 hémiplé-giques .: 40 sur 438 garçons; 14 hémiplégiques sur 230 filles.
Dans 31 cas l'hémiplégie s'est compliquée d'épilep-sie. D'où il suit que plus de la moitié des enfants hémiplégiques sont menacés de devenir épileptiques. Le médecin, connaissant la possibilité de cette grave complication, doit donc prescrire à ses clients hémi-plégiques une hygiène et un traitement susceptibles de la prévenir (surveillance attentive pour éviter les émotions, les traumatismes, l'onanisme, l'abus de l'al-cool, du tabac, etc.); — massage, gymnastique, bains, hydrothérapie, purgatifs, etc.
Dans 27 cas l'hémiplégie siégeait à droite; dans 27 cas à gauche.
Si, un jour, nous avons le loisir, nous relèverons tous les cas d'hémiplégie observés dans le service depuis 1879 jusqu'aux cas. qui suivent, à moins que cette tâche ne tente quelque candidat au doctorat qui trouverait là un sujet de thèse qui, à notre avis, ne manquerait pas d'intérêt. Cotte'statistique pourrait être rendue plus attrayante en la complétant par l'indication des complications de l'hémiplégie, contrac-ture, athétose, arrêt de développement, etc., et en y ajoutant les cas de diplégie.
Bourneville, Bicêtre, 1905. * *** *** ***
NOMS
Age
Sexe
Début
DE L'HÉMIPLÉGIE
HÉMIPLÉGIE
sans
Épilepsii
avec
Épilepsie
Acce;
Fertiges
début
DE l'ÉPILEPSIE
Coté paralysé
Observation;
Baill............
Bel (Charles) ....
Bliè (Paul)......
Blond----.......
Bouvign (Georg.)
Colvint.........
Coudey (Georges)
Crubcz..........
Daun...........
Degra (Eugène) .
Del (Victor).....
Deva (Georges). ;
Fayo (Jean).....
Desch...........
Goe (Louis)......
Gond...........
Gutti (Gaston)...
lier.............
Henr............
Hin.............
Joffra (Louis)----
Les.............
Meur...........
Mél (Albert).....
Mesl (Georges) .. Meulen (Louis)..
Michel..........
Moulin..........
Nés (Jean)......
Priv (Edouard) ..
Schwall.........
Wei............
Wie dm.........
Riqu (Emile)----
Robe (Louisl----
8 ans ,17 — 17 1/2 15 ans ?13 m.
17 —
13 —
10 — 11
18 —
11 —
11 — 5 ans
15 li2 10 1[2
12 — 9 i\2
17 Ii2 H ans
18 — 4 — 3 —
17 —
12 -
16 — •10 lj2j lì \\%
10 ans
14 —
11 — "4 —
3 1l2
11 — ' 10 112,
5 m.
20 m.
4 m.
1 an.
»
5 ans
14 m. un an 16 m.
7 m
21 m.
2 jou.
2 ans
15 m. 9 m.
»
15 m.
»
8 jours
6 m. 20 m.
3 ans. 15 m.
8 1». 15 m.
4 ans 1 an la.li2
6 m.
7 m. 12 m. 6 m.
20 m. ?
o
G.
»
»
1 » 1 » 1 1 1 1 1
1
»
»
» » » 1 » » » » » 1 » » 1 1 1 1 » » 1 1
» » » 1 » 1 » 1 1 1 » »
1
»
» 1 »
»
» 1 » » 1 1 1 1 »
1 1
» »
3 ans »
26 m.
»
1 an
3 ans
1 an 21 m.
4 ans
6 m.
2 ans
15 m.
»
» »
6 ans 13 ans »
»
5 m.
»
15 m.
»
w
1 an
3 ans
«
12 ans
»
lOans 8 m.
gauc
droit
droit
gauc
droit
gauc
droit
gauc
droit
gauc
droit
gauc
droit gauc
droit
droit
gauc
droit
gauc
droit
gauc
gauc
droit
gauc
droit
gauc
gauc
gauc
gauc
gauc
droit
droit
droit
gauc
droit
Enfant assisté.
Hémiparésie.
Hémiparésie. Enfant assisté.
Hémiparésie.
Hémiparésie.
Ces tableaux présentent des lacunes. Malgré nos efforts pour les combler, il nous a été impossible d'arriver à un résultat complet parce que quelques-uns de nos malades sont des enfants-assistés, parceque d'autres, étant délaissés par leur famille, nous n'avons pu obtenir qu'elles se rendent, chose rare, à notre convocation.
Tels qu'ils sont, il en résulte que, abstraction des cas imprécis, dans 18 cas, l'hémi-plégie s'est produite de la naissance à 1 an ; dans 24 cas de 1 à 2 ans ; dans 3 cas de 2 à 3 ans; dans 1 cas de 3 à 4 ans; dans 3 cas de 4 ans à 5 ans ; 1 cas à 6 ans ; dans 10 cas nous n'avons aucun renseignement.
NOMS Age g « .g , AVEC S s o Observations
« w « sans Epilepsie g ?« o «
1-1 " Epilepsie „---?--.-„ „ £
o Accès Vertiges
Rob (Maurice)......20 ans g. 20 m. 1 » » »_ droit.
Souc (Lucien)...... 9 — » 20 m. 1 » » 3 ans droit.
Taboul............. 3— » » » 1 1 » gauc. Enfantassisté.
Thie (René)........ 17— » 5 ans 1 » » » gauc.
Bo................. 15 m. f. 20 m. 1 » » » droit.
Brugn............. 9 — » 3 m. » 1 1 3 m. droit.
Ohem.............. 12 — » 15 m. 1 » » » droit.
Gisc............... 16 — » 1 an. » 1 1 2 ans gauc.
Qris 13 — » » » 1 » 10 ans droit.
jüer12 ans » » 1 » » » droit. Enfant assistée
Mot.;;;!*.;;'..;.....14 ans » ? i » » » gauc. Enfant assistée
Pich............... 12 ans » » » 1 » » gauc.
Rena.............. 10 ans » 7 m. 1 » 1 » gauc.
Rob................ Sans »? 1 1 1 » droit.
Roui...............11 ans f. Sans » 1 1 5 ans gauc.
Tour...............10 ans » 3 jo. » » 1 4 ans droit.
Trouil..............17 ans « 2 ans 1 » » » droit.
L'hémiplégie, avons-nous dit, a été compliquée d'êpilepsie clans 31 cas.
5 mois après l'hémiplégie....... 0 fois.
1 an — ....... H —
2 — ....... 7 —
3 — ....... .7 —
4 — ....... 5 —
5 - ....... 3 -
fi - ....... 1 -
10 — ....... 2 —
12 — ....... 1 —
13 - ....... 2 —
14 — . :..... i —
15 - ....... 1 -
Sans renseignements........ 4 —
54 —
Vili.
Note statistique sur le rôle de la consanguinité dans l'étiologie de l'épilepsie, de l'hystérie, de l'idiotie et de l'imbécillité;
Pau BOURNEVILLE.
Le rôle de la consanguinité dans la genèse des maladies nerveuses chroniques de l'enfance est à peu près insignifiant, car elle no constitue pas, comme nous l'avons dit souvent, l'unique élément étiologïque ; il s'y joint l'hérédité dans beaucoup de cas, facteur redoutable; dans d'autres l'alcoolisme, facteur plus redoutable encore et enfin, et l'hérédité et l'alcoo-lisme !
Si nous ajoutons aux 3.363 observations de l'an der-nier (1) les 138 entrées de 1905, nous voyons que pour un total de 3.501 observations la consanguinité ne figure que 117 fois, soit 3.3°/0, jn'oportion très faible comme on voit.
Ces cas se décomposent ainsi au point de vue du degré de parenté des ascendants :
(1) Cette différence de 84 entre ce chiffre et celui de la page 41 (2133) provient des observations recueillies dans le service de nos maîtres, Delasiauve et Charcot à la Salpêtrière.
Consanguinité sans indication de degré............. 5
Parents cousins germains........................... 63
Cousins issus de germains........................ 30
— — du 3e au 5e degré ................... 16
— — Oncle et nièce ...................... 3
Total................ ÏÏ?
Le tableau suivant donne une idée des affections diverses dont étaient atteints ces malades.
Hommes
Maladies. et Filles.
Garçons.
Hystérie et hystéro-épilepsie---- » 3
Epilepsie dite idiopathique...... 22 11
— symptomatique....... 10 1
— hémiplégique......... 2 »
Idiotie symptomatique.......... 19 9
— myxœdémateuse......... » 1
— microcéphalique......... 2 1
— hydrooéphalique......... 4 »
— et hémiplégie............ 1 »
— méningitique............ 1 1
Folie des enfants, manie, excita-tion maniaque, délire de persé-cution ........................ » 1
Imbécillité..................... 14 8
— et chorée............ » 2
— et syndrome de Little. 3 »
— et cécité congénitale.. 1 »
79 38
Total.............. 117
Nous persistons à croire, comme nous l'avons dit
bien des fois, que le mariage entre consanguins bien portants, sobres, non syphilitiques, n'exerce aucune action sur la production des maladies nerveuses des enfants.
inégalité de poids des hémisphères céré-braux ou cérébelleux ou des deux, croisée ou non (1).
Noms.
Rio..
Gail. Rivi.
Fau . Dou . Pau . Tar..
Patr, Che.
Pag.
Bar . Jout.
Age.
18 ans
14 — 6 —
6 —
12 —
13 — 5 ans
11 —
il —
19 — 10 —
Diagnostic.
Imbécillité. Epilepsie.
Imbécillité. Imbécillité. Epilepsie.
Idiotie congénitale. Idiotie mongolienne.
Imb. Epilep. Hémipl. droite.
Idiotie. Epilepsie.
Idiotie. Epilepsie. Microce-phalic.
Idiotie méningitique. Hémipa-résie gauche.
Idiotie. Epilepsie.
Imbécillité.
1335
921 1350
580 1085 970 960
1010
680
992
1080 880
Poids
des hémisphères cérébraux.
d.
660
473 700
315 515 445 580
480
360
485
550 450
g.
675
448 650
265 570 345 380
530 320
507
530 430
w u z
W
«
•m
Q
25 50
50 55 100 200
50
40
2ì
20 20
Poids
DU CERVELET.
•144
126 115
117
90
152 155 125
155
125 130
Poids
des hémisphères cérébelleux.
D.
Egaux
61
65
Égaux
55
62
Égaux Égaux
72
85
80 70
Égaux Égaux
60 60
65 70
(1) Quatre cerveaux (ceux des enfants Ley.., Langl.., Lois.. et Escof.. n'out pas été séparés'; présentant des lésions dignes d'intérêt, ils ont été conservés pour examen ultérieur.
Les cerveaux suivants n'ont pas élé examinés ni pesés : Bin.., Jaco..., Cari.., Mai-.., Don., Sarra..., Savou..., Comb.., Roui.., Rich...
Inégalité de poids des hémisphères cérébraux et cérébelleux ;
Par bourney^lle. Le tableau suivant complète notre statis-tique de l'an dernier, concernant les cas dans lesquels nous avons trouvé, à l'autopsie, une
Poids
du cerveau.
Différence
4
7
15
5 10
15
g.
Section IV. — Les enfants anormaux au point de vue intellectuel et moral;
Par BOURKEVILLE (1).
Nous plaidons pour ceux qui ne peuvent plaider pour eux-mêmes.
Pendant bien longtemps, les médecins ont été les seuls à s'occuper des enfants atteints plus ou moins profondé-ment dans leurs facultés intellectuelles (idiots, imbéciles et arriérés) ou dans leurs facultés morales (imbéciles moraux, instables, pervers, indisciplinés, etc.). La pro-pagande incessante faite par nous en qualité de médecin de Bicêtre, où nous avons fait créer un asile-école qui renferme plus de 400 garçons, organisé dans le voisinage la Fondation Vallée où il y a 235 filles, établissements, consacrés aux enfants indigents de Paris et de la Seine, sans compter Y Institut médico-pédagogique de Vitry-sur-Seine, consacré,aux enfants arriérés, nerveux, amoraux, appartenant auxfamilles aisées,-— cette propagande a fini par retenir l'attention des éducateurs. Des articles qui vont en augmentant d'année en année dans les journaux ou les revues consacrés à l'enseignement, joints aux com-munications répétées dans les Congrès de médecine, ont amené le Ministère de l'Instruction publique à nommer une grande Commission, dite des enfants anormaux, chargée d'étudier les réformes que comporte la situation et de voir dans quelle mesure la loi sur l'obligation de
(1) Extrait de la Gazette de Roy an, septembre 1905.
l'instruction peut être appliquée à ces enfants déshérités. Cette Commission, présidée par M. Léon Bourgeois, pa-raît devoir aboutir prochainement à des conclusions im-portantes.
LaGaze^edeRoyanadéjàentretenu seslecteurs de cette importante question d'assistance et d'enseignement. Elle y revient aujourd'hui avec plus détails en raison de son caractère d'actualité.
Classification des enfants anormaux. — Laissant de côté les aveugles, les sourds et muets et les bègues, nous ne considérerons ici que les anormaux désignés sous les noms didiots, dimbéciles, darriérés (1) et damoraux (imbécillité morale, folie morale), instabilité mentale avec ou sans perversions des instincts. Bien qu'imparfaite, elle nous parait de nature à guider les médecins et les éduca-teurs.
A l'Institut médico-pédagogique et hBicêtre, l'état des enfants à l'entrée, autrement dit le diagnostic, est posé cliniquement, aussi exactement que possible, en se basant sur cette classification dont les termes sont développés sous forme de définitions qu'il serait trop long de reproduire ici. Les antécédents hériditaires et pe?'son?ie/s sont pris avec soin. La description physique, physiologique, psy-chologique, est tracée d'une façoncomplète.Lesaccidents maladifs quotidiens sont mentionnés sur le cahier spécial, de l'infirmière, sur l'observation médicale, et résumés tous, les six mois. Les modifications du corps (poids, tailles, mensurations, puberté, etc.) sont relevées chaque se-mestre. Les changements pédagogiques sont consignés tous les mois sur des cahiers scolaires que nous avons ou-verts dés 1880, c'est-à-dire plusieurs années avant leur introduction dans les écoles primaires. La réunion de tous
(1) Les mots débilité moniale, employés par quelques médecins font double emploi avec les mots imbécillité simple et arriération. Ils devraient être réservés pour les adultes et surtout pour les vieillards qui, de riches intellectuellement, deviennent pauvres*
ces documents constitue le dossier, l'histoire du malade. Dans l'accomplissement de leur tâche, internes, institu-teurs, institutrices, surveillants et surveillantes, etc., sont guidés par les Instructions médico-pédagogiques que nous avons rédigées pour eux.
Statistique des enfants anormaux (1). — Pour la France, l'enquête que nous avons faite, se rapportant au 31 dé-cembre 1903, et ne comprenant que les idiots de toutes catégories internés dans les asiles de province, nous a montré qu'à cette date le total général de ces enfants, y compris les épileptiques, était de 1206. Nous ignorons le nombre de ceux qui sont hospitalisés clans les hôpitaux-hospices et dans les établissements privés, mais il doit être au moins égal aux premiers.
Le Département de la Seine hospitalise, traite et éduque:
A Bicêtre...................... 440 garçons
A la Colonie de Vaucluse....... 250
A la Salpêtriêre................ 145 filles
A la Fondation Vallée.......... 235
Total.... 1070
Soit environ 3 idiots hospitalisés pour 10.000 habitants. Quant au nombre réel, il ne pourra être fixé, et encore approximativement, que par l'enquête otïiicielle en cours, d'après les instructions rédigées par la Commission des anormaux, adressées par le Ministère de l'Instruction pu-blique à tous les maires, instituteurs et institutrices de France, qui doivent répondre à la formule suivante :
(1) Dans le rapport que nous avons fait au Congrès national d'assistance publique de Lyon en 1893, nous avons résumé tous les documents possibles sur la situation des enfants idiots dans tous les pays. Ils ont été complétés depuis par les publications faites en Belgique par MM. Dcnioor, Daniel, Dccroly, Ley ; au Con-grès de Bordeaux, par M. le Dr Jacquin, etc.
« Combien y a-t-il dans l'école et dans la commune d'en-fants hors d'état de suivre l'enseignement de l'école, soit moralement, soit intellectuellement? Ne doivent pas figu-rer dans ce compte les enfants dont l'instruction a été retardée par suite de causes étrangères à leur état phy-sique et moral. »
Situation faite actuel lem ent aux enfants anormaux en France. — De notre enquête personnelle clans tous les asiles publics et privés consacrés aux aliénés, il résulte que, sauf dans les asiles de la Seine et ceux de St-Yon (Seine-Inférieure), la Roche-sur-Yon (Vendée), Clermont (Oise), de Ste-Gemmes (Maine-et-Loire) et Auxerre (Yonne), presque rien n'est l'ait pour le traitement médico-pédago-gique des enfants idiots de toute classe.
Signalons les projets d'asiles'écoles à Quimper (Finis-tère), Dury-lès-Amiens (Somme), Bron(Rhône)(1),projets qui dénotent un mouvement sérieux en faveur des enfants anormaux intellectuels et moraux (2).
Réformes en cours, réformes proposées.— Nos efforts ont porté sur deux points : 1° Assistance et traitement médico-pédagogique des enfants les plus malades, dans les asiles-écoles ;—• 2° Organisation de classes ou d'écoles
(1) On nous a annoncé qu'il était question de créer une section d'enfants idiots, arriérés et épilcpl iques, à l'asile départemental de la Charente-Inférieure. Ce serait une création humaine à l'hon-neur du Conseil général de la CharenIc-Inférienre. et en parti-culier de son président, M. Combes, qui a donné une vigoureuse impulsion aux réformes de l'Assistance publique. 11 n'y a pas une commune importante qui n'ait un ou plusieurs enfants suscep-tibles d'être améliorés, s'il y avait pour eux dans chaque dépar-tement un asile-école. Nous pourrions invoquer Hoyan, où existe un enfant arriéré au sujet duquel l'honorable M. liartiie nous a écrit afin de le faire entrer à Bicêtre. si cela était possible. Les asiles-écoles de la Seine étant insullisauls pour traiter et éduquer ses propres enfants, c'est à l'asilc-écolc de l'Asile départemen-tal de la Cliarcntc-In/'éricure qu'il doit être placé.
{i) liourncvillc. — Slnlislit/ueel enseignement des enfants idiols el éjtitept'unies intentés dans les asile d'aliénés. — l'aris, 1!105.
d'enseignement spécial pour les enfants les moins mala-des.
Les asiles-écoles reçoivent les idiots, les imbéciles à un degré prononcé, les enfants pervers, atteints d'alié-nation mentale ou d'épilepsie. Nous avons fait inscrire naguère (1889), dans le projet portant révision de la loi du 30 juin 1838, sur les aliénés, l'obligation de leur assis-tance (asiles-écoles départementaux ou interdépartemen-taux). Nous avons vu que des tentatives sérieuses, de plus en plus nombreuses, étaient faites dans ce sens. Elles mériteraient d'être encouragées généreusement par le Ministre de l'Intérieur sur les fonds du pari mutuel.
Les classes ou écoles spéciales sur lesquelles nous avons fait de si nombreuses publications et dont le ministère de l'Instruction publique s'occupe maintenant, sont destinées aux enfants les moins malades, c'est-à-dire ceux atteints d'imbécillité légère, d'arriération intellectuelle, d'insla-billité mentale, même une partie des indisciplinés, — à la condition qu'il n'y ait chez eux ni épilepsie, ni perver-sion des instincts, enfin, les enfants améliorés des asiles-écoles. Si ce programme était appliqué, on diminuerait les charges de l'Assistance publique, on atténuerait les dépenses, on rendrait service à un plus grand nombre d'enfants, on réaliserait une réforme vraiment républi-caine et sociale.
Le mode d'admission dans les asiies-écoîes est déter-miné par la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés. Tandis que pour les autres anormaux, les aveugles et les sourds-muets, il se fait dans des conditions d'âge, de dates d'en-trée et de sortie, et une scolarité nettement établies, qu'ils ont des vacances régulières, il n'en peut être de même pour la clientèle des asiles-écoles : ils entrent à tout âge du 1er janvier au 31 décembre, sortent quand les familles le veulent, sauf en cas déplacement d'office, n'ont pas de vacances régulières à cause de la gravité de leurs mala-dies qui nécessitent des soins continus : aussi ne peut-on leur accorder que des congés de quelques jours, si ce
n'est quand il s'agit de congés d'essai en vue de la sortie définitive. Il n'est pas possible de fixer pour eux la durée de la.scols.rite. Pour émettre une semblable idée, il ne faut pas avoir la moindre expérience de ces enfants, ignorer le fonctionnement des services qui leur sont consacrés.
Il n'en est plus de même pour les enfants, malades eux aussi, mais à un moindre degré, qui doivent composer la population des Écoles d'enseignement spécial. L'admission devra être prononcée sur l'avis d'une Commission spéciale dans des conditions à préciser avec soin. Entrer dans le détail nous conduirait trop loin : ce sera pour un autre jour.
Ce que doit être l'éducation des différentes catégories d'enfants anormaux. — Le traitement médico-pédagogi-que, pour obtenir son maximum de résultats, doit être tenté hors de la famille et le plus tôt possible. Il doit être basé sur l'éducation collective. En voici le programme très sommaire :
§ I. — Éducation physiologique
Io Fonctions de la vie organique : a. Peau : Bains et douches.
b. Digestion : Régularité des heures de repas ; régime alimentaire approprié ; occlusion des lèvres ; mastication ; surveillance de la bouche, des dents, de la déglutition ; mise régulière sur le siège. Dresser l'enfant à se nettoyer.
c. Respiration et circulation : vie en plein air, gymnas-tique respiratoire, douches générales et locales (cyanose des extrémités) ; soins du nez, renifler, se moucher, soins delagorge(gargarisation) etdes oreilles (nettoyage, injec-tions).
2° Fonctions de relation : a. Système musculaire : masage et exercices passifs ; exercices de préhension, de suspension, échellesjumelles, convexes, horizontales, balençoirc-tremplin, barres d'entrainement, haltères, barre à sphère ; exercices de la marche au chariot, de l'es-cabeau ,du saut ; gymnastique proprement dite ; éducation
Bourneville, Bicètre, 1905. ** *** *** ***
de la main, cylindres, briquettes, sphères, cône et prisme à chevilles, modelage, habillage et déshabillage, soins de toilette ; jeux divers : passe-boule, tonneau, cerceau, bal-lon, etc. ; exercices des jointures des doigts des poignets des coudes, des épaules; soins du ménage, travaux du jar-din. Correction des tics, des manies, del'onychophagie,etc.
b. Sens. — Toucher: râpe et velours, Corps chaud et corps froid, corps léger et corps lourd, corps mou et corps dur. — Vue : projections, couleurs, superposition des for-mes simples, des letlres en bois sur leur dessin ; dominos en couleurs et dominos ordinaires; découpage, enfilage, préparation à l'habillement, à la toilette, à l'alimenta-tion. — Ouï : cloches, piano, violon, flûte, voix humaine ; chantsà la gymnastique. — Goût : saveurs opposées, puis saveurs se ressemblant. —Odorat: respiration nasale, odeurs fortes et légères, agréables ou désagréables.
Dans touslesexercicesrelatifs au développement des sens, nousprocédons par opposition, par contraste. Par exemple, la râpe, corps rugueux, le celours, corps doux, uni, etc.
Education de la parole. —Organes: respiration, sou-ffle, exercices passifs et massage des lèvres ; exercices des mâchoires, mouvements de la langue, gonflement des joues, gargarisation, etc.
Fonction : leçons d'articulatiou ; sons simples (a, e, etc.) ; sons nassaux (a, an ; c, in, etc. — Sgllabessimples, seules (pa, pé, etc.) ou répétées (papa, pépé, etc.) ou composées (papo, pepi, etc.) Ces exercices sont suivis d'autres exerci-d'applicationaux mot usuels : pain, pot, pépin, etc. — Profi-ter de ces exercices pour apprendre à l'enfaut à nommer les parties de son corps, les parties de ses vêtements, les objets du dortoir, du cabinet de toilette, du réfectoire et des aliments, puis des choses environnantes, des ani-maux, etc.
§ II. Éducation pstchologique
Cette partie du traitement médico-pédagogique a com-mencé avec l'éducation des organes, qui a l'ait maitre l'ai-
tention. Donner des sensations précises et nettes, qu'on rappelle et fait surgir pour exercer la mémoire et la réflex-tion. Leçons de choses constantes qui permettent de se rendre compte de quelle façon l'enfant sait voir et entendre ; pro-voquer son initiative pdiir développer l'imagination, et mettre en activité le jugement et le raisonnement dont il est capable.
Se borner-à des notions usuelles. Désignation, puis nomination des parties du corps, des vêtements, des per-sonnes de l'entourage, des animaux familliers. Notion du temps, divisioiidu temps en jours, semaines, mois, années. Notion usuelle sur le réfectoire, les objets qu'il contient, les aliments, l'habitation, etc. Montrer à chaque instant l'objet de la leçon son image, son nom, (une chaise, une grande chaise, une petite chaise, etc.), abstraction, géné-ralisation, apprendre à lire une image, faire assister l'en-fant à tous les travaux nécessaires à la vie (culture, cons-truction, ateliers, etc.).
Suivre pour la lecture la méthode des contrastes, et prendre comme base de classification la dificulté plus ou moins grande d'imitation et d'émission. Se servir de mots usuels inscrits sur de petits cartons que l'on fait recher-cher et placer sur l'objet qu'ils désignent.
Pour Y écriture : double règle, puis points de repère: verticale, horizontale; combinaisons des lignes : triangle, carré, rond. A ce moment commence l'écriture et le des-sin des objets usuels.
En grammaire, donner la notion du nom, puis de l'ad-jectif, ensuite du verbe. Pour ce dernier s'en tenir au présent, au passé et au futur. Réserver pour plus tard le pronom.
Pour donner la notion du nombre, se servir de coups de cloche, de bâtonnets, de billes, etc.; casier à chiffres, tableau des chiffres de 0 à 9. Addition et soustraction de deux nombres d'un seul chiffre. Donner l'idée de la multi-plication et de la division avant de passer aux opérations à nombre de plusieurs chiffres. Insister sur le système
métrique, leçons d'activité (achat, monnaies, balances, mesures diverses).
En géographie, partir du connu, de la classe où est l'enfant, de l'école dont elle fait partie, pour aller au voisi-nage, à la ville ou commune, au canton, à l'arrondisse-ment, au département, à la nation. De mémo en histoire, parler du temps présent d'abord, pour remonter clans le passé dans la mesure du possible. — Cultiver les aptitudes que peuvent présenter les malades : elles nous serviront à augmenter la pénétration sensorielle.
§ III. — Éducation des instincts
a. Instinct cle conservation : faire remonter de l'◀effet▶ à la cause, par expérience personnelle ou étrangère.
b. Instinct génésique : propreté des organes (traitement des lésions locales); la surveillance seule peut faire dispa-raître l'onanisme, empêcher le décubitus abdominal, et dès que c'est possible user du traitement moral, surveiller la puberté dans les deux sexes, et le fonctionnement des règles chez les filles.
c. Instinct de sociabilité: le fait de se trouver dans un milieu de son niveau l'habitue déjà à supporter la société; que le maître lui témoigne une affection protectrice, il sentira la société indispensable: qu'il ne voie autour de lui qu'aide et protection.
§ IV. — Education morale
Ne donner à notre enfant malade que de bons exemples. L'habituer à savoir vouloir à propos. L'aider le moins possible pour qu'il apprenne à se diriger dans un but donné. En le faisant se servir des mêmes objets, on fera naître chez lui l'instinct de la propriété; en l'obligeant à ranger ses objets, surtout ceux qu'il préfère, on lui don-nera des habitudes d'ordre. L'égfoïsme disparaîtra, en lui faisant à chaque instant expérimenter que, seul, il ne peut presque rien, et qu'on a, à charpie instant, besoin
les uns des autres. — La colère s'atténue si le maître sait garder son sang-froid.
Le bien et le mal seront pour lui, d'abord, le permis et le défendu; et, ensuite, l'utile et le nuisible. Si nous avons affaire à un bon terrain, nous arriverons à faire identifier le bien avec ce qui le fera aimer de son maître, de ses camarades et de la société, et à voir le mal dans tout ce qui pourrait lui aliéner l'aide et l'affection dont il a tant besoin.
Lorsque la méthode est rigoureusement appliquée et poursuivie avec persévérance, on peut provoquer non seulement une amélioration plus ou moins accentuée, mais encore rendre l'anormal le plus atteint en mesure de subvenir à tous ses besoins personnels immédiats (mar-che, propreté, parole, bonne tenue à table, soins de toilette, etc.). Nombreux sont les enfants qui, d'idiots profonds, sont progressivement devenus desimpies arrié-rés, capables même d'exercer une profession. Dès lors qu'on peut espérer obtenir, avec les plus malades, de tels résul-tats, la société a l'impérieux devoir de faire les sacrifices nécessaires, et pour eux, quoi qu'en disent certains psy-chologues qui n'ont aucune pratique, et pour les enfants moins malades, imbéciles ou arriérés.
Nous l'avons déjà dit, il faut commencer le traitement de bonne heure, aux premières manifestations de l'anor-malité, à deux ans au plus tard : on ne dresse pas un vieux cheval, on ne dirige pas un vieil arbre, on ne palisse pas une vieille vigne. C'est donc avec raison qu'on accepte à Paris, dans les services d'enfants idiots, des malades âgés seulement de 2 ans et môme quelquefois au dessous.
Parmi les exercices énumérés, il est évident qu'on n'u-tilisera que ceux qui sont apppropriés au sujet. Nous les énumérons tous, supposant que nous avons affaire à un idiot complet, qui gravira successivement tous les degrés de l'échelle. Il y a des exercices qui, à première vue, peu-vent paraître inutiles, mais qui sont indispensables à un traitement méthodique. Nous avons eu à faire l'éducation
de la main chez des enfants que l'on croyait être des arriérés peu atteints.
Précisons par un exemple : Supposons qu'il s'agisse, d'un enfant atteint d'imbécillité ou d'arriération intellec-tuelle. Il faudra s'appuyer sur les notions que possède l'enfant, les perfectionner, s'en servir pour lui en faire acquérir de nouvelles en employant les procédés appro-priés, laissant de côté-ceux des procédés employés pour un enfant plus malade \idinlie complète, idiotie pro-fonde), mais dont il n'est plus besoin pour lui.
Absolue nécessité d'ouvrir pour chaque anormal un cahier d'observations médicales et pédagogiques/à tenir à jour, ainsi que cela se pratique à Bicêtre à la Fondation Vallée et hVInstitut médico-pédagogique.
Il est une catégorie des anormaux qui mérite de nous arrêter, ce sont les indisciplinés et les instables. On pourrait désigner sous le nom d'indisciplinés les enfants qui, consécutivement à un état névropathique, congénital ou acquis, semblent ne vouloir se plier à aucune direc-tion, qu'elle vienne d'un individu ou de la société. Ce sont des anti-sociaux par exellence. Dès le berceau ils sont criards et colères, autoritaires et impatients. Plus tard la moindre contrariété les révolte ; ils ont de véritables crises de colère ; qui les font se rouler à terre dès qu'on ne veut pas se plier à leur caprices. Ils ne voient qu'eux et ne . comprennent pas qu'il puisse y avoir d'autre intérêt que le leur. Ils ont quelques idées, mais des idées particulières, étroites : on dirait qu'ilssontincapables d'idées générales. Leur manque de raisonnement les empêche de prévoir la conséquence de leurs actes : c'est ce qui explique leur caractère impulsif qui les rend très taquins, qui les fait s'attaquer à plus forts qu'eux. Ce sont des malades dange-reux. En classe ils ne peuvent s'astreindre à un travail assidu, parce que c'est un travail imposé. Ils n'acceptent aucune observation, aucun ordre : ils y répondent comme par voie réflexe, par une grossièreté ou une violence. En récréation, ils sont bruyants, querelleurs, monteurs de
coups ; on dirait que tout ce qu'ils font n'a pour but que de combattre une autorité quelconque. Par une contradic-tion qui pourrait étonner, ils n'admettent pas qu'on leur résiste, et reconnaissent l'autorité lorsqu'ils en disposent eux-mêmes. Ils font des chefs de bandes. Ils ont l'esprit de contradiction, et prennent le conlre-pied de tout ce qu'on leur dit. Leur premier mouvement est un mouve-ment de défense, de révolte même contre toute interven-tion.
Ce sont presque tous des arriérés intellectuels, d'abord par cause cérébrale, ensuite par cause secondaire. Il est certain que cette répulsion contre tout ce qui est règle les éloigne de la classe ou les rend réfraclaires à toute éduca-tion. Leur état ne fait donc que s'aggraver.
Peut-être a-L-on tort de confondre trop souvent les ins-tables et les indisciplinés. Tout en reconnaissant que le type pur est rare, on peut cependant préciser quelques points de différenciation entre l'indiscipliné et l'instable.
L'instable ne peut s'arrêter à rien : les impressions qu'il reçoit des sens se succèdent, faute d'attention, avec une telle fugacité, qu'elles ne donnent lieu à aucune idée per-sistante. La puissance dynamogenique de ses idées se mani-feste brusquement, mais elle est d'autant plus passagère qu'elle est plus forte. Chez l'instable, une impression chasse l'autre. S'il remue en classe c'est parce qu'il ne peut rester immobile ; son instabilité physique va de pair avec son instabilité mentale. Tandis que Y indiscipliné fera un travail de longue haleine, qui lui plaira, et surtout qui ne lui a pas été commandé, l'instable ne mènera rien à bien. Avant d'avoir mis à exécution une détermination quelconque, une autre s'est présentée qui sera à son tour chassée par une troisième.
L'indiscipiné est dangereux. — L'instable est inutile.
L'indiscipliné ne veut pas, l'instable ne peut pas. Le premier est atteint surtout au point de vue moral, (du carac-tère) ; le deuxième au point de vue intellectuel, (insuffi-sance et superficialité des sensations).
Quelles sont les mesures à prendre, le traitement h ins-tituer ?
Les changer de milieu. Insupportables chez eux, ils deviennent plus malléables chez les étrangers ; si l'amé-lioration ne parait pas se produire, Il faut tenter de faire une nouvelle transplantation. Ils ne doivent être replacés dans la famille que si le changement est complet, et après des essais de simples permissions de sortie d'un jour, de congés d'essais de 3, 5, 8, jours, afin de se rendre compte du degré d'amélioration. Il est plus prudent de nejamaisles remettre dans le milieu où s'est manifesté leur indiscipline.
Placés dans des établissements spéciaux, ou dans des familles étrangères, ils seront soumis à une discipline dont le rigorisme ne se fera sentir que progressivement. Exiger peu d'abord, pour exiger davantage à mesure que le ter-rain se modifie.
Travail et occupations très variés. Courtes séances du même travail. Ne jamais avoir l'air de triompher quand ils cèdent sur un point. Les récompenses sont à employer plutôt que les punitions ; au moindre amendement, ne pas craindre d'en exagérer l'importance. S'ils se buttent, ne pas insister, mais leur faire doucement entrevoir la consé-quence de leur indocilité. Se servir de leur égoïsme, de leur amour-propre, avoir Pair d'avoir confiance en eux, de croire à leurs promesses ; s'ils ne les tiennent pas, en paraître affecté mais non en colère. Si le médecin, dont l'intervention doit être très fréquente, et le maître, ont su leur inspirer de l'affection, ils y seront sensibles.
Pour vaincre leur première résistance, exiger d'eux un travail qu'on sait leur être agréable, puis passer à un travail qui sera pour eux d'une utilité immédiate.
S'il faut, à certains moments, les isoler, faire en sorte qu'ils comprennent que c'est pour leur laisser le temps de la réflexion, pour ne pas nuire involontairement à leurs camarades, et non pour les punir, qu'on les tient éloignés des autres.
Ne jamais leur faire de reproche, surtout en public, si on n'est pas absolument sûr qu'ils le méritent. Ne jamais faire preuve de partialité.
Les exercices de gymnastique, en particulier les mouve-ments d'ensemble, doivent être souvent mis en œuvre. C'est là qu'il apprennent le mieux à obéir.
Les bains, Yhydrothérapie, le travail manuel, sont pour eux d'un grand secours.
Le traitement moral doit être largement appliqué. Le médecin et le maître, qui représentent la société, doivent se présenter à eux sous le jour le plus favorable. Prêcher d'exemple. Pas de cours théorique de morale, mais réfle-xions appropriées à l'occasion de l'acte le plus insignifiant. Que le bizn et le mal ne soit pas pour eux le permis et le défendu, mais Y utile elle nuisible. Leur faire comprendre qu'une chose n'en est pas moins utile, parce que son utilité n'est pas immédiate. Les faire s'extérioriser dans le temps, comme dans l'espace. Il n'y a pas qu'eux dans la société, il n'y a pas que le moment présent.
Les renseignements qui précèdent nous paraissent répondre à la question posée et discutée au Congrès de Liège et qui était ainsi conçue :
Les enfants indisciplinés. Comment ils doivent être traités. Ce que doit être l'éducation à donner à ces enfants. Ce que doit être Vorganisation des établisse-ments spéciaux pour les enfants indisciplinés.
*
Tous les anormaux, intellectuels et moraux, depuis Yidiot complet jusqu'au simple arriéré, y compris les indisciplinés et les instables, peuvent être affectés de paralysies diverses, d'épilepsic, de manies, de tics, de perversions des instincts.
Mesures à prendre en faveur des enfants anormaux. — I. h'incurabilité ne peut être déclarée qu'après un essai sérieux du traitement médico-pédagogique, prolongé pendant deux ou trois ans.
II. L'assistance et l'éducation dans les asiles-écoles, comme Bicêtre, la Fondation Vallée, la Salpêtrière
l'Institut médico-pédagogique (h, etc., pour les enfants atteints d'idiotie au premier et au second degré, les enfants atteints d'imbécillité intellectuelle, d'imbécillité morale et d'épilepsie.
h'éducation et l'assistance, dans les Classes spéciales ou les Écoles d'enseignement spécial pour les enfants atteints : 1° d'imbécillité légère, d'arriération intellectuelle ; — 2" d'instabilité mentale et physique (sans perversion des instincts) : — 3° et aussi pour les enfants idiots et imbé-ciles qui auront été améliorés dans les asiles-écoles, et d'idiots auront été transformés en imbéciles ou en arrié-rés .
Coéducation des sexes pour les enfants jusqu'à 10 ans (?) sauf pour les enfants qui, en raison de leurs instincts, de leurs impulsions et de leur développement physique, seraient mieux placés avec les enfants plus âgés. Oc qui doit guider dans le classement, c'est moins l'âge que l'état mental, moral et physique.
Les enfants tranquilles, malléables, disciplinés, de 10 à 12 ou 13 ans, pourraient être confiés à des femmes ; au-dessus, à des instituteurs. Pour tous ces enfants, qui res-tent dans une proportion variable au-dessous de leur âge, l'influence de la femme est préférable.
Protection des enfants anormaux. — Création de Socié-tés de Patronage comme celles qui existent à Paris, dans quelques départements et dans certains pays, ou de Sociétés analogues à celle qui a été créée en Belgique, sous le .titre de Société prolectrice de l'enfance anormale.
A cet égard voici ce que nous faisons. Toutes les semaines, à notre consultation du jeudi, nous recevons ceux de nos anciens malades qui viennent pour conseils, secours, certificats. Nous en profitons pour nous rensei-gner sur leur genre d'existence, pour reprendre leurs
(1) Ces trois premiers cités comme exemples d'établissements publics pour les enfants indigents, le dernier comme exemple d'établissement privé pour les enfants aisés.
poids, taille, puberté, etc. — Nous écrivons aux familles pour qu'elles nous les ramènent et nous racontent leurs faits et gestes, ce qu'elles ne font qu'exceptionnellement. — Notre personnel se renseigne sur les anciens malades qui viennent le voir ou qu'il rencontre en ville. Enfin, ceux de nos agents qui font partie de la Société de patronage des aliénés sortis des asiles de la Seine, — dont nous avons étj l'un des principaux fondateurs, — ont l'obli-geance d'essayer d'en visiter quelques-uns h domicile, mais ils n'en rencontrent que très peu, par suite des démé-nagements fréquents. Nous essayons l'impossible, aban-donné à nos seules forces et au concours bénévole de notre personnel, qui ne peut prélever qu'un temps minime sur ses heures de sortie. Quant h l'Administration, elle s'en désintéresse d'une façon complète.
Formation du personnel chargé de l'éducation des enfants anormaux ou indisciplinés. — Dans les asiles-écoles, des infirmières-institutrices ; dans les classes ou écoles spéciales, ou si l'on' préfère dans les écoles d'ensei-gnement spécial, des institutrices ayant suivi les cours d'une école d'infirmières et obtenu leur diplôme : en d'au-tres termes, le rôle de l'infirmière prédomine dans les nsiles-écoles, et celui de l'institutrice dans les écoles spé-ciales.
Les instituteurs et les institutrices devront faire un stage dans une institution d'aveugles (1 ou 2 mois ?), dans une institution de sourds et muets ¡3 ou 4 mois '?), et sur-tout et plus longtemps dans un asile-école consacré aux enfants idiots de toutes catégories (I).
Tel est, exposé en un résumé peut-être trop condensé, l'état de la question des enfants anormaux. Nous aurons réalisé notre but, si nous avons pu intéresser le lecteur à
(1) C'est la pratique que nous suivons depuis bien des'années pour le personnel de notre service de Blcêtre et de la Fondation Vallée, et que noua nous proposons d'introduire à l'Institut médico-pédagogique:
leur triste sort, et apporter dans son esprit la conviction qu'il est possible d'en guérir beaucoup et d'améliorer le plus grand nombre (1).
(1) Ce travail a été rédigé pour le Congrès de l'enseignement qui s'est tenu à Liège, en septembre 1905 à la demande du Comité de Paris. Cette reproduction est un peu plus développée que le Rapport imprimé dans les procès-verbaux du Congrès.
Section V. —
Instructions médico-pédagogiques ;
Par BOUKiXEVILLE.
Antécédents
L'interrogatoire doit être fait avec bienveillance et beau-coup de tact. Au cours de l'interrogatoire, guider les parents, les ramener aux questions quand ils s'en écartent trop, mais noter les faits qu'ils citent dans leurs échappées.
Père : âge, profession; en cas de profession insalubre, y a • t-il eu intoxication ? En quoi a-t-elle consisté?
! Convulsions, fièvre typhoïde (délire, mémoi-inlècédenls \ rc'' chori5e rhumatismes, dartres, syphilis (I), , alcool, tabac, thé, café, cocaïne ou autres in-
Pevsonnels i I toxications traumatismes céphaliques, carac-tère, migraines. Soldat ou réformé et pourquoi ?
... , ? Père, mère, grands-pères et grançl'mèrespa-
nu. e eu \ j-erneis ctmaternels, oncles et tantes paternels Pere- I et maternels, frères, sœurs, neveux et nièces.
(1) Les questions relatives à la sypkillis et à l'alcoolisme, doi-vent porter d'abord sur les manifestations de ces infections, sur les traitements suivis, etc. — Il est nécessaire que les questions délicates soient posées en dehors de la présence dupersonnel se-condaire et surtout de l'enfant quand il est en état decomprendre.
; Idiots, aliénés, épileptiques, apoplectiques
1 paralytiques, difformes, bègues, tiqueux, stra-
t-, . i , ! biques, sourds-muets, pieds-bots, malforma-Reste de la I .. 1 ,. . . , . i- , , i- ,
' tions diverses (polydactylie, syndactylie, bec-
famille. j ^e-lièvre, spina-bifida, etc.); suicidés, prosti-
I tuées, criminels. Neurasthéniques, excentri-
\ ques. Y a-t-il eu des enfants en correction ?
Mère : mêmes renseignements.
Consanguinité. — Inégalité d'âge. Pays d'origine du père et de la mère. (Goitre, fièvres paludéennes, etc.). — Age au moment du mariage légitime ou illégitime.
Enfanls : nombre, gémellarité, intelligence, état de santé convulsions, strabisme, bégaiement, chorée, tremblements tics, autres accidents nerveux, degré intellectuel. Fausses couches ; causes.
(Le Malade).
État du père ,' Misère, alcoolisme, bonne entente, absence et de l de sympathie, émotions, état maladif, etc. Y la mère ' a-t-il des motifs de supposer une interposi-à la concep- j tion ? Eu cas d'aliénation du père ou de la tion. [ mère signaler si elle existait à la conception.
Grossesse: Coups, chutes, peur, émotions (nature, durée), envies, syncopes, attaques de nerfs, albuminurie, alcoolisme opium, café,éther, laudanum, cocaïne, autres médicaments toxiques, att. d'éclampsie, tentatived'avortement.constriction du ventre, tisanes de bonnes femmes, ennui de se voir enceinte, idées noires, somnolence, date de l'apparition des mouvements du fœtus ; leur intensité, leur fréquence ; com-paraison avec ceux dés enfants antérieurs ou postérieurs. Persistance des règles. Maladies infectieuses. Vomissements, surmenage.
Accouchement : à terme ou prématuré (cause), naturel ou avec intervention, durée du travail, chloroforme, mode de présentation ; quantité des eaux de l'amnios.
Etat de l'enfant à la naissance : asphyxie (blanche ou bleue, durée de l'état bleu), cordon autour du cou, poids, ohétif ou
bien portant. Premiers cris : naturels ou avec stridor ou respiration retentissante.
Allaitement. Sein, mère ou nourrice, prise du sein (état des mamelons), biberon (lait de vache ou de chèvre), pavot ou calmants, sevrage.
lro dent, dentition complète.
Début et évolution de la parole, de la marche, de la propreté : signes par lesquels l'enfant indique ses besoins.
Alcoolisme de la nourrice ; grossesse ; syphilis. Accidents nerveux, Son mari, ses père et mère buvaient-ils. Motifs du retrait de l'enfant.
Alimentation : administration de vin ou de liqueurs. — Époque de la fermeture des fontanelles ; athrepsie.
Antécédents morbides. —Convulsions: Prodromes, début, durée, toniques, cloniques, prédominance d'un côté, nombre des attaques de convulsions. État de l'intelligence avant et après ; paralysie, contracture, athétose, chorée, hémichorée, consécutives.
Caractère : gai, triste, violent, accès de colère.
Instincts : vol, gourmandise, salacité, pyromanie, clasto-manie, mythomanie, onanisme (comment). Rapports sexuels (perversions), turbulence, alcoolisme.
Penchants au suicide, à l'homicide, (tentatives), à la jalou-sie. — Sociabilité.
Digestion. Préhension, occlusion ou non de la bouche, bave, mastication, succion, ingestion de corps étrangers, dé-glutition, rumination, vomissements, garde-robes, consti-pation) diarrhée, gâtisme, hémorroïdes, vers intestinaux, corps étrangers (cailloux, etc.) — Indigestions.
Respiration. Bronchite, hémoptysie. Circulation; troubles vaso-moteurs. Motilitè : troubles de la marche tremblement Sensibilité générale : froid, chaleur, anesthésie, hyperes-thésie.
Puberté: règles, régulières, abondantes ou non, durée et douloureuse; leucorrhée. Rapports. — Système pileux.
État des sens. Anatomie, physiologie normales ou patholo-giques; hallucinations.
Sentiments affectifs; impressionnabilité. Mauvaise entente de l'enfant avec son père et sa mère ; discussions, violences,
Elourdissements, céphalalgies, krouomanie, changements de coloration de la face, secousses brusques, vertiges, trem-blements.
Sommeil: durée, rêves, cauchemars, accès de cris, attaques de sommeil; somnambulisme.
Mémoire, raisonnement, attention; écolage : degré d'ins-truction; aptitudes particulières.
Resse?nbZa?ice de l'enfant; tient-il plus du père que de la mère au point de vue physique et au point de vue psychique ?
S'il y a eu des aliénés dans la famille, placés dans les asiles, prendre note du nom de l'aliéné, de l'asile, et de l'époque d'internement. — Traitements antérieurs. — Placements dans des maisons de correction. — Placements comme apprenti.
Maladies infectieuses : rougeole, scarlatine, variole, vac-cin (âge), coqueluche, fièvre typhoïde, accidents syphilitiques, diphtérie, faux croup, oreillons; grippe.
Accidents scrofuleux. — Gourmes, dartres, otorrhée, blé-pharite ciliaire, conjonctivite, adénites, engelures, maladies de la peau, rachitisme.
Traumatismes céphalique par chute ou coups et autres : fractures, luxations, brûlures; sévices exercés par les familles.
Cause à laquelle les parents attribuent la maladie.
Premiers signes de l'idiotie, constatés par les parents.
Ecolage. parties de l'enseignement faibles ou fortes.
Premiers signes de l'épilepsie : cauchemars, céphalal-gies, irritabilité, absences, vertiges, secousses, fugues.
Accès : aura, diurnes, nocturnes ; blessures dans les accès; miction, défécation, pertes séminales; morsures de la langue, bave, écume ; état consécutif : sommeil, hébé-tude (1), température ; automatisme, procursion, folie pré ou post épileptique, accès sériels, état de mal. En cas d'état de mal, préciser. Maximum des accès en 24 heures pendant l'année qui a précédé le placement. Rémission la plus longue pendant l'année qui a précédé le placement.
Chez .les hémiplégiques : préciser le début et la marche de là paralysie, sa diminution, son aggravation ; le début de la contracture ; le début de Yathétose, de l'atrophie.
Lorsque ces renseignements ont été donnés par la famille, nous prenons ou nous faisons prendre la description de l'en-fant. Afin de faciliter la tâche de nos internes, nous avons établi le schéma suivant.
Les malades doivent être examinés nus, de la tête aux pieds. On doit procéder avec douceur à l'examen.
Physionomie. — Expression.
Peau. — Cheveux (couleur, implantation, tourbillon, épi), poils, ganglions, cicatrices, éruptions, nœvi, etc.
Tète, crâne : volume, forme (dolychocéphale, brachycé-phale, plagioeéphale, acrocéphale, etc.) (Voir p. clxxxiii) ; symétrie, bosses, fontanelles, front, mensurations, etc. — Conformateur.
Face : forme du visage,asymétrie,cicatrices, arcades sou-cilières saillantes ou déprimées, sourcils, paupières (blépha-rite, entropion, ectropion, etc.), fentesparpébrales, sourcils, cils, (couleur, direction). — Orbites.
Etat actuel
Éíaí général.
Bon, médiocre, mauvais. Adipose, emaciation. Air de santé ou de maladie. Station, attitude habituelle.
Bourneville, Bicêtre, 1905.
*** *** *** ***
Yeux : motilité, lésions :cxophtalmie, strabisme, divergent, convergent, double ou simple, en haut, en bas, paralysies, nystagmus. — Iris, couleur, anomalies. — Pupilles : dimen-sions, réactions à la lumière et à l'accommodation.— Fond de l'œil.— Paupières : chutes, lésions, bouffissures.
Examen fonctionnel : acuité visuelle, (couleurs, quelles?) diplopie, polyopie; champ visuel, dyschromatopsie.
Nez: aquilin, camus, droit; lobule, volume, bifidité, dévia-tion, narines (directiou, atrésie),— Odorat, flaireurs.
Pommettes, saillie, régularité, symétrie, joues.
Douche. : l'orme, dimension, ouverte ou non.
Lèvres : volume, saillie, épaisseur, malformations ; com-missures.
Langue: épaisseur, bifidité; lésions: fissures, glandes; tremblement de la pointe; filet. — Goùl : perception des saveurs; salacité.
Palais : voûte, voile (forme ogivale ou non); malformations.
Amygdales : volume, saillie. — Luette : dimensions, direc-tion, bifidité; etc.
Pharynx: déglutition, tumeurs adénoïdes.
Dents : examen spécial ; mastication. — Prognathisme supérieur ou inférieur.
Menton : forme, fossette, dimensions, situation par rap-port au maxillaire supérieur.
Oreilles : forme, implantation ; — écartement, lobule, hélix, antélix; tragus, antitragus, tubercule de Darwin.— Ouïe.
Cou : circonférence, corps thyroïde, larynx (voix), déve-loppement de la pomme d'Adam (cartilage thyroïde) ; torti-colis, etc.
Membres supérieurs : forme, attitude, volume, motilité, pression (dynamomètre), sensibilité, toucher, etc. — État des jointures ; — des mains, des doigts, (cyanose, engelures, etc.) ; — des ongles : onychophagie, déchirure des ongles. — Pré-hension.
Membres inférieurs : forme, attitude, état des jointures, des orteils; station, marche, voûte plantaire.
(' Mouvements volontaires. Examen fonctionnel, j Mouvements provoqués.
( Mouvements réflexes.
Malformations congénitales ou pathologiques (Syndacty-lie, polydactylie, palmature).
Thorax : forme, volume, saillies (rachitisme ou syphilis) ; inégalité des deux moitiés ; forme de la respiration. — Per-cussion; — auscultation; — cri, toux. — Déformations.
Cœur : percussion et auscultation. — Pouls.
Abdomen : inspection; palpation; percusssion (foie, rate, fosse iliaque droite, appendicite, etc.) . — Hernies. — Région anale.
Bassin : déformations congénitales ou acquises. Colonne vertébrale : déformations. (Voir p. clxxxv.)
Organes génitaux et Puberté. — 1° Garçons. Verge (long., circonf.), gland, prépuce, adhérence, méat; testicules (volu-me); — poils. Taches sur la chemise. — 2° Filles. Grandes lèvres, clitoris, capuchon, petites lèvres, vestibule, hymen, fourchette ; seins (dimensions, aréoles, mamelons) ; règles durée, abondance, douleurs, troubles intellectuels ; leucorr-hée. — Onanisme. — Système pileux (pénil, aisselles, tronc, membres). — Mue de la voix.
Fonctions : digestion (mastication, déglutition, vomis-sements, rumination, constipation, etc ), respiration, circu-lation, etc. —Urination, urines, ses caractères. —Albumine, sucre, gravelle, incontinence, etc.
Sensibilité générale; contact, température, douleur, cha-touillement.
Intelligence. — Attention, mémoire, raisonnement, asso-ciation des idées. — Parole. — Observation sur les change-ments ou non de l'état de l'enfant.
HÉMIPLÉGIE : 1° Attitude des membres paralysés : a) au repos, b) dans la marche. 2° Mensurations comparatives des membres
des deux côtés (tableau). 3° Etat des jointures : a) contracture, b) cra-quements,
4° Etat des mouvements : a) spontanés,
b) provoqués.
5° Contractions fibrillaires. État des mus-cles : a) contractilité, b) amaigrissement,
c) atrophie musculaire.
6° Hémichorée, athétoso. 7° Epilepsie spinale, trépidation, phénomène du pied. Signe de Babinski.
8° Réflexes (bras, genou, pied).
9° Comparaison des deux côtés du tronc (thorax, bassin, membres).
10° Développement du système pileux : a) côté paralysé, b) côté sain.
11° Organes génitaux : comparaison des tes-ticules, des seins, des grandes et petites lèvres.
Nous avons fait faire un certain nombre de tableaux, les uns communs à tous les enfants, les autres spéciaux à certaines catégories d'entre eux.
Les tableaux communs sont les suivants :
a) Tableau de la température des cinq premiers jours de l'admission. — Nous faisons prendre, matin et soir, la tem-pérature rectale de tous les enfants qui entrent dans le ser-vice. Maintes fois, cette pratique nous a permis de constater que les entrants étaient à la période d'incubation d'une affection aiguë ordinaire ou infectieuse. De même, en cas de transfert, nous faisons prendre la température la veille et le matin et nous maintenons l'enfant s'il a de la fièvre.
b) Tableau des mensurations de la tôle. — c) Tableau des poids, taille et force musculaire (dynamomètre), — d) Tableau de la Puberté. — e) Tableau des urines. — /) Tableau de la vaccination. — g) Tableau de la température après la mort.
Ces tableaux ont été reproduits dans le Compte-rendu de 1894, p. 54. Les tableaux spéciaux sont relatifs aux épileptiques (accès et vertiges), aux hystériques (attaques), à la tempéra-ture des accès et des attaques, aux règles.
Afin de connaître le mieux possible nos malades, les maî-tres et les maîtresses d'école, nos infirmiers et nos infirmières nous fournissent pour le certificat de quinzaine — que nous devons rédiger conformément à l'article 11 de la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés - des renseignements détaillés, en se conformant aussi bien qu'ils le peuvent aux indications sui-vantes :
Physionomie.
Attitude. Tenue générale. Marche. Course. Saut. Montée et descente.
Toilette. Lavage de la figure et des mains.
Propreté.
Haiiillement. Ordre.
Digestion. Préhension (cuillère, four-chette, couteau).
Appétit (perversions).
Bave. Succion. Mastication. Déglutition. Vomissements. Rumination. Gâtisme. Constipation ou diarrhée.
Sommeil.
Durée. — Calme ou agité.
Soubresauts.
Cauchemars (terreurs noc-turnes).
Sentiments affectifs. Vers, corps étrangers dans les selles.
Hémorrhoïdcs. Urination. Fonctions respiratoires. Voix. Respiration. Oppression. Toux. Parole.
Nulle, limitée ou régulière. — Défauts de prononcia-tion. Écholalic. Cris. Pleurs. Rires. (Voir page clxxxvi).
Circulation.
Congestion des pieds, des mains, des oreilles et de la face ; pâleur. Accès de colère. Douleurs de tête. Grincements de dents. Tics. Manies. Onychophagie. Coprophagie ou salacité.
Mémoire (anditricc, visuelle) olfactive, gustative, des personnes, des lieux.
Conception des idées. Ré-flexion ; jugement. Asso-ciation des idées. Incohé-rence.
Sens spéciaux. Fît.
Nystagmus, strabisme.
Ouïe. Aptitudes musicales.
Odorat. Flaireurs.
Gout.
Toucher.
Mains. Forme. — (Gaucher, droitier ou ambidextre).
Chatouillement. — Douleur. — Chaleur. —• Froid. Toucher proprement dit.
Fonctions intellectuelle.
Attention : fixable, mobile, nulle, volontaire ou invo-lontaire.
Imitation personnelle ou impersonnelle.
Caractère : envieux, jaloux, impatient, irritable, hai-neux, triste, gai, sociable.
Instincts.
I. de conservation. Cons-cience ou inconscience du danger.
I. de destruction ou clasto-manie.
I. de propriété, kleptomanie
I. de vanité ou besoin d'approbation.
I. de domination Egoïsme ou altruisme.
I. sexuel; onanisme (fré-quence), solitaire, àdeux, inversion, perversion, sa-disme, etc..
Ecolagë. — Les notes sont prises par nos instituteurs et institutrices qui doivent établir le bilan, à l'entrée, des con-naissances scolaires des enfants. — Cahier scolaire, que nous avons institué dès notre arrivée à Bicêtre (1879).
Dans le but de faciliter la tâche de tous nos collabora-teurs et de leur permettre de mieux se rendre compte des renseignements qu'ils ont à nous fournir, nous avons cru devoir ajouter aux schémas qui précèdent les définitions ci-après.
Acrocéphalie
(akros, pointu)
Brachycéphalie
Dolichoeéphalie
{dolichos, allongé)
Hydrocéphalie
{hydôr, eau)
Macrocéphalie
{mahros, gros)
Microcephalic
[miltros, petit)
Plagiocéphalie
(plagios, ol)lique)
Trigonocéphalie
(trigon, à trois angles)
Scaphocéphalie
[scaphos, bateau)
Définitions
Téte pointue.
Brachycéphale. (De deux mots grecs, brakus, court et képhalè, tête.) Le diamètre transversal se rap-proché sensiblement du diamètre antéro-postérieur. Tous les crânes humains sont en général plus longs que larges, le diamètre antéro-posté-rieur l'emporte sur le diamètre trans-versal. Donc dans la brachycéphalie, crâne large, tète carrée.
Le diamètre antéro-postérieur l'emporte de beaucoup sur le dia-mètre transverse. Crâne long.
Tête renfermant de l'eau.
Tête volumineuse.
Tête petite.
Les deux moitiés du crâne chevau-chent en quoique sorte l'une sur l'autre ; il s'en suit que la bosse frontale gauche, par exemple, es:), déprimée, aplatie, tandis que la moitié correspondante do l'occipital fait saillie. Inversement la bosse frontale droite est saillante et la moitié correspondante do l'occipital est déprimée. (Crâne oblique.)
Tête en forme de triangle.
Déformation du crâne qui prend la fle'ure d'un bateau.
Indice céphalique
Glabelle
Vertex Inion.
Obélion.
Lambda.
Crâne natiforme
(Vafes, fesses; forma forme).
Grand empan
Petit empan
Clastomanie
(Klastô, je brise)
Coprolalie
{Kopros, ordure ; laleô, je parle)
Coprophagie
du grec Kopros, ordure et phagem manger, ou encore Salacité.
Cryptomanie
(Kryptô, je cache)
Cynophobie
{Kuôn, chien, phobéo, j'ai peur)
Rapport entre les diamètres trans-verse et antéro-postérieur du crâne.
Partie médiane inférieure du fron-tal, placée entre les bosses fronta-les et les extrémités internes des arcades sourcilières au-dessus de la racine du nez.
Sommet de la tète.
Protub. occipitale ext.
Milieu de la suture inter-pariétale.
Point de jonction de la suture inter-pariétale et de la suture occip.-pariét1".
Crâne dont les bosses frontales très saillantes sont séparées par un sillon ainsi que les bosses pariétales.
Distance du rebord externe de l'extrémité supérieure de l'auricu-laire au rebord externe de l'extré-mité supérieure du pouce, la main étant dans son extension la plus complète, les doigts écartés.
Largeur de la main au niveau des articulations métacarpo-phalangien-ne, les doigts rapprochés et allongés.
Manie de briser.
Manie de dire des mots grossiers.
Acte des enfants qui mangent tou-tes sortes d'ordures, même les excré-ments.
Manie de cacher. Peur des chiens,
Daenomanie
(Dacnfi, je mords)
Échokninésie
(écho, écho, hinùsis, mou-vement)
Echolalie
{Écho, l léo, je parle).
Kleptomanie
(hlepto, je vole)
Krouomanie
{Krouô, je heurte)
Mythomanie
Onychophagie
(Onux, ongle, phagein, manger).
Psittacisme
{Psittacus, perroquet)
Pyromanie
{Pyr, feu)
Zoophobie
Zoän, animal ; p/iübdö, j'ai peur).
Agoraphobie.
Cyphose
du grec Kuphos, courbé.)
Lordose
(du grec lordos, courbé.)
Scoliose
du gree skolios, tortueux sinueux.)
Manie de mordre.
Répétition du môme mouvement.
Manie de répéter les mots qu'on prononce devant vous, ou qui termi-nent les phrases.
Manie du vol.
Manie de se cogner la tête.
Tendance pathologique plus ou moins volontaire et consciente, au mensonge et à la création de fables imaginaires.
Manie de se manger les ongles.
Manie de répéter des mots sans liaison entre eux et sans à propos, à la façon des perroquets.
Manie de mettre le feu ; 1° pour voir briller le feu ; 2° pour détruire.
Peur des animaux.
Peur des espaces et des foules.
Courbure anormale de la colonne vertébrale en arrière, c'est-à-dire, dont la convexité est postérieure. On dit encore voussure, dos voûté, excurvation.
Courbure de la colonne vertébrale en avant.
Déviation latérale de la colonne vertébrale.
Troubles de la parole.
I. — Ceux qui ont pour cause l'absence on la faiblesse de l'idèation.
L'enfant entend, mais ne parle pas, sans qu'il y ait lésion des organes phonateurs.
L'enfant possède un certain nom-bre de vocables, mais n'emploie pas le verbe, ne fait pas de phrase.
Mutisme Langage nègre
II. — Ceux qui proviennent d'un défaut de transmission aux organes et de coordination dans leur fonctionnement.
BredOUillement II y a bredouillement, lorsque la
pensée allant plus vite que les or-ganes phonateurs, n'a pour ainsi dire pas le temps de s'exprimer intégrale-ment. De ce fait se produisent des articulations rapides, tronquées, fon-dues les unes dans les autres, et par suite incompréhensibles.
Bégaiement C'est un état choréique intermittent
des appareils qui président à la pho-nation articulée, l'acte respiratoire y étant compris. Il est inspiré, quand il se produit au moment de l'inspira-tion, expiré quand il se manifeste dans l'expiration, et mixte quand il existe dans les deux temps de la respiration.
III. — Ceux qui proviennent des organes phonateurs.
Blésité Elle consiste dans la substitution,
la déformation ou la suppression d'une consonne.
a) Zézaiement
b) Sesseyement c) Jotement
d) Chuintement
e) Grasseyment fj Mytacisme
g) Clichement
h) Substitutions
i) Accents divers j) Déformation
Prépondérance du z ; substitution du z au s, j, etc., zouzou^our joujou.
Prépondérance du s ; substitution du s au ch, tasse pour vache.
Substitution du son vocal i au. I : iapin pour lapin.
Substitution du ch au s : chauchi-chon pour saucisson.
Tonalité gutturale du r ou suppres-sion du r (langage des muscadins).
Substitution du b, m, p à d'autres consonnes : borceau pour morceau.
Addition du son l mouillé après certaines consonnes : chianter pour chanter.
Diverses du n au l, des dentales aux gutturales, etc.
Midi, serrement de dents, etc.
des sons vocaux et nasaux.
Enfin nous mettons à la disposition de notre personnel médical, pédagogique et secondaire les documents suivants : 1° le Compte-rendu du service, 2° Des èpileptiques et de leurs accès; rôle de l'infirmière, 3° Instructions aux infir-miers et infirmières de la section des enfants de Bicètre.
Signes de la mort.
Tous les ans, à l'école d'infirmiers et d'infirmières de Bicêtre, comme dans les autres écoles, il est fait mie leçon sur les signes de la mort, le nettoyage du cadavre et l'en-sevelissement. Dans le service, nous faisons prendre la tem-pérature rectale du corps, jnsqu'à ce qu'elle soit en équilibre avec la température de la chambre, d'abord d'heure en heure, puis toutes les 2 heures.
Enquête sur la puberté (1).
I. — apparition de la puberté.
i {a) moyenne générale. 9 ' I b) suivant catégories.
1) épileptiques, hystériques, etc.
2) Syphilitiques, tuberculeuse, etc.
Saison :\*) g;
jm- ^/ . J régularité, abondance des règles : ici. a) et b). Moae . j circonstances: douleurs, etc., etc.
II. — Caractères sexuels principaux.
Transformations des organes génitaux. Leurs anomalies.
Appétit sexuel : apparition, mode, degré, perversions, manifestations.
Pilosité: face, pubis, région ano-pérminôale et aisselles. Époque d'apparition, couleur. Abondance notée de 0 à 5 d'après l'aspect des régions ; tout cela très important pour obtenir la formule exacte des caractères sexuels secondaires, par exemple : P3 A1 à 13 ans (ce qui veut dire que développement des poils au pubis = 3 et à aisselle = 1 lorsque la puberté apparaît). Pour les garçons on arrive ainsi à fixer l'époque malgré l'absence des phénomènes caractériques.
Pilosité du corps : où et époque.
Seins : forme et dimensions.
Mue de la voix : nulle, ou faite, ou en évolution.
Anomalies : (érythrisme et ses degrés).
(1) Dressée par le D1' Paul-Doncour. Cette façon de procéder est celle employée par lui à la clinique médico-pédagogique du Patronage familial.
III.
caractères sexuels secondaires.
IV. modifications de l'organisme : Avant, pendant, après.
A. — Modifications somatiques.
Taille, iioids,thorax(courbesetoscillalions). —Adiposité: 0 à 5. — Relief musculaire : 0 à 5. Vigueur ; 0 à 5.
Coloration de la peau et colorations tocatisées (échelles
anthropologiques. Faciès : profil et prognathisme comparés d'après
l'échelle de Manouvrier). Dents : leur évolution, apparition, disparition. Stigmates de dégénérescence et malformations qui se
transforment en plus ou en moins, etc., etc..
B. — Modifications physiologiques.
Respiration, digestion, (appétit, constipation etc.)
Cœur et circulation.
Température.
Miction.
G. — Modifications psychiques et morales.
Caractère, conduite, affection, sociabi- I Pour cela uti-lité. I liser les notes de
Scolarité. I classe, etc., etles
Intelligence, goût, penchants, jeux, \ comparer avant attention, mémoire, réflexion,' etc..lia puberté et etc. \après.
V. — influence de la puberté sur la santé générale.
a) Puberté et morbidité.
fréquence, gravité, forme, évolution, influences.
b) Puberté et mortalité. Statistique. (Opinions variables à ce sujet).
VI. — influence de la puberté sur les maladies nerveuses ou mentales en cours.
Ou augmentation.
Ou diminution. Ou transformation.
VII. — influence de la puberté sur l'apparition des mala-dies mentales ou nerveuses.
Psychoses de la puberté et troubles nerveux.
VIII. — synthèse de toutes les notions précédentes.
Conclusion. — 1° La puberté, dont le point marquant est l'apparition des règles chez la femme constitue une phase occupant plusieurs mois ou années de la crois-sance : son influence existe avant les règles comme après.
/ /qui ont chacune
une phase prépubère, leurcaractéristi-et il y a à queetsontjalon-
. 1 lnées par les ca-
clistinguerlne pnaso pU]3ere) jractères sexuels
trois pha-\ j secondaires et
ses f llesmodifica-
une phase postpubère lions somati-
\ \ques.
2°. — Chez les anormaux révolution est parfois harmo-nique mais surtout dysharmonique et celle dysharmo-nie se manifeste par des types morbides par exemple : infantilisme, nanisme, éfféminisme, érylhisme, etc..
g0 _ [Signification et Interprétation des phénomènes
I de la puberté.
4°. — Leur utilisation et leur utilité sont toujours incom-prises.
Utilité individuelle et sociale par exemple pour pédago-gie, anthropologie criminelle et médecine légale.
DEUXIÈME PARTIE Clinique, Thérapeutique et Anatomie pathologique
Traitement médico-pédagogique des idioties les plus graves (1) ;
par le d' bourneville.
Chargé Fan dernier par le Conseil supérieur de l'As-sistance publique d'un Rapport sur la fixation des mé-decins dans les asiles publics d'aliénés, nous avons cru devoir, pour formuler des conclusions sérieuses, con-sulter les intéressés, c'est-à-dire nos collègues des aa'!ôs. Au lieu de borner notre Questionnaire au sujet ù examiner, nous l'avons étendu à quelques autres questions, uotamment: 1° à la situation du personnel secondaire des asiles publics et privés (1); 2° à la sta-tistique des enfants idiots et épileptiques internés dans les asiles et au traitement auquel ils étaient soumis, documents utilisés à la Commission ministérielle des anormaux. Tous nos collègues ont bien voulu répondre à nos questions. Nous profitons de l'occasion qui nous est offerte par cette communication, pour les en remer-cier publiquement.
Ce dernier groupe de renseignements montre qu'il y avait, à la fin de 1903, 1206 enfants ou adolescents de
(1) CommunicaUon au Congrès des aliénistes et neurologistes de Rennes, août 1905, complétée par de nouvelles observations.
(2) Nombre, salaires, instruction professionnelle, pensions de re-traite, etc. Nous avons utilisé ces documents dans un Rapport à la Commission de surveillance des asiles d'aliénés de la Seine, sur les modifications à introduire dans les écoles départementales d'infirmiè-res et d'infirmiers de la Seine.
bournevili.e, likôlre, 1905 1
2 à 18 ans dans les asiles de province; —que leur nom-bre est très restreint dans la plupart des établisse-ments; — qu'il est relativement important dans quel-ques autres: Armentières, 186; Blois, 2-1, etc.
Un enseignement sérieux n'existe qu'à Saint-Yon, La Roche-sur-Yon, Clermont de l'Oise, Sainte-Gemmes, près Angers. L'organisation d'un établissement spécial, d'un asile-école, est en cours à Auxerre. Des projets, quelques-uns tout à fait arrêtés, existent pour les asiles de Bron (Rhône), Dury-lès-Amiens, Lafond près la Ro-chelle, Nantes.
Le département de la Seine hospitalise, traite et édu-que à des degrés divers plus d'un millier d'enfants (Bi-cêtre 440); —* colonie de Vaucluse (250), pour les gar-çons; — la Salpêtrière (145) et la Fondation Vallée (240) pour les filles.
Depuis plus d'un siècle, les médecins se sont de plus en plus intéressés à ces malades: Itahd, Belhomme, Esquirol, Perrus, Palret père, Seguin, Félix Voisin, Delasiauve, etc., ont. mis hors de doute la possibilité de les améliorer et organisé pour eux des écoles, avec plus ou moins de difficultés.
Depuis bientôt trente ans, des efforts de plus en plus considérables ont été faits en laveur de ces malheureux déshérités: création de la colonie de Vaucluse, de l'asile-école de Bicêtre, de la Fondation Vallée — pour ne parler que du département de la Seine.
En qualité de rapporteur, en 1889, du projet de loi portant revision de la loi du 30 juin 1838, sur les alié-nés, nous avons fait inscrire l'obligation, pour les dé-partements, de la création d'asiles ou de sections dépar-tementales pour les enfants idiots de toutes catégories, les paralytiques et les épileptiques. Cet article a élé adopté par toutes les commissions, et reproduit, de-puis, par les rapporteurs û ce projet.
Marchant dans la voie indiquée par nos éminents prédécesseurs, nous avons fait campagne pour l'assis-tance, le traitement, l'éducation des enfants idiots de tous les degrés, depuis l'idiot complet, être végétatif, jusqu'aux enfants simplement arriérés, confinant à l'enfant normal moyen. Pour les plus malades, nous
avons réclamé des asiles-écoles; pour les moins mala-des, qui peuvent et doivent rester dans leur famille, des classes ou des écoles spéciales ou, si l'on préfère, des classes ou écoles d'enseignement spécial.
Afin de prouver que la réforme dont nous nous fai-sions le champion n'était pas une utopie, nous nous sommes efforcé de montrer que les idiots complets, les idiots profonds, étaient améliorables et que, à plus forte raison, les imbéciles et les arriérés étaient per-fectibles et pouvaient être rendus utiles à la société. De là les visites de notre service, le samedi h Bicêtre; de là des thèses, des publications dans la presse et des communications nombreuses aux congrès et, en parti-culier, au Congrès des aliénistes et neurologïstes. A l'appui, nous avons apporté des faits de plus en plus nombreux, et nous avons convaincu beaucoup de nos collègues, qui ont obtenu des réalisations; d'autres sont demeurés sceptiques ou ont conservé des préjugés dommageables aux enfants. C'est pourquoi nous nous sommes décidé à faire ici une nouvelle communication reposant sur une plus grande quantité de faits.
Nous n'entrerons pas dans les détails au sujet de notre méthode de traitement médico-pédagogique, des procédés qui la composent, nous ne parlerons que des résultats.
Ce préambule était nécessaire. Arrivons maintenant aux faits. Sur chaque malade une courte notice le mon-trant tel qu'il était à l'entrée et tel qu'il est aujourd'hui. A l'appui: Io des photographies prises de 2 ans en 2 ans; — 2° des cahiers scolaires mensuels enregistrant les progrès. Photographies et cahiers ne nous paraissent devoir laisser subsister aucun doute, môme clans les es-prits les plus prévenus, sur la possibilité d'améliorer sérieusement la catégorie des enfants anormaux qui nous occupe.
[Notre communication a été faite au mois d'août 1905. Nous complétons les notices de Rennes jusqu'à la date du 31 décembre et nous y joignons des Notices nou-velles non moins démonstratives et s'appliquant à toutes les formes d'idiotie ou si l'on préfère à toutes les
idioties depuis l'es plus complètes jusqu'à l'imbécillité et l'arriération intellectuelles.]
i. baudie... (Louis). Entré le 23 juillet 1892 à l'âge de 4 ans. Il était atteint d'idiotie ; la marche était très défec-tueuse, la parole et l'attention nulles. Il était triste, avait l'air malheureux, ce qui lui valait de la part de ses camarades le nom de « ?petite misère ».
1893. — La marche devient normale; l'attention s'éveille et la gaîté s'observe.
1894. — La far oie, nulle à l'entrée, semble naître. Quel-ques mots, papa, maman, pain et soupe, sont articulés nette-ment. — La marche est assez bonne pour lui permettre de suivre les autres enfants à la promenade. Il commence aussi à s'approprier.
1895. ?— Les progrès à la classe sont notables : B... com-mence à nouer, lacer et boutonner. Il connaît les différentes parties de son corps et de ses vêtements, et exécute à la gym-nastique des échelles de corde les trois premiers mouvements.
1896. — Passe à l'écriture, fait des barres et des r sur l'ardoise. Compte jusqu'à 10. Le caractère s'éveille, il devient gai et joueur.
1897. — L'enfant, tout à fait propre, est mis en pantalon.
1898. — Le vocabulaire augmente, l'enfant construit quel-ques petites phrases. Il s'éveille de plus en plus et s'occupe aux travaux du ménage.
1899. — La mémoire se développe. B... comprend bien tout ce qu'on lui dit, reconnaît, sait nommer tout ce qu'il voit dans les promenades.
1900. — Actuellement b... est âgé de n ans et demi. A sou entrée (23 juillet 1892), l'enfant ne marchait pas, la parole était nulle, le gâtisme complet. L'attention était si difficile à fixer que rien de ce qui se passait autour de lui ne l'intéressait. Il ne souriait jamais, restait immobile dans un coin.
Actuellement, le petit malade mange seul, marche et court ibrement. Il exécute bien les trois premiers mouvements de la gymnastique des échelles. La parole s'est sensiblement développée, mais en conservant une prononciation défec-tueuse. Il est tout à fait propre, s'habille seul, lave lui-même ses mains et son visage. Son caractère est gai. B... est pré-venant, actif, et il s'occupe continuellement. Il connaît un grand nombre d'objets qui l'entourent ; il commence sur le cahier à tracer des o et des barres.
Actuellement, l'amélioration continue. B... connaît le nom
des personnes qui sont avec lui, les reconnaît même quand elles quittent le service et qu'elles y reviennent.
1902. — Progrès concernant la toilette, l'habillement et la compréhension. Il devient courageux, s'occupe, est prévenant et donne l'éveil quand un enfant s'est blessé ou tombe. Les progrès en écriture et en lecture sont lents. La parole reste toujours défectueuse au point de vue de la prononciation, mais aujourd'hui il dit tout et sait interroger; il est parfois un peu grossier (1).
1903. — Un peu d'entêtement s'observe chez l'enfant. Il a été taquin et a refusé plusieurs fois de travailler. Il ne veut même plus écrire et la lecture reste limitée aux lettres a, e. i, 0, u.
1904. — L'état de l'enfant Beau...est resté stationnaire. Il ne veut plus absolument écrire II tient mal son crayon dans la main, sourit, comme s'il disait : « Je n'écrirai pas », et tient la main raide quand on veut le faire écrire.
1905. — S'est montré plus indocile, plus capricieux ; les progrès en lecture et en écriture ont été peu sensibles. Il aurait tendance à être violent, plus taquin, surtout quand on le gronde, mais il reste aussi prévenant, s'occupe à faire les commissions, à travailler au réfectoire et à balayer.
II. Hour... (Charles), 5 ans, à l'entrée le 6 juin 1899. Alors il était atteint d'idiotie complète, avec èfilepsie et gâ-tisme. La parole était nulle ; l'enfant était turbulent et mé-chant.
1900. — Aucune modification notable dans l'état de l'en-fant.
1901. — Légère amélioration. A l'entrée, était gâteux et sujet à de fréquents vertiges, ce qui lui rendait presque im-possible la marche, et le faisait tomber à tout instant. U était dans une situation telle qu'on ne croyait pas obtenir de résultats. — A la suite des exercices de gymnastique, de toi-lette, et de parole, l'enfant s'est amélioré. Il a débuté par une prononciation défectueuse accompagnée d'écholalie pro-noncée, puis peu à peu l'écholalie tend à disparaître et l'en-fant commence à répondre plus exactement quand on lui parle. U devient gai, chante et commence à s'approprier en ce qui concerne le gâtisme.
(1) Remarque : ce fait n'est pas rare. Des enfanls, dont la parole est limitée à quelques mots, prononcent parfois sans difficulté, nettement, des mots grossiers. Cela tient, croyons-nous, à ce que leur attention, quelque fugace qu'elle soit, a été appelée par l'éner-gie mise à les prononcer parles domestiques, les charretiers, etc., et aux reproches que leur valent ces mots.
1902. — L'enfant parle, fait des phrases, il rapporte même sur les autres enfants, et bien qu'il ait lui-même un langage un peu ordurier, il se trouve blessé quand un autre enfant prononce un mot grossier. Il dit tous les mots, chante bien et juste. Il est devenu propre, va seul sur le siège et a été fier d'être mis en pantalon. Quelques progrès sont à noter concernant la toilette, la gymnastique, les exer-cices d'habillement (nouer, lacer, boutonner) et sur les cou-leurs. Les accès sont moins fréquents.
L'amélioration continue, tant au point de vue de la parole que des exercices classiques. La tenue est meilleure encore, et les exercices de gymnastique sont exécutés avec beaucoup d'attention. Il se lave mieux et se tient plus propre.
1904. — Il continue de s'améliorer, il parle très bien, tient bien une conversation et, malgré sa grande turbulence, il suit avec assez d'idée les exercices de la classe. Sait se laver seul, s'habille un peu mieux, mais a gardé ses habitudes de mal propreté.
1905. — Les progrès sont sensibles. Il parle, raconte et in-terroge. Il n'est plus gâteux. Il s'occupe mieux à la classe, sait dire son nom et celui des personnes qui sont avec lui. Il nomme les objets usuels et les différentes parties de son corps et de ses vêtements, ainsi que le nombre et le nom de ses mains. Il reste malgré cela turbulent et voleur de friandises.
Décembre. — Sa tenue devient meilleure et malgré sa grande instabilité l'enfant suit tout les exercices qui lui sont démontrés. Les progrès sont satisfaisants à la gymnastique.
III. jul... (Albert), 4 ans. — A l'entrée, le 18 août 1902, il était atteint d'idiotie avec gâtisme et mutisme. Il était inca-pable de précéder à aucun soin de toilette {Fig. 1).
1903. — La compréhension semble se développer. Il pro-nonce quelques mots, comme papa, popo, pipi, etc. Il reste toujours gâteux, bien qu'il aille cependant seul au siège, ihose qu'on ne pouvait obtenir à l'entrée.
1904. — En 1902, il était obstiné, et, à chacun des exer-cices qu'on lui faisait faire, se cachait le visage avec les mains, puis, si on le forçait un peu vivement, il se relevait et frappait l'enfant qui se trouvait à côté de lui. A présent, l'enfant, exercé aux projections, est devenu plus causeur, il répond mieux quand on lui demande quelque chose. n'est plus gâteux, se tient propre et sait comment il faut s'y prendre pour se laver. Les progrès sont satisfaisants à la gymnastique ainsi qu'à l'école (Fig. 2).
1905. -—? L'amélioration devient notable; l'enfant n'est plus
en mieux quand on lui parle. Il s'intéresse à tout ce qui se fait autour.de lui, est devenu plus attentif aux projections, à l'école et à la gymnastique. Sa tenue est devenue meilleure;
gâteux depuis un an. La parole, limitée à quelques mots seu-lement, est aujourd'hui existante; l'enfant répond de mieux
Fig. 2. — Jul., à 6 ans (1904).
Fro. 1. — Jul., à 4 ans (1902).
l'enfant commence à se vêtir et à se débarbouiller seul (Fig. 3). Décembre. — Il n'est plus timide, devient espiègle, raconte
Fig. 3. — Jul., à 7 ans (1905.)
et observe tout ce qui se passe autour de lui, est devenu cares-sant et gai.
IV. Maz... (Henri). Entré le 2 décembre 1887 à l'âge de 3 ans 1/2. Idiotie complète avec mïcrocé-phalie très pronon-cée. La parole, la marche, la préhension, la propreté, l'at-tention étaient nulles. Il sa tenait continuellement affaissé, ne pouvait même pas tenir sa tête pour prendre la nourriture et à chaque repas il fallait le tenir couché sur le bras, pour lui introduire les aliments dans la bouche en les laissant glisser lentement de la cuiller. Il ne pouvait manger que des bouil-lies (Fig. 4).
« Oh ! papa, maman, du pain, ça y est; nous voilà »; et il joue avec les autres enfants. Il grossit et ses jambes pren-nent de la force.
1888. — L'enfant n'a subi presque aucun changement (Fig. 5).
1889. — La parole semble vouloir venir, et il prononce :
Fig. 5. — Maz., à 3 ans et demi (18ö8.)
Fig. 4. — Maz., à 2 ans t[demi;(1887).
1890. — Le vocabulaire a augmenté; l'enfant prononce presque tous les mots, sait son nom et celui des personnes qui
le soignent. Il commence à pouvoir se tenir à table et à saisir la cuiller; il peut même manger du pain et de la viande. Il
n'est plus gâteux, ni le jour, ni la nuit. Il cherche à se déshabiller seul, et y arrive. Ses jambes se sont fortifiées et aujourd'hui il marche (Fig. 6).
Fig. 7. — Maz..., à 8 ans (1892)
Fig. 6. — Maz., à 5 ans (1890)
nulle. A la fin' de l'année l'enfant commence à nouer, à lacer et à boutonner ; il peut placer les lettres, les chiffres et les couleurs sur le tableau, et sans se tromper. Il fait à la gym-
1891. — Est envoyé à la petite école le matin seulement. Connaît généralement les objets usuels qu'il voit chaque jour, mais ne sait pas distinguer lès couleurs. Gymnastique
Fig. 9. — Maz..., à 14 ans (1898).
Fio. 8. — Maz..., à 11 ans (1895).
rustique les deux premiers mouvements (assis, debout) et commence à sauter.
1892. — Est devenu bavard, gai, un peu turbulent même; il est propre et soigneux, serait plutôt coquet, s'habille, cire ses souliers et se nettoie seul. Les progrès scolaires sont sta-tionnaires [Fig. 7).
1893. — Les progrès sont satisfaisants. Il commence à
Fig. 10. — Maz., à 15 ans (1899).
reproduire quelques lettres sur l'ardoise et connaît toutes les lettres de l'alphabet, ainsi que quelques surfaces, telles que l'ovale, le cercle et le carré.
1894. — L'enfant est capable de soutenir une conversation avec quelqu'un. Il entend bien la plaisanterie, mais réfléchit avant d'agir; c'est-à-dire que si on lui commande quelque
Fig. 11. —Maz. àlôans (1890).
1897. — Le caractère s'améliore; le travail à la classe est bon; l'enfant est envoyé 1/2 heure à l'atelier de couture.
1898. — L'enfant est dans un état satisfaisant, au point de vue de la tenue, du raisonnement et de l'intelligence.
1899. — Etat stationnaire (Fig. 10 et 11).
chose, et qu'il s'aperçoive que c'est une plaisanterie, après réflexion, il. se met à rire et dit : « Oh! non, tu veux me tromper ! »
1895. — Compte jusqu'à 100, connaît tout le contenu des boîtes aux leçons de choses (légumes frais ou secs, graisses, sucre, sel, etc.), toutes les couleurs et les surfaces,et fait très bien tous les mouvements à la gymnastique (Fig.8 et g)
1896. — Commence à syllaber, à mieux écrire, est envoyé à la grande gymnastique.
Fie. 1?. — Mnz., à 19ans (1004)
1902. — Etat stationnaire toujours potir le même motif.
1903. — La vue reste mauvaise, ce qui l'empêche de pou-voir écrire convenablement, et de travailler à l'atelier. Il s'ec-cupe d'une autre manière en faisant les commissions, en allant
1900. — Devient timide, et n'arrive pas à l'école à pou-voir lire. Tous les autres exercices sont bien faits»
1901. — Ralentissement au point de vue des exercices clas-siques . en raison d'une conjonctivite granuleuse, compliquée de kératite qui l'empêche même de se guider.
Fio. 13. — Maz..., à 19 ans (1904).
faut plus lui parler de l'école, et, en dépit de tous les essais, il a été impossible de lui apprendre à lire couramment, entravé non seulement par une faiblesse de l'audition, ce qui l'ennuie quand il ne peut pas bien comprendre ce qui se dit autour de lui, mais encore par son affection chronique des yeux. Il
à la cuisine et en frottant son pavillon; il est nommé par les autres enfants le « ?premier frotieur ».
1904. — L'enfant s'améliore toujours, en ce qui concerne la compréhension, le caractère et la conduite; malgré son âge, il est toujours très facile à manier. Mais, maintenant, il ne
s'est occupé plus sérieusement et avec plus de goût aux travaux du ménage. La conduite est bonne, et il se plaît à rendre service aux employés (Fig. 12 et i3).
1905. — La vue reste toujours assez défectueuse. Après avoir présenté un arrêt de développement physique (nanisme relatif) pour lequel il a été soumis à la glande thyroïde, sa taille est devenue normale. Il est habile à tous les travaux du ménage et à la gymnastique. Maz... travaille de nouveau, depuis six mois, à la couture, ses yeux allant mieux. Il est caporal à la grande gymnastique, participe aux chants qui accompagnent les exercices, fait les commissions dans la mai-son, continue à frotter le pavillon où il couche.
Dec. — Maz... reste le même, toujours docile, ayant une bonne tenue, et rendant des services au point de vue du mé-nage, des commissions. Au point de vue de l'écolage, la per-sistance de la kéralo-conjonctivitè l'empêche de progresser à l'école (1).
V. Gœrg... (Fernand), 5 ans 1/2, à l'entrée le 7 décembre 1897. —- Imbécillité prononcée avec colères fréquentes et obsti-nation. Ecolage nul. Manie de ronger ses vêtements. Très peu de notions usuelles.
1898. — A noter une légère amélioration, au point de vue des colères et de l'obstination.
1899. — Progrès sensibles à l'école.
1900. — 8 ans et demi : l'enfant est propre, la marche est normale. La physionomie réfléchie, froide et dure. Bien qu'il sache parler, il faut le contraindre de répondre quand on lui parle (ce qui parfois suscite une colère, l'enfant y étant sujet). Il n'affectionne personne, et il se passerait volontiers de la visite de ses parents qu'il dit ne pas aimer, surtout sa mère. Il lui arrive aussi fréquemment d'uriner au lit par taquinerie ou paresse (?). Cette habitude lui est passée (l'enfant a dï être mis en robe de gâteux pour cette raison, il n'a plus recommencé). Il ne possédait aucune notion des exercices classiques.
Aujourd'hui, il lit couramment; l'écriture est lisible, et il peut écrire sous la dictée quelques mots usuels, faire des problèmes simples sur l'addition et la soustraction. Une amé-lioration notable est survenue, concernant le caractère. Il est plus affectueux, et il se réjouit à présent de voir sa famille et de passer quelques jours avec elle.
1901. — 9 ans 1/2. —? Son état s'est bien amélioré : les colères sont moins fréquentes, et la manie de ronger a dis-
(11 L'obs. deMaz..., depuis son entrée jusqu'en 1879, a été publiée en délail dans Thuxié : Le Dressage des Dégénérés (p. 658 à 676).
paru. De notables progrès sont à signaler à la classe, et, au-jourd'hui, il lit couramment en se rendant bien compte de ce qu'il lit; écrit lisiblement, fait la dictée avec les grands, et commence à faire des problèmes sur l'addition et la soustrac-tion. 11 reproduit aussi quelques traits de dessin et y apporte un certain goût. ?— En résumé, l'enfant se rapprochî de plus en plus de l'état normal.
1902. — Gcerg... continue à donner de la satisfaction à l'école et à l'atelier de couture.
1903. — Les colères sont devenues moins fréquentes; l'en-fant est aujourd hui raisonnable.
1904. -— L'amélioration persiste au point de vue de l'éco-lage, du travail à l'atelier, du dessin et du solfège.
1905. — L'enfant, en raison du caractère et du travail, peut être classé aujourd'hui parmi les enfants normaux. L'obstinaticn, les colères, très fréquentes autrefois, n'existent plus. Actuellement, l'enfant lit couramment, écrit lisiblement, fait des devoirs et des dictées, sans trop de fautes, peut écrire lui-même à sa famille et sans le concours de personne. Il fait les trois premières opérations en arithmétique, a quelques notions élémentaires de grammaire et de géographie et connaît très exactement la division du temps. Il continue d'être ban élève, et le caractère s'est aussi bien modifié. 11 est en résumé le meilleur élève de la petite école. En résumé, cet enfant est arrivé à un degré presque normal. — Apprenti tailleur, il travaille bien et fait partie de la jan'are. Il est heureux d'y être et connaît les notes.
VI. Re... (Henri-Paul), né le 6 janvier 1895, 4 ans à l'entrée le 3 juin 1899. — Idiotie, gâtisme, absence de lan-gage. — Enfant grand gâteux, privé de compréhension et doué d'une grande indifférence, mis dans les premiers temps de son entrée au milieu des enfants de la fanfare afin de se rendra compte s'il entendait le bruit; le résultat a été nul et aucun mouvement de sa part n'a prouvé qu'il entendait. L'en-fant avait l'air hébété, ne souriait jamais et ne répondait pas à l'appel de son nom.
Tous les exercices qu'on voulait lui faire faire provoquaient chez lui des cris perçants. Il avait l'habitude de se cogner la tête, et chaque fois qu'on lui parlait, il la cognait davan-tage. Il était enclin à de nombreux tics existant encore au-jourd'hui mais moins fréquents.
Actuellement (1902), l'enfant commence à comprendre, sou-rit, chantonne, est devenu caressant et affectueux. Il reste à présent sur le siège, se baisse lorsqu'il a besoin, n'est cepen-dant pas encore propre et quand il s'adonne à un tic quel-conque et qu'on le gronde il s'arrête.
Bourneville, Bicètre, 1s03. 2
L'enfant qui, à l'entrée, ne mangeait pas seul et refusait tous les aliments, voire même les friandises, mange mieux, tient lui-même la cuiller. Remarque curieuse à noter, l'enfant ne boit jamais ou -presque jamais, ni vin, ni eau, et quand il a soif, il boit un peu de lait. Il reste quelquefois un mois sans prendre de liquide; il ne mange même la soupe que si elle est très épaisse et la refuse si elle est claire. Compte rendu de 1902, p. VIII).
1903. — L'amélioration continue. Aujourd'hui il mange seul. Il prononce quelques mots : Maman, pain, non. — Oh lala, quand on veut le faire travailler, et que cela ne lui plaît pas; — Suis cotent, cotent, quand il est gai.
Les tics disparaissent de plus en plus. L'attention devient plus fixable, .il peut maintenant exécuter les deux premiers mouvements à la gymnastique des échelles, sauter à l'esca-beau, monter et descendre l'escalier, exercices qui, il y a quel-que temps, lui faisaient jeter les hauts cris et qui aujourd'hui l'amusent. Il laisse guider ses mains pour les exercices des barres, du nouer, lacer et boutonner. — Il est devenu gai, joueur, aime à entendre chanter, et cherche à fredonner. (Compte rendu 1903, p. XIV.)
1905. — L'état de l'enfant est stationnaire, il n'a rien ac-quis de nouveau, et apporte beaucoup d'obstination pour faire tout ce qu'on lui commande. Il ne veut rien dire et ne veut pas travailler en classe. Le caractère seul reste gai, caressant, remuant, mais il est paresseux. Toujours gâteux, cependant il sait aller seul se mettre sur le siège.
VII. Cur... (Lucien),né le 5 dec. i8g5.—Atteint à Ventrée, le 24 septembre 1902, d'idiotie, avec parole défectueuse. Phy-sionomie niaise, air craintif, attitude lourde et mouvements embarrassés pour tout faire. Manie de sucer les index. Exer-cices de toilette et lavage, nuls. Tout à fait nul au point de vue de l'écolage. Le caractère de l'enfant est très défectueux, il est jaloux, sournois, a des impulsions violentes même vis-à-vis du personnel; gifleur. Manie de se sauver et de se ronger les ongles.
1903. — Légère amélioration pour la parole, la toilette, le lavage et la gymnastique. Toujours assez coléreux, un psu moins jaloux.
1904. — L'amélioration continue. Le caractère surtout est meilleur, un peu moins jaloux, et les impulsions notées, à l'entrée, ne se sont pas renouvelées. Il supporte bien mieux les taquineries des autres enfants et il joue avec eux sans se fâcher, ou s'il se fâche, c'est avec plus d'à-propos.
1905. — L'enfant donne actuellement encore plus de satis-
faction. Il commence à bien se laver seul; s'habille aujour-d'hui lui-même assez convenablement, aide dans ie dortoir au frottage, et à l'office, nettoie très bien la vaisselle. Il devient gai, joueur et moins méchant. 11 travaille bien à la fiasse, connaît quelques lettres O, I, U, A, et commence à faire les barres et les o sur le cahier.
VIII. Gudef... (Alcide-Charles), né le 9 octobre 1894, entré le 14 décembre 1896. A l'entrée, est atteint d'idiotie complète. Parole et marche nulles. Gâtisme. L'enfant est inca-pable de manger seul.
1897. — L'état de l'enfant s'améliore, il marche aujour-d'hui sans presque être soutenu. Le vocabulaire s'augmente, les mots acquis sont: gâteau, viens, tiens, prends, là-haut. Il com-prend bien mieux tout ce qu'on lui dit.
1898. — Il marche aujourd'hui seul. A appris à boire seul. Le gâtisme est moins fréquent. La compréhension devient meil-leure, et l'enfant peut aujourd'hui discerner ce qui est bien d'avec ce qui est mal. Il commence à s'habiller et à se désha-biller.
1899. — L'amélioration s'accentue de plus en plus. L'en-fant est tout à fait propre. Il prononce tous les mots, en ayant encore toutefois une prononciation; défectueuse. Il' se rend utile en aidant à chausser les enfants, s'habille et se déshabille lui-même. Au point de vue du caractère, l'enfant reste gour-mand, voleur et coléreux.
1900. — L'état de l'enfant reste stationnaire.
1901. — Les progrès continuent. La parole est libre et compréhensible, il emploie le verbe. Travaille, aide au mé-nage, mais il est à surveiller, parce qu'il a la manie du vol et du mensonge.
1902. — L'amélioration continue, l'enfant connaît le nom et l'usage de tous les objets qui l'entourent. Il reste coléreux, emporté, voleur, et tout lui est bon, l'argent et les friandises.
1903. — L'enfant vient à la petite école, a appris à con-naître les couleurs, les lettres et les surfaces. Il exécute bien tous les mouvements à la gymnastique. La parole est libre, l'enfant commence à écrire. Sa tenue est meilleure, mais le caractère ne se modifie pas.
1904. — Pas de changement notable.
1905. — L'enfant est aujourd'hui bien développé. Il se rend compte de tout ce qui se passe autour de lui, et travaille avec goût aux travaux du ménage. Il suit les exercices de la grande gymnastique. A la classe, il commence à syllaber, et son écriture devient lisible. Est un peu moins voleur et men-teur, est toujours coléreux.
X. Izamb... (René), 7 ans, né le 4 mai 1898.—A son entrée le 26 septembre 1902, il était atteint d'idiotie complète. Pa-role nulle. Grand gâteux. Est à mentionner comme idiot à physionomie éveillée. L'enfant est incapable de faire ouoi que ce soit, il a seulement une manie prononcée pour ouvrir les portes et les refermer en les frappant fortement. La compré-hension est pour ainsi dire nulle. Il paraît être affectueux, mais il est méchant pour les autres enfants, en est surtout ja-loux.
1903. — Une légère amélioration s'observe au point de vue du gâtisme et de la compréhension. L'enfant perd aussi la manie d'ouvrir les portes. Est moins méchant. Il commence à pouvoir lui-même diriger l'éponge sur son visage, et à laver ses mains.
1904. — L'amélioration continue, l'enfant est presque pro-pre. Il commence à lacer, à nouer et boutonner. Exécute les deux premiers mouvements à la gymnastique, saute 2 degrés de l'escabeau, monte et descend seul l'escabeau escalier.
1905. — Izamb... est devenu tout à fait propre, le jour, mais pas encore complètement la nuit. La parole reste défec-tueuse, il n'est arrivé encore qu'à prononcer les mots papa et maman. Il est toujours de moins en moins méchant, mais reste toujours aussi jaloux.
La compréhension devient meilleure, et si on le repousse un peu, il devient sensible et cherche des caresses, auprès de la personne qui l'a repoussé. Il cherche aujourd'hui à se rendre utile, en portant le linge, ou bien en allant chercher tel ou tel idiot appelé par une infirmière. Au réfectoire, il ramasse après le repas les cuillers et les gobelets, qu'il remet dans le panier de la table où il mange. En résumé amélioration notable.
XI. Denoye... (André), 7 ans 1/2, né le 29 novembre 1894. A l'entrée (26 juin 1901), est atteint d'imbécillité pro-noncée. Actes impulsifs, manie du feu (pyromanie), onanisme, mensonge, vol.
Au point de vue de l'écolage, l'enfant est nul, il sait à peine syllaber et faire une addition.
1902. — Aucune amélioration. L'enfant reste brutal. Sa tenue est mauvaise, son travail à la classe est aussi mauvais, l'enfant n'y fait absolument rien, et se moque de tout ce qu'on lui dit. L'onanisme persiste malgré le manchon. Il cherche à mettre le feu, à fumer, et un de ses amusements favoris, est de prendre les enfants et leur plonger la tête dans l'eau, ou bien encore à les brûler en chauffant fortement un fer de tou-pie, sur le sol, et leur appliquant ainsi chauffé sur le visage, le cou ou les mains. Tous ces faits, vus et empêchés, sont niés par l'enfant avec beaucoup d'aplomb.
1903. — Une légère amélioration est à relever chez l'enfant au point de vue des exercices classiques et du caractère. Il lit presque couramment, l'écriture devient plus lisible. Il fait au-jourd'hui la soustraction. Quelques progrès à noter à la gym-nastique.
1904. — Amélioration plus notable en classe. La lecture est courante. Il écrit sous la dictée, quelques mots usuels sans faire par trop de fautes. Il a appris la multiplication, est bon élève au dessin, au chant et au solfège. Les mauvais instincts se manifestent moins souvent, mais il est un peu répondeur avec le personnel qui cherche à le corriger de sa mauvaise tenue.
1905. — L'enfant change sensiblement. Sa tenue est meil-leure. Son travail à la classe plus soigné. Est moins enclin aux mauvais penchants. Sait mieux s'occuper aujourd'hui et il fait les quatre premières opérations en arithmétique. Com-mence à faire les problèmes sur les trois premières règles. Tra-vaille bien à l'atelier de menuiserie et apporte beaucoup d'at-tention et de goût. De même à la fanfare, au solfège et au dessin. Le caractère est un peu plus souple, et la disparition des mauvais instincts est presque complète.
XII. Dietchma... (Georges), 2 ans 1/2, né le ier juillet 1890.—Al'entrée (20 novembre 1903), il était atteint à'idiotie profonde, gâtisme, privation de langage, et incapacité de comprendre tout ce qu'on voulait lui faire faire. Il n'était pas affectueux et tout jeune qu'il était, il se plaisait à frapper les enfants.
1904. — Un changement notable s'est produit dans l'état de l'enfant. Il s'intéresse à tout ce qui se fait autour de lui, observe bien, et cherche à faire ce qu'il voit faire aux autres aussi bien en mal qu'en bien. Il devient affectueux. A la classe, tous les exercices sont pour lui un jeu, et il s'y prend bien pour travailler. Il ne souffre pas qu'on s'occupe des autres, il les repousse et crie.
1905. — L'amélioration s'observe encore davantage, l'en-fant est devenu propre. Il sait bien laver ses mains, commence à endosser lui-même ses vêtements. Il comprend bien aujour-d'hui ce qu'on lui demande et va de lui-même au devant des choses. A la classe, il noue, lace et boutonne bien, aime se rendre utile en ramassant le linge et les ◀effets▶, a pris l'habi-tude de ranger, est coquet, et quand il se salit, il s'appelle cochon, puis va chercher une brosse, pour se brosser et laver ses mains. Après quoi, il est fier, et va montrer à tout le monde qu'il est propre. La parole aussi se développe, il pro-nonce papa, maman, pipi, chat, un Chien, puis cherche à ra-
conter ce qu'il voit faire aux autres enfants. Il devient affec-tueux, chantonne et joue bien, mais il reste toujours jaloux.
XIII. Rovi... (Paul-Pierre), 10 ans 1/2, né le 7 nov. 1895 (Paris). — A l'entrée (16 août 1902), l'enfant est atteint d'idiotie avec gâtisme et parole presque nulle. La turbulence est grande; l'enfant se met facilement en colère. Il crie, a la rnanie de casser les carreaux et de se déchausser.
La physionomie seule est trompeuse, car elle indique plus d'intelligence qu'il n'y en a. L'enfant est plutôt gai, et a des aptitudes musicales assez prononcées. La voix est même jolie. Tout est nul au point de vue de l'écolage et de la gymnastique.
1903. — Une légère amélioration au point de vue du gâ-tisme, un peu aussi au point de vue de la parole limitée seu-lement aux mots papa et maman et actuellement augmentée des mots pain, sou, pipi, quaqua.
Aux séances de -projection, bien qu'il apporte un peu d'obsti-nation à répéter les syllabes, car le plus souvent, il rit aux éclats pendant la leçon, il lui arrive malgré tout d'en répéter quelques-unes avec assez de facilité et sans prononciation dé-fectueuse. Quelques progrès à noter à la gymnastique, au saut ainsi qu'aux barres d'entraînement.
1904. — L'enfant est aujourd'hui tout à fait propre. A la classe, il donne plus de satisfaction, commence à nouer, lacer et boutonner. A la gymnastique, il exécute aujourd'hui les trois premiers mouvements et saute trois degrés de l'escabeau. A la projection, l'attention est plus fixable. Le caractère reste toujours turbulent.
1905. — Une grande amélioration concernant le caractère de l'enfant, plus calme aujourd'hui, se tenant mieux chaussé et cassant moins de carreaux. —? La parole se développe, l'en-fant cherche à faire des phrases, mais il est toujours assez obstiné pour répondre quand on veut le faire parler, et ne perd pas l'habitude de rire. — Son attention à la classe est plus fixable et il ne repousse plus les objets comme autrefois quand on veut le faire travailler.
XIV. Jouât... (René), né en 1900. Entré le 24 mai 1004. — 1905. Commence à s'habiller et à se déshabiller, sait bou-tonner, mais n'arrive pas encore à lacer et nouer ses souliers, il connaît et nomme les parties de son corps, les couleurs, les chiffres et quelques lettres.
XV. Le bih... (Cyrille), idiotie profonde; surdi-mutité. — A son entrée,en mars 190Ç, cet enfant gâtait nuit et jour, ne parlait pas, indifférent à ce qui se passait autour de lui, il
semblait ne rien comprendre, ne savait pas se servir de la cuiller ni porter le gobelet à ses lèvres. Actuellement, il ne souille plus ses vêtements dans le jour que par exception et lorsque pareil accident se produit il se montre très confus, très vexé. Il a beaucoup gagné pour la parole, il fait effort pour répéter les mots, commence à en assembler quelques-uns. il appelle par leur nom les personnes qui l'entourent. Cares-sant, démonstratif, il est très heureux qu'on s'occupe de lui et imite volontiers. Il mange et boit seul sans commettre trop de maladresses. Très, remuant, il est difficile de le tenir long-temps assis, cependant il ébauche nos premiers exercices, essaie de boutonner, lacer. Il place les couleurs par compa-raison, montre les images, désigne les animaux et connaît les principales parties de son corps et de ses vêtements.
1904. — Cet enfant ne gâte plus le jour, la parole est de moins en moins défectueuse, il s'habille et se déshabille pres-que seul, il sait lacer, nouer, boutonner, distingue les couleurs et reconnaît quelques lettres et quelques chiffres.
1905. ?— Le Biha... est rendu propre la nuit, il a continué à se développer intellectuellement, mais l'attention est encore des plus fugitives, il commenc à syllaber un peu et trace quelques bâtons et quelques o assez régulièrement; cet enfant est d'un naturel flatteur et peu docile.
XVI. Faito... (Emile). Imbécillité et instabilité mentale. — Cet enfant indiscipliné, turbulent, tout à fait instable, entré en 1904, était pour nous un véritable trouble-classe; aussi in-différent aux punitions qu'aux récompenses, nous ne savions quels moyens employer pour captiver son attention. Dès qu'il échappait à notre surveillance immédiate, il se livrait à la mas-turbation sur lui et ses camarades. Peu à peu nous avons pris de l'autorité sur lui et obtenu un calme relatif; les premiers exercices scolaires ont paru l'intéresser et il s'est mis à tra-vailler avec plaisir. Assez rapidement, il a appris à connaître les lettres, les chiffres et à les reproduire; actuellement, il syllabe, trace des mots, sait même écrire de mémoire son nom, son âge, ses vêtements, les jours de la semaine, les nombres jusqu'à 20, établissant une relation entre lé chiffre et la quan-tité, il écoute les relations orales et en profite. Il est moins indiscipliné, mais a besoin d'être tenu avec beaucoup de fer-meté et très surveillé pour éviter les retours de l'onanisme qui amenait la surexcitation constatée à son entrée.
1905. —• Pendant l'année 1905, malgré un séjour de quel-ques mois à l'isolement il est arrivé à la lecture courante, l'écriture est lisible et chaque jour il copie et écrit ensuite de mémoire sa leçon de lecture, sait écrire les nombres jusqu'à
ioo, fait l'additicn et la soustraction simples, l'instabilité men-tale est encore très prononcée et notre malade est toujours très indocile et dissipé en classe, mais d'un naturel affectueux.
XVII. Deva... (Lucien), n ans. Imbécillité, hémiplégie gauche. Ne le i01' juillet 1893, entre le 17 lévrier 190.-*. — 1904. Physionomie peu expressive, rictus continuel, parole affectée d'un chuintement prononcé. Lucien, beaucoup plus dépourvu qu'il ne le paraît, ne possédait aucune notion sco-laire à son emree, en 1903, maigre cela, d'un esprit vaniteux, très satisfait de lui-même, il était toujours prêt à se moquer de ses camarades. Si on lui posait une question, il s'empressait de dire : Oh moi, je sais et lorsqu'on s'adressait à lui, il était incapable de répondre. Le naturel vaniteux subj siste encore quoique atténué, mais 1 intellect de notre malade s'est beaucoup développé au prix de grands efforts, car il est très mal doué. Avec difficulté il es* parvenu à tracer tou-tes les lettres et les chiffres, établit une relation entre eux et la quantité, ébauche l'addition, mais c'est surtout pour la lecture qu'il a beaucoup gagné, il est en très bonne voie et a un grand désir de lire couramment. Nous remarquons une disposition naturelle pour l'orthographe des mots.
1905. — Deva... a continué de bien travailler, aussi ses progrès sont-ils notables; il lit couramment, ma:.s lentement et nous avons été surprises de la rapidité avec laquelle nous y sommes parvenues. L'écriture a marché de pair ainsi que l'orthographe des mots, chaque jour il copie et écrit ensuite de mémoire sa leçon de lecture, il sait lire et écrire les nombres jusqu'à 70, fait seul l'addition et la soustraciïon sans retenues, le raisonnement a aussi gagné, il tient conversation et saisit bien ce qu'on lui dit. Le caractère est meilleur, il tient compte des observations qu'on lui fait, l'amour-propre est éveillé, il est très sensible aux reproches et aux compliments.
XVIII. Bouvign.:. (G.). Imbécillité, hémiplégie droite. — 8 ans; né le 28 mai 1896, entré le 7 mai 1903. Cet enfant, d'une physionomie expressive toutà fait trompeuse, était à son arrivée d'une instabilité absolue. Il était impossible de fixer son attention un instant; aussi, au dire de ses parents, avait-il toujours été renvoyé des écoles comme trouble-classe et inca -pable de rien apprendre; son bagage scolaire était des plus minces: il ne connaissait rien. Lorsque nous avons essayé au début de le faire tenir assis et d'ébaucher les premiers exercices, cela a été des scènes de pleurs, de rages, notre élève déchirait ses vêtements, se mordait les mains et ne vou-lait rien faire. D'une grande indocilité,il lassait la patience de tous.
Pendant plusieurs mois, nous n'avons rien obtenu que l'im-mobilité assise; sans nous décourager cependant, nous avons persisté et nous sommes arrivées à vaincre la volonté négative de Georges.
Actuellement (1904), il est transformé et rempli de zèle pour apprendre; dès que j'entre dans la classe, ses yeux et ses mains me demandent instamment de le prendre près de moi. Il est en bonne voie pour la lecture, établit une relation entre le chiffre et la quantité; fait l'addition simple. Il y a de grands efforts à faire pour écrire, la main droite étant pa-ralysée et la gauche très maladroite; il trace plus ou moins bien toutes les lettres. L'instabilité mentale, quoique amoin-drie, existe encore. Pour la vaincre, il faut que notre malade sente peser sur lui une volonté et un regard qui ne le quittent pas.
1905. — L'amélioration constatée l'année dernière n'a fait que s'accentuer. Bouvign... estbeaucoupplus attentif et a tout à fait pris goût à la classe. Il lit couramment, sait écrire les nombres jusqu'à 100, établit une relation entre le chiffre et la quantité, fait l'addition et ébauche la soustraction, l'écri-ture est un peu plus régulière, il commence à faire de mé-moire de petites dictées.
XIX. Benoit... (André). Imbécillité, entré le 8 janvier 1904 âgé de 7 ans 1/2. Cet enfant, à son arrivée, ne connais-sait que les lettres et les chiffres; d'une instabilité et d'une inattention absolues, il était impossible de le tenir en classe; toujours en mouvement, il n'avait qu'une pensée, taquiner ses camarades, se sauver dans les jardins et commettre quelques méfaits. Cet enfant absolument impulsif n'a aucune méchan-ceté préméditée. A force de patience, nous sommes arrivés à lui faire prendre goût à la classe. Il lit couramment, fait quelques dictées de mémoire et les 3 premières opérations, caractère toujours difficile, grossier, indiscipliné et un esprit de contradiction très prononcé.
XX. Itzikow... (Félix). Idiotie, mutité. Air maladif, teint pâle grands yeux noirs fixes, mornes, sans aucune expression, bouche toujours entr'ouverte ébauchant un sourire perpétuel, parole complètement nulle, tel était cet enfant lorsqu'il nous fut confié.
Aujourd'hui, il est presque transformé, la santé s'est amé-liorée, l'appétit qui lui faisait défaut est régulier, le teint s'est légèrement coloré, la bouche se ferme et n'a plus ce rictus niais qui donnait un air d'hébétude à sa physionomie, son regard est moins lourd et a une certaine expression. Au con-
traire de ses camarades, Félix, par esprit d'imitation, a fait effort pour parler et prononce quelque mots dont il ne com-prenait pas le sens et répétait comme en écho. Les défauts d'articulation étaient nombreux; tous les organes de la parole se mouvaient avec peine, les consonnes étaient impossibles à obtenir, les lèvres surtout n'avaient aucune énergie dans leur jeu; elles restaient molles, entr'ouvertes, de sorte qu'il ne fai-sait guère entendre que des sons.
Notre élève s'est prêté volontiers aux exercices de la gym-nastique de la parole, peu à peu l'articulation s'est modifiée. Uécholalie très prononcée au début, a diminué progressive-ment pour faire place à une certaine spontanéité. Actuelle-ment Félix assemble quelques mots que l'on comprend facile-ment, ces mots ne sont pas dits machinalement, ils sont l'expression d'un désir ou d'une pensée, ce qui nous prouve un grand développement dans l'intellect.
Il ne gâte plus, s'habille et se lave presque seul, sait lacer, boutonner et nouer. Il connaît et nomme les couleurs, les sur-faces, les lettres et les chiffres qu'il arrive à reproduire sur l'ardoise. Il commence même à former et à assembler quelques lettres au crayon sur le cahier. Les colères assez fréquentes au début sont devenues plus rares.
1904. — Itzikowi... continue à s'améliorer pour la parole, les progrès ont marché de pair pour l'écriture et la lecture, il établit une relation, entre le chiffre et la quantité.
1905. — Cet enfant a subi une véritable transformation dans l'espace de deux ans 1/2. Il est devenu complètement propre nuit et jour, comprend tout ce qu'on lui dit, parle encore avec difficulté mais d'une façon assez intelligible. Il travaille avec ardeur en classe, il est en bonne voie pour la lecture courante, écrit de mémoire un grand nombre de mots ainsi que les chiffres jusqu'à 100.
Ce malade qui à son entrée portait le diagnostic « d'idiotie » pourrait être classé parmi les arriérés.
XXI. Chai... (Louis), entré le 28 janvier 1898, âgé de 7 ans 1/2. Mccrocéphale à un degré très prononcé, atteint d'idiotie et d'instabilité mentale. A son arrivée l'enfant ne sa-vêtements. Il était aussi turbulent, très indocile d'une atten-vait pas exprimer ses besoins et souillait journellement ses tion presque impossible à fixer, éprouvant un besoin incessant de locomotion. On est parvenu à le faire rester assis en classe, l'attention sans être encore de longue durée est assez soutenue pour permettre de lui donner quelques notions classiques. Il a appris à s'habiller et à se déshabiller seul, sait lacer, bou-tonner, noue encore imparfaitement. 11 est parvenu à tracer
des « Î » assez régulièrement, enfin il manifeste aujourd'hui ses besoins et ne se salit plus jamais.
1899. — Chai... est en bonne voie d'amélioration.
1900. — L'instabilité est un peu moins grande qu'à l'arrivée; il apporte un peu plus d'attention aux exercices classiques; il vient maintenant en classe avec plaisir et travaille volon-tiers si l'on s'occupe exclusivement de lui, mais, dès que l'on passe à un autre enfant, il cesse de travailler, regarde à droite et à gauche et, finalement", se dérange de sa place pour aller taquiner ou frapper ses petits camarades. Et cependant Chai... n'est pas foncièrement méchant mais il a le goût du comman-dement et lui, qui est l'indiscipline en personne, morigène et corrige continuellement les autres enfants.
Apportant néanmoins une attention un peu plus soutenue, il a réalisé de notables progrès. Il trace régulièrement les principales lignes, quelques surfaces d'une façon très élémen-taire, mais donnant parfaitement l'idée de la figure que l'en-fant a voulu représenter, enfin il forme presque toutes les lettres et commence à les assembler.
Cet enfant qui, ayant quelques dispositions pour l'écriture, reproduit assez fidèlement un modèle donné, est iï.-capable de suivre un tracé. (Nous avons plusieurs enfants dans ce cas). •— La mémoire, des plus fugitives, fait oublier à Chai..., ce qu'il a appris assez vite la veille, aussi constatons-nous peu de progrès pour la lecture au syllabaire. Nous obtenons davan-tage à l'aide des lettres mobiles. La parole, chez cet enfant, continue à s'améliorer.
1901. — Les progrès continuent, Chai... commence à repro-duire un modèle et à suivre les lignes ce que nous n'avions pu obtenir jusqu'à présent, il établit une relation entre le chiffre et la quantité correspondante.
1902. — L'instabilité mentale a diminué sensiblement, il écoute avec attention les leçons orales mais la mémoire est toujours très fugitive et empêche ses progrès pour la lecture.
1903. — La parole s'est beaucoup améliorée, notre élève construit des phrases, emploie les verbes et les pronoms et fait quelquefois des réflexions sur des faits qui se sont passés les jours précédents.
1904. — Chai... a fait beaucoup de progrès pour l'écriture, il reproduit tous les modèles, la lecture ne marche pas de pair, cependant nous constatons plus d'attention, il fait l'addition avec retenues.
1905. — Chai... se développe un peu intellectuellement dans l'ensemble, la lucidité s'accentue et se constate aux réflexions qu'il nous fait. Sa conversation est suivie, la parole est encore affectée d'un chuintement très prononcé. Il est travailleur et
préfère de beaucoup l'activité à l'immobilité de la classe. Il est en bonne voie pour la lecture. Chai... fait de mémoire de petites dictées, sait écrire les nombres jusqu'à 100, se rend compte des quantités, fait l'addition et la soustraction.
XXII. Pard... (Marcel), 4 ans 1/2, atteint d'idiotie du second degré compliquée d'hémiplégie. ?— A son arrivée (mars 1899), il serait resté des journées entières sans bouger de place, se balançant continuellement d'avant en arrière en poussant une sorte de plainte ininterrompue. Il ne parlait pas ou du moins ne disait que papa et pain avec beaucoup de peine et très rarement. — Il marchait lorsqu'on lui donnait la main mais, le quittait-on un instant, il restait immobile ne faisant plus un seul pas; nous faisions mine alors de nous éloigner et l'appelions; il pleurait, ne bougeait pas davantage et serait resté ainsi indéfiniment.
Aujourd'hui (1900), Pard... marche seul et court souvent; monte et descend les escaliers sans aide. Très en progrès éga-lement pour la parole, il répète et comprend maintenant tout ce qu'on lui dit, commence à parler un peu de lui-même. La voix est basse, caverneuse et l'articulation laisse beaucoup à désirer, mais enfin il parle avec à-propos, nous comprenons ce qu'il veut dire.
Le caractère devient plus enjoué et plus affectueux. Pard... commence à jouer avec ses netits camarades.
1901. — Cet enfant qui pleurait sans cesse, ne mangeait pas seul, gâtait nuit et jour est devenu tout à fait propre, il mange seul convenablement, joue avec ses petits camarades, il con-naît et nomme les différentes parties de son corps. Comme exercices scolaires, nous n'avons encore rien obtenu.
1902. — Cet enfant est à l'isolement pour la teigne.
1903. — Pard... connaît maintenant les couleurs. La parole est moins défectueuse.
1904. — Notre malade s'habille et se déshabille seul, i! sait lacer, boutonner, mais ne parvient pas à nouer, l'inat-tention est encore très grande.
1905. — Pard... connaît toutes les lettres, les chiffres, com-mence à tracer quelques bâtons très irréguliers. La Jparole continue à s'améliorer et nous obtenons un peu plus d'attention en classe.
XXIII.Charm... (Victor), atteint d'idiotie complète, est en-tré le 27 juin 1892, âgé de 2 ans \\i(Fig. 14). A son arrivée, il gâtait nuit et jour; la parole et la marche étaient nulles. Ne mangeant pas seul, restant toute la journée dans un état som-nolent, cet enfant semblait n'être doué que de la vie végéta-
tive. Peu à peu, lentement, les ténèbres qui enveloppaient son intelligence se sont dissipées, et enfin nous sommes arrivés à ce résultat inespéré de la lecture courante. En voyant la phy-sionomie, encore si minable, de notre malade, on peut se rendre compte des difficultés que nous avons rencontrées. Malgré la difformité de ses mains idiotes, Charm... est parvenu à former
Fig. 14. - Charm..., à 2 ans 1/2 (1802).
une écriture assez lisible cette année (1901), ce que nous n'avions pu obtenir jusqu'à présent. [Fig. i5 et 16).
Il est vrai que, grâce au traitement persévérant des douches en pluie sur ses mains malades et toujours gonflées (1), elles ne se sont pas ulcérées comme les années précédentes; ses doigts se sont allongés et lui ont permis de tenir la plume.
Il fait l'addition et la soustraction sans retenues, mais n'en
(1) C'est là une des nombreuses applications de l'hydrothérapie que nous avons faites, dans notre service de Bicèlre, depuis 20 ans, et à l'Institut médico-pédagogique de Vitry-sur-Seine.
questions qui lui sont posées. li a de la mémoire et retient les leçons orales.
1902. — Ch... lit et comprend ce qu'il écrit, reproduit de mémoire, sur son cahier, un certain nombre de mots connus
comprend pas encore l'application. La parole est très amélio-rée, l'articulation est nette, il fait des phrases assez correctes, emploie à propos verbes et pronoms, mais ne converse pas volontiers. Ce n'est qu'au prix d'un effort qu'il répond aux
Fig. 16.- Charm..., a Cans 1/2 (1896).
Fir;. 15. — Charm..., a 3 ans 1/2 (1893).
de lui, tels que les jours de la semaine, les mois de l'an-née, etc..
1903. — Les progrès scolaires continuent; il distingue le
masculin du féminin, le singulier du pluriel, fait l'addition avec retenues et la soustraction simple, assiste avec plaisir aux leçons de choses {Fig. ij).
Fin. 18. — Clinrrn... à 15 ans 1/2 (1905).
Fio. 17. — Charm.... à 13 ans 1/2 (1903}.
1904. — La parole est presque normale; il lui arrive très souvent de causer avec les infirmières et raconte ce qu'il voit, principalement les méfaits de ses camarades. La manie de col¬lectionner les chiffons et les papiers existe encore.
iqo5. — Les progrès sont très lents, mais continus. [Fig. 18).
1905, décembre. — Cet enfant a progressé pour loitho-graphe, mais l'amélioration serait beaucoup plus accentuée s'il ne se livrait pas à l'onanisme dès qu'il croit ne pas être vu.
XXIV. Сотт... (Henri), né le 18 mars 1890, âgé de 7 ans à son entrée, le 24 avril 1897. — Idiotie com.plète: gâteux, marchant avec difficulté, bredouillant d'une façon inintelli¬gible, restant presque toute la journée plongé dans une sorte de demi-sommeil, indifférent à tout ce qui l'entourait: parole, jeux; nous ne parvenions pas à secouer sa torpeur. Une sorte de bave sanguinolente s'échappait presque continuellement des commissures des lèvres. Les mucosités du nez coulaient sans qu'il songeât à les essuyer. — Les sentiments affectifs ne semblaient pas exister, l'enfant voyait ses parents au parloir, les quittait sans que rien ne trah'.t le plus petit élan. — Nous avons avec lui, dans notre service, son frère aîné également très dépourvu, on n'aurait jamais soupçonné leur lien de parenté, tellement ils étaient indifférents l'un à l'autre.
Peu à peu, avec une extrême lenteur, nous avons vu l'en¬gourdissement qui enveloppait notre malade se dissiper; la vie végétative a fait place à un peu d'animation. Il a commencé à s'habiller, à parler, à s'attacher à nous, à son frère. Devenu rrio.'ns maladroit de ses mains, il nous a rendu quelques ser¬vices dans les dortoirs; mais il restait encore absolument réfrac-taire à tous les exercices scolaires; la somnolence le prenait dès qu'il était en face d'un livre ou d'un cahier.
Ce n'est guère qu'en 1901, c'est-à-dire après 4 ans de trai¬tement, qu'il a commencé à prendre goût, d'abord aux leçons orales, puis à l'écriture et au calcul et surtout à la lecture des mots imprimés. En 1902, il lit presque couramment, copie ce qu'il lit et écrit même de mémoire un certain nombre de mots imprimés. Il établit bien la relation entre le chiffre et la quan¬tité, sait écrire les nombres jusqu'à 100, commence à se familiariser avec la monnaie. Il fait l'addition et la soustraction. Il tient conversation, sa parole a encore quelques légères défec¬tuosités. Il joue et se montre assez docile.
1903. — Cot... est arrivé à la lecture courante.
1904. — Il continue à progresser lentement; il aime à rendre des services ménagers. Sa -parois s'est beaucoup améliorée.
I9°S — Cot... évolue avec lenteur, mais sans arrêt; l'amé¬lioration est longue à obtenir, mais ce qu'il sait, il ne l'oublie pas; il a gagné pour l'orthographe et commence à avoir quel¬ques notions de calcul et à compter un peu mentalement.
Décembre. — Les progrès continuent.
XXV. DESSERT... (Gabriel), né à Argenteuil le 5 septem¬bre 1885, entré le 21 mai 1894.
Imbécillité avec myopie, tris prononcées. Parole et marche singulières, gâte quelquefois le jour, toujours la nuit. Physio¬nomie tout à fait ingrate, notions classiques presque nulles, ne connaît que ses lettres et un peu les chiffres; c'est ainsi qu'il confond le 6 avec le 10. Pendant le courant de l'année 1894, il a appris à lacer, nouer, boutonner, connaît toutes les couleurs et même le nom de quelques étoffes ainsi que les chiffres. Caractère un peu batailleur et criard, mais docile.
1895. —1 Dessert... a réalisé quelques progrès pour la classe; il commence à lire, mais l'écriture est à peine lisible.
1896. — Notre élève lit couramment, il fait l'addition avec retenues, il éprouve une grande difficulté pour tout ce qui est calcul. L'écriture semble s'être améliorée, mais est toujours défectueuse.
1897. — Cet enfant continue à apporter beaucoup de bonne volonté; ses progrès sont sensibles en orthographe; il fait avec intelligence de petits devoirs de grammaire, verbes et analyses.
1898. —1 Notre élève est arrivé à faire assez bien les deux premières opérations, l'écriture s'améliore de plus en plus; il assiste avec plaisir aux leçons orales et en profite.
1899. — Progrès lents niais continus. Son esprit, fermé jusqu'alors pour le calcul, semble s'ouvrir : il fait la multi¬plication. Plusieurs fois il a été surpris se livrant à des attou¬chements.
1900 et 1901. — Cet élève a assez bien travaillé pendant ces deux années; d'un naturel calme et studieux, il s'applique à tous les devoirs. Il a gagné pour l'orthographe et l'écriture, très peu pour le calcul. Il aime à rendre service et oblige volontiers ses camarades.
T902. — Les progrès continuent; Dessert... fait maintenant l'application de l'addition; l'esprit d'observation S2 forme, et en causant avec lui on est tout surpris du développement de l'intellect. — Caractère peu démonstratif.
1903. — Nous sommes satisfaits de cet élève qui apporte toujours de la bonne volonté pour tous les exercice scolaires. L'écriture qui était illisible est meilleure; il fait aussi moins
BounNEviL'.E, Bicêtre, 1905. 3
de fautes dans les dictées, il ébauche la rédaction, mais est toujours réfractaire au calcul.
1904. —? Progrès peu marqués, cet enfant, opéré d'une her-nie, ayant passé plusieurs mois à l'infirmerie.
1905. —' Travailleur et obligeant, nous sommes toujours contents de lui. Il a une prédisposition naturelle pour l'or-thographe; avec beaucoup de peine, il est arrivé à faire les opérations, ne sait encore faire que l'application de l'addition et de la soustraction.
Décembre. — Cet élève travaille toujours avec goût en classe.
XXVI. — Mill... (Emile) est entré le 10 août 1895, âgé de 9 ans, A son arrivée il était atteint d'idiotie complète, gâtait, ne savait pas s'habiller, mangeait à pleine main; il était d'une nature extrêmement paresseuse, somnolente et n'avait aucune notion classique. En 1896, il est rendu propre, mange plus convenablement, commence à s'habiller. ?— En 1897, il a appris à lacer, nouer, boutonner, à se laver les mains seul, à reconnaître les couleurs, les principales parties de son corps, presque tout le contenu des boîtes aux leçons de choses. ?— En 1898, il reconnaît et nomme les lettres, chiffres, sur-faces : place bien les bâtonnets dans le casier, exécute bien les mouvements de la petite gymnastique. Dans le courant de 1899, il commence seulement à prendre goût à la lecture et à l'écriture, lit un certain nombre de nos mots imprimés et s'intéresse davantage à tous les exercices, classiques.
En 1900, les progrès ont été très sensibles pour la lecture, l'écriture et le calcul. Cet enfant, dont l'amour-propre s'est éveillé, est heureux des progrès réalisés et travaille avec plai-sir. Il lit et écrit un grand nombre de mots imprimés isolé-ment; syllabe assez facilement; fait l'addition, la soustraction, commence la multiplication. L'écriture, très améliorée, est très lisible. Cet enfant est en bonne voie pour la lecture courante.
1901. — Mill... passe à la lecture courante. Il fait de petits exercices de grammaire, distingue le genre et le nombre, sait faire l'addition, la soustraction, la multiplication, ñîòòåïñç à calculer mentalement, aime beaucoup à rendre service et s'en acquitte bien. Il a de l'amour-propre, est très sensible aux reproches et aux compliments.
1902. — Les progrès sont très marqués; il a surtout gagné pour l'orthographe, fait de petites dictées, verbes et analyses. Il a beaucoup de goût pour le calcul.
1903 et 1904. — Notre malade continue à progresser pour tous les exercices scolaires.
1905. — Progrès notables, surtout en calcul, il fait main-
tenant la division et l'application des deux premières opéra-tions, commence la rédaction. Il va à l'atelier de brosserie; son patron est satisfait de son travail. Caractère toujours indisci-pliné et impoli avec le personnel.
Décembre. — Mill... a pris un goût réel à la classe, aussi les progrès sont-ils satisfaisants.
XXVII. Lemait... (Georges) est entré en avril 1890, à l'âge de 13 ans et demi. — A son arrivée, cet enfant, atteint d'idiotie profonde, se trouvait presque au dernier degré de l'échelle de l'idiotie, ayant tous les tics et manies des idiots : parole nulle, poussant des cris sauvages, mordant ceux qui l'entouraient, gâtant jour et nuit.
Signalé déjà dans le Compte rendu du service de 1899, comme très amélioré, est enfin arrivé à lire couramment grâce à l'emploi simultané du syllabaire et des mots imprimés iso-lément.
L'écriture ayant marché de front, il copie chaque jour la leçon de lecture et écrit de mémoire un certain nombre ds mots, tels que ceux qui concernent les couleurs, nombres, jours de la semaine, vêtements, famille. Lemaît... éprouve une grande difficulté pour le calcul; il commence cependant à faire seul l'addition.
La parole est encore défectueuse. Néanmoins notre malade a réalisé de sensibles progrès; il a acquis pendant cette année 1900 ch, g, v, z, M, gn, bl; mais tous ces sons, bien articulés au commencement ou dans le corps des mots, sont nuls lors-qu'ils forment la syllabe finale muette. Ainsi Lemaît... qui dit très bien : blanc, bleu, tableau, dira : « ta » pour table, « por » pour porte; de même il dira « pa » pour paille; « vi » pour vigne, alors qu'il dit facilement bouillon, gagné.
1901. — Progrès satisfaisants pour la classe, il est arrivé à lire couramment; l'écriture devient plus lisible.
1902. — Cet enfant a fait des progrès pour les exercices classiques. Il a une mémoire extraordinaire pour l'ortho-graphe des mots qu'il a lus. Il fait l'addition, la soustraction, ébauche la multiplication. Il fait quelques exercices élémen-taires de grammaire. Il devient de plus en plus maniaque. Il ne faut jamais que rien vienne intervertir l'ordre des choses établi, sinon il est furieux. Si, pour une cause ou une autre, une des infirmières change son jour de sortie, il l'invective et bougonne toute la journée à ce sujet. Dans une promenade, si l'on ne revient pas par le même chemin que l'on a pris en allant, il se met en colère et récrimine pendant le trajet. Si le jour cù l'on a l'habitude de faire une leçcn orale de gram-maire, on fait une leçon de choses, il est fâche, ne veut rien
écouter, ne répond que des bêtises aux questions qu'on lui pose et fait en sorte de troubler l'ordre.
Ses camarades, qui s'aperçoivent de sa bizarrerie de carac-tère, le taquinent souvent : alors ce sont des rages, il crie, trépigne, tape à droite, à gauche, tout ce qui l'environne (meu-bles et gens) et ne se calme que lorsque l'on fait signe de le conduire en cellule. — A l'entrée idiotie complète; aujourd'hui on poserait le diagnostic : imbécillité.
1903. — Les progrès sont lents, mais d'un semestre à l'autre, nous en constatons toujours quelques-uns. Il a appris à connaître l'heure, la monnaie, les poids et les mesures.
1904. — Rien de particulier à signaler sur Lemaît..., si ce n'est que son esprit rageur et original s'accentue de plus en plus.
1905. — Lemaît... a beaucoup gagné pour l'orthographe; il fait beaucoup moins de fautes et comprend mieux ce qu'il lit et ce qu'il écrit. — Caractère de plus en plus rageur et original.
XXVIII. Rob... (Maurice), né à Gentilly, le 29 mars 1887; est entré le 26 janvier 1893, parlant à peine, ne sachant pas s'habiller et n'ayant aucune notion classique: Imbécillité, hémi-plégie gauche. [Figures ig, 20 et 21).
1894. —• Il sait s'habiller, lacer, nouer, boutonner, connaît ses chiffres, ses lettres, il commence à lire; nous espérons qu'il passera d'ici peu à la lecture courante.
1896. — Rob... lit couramment, fait de petits exercices de grammaire, dictées, analyses, verbes; il paraît toutefois réfrac-taire au calcul; l'écriture laisse à désirer.
1897. —? Cet élève a beaucoup progressé pour l'orthographe et la rédaction; il fait les quatre opérations, mais ne saurait les appliquer. [Fig. 22.)
1898. — Les progrès continuent; ils sont surtout assez sen-sibles pour le calcul; jusqu'à présent il éprouvait une grande difficulté pour comprendre les plus petits problèmes, aujour-d'hui, il y a pris goût et fait l'application de l'addition et de la soustraction.
1899. — Notre élève ayant apporté un peu de nonchalar.ee, nous n'avons pas réalisé les progrès que nous espérions. Ca-ractère assez facile quoiqu'un peu rageur et bizarre: lorsqu'on lui adresse des reproches, il est pris d'une envie de rire qu'il a peine à contenir. [Fig. 23 et 24).
1900. — 11 reprend goût à la classe; aussi les résultats sont-ils satisfaisants; il a de l'amour-propre et aiim à rendra service; il va à l'atelier du tailleur.
1901 et 1902. — Les progrès s'accentuent. [Fig. 25et 26). 1903. — Cet élève continue à bien travailler pour tous les
Fio. 19. - Robà 5 ans 1/2 (1893).
Fig. 20. — Rob..., à 5 ans 1/2 (1893).
Fig. 81. — Rob..., à 5 ans 1/2 (1893).
Fig. 22. —Rob..!, à 10 ans 1/2 (1897). Fïg. 23. — Rob..., à 12 ans 1/2 (1899). Fis. 24.— Rob..., à 12 ans 1/2 (1899).
exercices classiques; ses devoirs se rapprochent assez de ceux des enfants normaux; nous espérons pouvoir le présenter l'année prochaine au certificat d'études. (Fig. 27, 28 et 2g).
Fig. 25. — Rob..., à 14 ans 1/2 (19011.
^1904. — Il a passé avec succès l'examen du certificat d'études et suit en ce moment les cours professionnels de l'école d'infirmiers et infirmières de Bicêtre,
Fig. 26.— Rob..., à 14 ans 1/2 (1901).
Fn. 27. -Rob..., à 16 ans 1/2 (1903). Fis. 28. - Rob..., àl6 ans 1/2 (1903).
Fig. 29. — Rob..., à 16 ans 1/2 (1903).
Fir. 30.- Rob..., à 18 ans 1/2 (1905).
Fra. 31,— Kob..., à 18 ans 1/2 (1905).
Fíg. 33. —Rob..., à 18 ans 1/2"(1905)
1905. —? Il a obtenu le diplôme d'infirmier (fin juillet) ; il a même remporté quelques prix ainsi que le livret Gallois.
20 août. — Rob... passe à la grande école. A l'atelier de couture, il fait complètement le pantalon et le gilet. (big.3o, 3i etç2).
XXIX. Poirs... (Marcel), idiotie; hémi-plégie droite, entré le 27 juin 1893 à l'âge de cinq ans, gâtant nuit et jour, mar-chant péniblement, ne sachant pas s'habiller et n'ayant aucune notion scolaire.
1894. — Dans le courant de l'année cet enfant a été rendu propre, a appris à s'habiller, reconnaît toutes les lettres et les chiffres.
1895. — L'amélioration continue en tous points; notre élève est en bonne voie pour la lecture, écrit de la main gauche.
1896. — Poirs... lit couramment, mais ne comprend pas très bien ce qu'il lit, l'écriture est très régulière.
1897. — P... fait de réels progrès en toutes choses, sauf en calcul.
1898. — L'améiioration continue lentement, mais sûrement, la mémoire est lente, mais fidèle.
1899. — Notre élève a beaucoup gagné pour l'orthographe et semble moins réfractaire au calcul.
1900. — Le travail de cet enfant est régulier et il est très ponctuel pour ses devoirs, ses cahiers sont bien tenus, et bien que se servant de la main gauche, son écriture est très lisible.
1901. — Les progrès sont lents et ne sont obtenus qu'avec effort et continuité, il saisit difficilement ce qu'on lui explique, mais comme il apporte de l'attention et de la persévérance il arrive à un résultat satisfaisant. Caractère calme, docile, ré-gulier, mais personnel.
1902. — Poirs... a beaucoup gagné pour l'orthographe, il fait aussi de petites rédactions et a acquis quelques notions d'histoire et de géographie.
1903. —• Progrès très sensibles pour l'arithmétique, il résout assez vite et avec justesse un calcul mental, connaît bien toutes les mesures métriques et fait sans erreur les 4 opé-rations. Cet élève a en toute chose la conception lente, mais ce qu'il al une fois saisi, il le garde et ne l'oublie pas.
1904. — Poirs... étant très raisonnable, nous avons essayé à deux reprises de le placer au dehors, mais il n'a pu y rester à cause du tremblement dont est affectée sa main droite. De-puis le Ier décembre, il est, comme aide,chez un pharmacien du Kremlin.
1905. — Toute l'année, Poirs... est resté chez le patron où
nous l'avons placé, il est content de ses services. Il est entré chez lui à raison de 15 francs par mois, il l'a augmenté pro-gressivement. Actuellement, il gagne 40 francs.
XXX. Couri... (Georges), 10 ans, atteint d'imbécillité. Pris à son arrivée en novembre 1896. Cet enfant, d'une inat-tention absolue, nous faisait souvent douter de sa lucidité par ses extravagances. D'une paresse excessive, il pleurait à san-glots lorsqu'il fallait travailler et dès qu'on ne s'occupait plus de lui il se couchait sur son cahier ou sur son livre et dormait. En juin 1897, nous commençons seulement à constater un peu plus d'attention et de bonne volonté. A partir de cette époque, Y amélioration a continué, très lentement il est vrai, mais sûrement; le caractère est devenu plus gai, plus com-municatif et notre élève a commencé à prendre goût à la lecture. Enfin, connaissant maintenant tous les sons, il passe à la lecture courante, mais il sera long, croyons-nous, à lire tout à fait couramment. Il ne s'habitue pas à lire du regard un mot entier pour le prononcer ensuite à haute voix. Il dé-tache chaque syllabe, qu'il lit lentement, en laissant un trop long temps d'arrêt avant de lire la suivante.
Couri... ne lit bien couramment que les papiers imprimés, qui sont pour lui un véritable amusement et sur lesquels nous comptons beaucoup pour graver dans sa mémoire la forme graphique d'un grand nombre' de mots.
L'écriture, moins empâtée, a beaucoup gagné pendant ces derniers mois; toutefois, cet enfant commence seulement à pouvoir copier la leçon de lecture. A l'inverse de la majorité de nos élèves, l'écriture, chez celui-ci, est toujours restée très au-dessous de la lecture. Ii a toujours une grande difficulté pour le calcul et n'arrive pas encore à faire complètement seul l'addition.
1900. •— Il est en bonne voie pour la lecture courante, l'écriture a beaucoup gagné; avec beaucoup de difficultés nous arrivons à lui faire faire l'addition.
1901. — La lecture est devenue courante. Cet enfant d'une paresse extrême au début, travaille maintenant avec goût en classe.
1902. —• Il fait de petites dictées, quelques exercices de grammaire qu'il comprend, ainsi que l'addition et la soustrac-tion. Caractère toujours turbulent, indocile et menteur.
1903. — Les progrès continuent pour tous les exercices, sauf pour le calcul.
1904. —? Couria... continue à faire des progrès scolaires, mais les extravagances de caractère s'accentuent; il semble prendre plaisir à dire des choses dépourvues de lucidité, ce qui le fait renvoyer de plusieurs ateliers.
1905. — Notre élève travaille avec goût en classe, il a moins de fautes dans ses dictées, fait les trois premières opérations, et ébauche la division, mais ne sait encore faire que l'appli-cation de l'addition. Caractère un peu moins extravagant de-puis trois mois il va à l'atelier du tailleur.
XXXI. Jes. (Edouard), né le 16 janv. 1886, âgé de 9 ans à son entrée, le 14 juin 1894, qui n'avait rien appris jusqu'en juin 1895, est arrivé à la lecture courante à la fin de l'année 1896, a acquis quelques notions de grammaire et de géographie, mais l'esprit reste absolument fermé pour le calcul. Cet enfant a toujours besoin d'être encouragé, au moindre signe d'impatience, à la plus légère remontrance, il se trouble et ne sait plus rien faire.
1897. — L'amélioration continue lentement.
1898. — Jes... passe à l'isolement pour la teigne et nous revient à la fin de i'année 1899.
1900.--J... tiavaille avec beaucoup d'ardeur en classe
et les progrès s'accentuent.
1901. — Grâce à sa bonne volonté ininterrompue, malgré un esprit lourd et s'ouvrant difficilement, notre malade fait des progrès notables pour l'orthographe et les leçons orales qu'il écoute avec beaucoup d'attention. Toujours rêfractaire au calcul, il ne parvient encore qu'à faire l'addition. Carac-tère docile, sujet à des accès de pleurs et de rires sans cause kien déterminée.
1902.— Jes... est languissant, a maigri d'urne façon inquié-tante et l'amélioration est stationnaire.
1903. — Progrès lents mais continus. Nous l'envoyons dans divers ateliers où on refuse de le garder le jugeant beau-coup plus nul qu'il ne l'est.
1904. -— La santé étant meilleure, Je... reprend goût à la classe, il a surtout gagné pour l'orthographe pour laquelle il a une aptitude particulière, il en est de même pour le calcul mental, il compte de tête avec une exactitude et une rapidité surprenantes.
1905. —- J... travaille toujours avec goût et docilité en classe, il fait maintenant les 3 premières opérations et ébauche la division à un chiffre, la rédaction est très difficile à obtenir car il n'a pas d'imagination; sa conversation est nulle, il ne fait jamais de réflexions et ne répond qu'avec effort aux ques-tions qui lui sont posées, la timidité et l'impressionnabilité sont excessives, presque maladives.
XXXII. Gava... (Emile), né le 31 janvier 1890, âgé de 9 ans, idiotie, nanisme, s'est beaucoup amélioré intellectuelle-ment et moralement.
Bournevii.i k, Bicélrc, 1!J05. 4
A son entrée (26 mai 1899), il avait beaucoup de mauvais instincts, tels que le vol, le mensonge, la méchanceté envers ses camarades, la grossièreté et même l'obscénité dans ses pa-roles et dans ses chants.
Actuellement (déc. 1902), il est deux, poli, docile, affec-tueux. L'inclination au vol semble avoir disparu, il est encore taquin avec ses camarades, parfois une grossièreté lui échappe, mais ce qui était une habitude est devenu une exception. Il est studieux, fait avec goût tous les exercices scolaires; aussi ses progrès sont-ils notables. Il lit presque couramment, fait l'addition et la soustraction, écrit de mémoire sous forme de dictée un certain nombre de nos mots imprimés.
L'attention, qui semblait infixable au début, est maintenant assez soutenue pour lui permettre de profiter des leçons orales. L'onanisme qui était fréquent n'est plus que très rarement constaté. Le zézaiement, signalé à son arrivée, subsiste encore aujourd'hui.
1903. — Gavar... est arrivé à lire couramment il a pro-gressé en tout, l'écriture est plus lisible, fait un peu de dic-tées quelques exercices sur le genre et le nombre, cet enfant a une obéissance immédiate.mais sans durée.
1904. -- Notre élève a beaucoup gagné pour le calcul, fait l'addition et la soustraction avec retenues et prend goût au jeu du marchand.
I9°S- — Ler progrès chez cet enfant sont lents mais régu-liers, il n'y a pas d'intermittence, il en est de même pour son caractère qui est toujours égal, il écoute bien les leçons orales et a acquis quelques notions d'histoire et de géographie. Il connaît l'heure et la monnaie. Très obligeant et travailleur, il rend beaucoup de services ménagers.
XXX.1X. Ricqu.. . (Emile), 7 ans, né le 9 décembre 1893, atteint d'idiotie -profonde et d'hémiplégie gauche. A son arrivée le 27 mai 1899,11 gâtait jour et nuit. Parole limitée à papa, maman, pa pour pain. — Aujourd'hui (1900), il ne gâte plus; il exprime ses besoins. La parole à fait de grands progrès; il. dit tous les jours des mots nouveaux mais avec une articulation encore très défectueuse. -•- Il s'habille et se déshabille seul sans pouvoir cependant lacer, r.ouer, boutonner. — Cet enfant, atteint à son arrivée de daenomanie (ou manie de mordre), sans colère, sans cause aucune, pour le seul plaisir de mordre est enfin guéri de ce penchant.
1901. — Ricqu... signalé comme propre le jour, l'année précédente, est rendu propre la nuit.
1902. — R... a appris à lacer, boutonner, mais ne parvient pas encore à nouer.
1903. — Il place et nomme les couleurs, mais les progrès sont presque nuls, car il nous est impossible d'obtenir quelques minutes d'attention de suite, notre élève éprouvant un besoin de locomotion incessant.
1904. — Malgré la paralysie dont est affectée sa main gauche Ricqu... est arrivé à faire le nœud à rosette très habil-lement. Le caractère s'est un peu amélioré, il est moins pleu-reur.
1905. — Nous avons obtenu un peu plus d'attention: lorsque R... est bien disposé, il montre et nomme les principales par-ties de son corps et de ses vêtements. Il distingue un plus grand d'un plus petit, un objet lourd d'un léger.
XXXIV. Fél... (Léon), 13 ans 1/2, né le 2 juillet 1887, entré en mai 1890. Il était à'idiotie -prononcée, compliquée d'épi-lepsie et d'hémiplégie droite.
A son arrivée (1899), Fél... se tenait à peine debout et gâtait jour et nuit. La parole, très défectueuse, était presqu'in-compréhensible. Cet enfant a été rendu propre en 1893 et sa parole, très améliorée, commence, à cette époque, à être bien distincte, il forme de petites phrases. — En 1894, il s'habille et se déshabille seul, place les lettres, les surfaces, les cou-leurs. Il commence à former quelques lettres et chiffres en 1895. Toujours en mouvement, Fél... se balançait d'avant en arrière dès qu'on l'obligeait à rester assis.
En 1898, notre élève commence à prendre goût .à la lecture. — En 1899, sous linfluence du traitement, les accès d'épi-lepsie se raréfient et nous constatons en même temps une sensible amélioration dans l'intellect de cet enfant. A partir de cette époque, la mémoire a paru se développer et les pro-grès en toutes choses s'en sont ressentis, principalement pour la lecture qui semblait être pour Fél.... d'une difficulté insur-montable, car nous avancions d'une page pour retourner de deux en arrière le lendemain. Enfin cette année il a fini par passer à la lecture courante. Il comprend ce qu'il lit mais pas toujours ce qu'il écrit. Il commence cependant à faire de petits exercices de grammaire. L'écriture est bonne et très lisible bien que l'enfant écrive de la «¡8« gauche, le côté droit étant paralysé. Pour le calcul, il fait l'addition avec retenues et commence la soustraction, mais nous éprouvons la plus grande difficulté à lui faire saisir le plus simple calcul mental. Tout ce qu'on est parvenu à apprendre à cet enfant n'a été obtenu, qu'avec une grande dépense de peine et de temps, car il est beaucoup plus dépourvu qu'il ne le paraît de prime-abord.
1901. — La lecture devient plus courante, l'amour-propre semble s'éveiller.
1902. — Fél... commence à acquérir quelques notions de grammaire mais jusqu'à présent, il nous a été impossible de lui faire écrire de mémoire la plus petite dictée, même celle des mots qu'il écrit journellement.
1903. —? Les progrès sont toujours, extrêmement lents, tout exercice nouveau, si simple soit-il, semble une montagne à apla-nir. Chez presque tous nos enfants les débuts sont arides et pénibles, mais une fois les premiers résultats obtenus, il se produit généralement une sorte de détente et nous éprouvons des difficultés moindres; chez Fél... les années se succèdent et l'amélioration est aussi difficile à obtenir qu'au commen-cement; aussi notre élève se décourage-t-il souvent et a besoin d'être remonté pour lui faire reprendre confiance en lui-même. Il arrive à faire l'addition avec emprunt et la soustraction simple, mais ne saurait en faire l'application, il connaît l'heure, la monnaie et prend goût aux exercices ménagers.
1905. —- Les progrès scolaires sont peu sensibles, mais il apporte beaucoup de goût au travail manuel et s'y prend très adroitement. Dans l'état général nous constatons une amélio-ration assez sensible, il y a plus de lucidité dans le raisonne-ment, plus de calme, il a mis sou à sou ce qu'il gagnait de côté pour s'acheter une montre « objectif de ses désirs depuis plusieurs années ». Il aime à faire le moniteur et à s'occuper de ses camarades.
XXXV. Marcil... (André), né le 13 octobre 1893, entré le 20 décembre 1903. Arriération mentale, ñ ho fée, strabisme, affaiblissement du bras gauche. L'état nerveux de cet enfant s'est modifié favorablement: la chorée n'existe pour ainsi dire plus. Très en retard pour son âge, André a bien travaillé pen-dant l'année, il lit couramment et pour tous les exercices sco-laires a fait des progrès notables; il fait les trois premières opérations et commence à en faire l'application. Il calcule assez vite mentalement et est un de nos plus habiles dans le jeu du marchand.
1905. — Notre élève fait des progrès pour l'orthographe. L'écriture s'est améliorée. Il fait les 4 opérations et l'applica-tion de l'addition. Il apporte beaucoup de bonne volonté, pour tous les exercices scolaires et est assez docile, commence à rendre quelques services ménagers.
XXXVI. Pel... (Léon), né le 9 mars iSqi. Idiotie dit-second degré, sclérose en flaques. A son entrée (1896) ne se tenait debout que soutenu sous les bras, ne mangeant pas seul, gâtait nuit et jour et parlait avec difficulté. Cet enfant à commencé en 1897 à se tenir debout dans un chariot et à se servir de la cuiller. En 1898, la marche est devenue plus assu-
rée, les mains moins maladroites. En 1899, il est parvenu à se déshabiller seul et à parler plus intelligiblement. Il gâtait encore très souvent jour et nuit.
Actuellement (1901), il a plus d'équilibre dans la marche, il est tout à fait propre le jour; s'habille complètement seul, tient conversation, emploie les verbes, les pronoms, fait des réflexions sensées. Il a pris goût à la classe, connaît et nomme toutes les lettres de l'alphabet ainsi que les chiffres, les cou-leurs et les surfaces.
Il s'intéresse aux leçons de choses et distingue un certain nombres d'objets. Il sait lacer, boutonner, compter les objets jusqu'à 10. Pour l'écriture nous n'avons encore rien pu obtenir en raison du tremblement dont il est affecté. Cet enfant a été notablement amélioré pour la parole.
1902. — Il commence à syllaber et à compter; l'intellect se développe, il parle, raisonne et fait part de ses réflexions, il a beaucoup d'amour-propre.
1903. — L'amélioration continue lentement mais sans arrêt. La parole est plus nette.
1904. —? Il est rendu propre. Les progrès réalisés en classe sont plus satisfaisants. Il prend goût à la lecture, lit quelques papiers, commence à établir une relation entre le chiffre et la quantité. Caractère sournois très difficile, mauvais et gros-sier. L'écriture très défectueuse est due à son tremblement (sclé-rose en flaques).
1905. — Pell... prend de plus en plus goût à la classe. Il désire vivement apprendre à lire et fait tous ses efforts pour cela. Il est plus docile et ne cherche plus, comme autrefois, à troubler l'ordre et à détourner l'attention des autres élèves, aussi les progrès sont assez sensibles mais, malheureusement, l'impossibilité de le faire écrire empêche tous les exercices d'aller de pair. La marche semble être plus assurée.
XXXVII. Beauti... (H. Ch.), né le 29 janvier 1893. Imbécillité. Entré le 15 février 1902, à l'âge de 9 ans, com-mençait à lire par monosyllabe, recopiait assez difficilement un modèle, savait faire l'addition simple.
1903. — Un peu de progrès en toutes choses, il ébauche la dictée et quelques exercices de grammaire, fait les deux pre-mières opérations, mais ne saurait en faire l'application.
1904. — L'amélioration très lente, notre élève est languis-sant et passe une partie de son temps à l'infirmerie.
1905. — La santé de Beaut... est plus satisfaisante, aussi ses progrès s'en ressentaient. Il a beaucoup gagné pour l'écri-ture, l'orthographe et surtout le calcul, il sait faire l'applica-tion des quatre opérations, il compte vite mentalement et est
Un des plus habiles au jeu du marchand. Il va à l'atelier de brosserie et rend habilement quelques services ménagers.
XXXVIII. Micit... (Victor), ii ans, né le 18 sept. 1894, entré le 2 mars 1904. Hydrocéphalie, nanisme, idiotie simple. A. son arrivée, gâtait toutes les nuits et souvent le jour, mar-chait avec peine, parlait avec volubilité, comme un perroquet, répétant des phrases toutes faites dont il ne comprenait pas le sens.
Actuellement, il est propre le jour et la nuit, est moins loquace, parle, avec plus de lucidité; la somnolence que nous avons eu à vaincre au début a presque disparu. Victor tra-vaille avec plaisir en classe, est en bonne voie pour la lecture, trace toutes les lettres et les chiffres et ébauche même l'addi-tion,
Notre malade apporte de l'attention et ferait des progrès beaucoup plus rapides si sa mémoire était plus fidèle; mais ce qu'il sait parfaitement un jour est oublié le lendemain, ce qui nous oblige à revenir souvent en arrière.
1905. — Progrès assez sensibles pour la lecture, l'écriture a gagné, il reproduit assez facilement un modèle, il sait écrire les nombres jusqu'à 70, établit une relation entre le chiffre et la quantité correspondante, la mémoire est toujours fugitive.
XXX IX. Sombr... (Marcelle), née le 16 mars 1897, est
entrée en octobre 1904, à l'âge de 7 ans 1/2. Cette enfant était atteinte d'imbécillité avec perversions instinctives, onanisme, incontinence nocturne d'urine, accompagnée souvent de gâ-* 'isme complet. La physionomie paraissait beaucoup plus expressive que ne le comportait la réalité, car, en somme, l'enfant était très arriérée. Elle avait des moments d'excita-tion nerveuse, pendant lesquels elle se livrait à des jeux désor-donnés, à des actes de cruauté envers ses compagnes et à toutes sortes d'excentricités. Elle était sournoise et menteuse, n'avait aucun sentiment d'affectivité. — Au point de vue classique, elle connaissait ses lettres et ne faisait que commencer à syllaber. Elle ne savait pas compter; n'écrivait que d'après un modèle, son écriture était à peine lisible. Son indifférence en toutes choses, son entêtement, son manque complet d'attention, son insensibilité aux réprimandes, tout en elle faisait présumer de nombreuses difficultés pour obtenir quelques résultats, soit au point de vue classique, soit au point de vue moral.
1905. — Sous l'influence du traitement, des résultats sérieux ont été obtenus. Peu à peu ses mauvais instincts se sont dissipés. Plus d'onanisme. Plus d'excitation nerveuse, comme au début. Elle ne cherche plus à faire du mal à ses
compagnes. Elle est devenue affectueuse et reconnaissante. En même temps que ses perversions disparaissent, son intelli-gence se développe; elle fixe son attention sur tout ce qui lui est enseigné. Elle lit couramment, écrit très lisiblement, fait l'addition et la soustraction, des devoirs de grammaire et com-mence à faire de petites dictées. Elle s'intéresse beaucoup aux leçons de choses. Elle aime à se rendre utile. Elle va à la «ou-ture et fait bien la gymnastique. Elle a encore de l'incontinence nocturne d'urine, mais ne gâte plus. L'enfant est donc, sous tous les rapports, en bonne voie d'amélioration.
XI.. Wol... (Jeanne), née le 18 août 1891. Entrée en janvier 1904, à l'âge de 12 ans. Cette enfant était atteinte d'imbécillité à un degré très prononcé. Inertie et mutité pres-que complète. Incontinence nocturne d'urine. Elle était triste, ne se donnait aucun exercice, tous ses mouvements étaient lents. Elle n'était capable d'aucun travail manuel. Aucune aptitude pour l'étude; ne connaissait pas une seule lettre et ne savait même pas tenir un porte-plume. La physionomie était sans expression, d'un aspect mélancolique, les yeux sans vivacité.
1905. — Depuis quelque temps, il se produit chez cette enfant un certain développement. Elle se donne de l'exercice, joue, saute et court avec ses compagnes; ses mouvements sont moins lents. Elle est devenue plus gaie. Elle s'occupe principa-lement des soins du ménage; elle fait son lit seule, enlève la poussière des portes, des chaises, des lits de son dortoir et le fait très minutieusement. Elle va à l'ouvroir et aime à coudre. Elle sait faire des ourlets, des boutonnières et poser des bou-tons. Mais elle se sert de la main gauche, ce qui rend le tra-vail plus lent et plus difficile; l'enfant s'obstine à ne pas se servir de la main droite, bien qu'elle ne soit point paralysée. Elle aime la gymnastique et essaie de faire tous les mouve-ments. Ce qui laisse le plus à désirer, c'est la classe. La parole étant très défectueuse, il lui est très difficile d'articuler les lettres franchement et d'émettre les sons. Sa voix est nasil-larde, ce qui contribue encore à rendre l'enseignement de la lecture très difficile. Tous ces obstacles découragent l'enfant, elle manquerait de goût pour l'étude. Enfin, elle connaît toutes les lettres, commence à écrire. Elle distingue bien toutes les couleurs, reconnaît les légumes secs et verts, et les différentes variétés de pâtes alimentaires, en un mot fout ce qui est con-tenu dans les tiroirs des leçons de choses.
L'enfant n'urine plus au lit. La physionomie est moins triste, les yeux sont beaucoup plus vifs. Amélioration notable
au point de vue du caractère, des travaux manuels et de l'in-continence d'urine.
XLI. Gorrégu... (Désirée), née le 25 novembre 1897, entrée à la Fondation Vallée en juillet 1904, à l'âge de 6 ans 1/2. — Idiotie avec troubles du langage et turbulence par intervalles, avec absence complète de mémoire. — Le caractère était extrêmement timide et craintif, ce qui donnait à la physionomie un air hébété et sournois; elle ne se livrait à aucune expansion, n'était nullement affectueuse. Les soins concernant sa toilette lui étaient complètement inconnus; en un mot elle laissait à désirer principalement au point de vue intellectuel. En classe il était très difficile, sinon impossible de fixer l'attention de l'enfant, la moindre observation la fai-sait rougir et pâlir tour à tour et l'on aurait pu croire à la voir ainsi qu'elle avait été l'objet de mauvais traitements; avait-on la moindre observation à lui faire, aussitôt les membres étaient pris d'un tremblement convulsif. Il fallait employer les paroles les plus douces pour la consoler et la rassurer. On renonçait presque à obtenir chez l'enfant le plus petit développement intellectuel.
1905. — Un grand changement s'est cependant opéré, la crainte a disparu et son excessive timidité tend également à disparaître. Le caractère est devenu doux, serviable et affec-tueux, le regard a perdu cet air sombre et sournois qui la caractérisait au début, l'attention se fixe facilement aujour-d'hui. Désirée prend goût aux différents exercices classiques, a une certaine mémoire et l'on remarque une certaine émula-tion; elle a le désir d'arriver rapidement et plus vite que les compagnes de sa division. Elle qui, au début, ne connais-sait aucune lettre alphabétique, sait aujourd'hui .syllaber, tout porte à croire que sa lecture sera courante d'ici peu; elle forme bien les lettres, elle copie très lisiblement, connaît tous les chiffres et cherche à comprendre l'addition. Elle est devenue vive et alerte et les progrès ne se sont pas bornés aux études classiques; la gymnastique marche de pair, elle.exécute avec agilité et souplesse, les différents mouvements. Elle procède fort bien aux soins de sa toilette; elle a de l'ordre et sa tenue no laisse rien à désirer. Les résultats déjà obtenus sont de bons présages pour l'avenir. —• Amélioration.
XLII. Dél... (Augustine), née le 28 août 1899, placée à la Fondation Vallée, en juillet 1904, à l'âge de 5 ans, atteinte ^imbécillité avec turbulence. Sans être complètement dépour-vue d'intelligence, l'enfant laissait beaucoup à désirer tant au point de vue intellectuel que physique. Le caractère hardi
et enjoué vis-à-vis de ses compagnes devenait subitement timide à l'égard du personnel. Ses réponses aux questions posées devenaient embrouillées, presque inintelligibles, alors que quelques heures auparavant, ne se sachant pas observée, elle bavardait et riait sans crainte; il était en un mot bien difficile de se rendre compte de ce caractère bizarre. Elle s'habillait et se déshabillait seule, mais le faisait maladroite-ment. En classe, Augustine n'avait aucune stabilité, ne pou-vait tenir en place et l'on- n'obtenait aucune attention.
1905. — Dix-huit mois se sont écoulés; durant ce temps l'enfant a fait des progrès qui méritent d'être signalés parti-culièrement. Le caractère timide est devenu affectueux, gai, expansif. Elle se donne elle-même et avec plaisir les soins concernant sa toilette, ce qu'elle ne faisait pas au début; elle s'habille et se déshabille seule, fait son lit, cire ses chaus-sures. ?— En classe elle est devenue obéissante, la turbulence s'est modérée doucement et l'enfant s'est intéressée aux objets classiques, puis l'intelligence se développant petit à petit, Augustine a pris goût à l'étude, elle qui ne connaissait pas la première lettre de l'alphabet sait aujou.rdhui syllaber par-faitement, lit presque couramment, l'écriture est lisible; l'en-fant commence à copier, prend plaisir à tous les exercices classiques, voudrait même dépasser ses petites compagnes qui sont à peu près de la même force. Elle a également beau-coup d'aptitudes pour la gymnastique, exécute les différents mouvements avec une agilité et une souplesse étonnantes. Elle a beaucoup de goût pour la couture et, quoique bien jeune, elle tient convenablement son aiguille et s'y prend fort bien. En somme amélioration notable.
LT. Niéd... (Henriette), née le 4 novembre 1895, entrée à la Fondation Vallée le 26 novembre igo3, à l'âge de 8 ans, atteinte d'imbécillité avec nombreuses perversions des instincts (mensonges, vols, vagabondage), renvoyée de l'école. Emission inconsciente d'urine. D'après ce diagnostic, il était permis de douter d'une grande amélioration chez cette enfant. Elle n'était pas patiente avec ses compagnes, parlait fort peu avec le personnel, n'aimait pas le jeu et restait plutôt inerte et pensive, elle était surtout triste et taciturne; en un mot, Henriette n'avait pas le caractère d'une enfant de son âge.
Elle s'habillait avec peu de goût, procédait tant bien que mal à ses ablutions; les soins du ménage, de même que les travaux manuels, tout était inconnu pour elle. Elle urinait quelquefois au lit. Ajoutons surtout qu'elle était tout à fait nulle en classe, connaissait à peine les lettres et les chiffres.
I0O5- — L'enfant mise en traitement a réalisé des progrès
surprenants. Elle est devenue douce et affectueuse, serviable dans la mesure du possible. Elle s'accorde fort bien avec ses compagnes, ses jeux n'ont rien d'anormal; elle raisonne comme un petit personnage et ses réflexions sont assez justes; on remarque même qu'elle a un certain discernement. Elle n'est pas un brin méchante, une certaine activité et un, enjoue-ment ont remplacé cette inertie et cette tristesse. Elle s'habille avec attention, procède comme une grande personne à toute sa toilette, sa tenue est irréprochable. Enfin, ses progrès en classe méritent surtout d'être particulièrement mentionnés.
Nied... lit couramment, écrit lisiblement, connaît les trois premières opérations de l'arithmétique et fait des petites dic-tées. Ses progrès ont donc été rapides en toutes choses. La gymnastique ne le cède en rien à la classe, N... exécute tous les mouvements avec beaucoup d'agilité. Elle s'y prend fort bien pour la couture, repasse avec goût et lave avec soin. Cette enfant qui présentait à son entrée de nombreux désor-dres pathologiques peut entrer aujourd'hui clans la catégorie des s mples arriérées intellectuelles.
LU. Naissa... (Louise), née le 30 mars 1890, entrée à l'Asile en décembre 1902, à l'âge de 12 ans, atteinte d'ép/lep-sie, imbécillité légère, avec incontinence nocturne d'urine. Le caractère était assez doux, sérieux, souvent triste et maus-sade et par-dessus tout dissimulé. Elle ne «avait rien faire comme soins de ménage, l'idée ne lui venait même pas d'aider à balayer, à essuyer, etc., comme font beaucoup de nos petites malades. Elle se donnait les soins de toilette nécessaires, mais s'arrangeait sans goût. Les ouvrages manuels allaient lente-ment, elle ne manquait pas d'adresse pour l'ouvroir, repas sait assez bien, mais ne savait pas laver. — Elle avait des souvenirs historiques et géographiques peu précis, faisait des problèmes sur les quatre règles, l'orthographe laissait à dési-rer, elle rédigeait médiocrement un simple devoir de style. Aucune notion de gymnastique.
L'enfant mise au traitement médico-pédagogique s'est modi-fiée sous bien des rapports. Les accès èpileftiques ont complè-tement disparu; elle n'a plus d'incontinence d'urine depuis six mois.
T.e caractère présente encore quelques irrégularités, elle est susceptible, nonchalante, c'est une enfant qui a besoin d'être stimulée en tout et pour tout; il. faut surtout employer la voix de la persuasion pour obtenir quelques résultats au point de vue moral. Il faut faire appel à sa raison et réveiller les heureuses dispositions qui paraissent être à l'état latent dans son cœur; enfin comme toujours éviter toute contrainte.
Louise devient plus ouverte et surtout plus gaie, plus alerte. Elle s'intéresse aux soins donnés aux enfants, aime beaucoup les plus petites, de même qu'elle s'occupe aux soins du ménage. Elle est adroite pour la couture, travaille très bien quand elle veut s'en donner la peine. Elle repasse soigneu-sement et lave de même. — Elle est la première en gymnas-tique, elle qui au début n'avait aucune notion. Elle commande tous les exercices, tous les mouvements et au besoin remplace le Professeur quand il est absent.
Elle a également fait des progrès en calcul, style et sur-tout en orthographe et a obtenu le Certificat d'études pri-maires devant la Commission cantonale.
Elle suit les cours professionnels d'infirmières et on espère qu'elle obtiendra le Diplôme à la fin de l'année scolaire.
LITI. Pichel... (Marguerite), née le 4 janvier 1891, entrée dans notre service en juin 1904, à l'âge de 13 ans, atteinte (\!arriération intellectuelle, avec -perversions instinctives, inven-tivité et mensonges. — Cette enfant avait une absence pres-que complète de sensibilité; elle était très dissimulée; c'était en vain qu'on cherchait à savoir quelle était sa conduite avant son arrivée parmi nous. Elle se tenait sur la réserve et détour-nait aussitôt la conversation. Elle causait de sa mère en termes peu favorables et disait des choses invraisemblables, elle avait l'esprit d'inventivité à un degré prononcé. Elle était atteinte de.- kle-ptomanie. Très turbulente et très bruyante en récréa-tion, très bavarde en classe, elle exigeait une surveillance de tous les instants. Elle savait les quatre règles, commençait à peine à faire des problèmes de récapitulation, son écriture était très défectueuse, l'orthographe très faible et la rédac-tion fort médiocre; ses souvenirs en histoire et géographie n'étaient pas très nets; la gymnastique allait lentement. Elle causait assez bien. Elle ne savait ni repasser ni laver. Enfin, l'enfant présentait de nombreuses anomalies au point de vue du caractère. De réels obstacles se dressaient donc devant nous pour amener une amélioration morale. Marguerite s'est cependant amendée, peu à peu, elle a pris goût au ménage, s'est intéressée aux soins à donner aux plus jeunes; on lui a donné quelques emplois concernant le travail corporel sur-tout; de sorte que notre malade a moins songé à dire de ces paroles plus ou moins désobligeantes à l'égard de sa famille, on lui a fait sentir surtout le respect dû à ses parents. Mar-guerite en a été émue et plusieurs fois nous avons vu ses larmes couler en songeant à la peine qu'elle avait fait à sa mère. La corde sensible était touchée, cette pensée l'a beau-coup retenue.
Elle a travaillé avec goût, elle a appris à bien faire un ménage, elle sait laver et repasser. Elle coud assez bien, mais la couture n'est pas son occupation préférée; il faut à cette enfant des travaux qui exigent du mouvement. Elle fait bien la gymnastique, elle a réalisé de réels progrès en classe, puis-qu'elle a obtenu le Certificat d'études en mars 1905. Elle suit avec assiduité les cours de l'Ecole d'infirmier es et nous espé-rons qu'elle obtiendra son diplôme à la fin de l'année sco-laire. Marguerite paraît très satisfaite ide j;es succès, elle espère à juste titre pouvoir rentrer dans sa famille d'ici peu et occuper son rang dans la société.
LIV. Devau... (Ida), née le 16 janvier 1890, entrée en octobre 1899, à l'âge de 9 ans, atteinte A'idiotie profonde avec surdi-mutité, parole et marche nulles, gâtisme complet. — Cette enfant ne comprenait absolument rien, elle pleurait sans motif, de même qu'elle riait aux éclats sans savoir pour-quoi; elle était incapable de s'habiller et de se déshabiller, ne savait ni lacer, ni boutonner, elle gâtait nuit et jour. Elle ne pouvait faire un pas, ni se tenir debout sans l'aide d'une per-sonne. Rien ne pouvait faire présager la moindre améliora-tion chez elle.
L'enfant mise en observation dès le début et traitée immé-diatement pour le gâtisme qui consiste à placer les enfants régulièrement sur les sièges avant et après les repas, puis à des heures fixées dans ces intervalles, est devenue tout à fait propre; peu à peu le gâtisme a complètement disparu le jour, puis la nuit; depuis deux ans le gâtisme a pu être supprimé. Elle a également suivi les exercices de la marche: barres parallèles, chariots, balançoire, tremplin, etc., de sorte que l'enfant marche seule, suit les enfants au préau et dans les divers exercices sans aucune difficulté. Enfin, elle s'habille et se déshabille seule, s'arrange avec soin, aide même les petites qui ne peuvent le faire, procède entièrement à sa toi-lette. Le caractère est doux et affectueux, l'enfant a toujours un bon sourire pour témoigner sa reconnaissance. Malheureu-sement la classe est restée en arrière, l'enfant ne possédant qu'un faible degré d'intelligence et étant sourde-muette, l'école est très difficile; elle s'intéresse cependant aux leçons de choses, place les lettres et les chiffres sans trop les connaître. Elle commence à faire quelques ourlets.
Avec cette malade, rjous n'avons pu réaliser, hélas ! les progrès que nous aurions désirés, mais nous pouvons dire, malgré tout, qu'elle est notablement améliorée au point de vue de la marche, du gâtisme et de l'habillement (Dec. 1905).
LV, Léout... (Jeanne), née le 14 novembre 1887, entrée
à la Fondation Vallée en décembre 1901, à l'âge de 14 ans, atteinte à'imbécillité, incapacité de se diriger, incontinence nocturne d'urine. —r Cette enfant était nulle en instruction, connaissait à peine ses lettres, ne savait pas écrire. Elle était incapable de se livrer à quelques ouvrages manuels, pas plus qu'aux soins du ménage. Gymnastique, couture, tout était nul chez elle. Le caractère présentait des bizarreries sans pareilles, la moindre chose provoquait des éclats de rire sans fin, la plus légère contrariété amenait des larmes abondantes, des moments de colère et de vivacité. Elle était incapable de pro-céder à sa toilette, s'habillait avec fort peu de goût. Elle n'avait aucune mémoire, il lui était impossible de dire le nom de sa rue; l'enfant avait un accent provincial assez prononcé, mais elle ne savait pas dire le lieu où elle avait été élevée, tout était donc confus dans son cerveau. Vu son âge avancé, on n'espérait aucun résultat. Peu à peu, l'enfant prit goût au travail, à la classe. Elle lit aujourd'hui très couramment, donne à sa lecture une bonne intonation; elle sait copier, fait quelques devoirs, connaît l'addition. EÍle s'est améliorée au point de vue classique au delà de nos espérances. Cette enfant aime la lecture par-dessus tout, elle ramasse tous les papiers, les journaux principalement et en fait la lecture à haute voix. Comme ouvrage manuel, elle travaille principalement à la buanderie, aime cette occupation, s'y rend parfois de bonne grâce, quelquefois de fort mauvaise humeur; car indépendam-ment de son travail, l'enfant a conservé ses bizarreries, nous dirions même ses originalités. Il faut laisser passer ce moment, l'enfant travaille ensuite de plus belle et répare vite le temps perdu. — Sa tenue est irréprochable, elle est même coquette, prend un soin tout particulier de sa personne. Elle n'a plus d'incontinence d'urine. — Amélioration notable au point de vue classique, des travaux manuels et du gâtisme.
LVI. Blancha... (Marcelle), née le 22 mars 1896, entrée à l'Asile, à l'âge de 7 ans: imbécillité, -perversions instinctives, onanisme, incontinence nocturne d'urine. — Son caractère était bruyant, turbulent au possible. Elle était très taquine, très ins-table, courait de tous côtés, bavardait à l'école, faisait aller ses jambes, ses pieds, ses mains, on aurait dit qu'elle était mue par un ressort. Elle savait s'habiller mais ne pouvait procéder à sa toilette. Elle ne savait rien faire comme ouvrage manuel, ne savait même pas tenir une aiguille, on ne pouvait l'utiliser à quoi que ce soit. Comme classe elle savait lire à peu près couramment, ne connaissait que l'addition, faisait une copie. Vu son manque d'attention l'enfant ne laissait espérer que de bien faibles résultats. Nous constatons malgré tout aujour-
d'hui (Dec. 1905) un changement merveilleux. Sous l'in-fluence du traitement médico-fédagogique, l'incontinence d'urine a disparu, de même que l'onanisme. Le caractère s'est également modifié, l'enfant est moins turbulente, elle est deve-nue affectueuse et par là même plus obéissante, elle s'accorde très bien avec les compagnes de son âge; en un mot elle est plus calme et plus tranquille. Elle procède elle-même à tous ses soins de toilette, fait son lit, cire sa chaussure, se tient proprement. Marcelle n'est pas paresseuse, aucun travail ne la décourage, elle aime les soins du ménage: balaye, essuie, lave par terre, essaie même de frottr; enfin notre petite malade peut devenir une ménagère soigneuse si elle continue. Elle a pris goût à la couture et au repassage, s'y prend adroitement; la buanderie ne le cède en rien aux autres ateliers. — Elle fait très bien la gymnastique, elle est d'une souplesse et d'une agilité étonnantes, elle qui, au début, n'en avait aucune notion. — En classe, elle connaît les quatre règles suit une dictée du cours moyen, donne à sa lecture une bonne intona-tion. — Si elle continue ainsi elle pourra certainement être rendue un jour a. la société et gagner honorablement sa vie.
LVII. Ache... (Germaine), née le 9 mars 1892, entrée à l'âge de 8 ans, atteinte d'imbécillité morale, perversions ins-tinctives, tics, renvoyée de pension à cause de sa turbulence.
A son arrivée, elle offrait toutes les difficultés pour obte-nir un résultat heureux. Elle était d'une turbulence et d'une instabilité sans pareilles. Elle était méchante et cruelle, aimait à faire du mal à ses compagnes. Pour se rendre un compte exact de ses actes de cruauté nous citons ces quelques exem pies: Germaine s'amuse à courir dans le préau. Elle passe à côté de ses compagnes sans défense, elle donne un coup de pied à une idiote, pousse une petite, mal équilibrée sur ses jpmbes; en gifle une autre snns aucune raison, elle marche pr.rfois sur les petites qui-oui sur son passage. Loin d'éprou-ver un regret de ces actes brutaux, elle paraît en ressentir du contentement;" elle rit aux éclats si ces enfants pleurent; ce qui démontre nettement la nature méchante de notre jeune malade. Elle avait en outre le tic de tourner sa tête de droite et de gauche, le soir avant de s'endormir: c'était tout à fait la balancement de l'enfant au berceau.
Comme ouvrage manuel, elle était complètement nulle, on ne pouvait lui donner aucun emploi, n'étant pas du tout stable en quoi que ce soit. Elle ne savait rien faire en couture, pas plus qu'au repassage; elle n'avait aucune notion de gymnas-tique. En un mot elle pouvait compter parmi les plus indiscipli-nées. Vu ses désordres pathologiques, rien ne faisait prévoir
une grande amélioration, nous constatons cependant quel-ques progrès sur différents points (Dec. 1905). Le caractère laisse encore beaucoup à désirer. Elle est devenue moins méchante et moins brutale, mais elle est taquine, légère et étourdie, se souciant fort peu des observations qui lui sont faites; elle exige encore une certaine surveillance.
Comme soins de ménage, Germaine s'y est mise, elle tra-vaille bien, pourvu qu'elle soit dirigée dans son travail. Elle a beaucoup de facilité pour les ouvrages manuels; elle coud très régulièrement; lave et repasse de même, mais il faut varier souvent ses occupations. Elle passe ses heures de récréa-tion à faire du crochet, ce qui la maintient plus calme et plus tranquille.
En classe elle a fait de notables progrès, bien que l'atten-tion soit fugitive. Elle donne à sa lecture une bonne intona-tion, elle a une assez bonne orthographe, connaît et fait des problèmes sur les quatre règles. — Elle est très agile en gym-nastique et les progrès pour cet exercice sont remarquables. A son entrée Germaine ne connaissait que les deux premières opérations de l'arithmétique; son écriture était très défec-tueuse; elle ne faisait que des devoirs de grammaire très élé-mentaires. Elle s'est donc améliorée au point de vue clas-sique.
En résumé la nature de cette enfant est très impétueuse et difficile à diriger, mais elle est malgré tout améliorable intel-lectuellement, ses progrès en classe et ses aptitudes pour les ouvrages manuels le démontrent., Germaine peut être rendue un jour à sa famille et vivre du fruit de son travail.
LVIII. Peuli... (Elise), née le 1" janvier iSgr, entrée dans notre service en 1896, à l'âge de 6 ans: idiote avec surdi-mutité, gâtisme intermittent. — L'enfant, à son admission, ne savait ni s'habiller, ni se déshabiller, gâtait quelquefois. Elle ne se servait que de la cuiller; elle avait été très longue à connaître sa place au dortoir, au réfectoire et en classe. Son attention était d'autant plus difficile que l'enfant était sourde-muette. En réalité, cette enfant ne laissait espérer que de très faibles résultats.
1905. — Elle s'est cependant développée sous bien des rap-ports; sa physionomie est devenue peu à peu expressive, son regard vif et chercheur; elle s'est intéressée petit à petit à ce qui se passait autour d'elle. Elle est devenue propre au bout d'un an, a appris à s'habiller et à se donner les soins de toilette deux ans après l'admission. Les travaux du ménage attiraient particulièrement son attention. Elle a commencé par cirer ses chaussures, faire son lit; puis balayer, essuyer, laver
par terre et, aujourd'hui, étant tant soit peu surveillée, l'enfant serait capable de faire un dortoir elle-même. Physiquement elle est très forte et se porte à merveille.
Pour les autres ouvrages manuels, elle a beaucoup de goût, elle aime la couture et se rend à l'ouvroir avec plaisir; elle repasse aussi bien qu'elle coud. Elle lave le linge avec pié-caution et se rend utile partout.
Comme parole nous n'avons pu obtenir les résultats que nous désirions, tout en suivant la méthode indiquée du traite-ment médico-pédagogique et celle des sourds et muets. Nous sommes cependant parvenues à lui faire dire quelques mots usuels. Elle reconnaît bon nombre de mots; elle écrit bien et tait des copies, connaît les trois premières opérations de l'arithmétique. — En résumé cette enfant peut se rendre utile dans diverses occupations et nous constatons une amélio-ration notable.
LIX. Wathi... (Augustine), née le 7 décembre 1885, entrée dans le service en juin 1900 à l'âge de 15 ans; atteinte d'idiotie myxœdémateuse: La physionomie de la malade, était repoussante, le teint cireux, les yeux boursouflés, une humeur visqueuse collait souvent ses paupières, les lèvres épaisses et violacées, sa bouche presque toujours entr'ouverte, le nez petit et aplati, le mucus nasal était sécrété abondamment et exha-lait une odeur nauséabonde, les cheveux clairsemés et raides, les mains courtes, épaisses et cyanosées, le ventre volumineux et proéminent, sa taille mesurait 84 centimètres, son poids était de 22 kilos. Elle parlait, mais ses réponses étaient très lentes, ne tenait pas conversation, sa démarche était lourde, ses mouvements pachydermiques. Elle n'était capable ni de s'habiller, ni de se déshabiller; elle exigeait les soins d'une enfant de 3 ou 4 ans. Elle craignait le froid à l'excès, recher-chait les rayons du soleil et pendant l'hiver elle séjournait continuellement à l'infirmerie, se tenait assise sur une chaise près du feu, qu'elle ne quittait que pour aller se coucher. Tel était en résumé l'état de la malade à son entrée à la Fonda-tion.
1901-1905. .— Augustine a été soumise au traitement thy-roïdien en mai 1895. Sous son influence, une vraie métamor-phose s'est opérée en elle. Peu à peu la physionomie a pris une expression qu'on ne lui connaissait pas; un air éveillé et réjoui a succédé à cette apparence sombre et triste qui lui était habituelle; son regard est devenu vif et très mobile. Le teint est devenu plus clair, la blépharite a disparu; ses lèvres sont devenues de moins en moins épaisses et cyanosées; la chevelure s'est épaissie, ses cheveux sont doux au toucher; le
mucus nasal est devenu moins abondant et l'odeur fétide qui se dégageait de cette matière s'est amoindrie; ses mains et ses .pieds n'ont plus cette feinte violacée; enfin les mouvements et la démarche sont devenus vifs et.empressés. L'inertie-qui la caractérisait' si bien s'est changée en une grande activité, Augusfine éprouye un réel besoin d'agir. Elle a..commencé.par s'habiller elle-même, attacher sa chaussure, se' débarbouiller.; aujourd'hui elle fait son lit, elle aime: se rendre utile, balaie son dortoir, enlève la poussière, etc., aide même à habiller les plus petites, les débarbouille au besoin; elle impose silence aux enfants quand elles font trop de bruit. Elle ne reste jamais inactive, va à la couture, à la buanderie: elle aime beaucoup laver.
Sous le rapport de la -parole, elle a fait des progrès nota-bles. Elle s'exprime avec facilité, répond spontanément-aux questions qui lui sont posées, tient conversation. Pour la classe, son savoir reste borné à quelques petites copies, à faire les chiffres et assembler ses lettres. Il faut ajouter qu'Augus-tine est toujours très propre, soigneuse et minutieuse dans tout ce qu'elle fait. Elle n'est pas et ne sera jamais une enfant normale, mais si on compare ce qu'elle était au début et ce qu'elle est aujourd'hui, nous voyons une amélioration consi-dérable. (Planches I à VI.)
LX. Harb.;. (Blanche), née le 18 octobre 1897, âgée de 4 ans et demi, est entrée à la Fondation Vallée le 2 mai 1902'. atteinte d'idiotie myxcédêmateuse. Elle ne disait'pas un mot, elle poussait seulement un son rauque. Elle ne marchait pas. se tenait à peine debout; gâtait nuit et jour; ne mangeait pas seule et ne prenait que des aliments peu consistants, Car la mastication était lente et difficile. Elle ne s'aidait en rien; il fallait procéder à son habillement et à sa toilette comme à une enfant dê quelques mois. La physionomie était sans expression, le regard était indifférent, les sentiments affec tueux n'étaient pas plus développés que son intelligence, l'en-fant n'était pas méchante, -mais elle était indifférente avec tout le monde. Le teint était cireux, les mouvements très embarrassés, très lourd.s. Harb... résumait en elle tous les symptômes qui caractérisent Vidiodie myxœdémateuse. (Fig. 33, 34 et 35.)
Elle a été mise en traitement par la glande thyroïde dès le début; de même qu'elle a suivi aussitôt les premiers exer-cices-de notre enseignement: exercices de-la parole, de la mar-r che, traitement du gâtisme, etc.
Peu à peu la physionomie s'est éveillée, le teint s'est éclairer,
Bournevillis, Bicêtre, 1905. 5
les mouvements de l'enfant sont devenus plus vifs. A mesure qu'elle se développait physiquement, elle devenait attentive à tout ce qui se passait autour d'elle, cherchait à répéter quelques mots tels que: maman, papa, tata, attends, etc.; essayait également de tenir seule sa cuiller pour manger.
Aujourd'hui, un changement merveilleux s'opère de jour en jour chez cette enfant: la physionomie devient expressive: le regard vif et brillant indique un certain degré d'intelligence; elle s'intéresse à tout, comprend tout ce qu'on lui dit. Elle est très affectueuse et caressante et sait se faire aimer des per-sonnes qui l'entourent. Son gracieux sourire, sa bonne figure réjouie, ses mille gentillesses, attirent l'attention de tout le monde.-Elle mange seule, se sert facilement de la cuiller, la mastication est beaucoup moins lente qu'au début. La parole se développe en essayant de répéter tout ce qu'elle entend; construit même de petites phrases, en disant principalement la fin des mots; ainsi, par exemple, le matin lorsqu'elle aper-çoit son infirmière, elle accourt au devant d'elle et lui dit: « you maman, brasse? » ce disant, elle tend ses petits bras pour qu'on la prenne et sa joue pour être embrassée. Elle imite également ce qu'elle voit faire; aide à s'habiller et à se désha-biller. L'enfant est devenue tout à fait propre; le jour elle demande: « papa, pipi, ou popo, caca, » selon le besoin qu'elle éprouve.
L'enfant marche maintenant toute seule, elle trottine par-tout avec aisance; monte et descend les escaliers en se tenant des deux mains à la rampe et paraît fière de pouvoir faire cet exercice sans l'aide de personne. Elle va en classe et s'inté-resse aux principaux exercices: les livres et les cahiers qu'elle feuillette, l'amusent; les gravures attirent son attention: Blanche rit aux éclats et pousse des exclamations quand elles sont grotesques. En un mot, l'enfant est très améliorée sous tous les rapports et les progrès réalisés jusqu'à ce jour peu-vent faire espérer un bon développement physique et intel-lectuel lent, mais sûr.
1905. — Les progrès qu'on était en droit d'espérer chez cette enfant se réalisent chaque jour, le caractère doux et cares-sant est le même qu'au début. Sa gentillesse, ses manières affables lui attirent l'affection de tous ceux qui l'entourent. Au point de vue intellectuel les progrès sont remarquables. Blan-che se rend en classe avec plaisir, elle agrafe, lace, boutonne avec adresse, commence à faire la différence des légumes et céréales. Elle suît les exercices de gymnastique avec plaisir et cherche à bien imiter tous les mouvements. L'enfant aime tous les soins de toilette, essaie même de se les donner elle-même.
Fig.33.— Harb.... à l'âge de 4 ans 1/2 (1902). leure, elle construit des phrases et cherche même à tenir con-
Blanche s'habille et se déshabille seule, la parole est meil-
versation. Elle s'améliore de jour en jour sous tous rapports et
Fig. 31. — Harb... à l'âge de 4 ans 1/2 (1902).
les progrès réalisés chez l'enfant nous donnent beaucoup d'es-poir et font prévoir des résultats encore meilleurs.
Bourneville, Bicêtre, 1905. 6
Fie. 33. — Harb... à l'âge de 4 ans 1/2 (!'J02\
LXI. Lar... (Marcelle) : idiotie myxœdémateiise, née le 3 octobre 1892, âgée de 8 ans, lors de son entrée à la Fon-dation Vallée, le 16 mars 1901,. La physionomie peu exprès-
Fig. 36. — Lar... à 8 ans (1901). che, ne courait, ni ne sautait. L'enfant parlait, mais elle
sive n'annonçait aucune intelligence; elle marchait seule, mais sa démarche était lourde; elle se dandinait de droite à gau-
Fie 37. — Lar ..¡18 ans (1901).
Elle mangeait seule et ne se servait que de la cuiller; elle ne gâtait pas, mais était incapable de se donner le moindre soin
zozotait à chaque mot et il fallait être habitué à son langage pour saisir ce qu'elle disait, la voix était nasillarde et voilée.
de propreté, ne savait ni s'habiller, ni se déshabiller. (Fig. 36, 37 et38.)
Fio._3S.WLar... à;8 ans (1901).
Au point de vue intellectuel, l'enfant n'était pas plus avan-
Fig. 39.—L... à 13 ans (1905). cée, cela va sans dire, elle ne connaissait que les différentes
parties de son corps, de ses vêtements et les principaux objets Msuels. Nulle notion scolaire.
Fig. 40. — L... à 13 ans (1905.)
Fjo. 41. - L... à 13 ans (1905.)
Les premiers jours de son entrée, l'enfant a été mise en traitement par la glande thyroïde, de même qu'elle a suivi dès le début tous les exercices classiques, voire même le chant et Lt gymnastique. Peu à peu, une vraie métamorphose s'est opé-rée en elle. Aujourd'hui, Marcelle est en très bonne voie d'amé-lioration et ses progrès sont même assez rapides. Le regard, vif et éveillé, indique l'intelligence; le sourire, doux et gra-cieux, rend la physionomie agréable et expressive.
En classe, elle commence à écrire, forme à peu près toutes les lettres, les distingue les unes des autres, ainsi que les chiffres; elle apprend par cœur des petites fables. Elle est vive, alerte dans ses mouvements; marche, court, saute avec agilité; parle facilement, s'exprime avec volubilité, soutient bien une conversation, fredonne des chansons, ne zézaie plus, la voix est plus claire.
Marcelle s'habille et se déshabille seule, se lace, se boutonne elle même, aide même quelques-unes de ses compagnes qui ne peuvent le faire; se débarbouille, prend plaisir à barboter dans l'eau. Elle suit tous les exercices des grandes: va à l'ou-vroir, au chant, à la danse; fait également la gymnastique, à laquelle elle se montre très agile; elle prend un petit air d'im-portance quand elle se rend à ces différents exercices. Actuelle-ment, elle est comme une enfant normale de 6 à 7 ans. Amélio-ration très notable.
.190b. Marc, continue à s'améliorer sous tousles rapports. Elle suit à des époques fixes et régulières le traitement thyroïdien; nous obtenons toujours un heureux résultat. Elle s'exprime avec facilité, tient des conversations assez intéressantes, une activité constante a remplacé l'inertie d'autrefois. Elle s'amuse beaucoup aux heures de récréation, ses jeux sont ceux, d'une enfant normale d'une dizaine d'années. Elle commence à s'in-téresser aux soins du ménage, se tient elle-même très propre-ment. En classe, ses progrès sont sensibles, elle aime beau-coup lire; sa lecture est très courante et donne même l'into-nation nécessaire. Elle fait des dictées élémentaires, son écri-ture est lisible et bien formée. Elle connaît les trois pre-mières opérations de l'arithmétique. Elle apprend la gram-maire, les principales notions de géographie, en somme ses progrès sont notables en classe.
Elle a du goût pour la couture, ne manque jamais d'aller à la buanderie, comme toujours Marcelle aime bien toucher à l'eau. Les progrès en gymnastique ne sont pas moins rapides, elle suit tous les exercices et tous les nouveaux mouvements avec, une très grande facilité. (Fig. 3g, 40 et 41.)
LXII. Kram... (Aline), 8 ans, atteinte d'idiotie myxcede-Bourne ville, Bicêlre, 190ñ 7
?ntateuse, née le 15 juillet 1891. A son entrée, elle était gâteuse, la parole et la marche étaient nulles, elle ne savait ni s'habiller ni se déshabiller. (Planches vu a xn.)
Aujourd'hui (1899), elle a appris à parler, elle sait soute-nir une petite conversation, la. parole est encore un peu défec-tueuse, principalement pour les syllabes on et en qu'elle prononce fortement du nez.
La marche est bonne; Kr... sait courir, monter et desceiu dre les escaliers. Le gâtisme a disparu. Elle s'habille et se déshabille seule, se lace et se boutonne. Pour le ménage, elle ne le fait encore qu'imparfaitement.
Ën classe, elle reconnaît les couleurs, sait nommer à peu près tout ce qui est contenu dans les boîtes aux leçons de t/ios-es, nomme les différentes parties de son corps et de ses vêtements, désigne par leur nom les doigts de la main, elle compte seule jusqu'à vingt. Au point de vue de la lecture, l'enfant ne reconnaît pas encore ses lettres, elle les nomme mais au hasard. Pour l'écriture, elle sait tenir son crayon et commence à faire quelques bâtons sur l'ardoise.
1905. — L'enfant continue à s'améliorer au point de vue physique surtout. La physionomie est expressive, le regard vif, l'air éveillé. Aline, qui était presque toujours inerte, triste et maussade. ' est devenue d'une activité voisine de la tur-bulence; elle est très gaie et aime par-dessus tout amuser ses compagnes, en disant quelques bêtises ou en faisant des gri-maces et des excentricités pour les faire rire, elle paraît alors très satisfaite d'elle-même. Le caractère de l'enfant a subi quelques heureuses modifications, elle n'est plus aussi bou-deuse qu'autrefois, ses accès de colère sont de courte durée et moins fréquents. Elle est devenue affectueuse et aime qu'on s'occupe d'elle. La parole est un peu lente, ce qui ne l'empêche pas d'être bavarde. A la classe, ses progrès sont très lents; c'est avec, bien des difficultés qu'on est parvenu à lui faire écrire quelques mots, ne fait que de petites copies, elle con-naît ses lettres et commence à les assembler. Pour ce travail, elle manque de bonne volonté. Par contre, les leçons de choses l'intéressent vivement, c'est un plaisir pour elle de faire des promenades dans les jardins et dans les champs, durant les-quelles elle fait des réflexions sur ce qu'elle voit. .-— Elle aime la gymnastique et a fait beaucoup de progrès pour cet exercice.
Aline se tient proprement et procède elle-même à sa toi-lette. Elle commence à coudre et aime bien laver à la buan-derie. Elle s'initie peu à peu aux soins du ménage, fait son \it, essuie ' la poussière, essaie de balayer, etc. En réalité,
cette enfant s'est développée énormément au point de vue physique et au point de vue intellectuel.
LXIII. Le Pellet... du Coud... (Amélie), entrée le 4 décembre 1899, est née le 2 octobre 1889, entrée à la Fon-dation, à l'âge de 10 ans, en décembre 1899, atteinte d'imbé-cillité prononcée, avec perversions instinctives et turbulence. Elle avait des périodes d'excitation et de colère très fréT quentes, était très méchante envers ses compagnes, se plai-gnait sans cesse de ces dernières. et arrivait auprès de nous toujours battue ou battant. Elle était complètement nulle pour la classe, ne paraissait rien comprendre de ce qu'on ensei-gnait, rien chez elle n'indiquait qu'une amélioration pour-rait se produire, Nous avons cependant ; à noter .aujour-d'hui (1902), de bons résultats. Elle lit par syllabes, a appris à écrire, fait bien une copie, commence à faire quelques devoirs de grammaire et sait faire l'addition. Son caractère, quoique susceptible et irritable, s'est beaucoup amélioré; elle n'est plus aussi méchante avec ses compagnes. Sa tenue est dever nue meilleure, elle suit avec facilité les exercices de la gym-nastique des échelles et des ressorts et commence à faire des ourlets. En somme, cette enfant s'est améliorée au delà de ce qu'on pouvait espérer.
1905. —? Nous constatons chez notre malade des progrès toujours croissants. De cette enfant qui était d'une irritabilité indescriptible, d'une méchanceté sans égale, d'une tenue déplo^ rable puisqu'elle déchirait continuellement ses ◀effets▶, nous avons aujourd'hui une enfant douce, docile, affectueuse même, elle n'est plus méchante avec ses compagnes, s'amuse à jouer à la corde, fait des rondes, mais sans bruit, ni tapage. Elle se tient très proprement, prend un soin tout particulier de sa personne, de sa chevelure dont elle est si fière! — Elle tra-vaille bien dans tous les ateliers, mais principalement à la buanderie. — En classe elle lit couramment, écrit lisiblement, fait des dictées, connaît l'addition et la soustraction. Nous ne craignons pas d'affirmer que cette enfant s'est réellement transformée depuis son séjour à la Fondation.
LXIV. Vella... (Henriette), née le 9 août 1885, entrée à la Fondation en août 1893, à l'âge de 8 ans, atteinte d'imbé-cillité prononcée, avec êpilepsie (vertiges et accès nombreux). Cette enfant, à son entrée, ne savait ni lire, ni compter, ne faisait que quelques copies, sans se rendre compte de ce qu'elle écrivait. Elle possédait une certaine mémoire pour les choses usuelles et les lieux, avait beaucoup de difficulté pour retenir les leçons les plus élémentaires, elle semblait n'avoir
aucune aptitude pour l'instruction. Son caractère laissait beau-coup à désirer; elle était très susceptible, turbulente, extra-vagante, taquine et contrariante au suprême degré; elle était toujours portée à faire ce qui était défendu, ne tenait aucun compte des observations qui lui étaient faites. Elle était propre, mais elle avait une tendance très prononcée pour Y onanisme; en somme on n'attendait de cette enfant qu'une amélioration fort médiocre. Cette prévision a été fort heureu-sement déçue: nous avons, en effet, obtenu, chez; elle, des résultats surprenants. Hâtons-nous de dire aussi qu'elle n'a eu ni accès ni vertiges depuis juin 1898. C'est à partir de cette époque qu'a Commencé son développement physique et intel-lectuel.
1901. — Elle a appris à lire couramment, donne à la lec-ture une bonne intonation, son écriture quoique peu régulière, est néanmoins très lisible. Ve... suit des dictées du cours moyen, son orthographe est encore défectueuse mais elle peut rédiger une lettre; connaît les trois premières opérations de l'arithmétique et en comprend l'application, fait quelques petits problèmes. Elle a quelques notions sûr l'histoire et la géographie, elle travaille bien au dessin. Ce n'est qu'à force de travail que l'enfant a pu réaliser ces progrès, car elle a toujours peu de facilité pour la classe. 11 n'en est pas di même pouf les soins du ménage et pour les ouvrages manuels elle se plaît à ces différents travaux et on voit que l'enfant est fout à fait dans son élément.
Aujourd'hui elle fait le ménage comme une grande per-sonne avec beaucoup d'adresse et d'agilité. Elle est une des plus avancées pour la couture et le repassage; elle qui au début ne savait même pas tenir une aiguille, elle a appris à faire la dentelle et la tapisserie, elle est même très vive dans tout ce qu'elle fait. Elle travaille très bien à la gymnastique; elle ne possédait aucune notion à son entrée. Le caractère s'est légalement transformé; elle est beaucoup plus calme, très travailleuse de son naturel, aime à se rendre utile en tout et pour tout. Toute mauvaise habitude a disparu. En résumé, amélioration notable.
1905. — Vella... a quitté la Fondation depuis bientôt trois ans. Elle a été placée comme petite bonne chez Mme Guil-lodoii. rue de l'Hay pendant une année, elle a quitté cette place depuis bientôt un an, parce qu'elle ne gagnait pas asse* et que sa patronne ne pouvait l'augmenter. Elle reste actuellement à Gentilly; elle occupe sa nouvelle place depuis qu'elle a quitté Mme Guillodon; elle, gagne 30 francs par mois, elle est dans une petite épicerie, marchand de vins et restaurant. Ses patrons sont très convenables et veillent sur
elle. Us sont très satisfaits de son travail; elle est vive, tra-vailleuse et propre; elle a d'excellentes qualités comme ména-gère; on ne nous a jamais fait aucun reproche ni sur sa con-duite, ni sur son travail.
Cette malade qui était gravement atteinte à son entrée est rendue à la société et vit aujourd'hui du fruit de son travail.
LXV. Imbécillité, /perversions instinctives, fugues, klepto-manie. — Marzora... (Georgette), 14 ans, née le 21 mai 1889. A l'entrée à la Fondation (mars 1902), la physionomie indiquait une certaine intelligence, mais peu de franchise, le regard était sournois, elle, était peu affectueuse, peu expansive. Le caractère était irritable à l'excès; elle s'emportait à la moindre contrariété, ne pouvait pas supporter le voisinage de ses compagnes. De plus: elle était très bizarre: elle s'actionnait des heures entières à s'amuser avec un rien, par exemple à attraper les mouches, à les enfiler dans une aiguillée de fil et les compter par centaines; d'autrefois, elle recherchait la société de certaines de ses compagnes plus jeunes et bien inférieures à elle comme intelligence, les amusait d'abord, puis finissait toujours par les taquiner et les faire pleurer et paraissait satisfaite quand elle arrivait à son but. Elle possé-dait certaines notions au point de vue scolaire, mais un rien la distrayait et la portait à rire, elle empêchait souvent ses compagnes de travailler. Elle était à surveiller pour le vol, elle s'appropriait facilement les affaires de ses compagnes.
Aujourd'hui (1903), l'enfant s'est améliorée, elle se rap-proche beaucoup d'une enfant à peu près normale. Le carac-tère laisse encore à désirer, mais elle est cependant moins coléreuse et moins répondeuse qu'autrefois. Ses idées et son langage sont moins bizarres. Elle rechercherait encore la société des plus petites plutôt pour s'amuser que pour les taquiner. Nous n'avons aucune fugue. Il y a chez elle de l'en-fantillage dans ses paroles, dans ses jeux, dans ses habitudes, mais on ne remarque ni vice, ni perversions instinctives, elle n'a. pas de mauvaises habitudes. Sa tendance pour la klepto-manie a disparu. L'enfant a fait de réels progrès en classe, puisqu'elle a pu obtenir le certificat d'études.
Elle a également fait beaucoup de progrès pour l'ouvroir, elle est même très adroite et peut devenir une bonne coutu-rière. Elle est également habile pour certains travaux manuels qu'elle confectionne avec goût. Elle repasse bien, fait la gym-nastique avec beaucoup de souplesse et d'agilité et là, comme ailleurs, ses progrès sont sensibles.
1905. — Marzora... (Georgette), sortie en congé en juil-let 1904, avait beaucoup de disposition pour la couture et
toutes sortes d'ouvrages manuels. Sa mère pour encourager ses aptitudes la place dans la couture. Elle travaille actuellement rue Keller, c'est sa seconde maison depuis dix-huit mois. On l'a déplacée pour gagner davantage. Comme caractère, elle est insouciante,- et un peu négligente, mais il y à, malgré tout, un grand changement. Sa mère nous dit qu'elle est corrigée de bien des défauts et que sa conduite est bonne. Elle fourra certainement faire de la couture son métier et gagner hono-rablement sa vie.
LXVI. Rouss... (Elisabeth), née le 3 mars 1885, entrée"en-juin 1898, à l'âge de 13 ans, atteinte d'imbécillité et de rachi-tisme, avec ferversions instinctives.
Cette enfant parlait, causait, marchait, ne gâtait pas, mais elle était nulle en instruction, connaissait à peine les lettres. Le caractère était méchant, querelleur; elle se faisait détester de toutes ses compagnes. La mémoire paraissait très faible pour les leçons classiques, l'enfant disait elle-même qu'elle était allée en classe chez les sœurs, mais qu'elle n'avait rien appris. Vu son raisonnement insouciant et son âge avancé, on n'attendait que des résultats fort médiocres.
Malgré toutes ces difficultés, l'enfant a réalisé aujour-d'hui (1899) de réels progrès. Elle lit lentement, mais cou ramment; son écriture est lisible et même très régulière; ell fait des devoirs variés de grammaire et de géographie, ainsi que les trois premières opérations de l'arithmétique.
Le caractère est également bien changé, elle raisonne bien, se rend compte de tout; elle est devenue plus calme et plus affectueuse; elle a même une certaine délicatesse de senti-ments. Elle aime à rendre service et s'entend très bien pour les soins du ménage. Elle était nulle pour tous les ouvrages manuels, aujourd'hui elle coud très bien, repasse de même, a appris, à faire de la dentelle. Elle exécute facilement tous les mouvements de la gymnastique, elle qui n'avait aucune notion à son entrée.
1905. — Rousse... a quitté la Fondation en 1904, après avoir réalisé de réels progrès. Elle lisait très couramment, con-naissait, les trois premières règles de l'arithmétique, commen-çait la division et savait rédiger une lettre; en un mot l'enfant pouvait se tirer de peine. Elle savait faire un ménage, de même qu'elle savait coudre, mais surtout laver et repasser. En quittant la. Fondation, elle a d'abord été placée comme bonne pendant un an; puis elle a appris le métier de blan-chisseuse.
1905. — Aujourd'hui, notre ancienne malade travaille comme blanchisseuse, rue Lacépède, elle gagne 3 fr. 50 par
jour et hnbite avec sa sœur, Aime Leclair, 2 bis, rue des Ecoles, — Encore une malade qui a appris un métier ci qui aujour-d'hui se suffit à elle-même.
LXVII.Imbécillité, excitation impulsions violentes.— Lésa... (Marguerite), née le 12 mars 1888, âgé.' de 15 ans, entrée à la Fondation en avril 1901. A son arrivée, la physionomie de l'enfant était dure, le caractère laissait beaucoup à désirer sous tous les rapports, elle était susceptible et irritable à l'excès. Elle se mettait dans des rages épouvantables pour le motif le plus futile. Elle criait à gorge déployée, jetait des cris, poussait des rugissements comme une bêle fauve, tapait des pieds, s'arrachait la chevelure des deux côtés de la tête à un tel point que ses cheveux étaient tout à fait clairsemés et très courts.
En outre, sa tenue était déplorable, elle se déshabillait continuellement, ne gardait ni jupon ni pantalon, changeait ses ◀effets▶ avec ses compagnes ou bien elle les déchirait: elle agissait en un mot comme une enfant qui n'a pas un brin de raison. Elle était répondeuse et malhonnête, ne supportait pas la moindre observation.
Elle avait une certaine mémoire pour les leçons scolaires, mais n'y mettait aucune bonne volonté. Elle s'amusait à rire et à bavarder avec ses compagnes. L'enfant avait aussi de réelles difficultés pour la gymnastique et n'y apportait aucune bonne volonté, prétendait qu'elle avait une hernie et qu'elle ne pouvait se livrer à cet exercice. En somme, l'enfant pré-sentait des bizarreries de caractère et était très difficile à diriger.
1903. — Peu à peu son caractère s'est modifié, ses accès de colère sont devenus moins fréquents, ses moments d'excita-tion ont fait place à un calme régulier. Elle est devenue plus polie et plus complaisante à l'égard du personnel, son rai-sonnement est devenu meilleur, l'enfant a même aujourd'hui un certain jugement. Elle est devenue très propre et très soi-gneuse de sa personne, minutieuse dans sa toilette. Au point de vue scolaire ses progrès n'ont pas été moins rapides, elle y a mis de l'application, de la bonne volonté et a pu obtenir le certificat d'études. Elle suivait également bien tous les exer-cices de la gymnastique. Sous le rapport de la couture, l'en-fant a bien appris à. coudre; elle y met d'autant plus d'ardeur qu'elle veut en faire son métier. Vu cette amélioration nota-ble, elle a été rendue à sa famille dans le courant de l'année,
1905. — Lesag... a quitté la Fondation, après avoir fait des progrès sous tous les rapports. Notre ancienne malade tra-vaille dans la couture. Elle commence à gagner quelque peu,
ses parents font tout ce qu'ils peuvent pour l'encourager. Il y a encore bien des choses qui laissent à désirer au point de vue du caractère, car elle est nerveuse et irritable, mais ces moments-là sont de courte durée. Elle se tient bien à son travail, est avancée dans son apprentissage et se conduit bien. Espérons qu'elle pourra être habile couturière un jour et qu'elle, parviendra à gagner honorablement sa vie. Sa sortie a été cependant prématurée.
Sortie prématurée à cause de son irritabilité ner-veuse qui nécessiterait encore durant un certain temps un traitement balnèo-théra% ique — qu'elle ne peut suivre dehors — et aussi parce que son apprentissage était incomplet. Des sorties de ce genre sont malheu-reusement trop fréquentes.
LXVIII. For... (Louise), idiotie complète, née le 15 octo-bre 1896, 8 ans, entrée le ier décembre 1899, cécité. Cette enfant était très chétive, sa physionomie était insignifiante et inspirait la pitié, à cause de son mauvais état général. Elle ne mangeait, ni ne buvait seule, ne pouvait pas se tenir sur les jambes, la parole était nulle. Elle gâtait nuit et jour. Rien ne pouvait faire présager la moindre amélioration chez cette enfant; cependant elle est parvenue à marcher seule, à s'ali-menter elle-même assez proprement. Elle parle franchement et sans le moindre défaut de prononciation. Elle est propre le jour, va elle-même sur le siège ou bien elle se dirige de ce côté, la nuit il suffit de la faire lever une ou deux fois pour qu'elle soit tout à fait propre. Amélioration.
1905. — For... n'a pas fait des progrès très rapides, mais elle se maintient. Elle s'alimente bien toute seule et mange proprement, marche avec facilité, monte et descend seule les escaliers, en s'appuyant à. la rampe. Elle reconnaît au son de la voix, toutes les personnes attachées au service. Elle parle bien,- sans défaut de prononciation, demande tout ce qui lui es.t nécessaire. Comme presque tous les aveugles, l'enfant aime la chant et la musique, fredonne les chansons qu'elle entend répéter. Elle est douce et très affectueuse. Amélioration au point de vue de la marche, de la iiarole et de l'alimentation.
LXIX. Bul... (Marguerite), 4 ans 1/2, née le 28 août 1899. Idiotie complète. — A l'entrée, le 19 septembre 1902, parole et marche nulles, • gâtisme absolu; malgré cela, elle avait la. physionomie assez expressive et, de prime abord, paraissait
plus intelligente qu'elle ne l'était réellement.. Elle était turbulente au possible, il aurait fallu la tenir constamment dans ses bras pour éviter une rage. Quand on refusait de la porter, elle pleurait, criait à gorge déployée pendant des heures entières, à tel point qu'on aurait pu croire qu'elle était maltraitée. Elle ne marchait pas et ne disait aucun mot, elle gâtait nuit et jour.
1903. — Cette enfant mise en traitement dès le début a déjà fait des progrès. Elle est devenue affectueuse et cares-sante pour les personnes qui la soignent, elle marche seule et court de tous côtés comme un vrai furet. Elle aime beaucoup entendre le chant et la musique, fredonne certains airs mais ne dit que ces deux mots: inaman, bobo. Elle boit et mange seule, ce qu'elle ne faisait pas à son entrée. Elle gâte rarement la nuit, quand on a soin de la faire lever, il en est de même dans la journée quand on la met souvent sur le siège. Amélio-ration.
1905. — Marguerite continue de s'améliorer; elle s'habille et se déshabille presque seule, mange très proprement, se sert de la cuiller et de la fourchette et se tient bien à table. Malheureusement ses progrès sont toujours lents pour la parole qui est limitée à quelques mots les plus usuels; elle dit fran-chement: papa, maman, pipi, bobo, lolo, pin, pin. Elle se fait bien comprendre et désigne bien les objets qu'elle désire. Elle est toujours très douce, très caressante, se faufile partout et sait se faire aimer de tout le monde. Cette enfant qui, au début, était gâteuse, qui ne marchait pas et qui faisait des cris de rage est devenue aujourd'hui tout à fait propre, mar-che très bien. Son caractère est surtout beaucoup plus calme; d'où nous concluons qu'il y a chez elle une certaine amélio-ration.
LXX. Mugn. .. (Marie-Louise), 2 ans, née le 17 avril 1898, à son entrée à la fondation en octobre 1900, atteinte d'idiotie complète, avec gâtisme, marche et parole à peu près nulles.
Les progrès faits par l'enfant sont à signaler d'une façon toute particulière. Elle ne prononçait aucun mot, ne faisait entendre qu'un gazouillement tout à fait incompréhensible; aucun signe, aucun geste ne suppléait à la parole, l'enfant essayait les premiers pas en chancelant et le moindre obstacle suffisait pour l'effrayer et la faire tomber. Elle était gâteuse et malpropre au suprême degré, n'aimait guère à être nettoyée et les soins nécessaires concernant sa toilette lui étaient extrê-mement désagréables.
Deux années se sont écoulées depuis son arrivée et un grand changement sous tous les rapports s'est opéré ei: elle.
Elle s'habille et se déshabille seule; elle est d'une propreté méticuleuse sur ses vêtements. L'enfant était autrefois gro-gnon, un rien provoquait une crise de larmes, actuellement, elle est caressante, affectueuse, aime à se rendre utile dans la mesure de ses petites forces. Elle commence à connaître l'al-phabet, sait compter jusqu'à 20 sans hésitation et place les chiffres d'une façon remarquable. — Elle, qui à l'entrée, savait à peine marcher, trotte maintenant comme un petit furet, elle éprouve un vif plaisir à faire la gymnastique, exé-cute parfaitement les quatre premiers mouvements, sait de même lacer, boutonner, agrafer, se prête volontiers à tous ces exercices, Progrès notables sous tous les rapports. (1902.)
1905. — Signalée en 1902, comme améliorée notablement, M... a fait depuis cette époque de sensibles progrès qui méri-tent une mention particulière. — Le caractère se modifie et devient de jour en jour plus affectueux et plus doux. L'intel-ligence se développant graduellement, la physionomie prend un aspect plus éveillé, le regard a pris de la vivacité et l'en-fant ,se prête de bonne grâce aux différents exercices que comporte le règlement. L'étude semble avoir pour elle un certain attrait, aussi fixe-t-on son attention, les progrès pour la lecture sont assez rapides, actuellement l'enfant syllabe très bien, commence même à assembler, cherchant à compren-dre le sens des mots; elle commence également à copier, forme bien les lettres et les chiffres.
La -parole est plus facile, le défaut de prononciation moins accusé. Elle est devenue vive, agile et exécute les mouvements de gymnastiquesans difficulté. Tout porte à croire que sa lec-ture sera courante d'ici peu et laisse espérer de bons résultats sous tous les autres rapports.
LXXI. Origl... (Angele), née le 5 février 1892, est entrée à la Fondation Vallée, le 28 décembre 1894, à l'âge de 3 ans, atteinte à'idiotie à un degré très prononcé. Elle ne par-lait pas, le regard était assez mobile, mais sa physionomie exprimait la tristesse, la souffrance, on aurait dit une personne âgée connaissant déjà les ennuis et le malheur. Elle se servait fort maladroitement de la cuiller. La mastication était très lente, aussi ne pouvait-on lui donner que des aliments liquides ou peu consistants. Elle ne marchait pas: c'est à peine si elle' faisait quelques pas tout en la soutenant et lui donnant la main. L'enfant a eu, en outre, une coxalgie qui a nécessité son séjour à l'infirmerie pendant des années entières. Elle gâtait nuit et jour.
Ce n'est qu'en 1898 que l'enfant a pu suivre régulièrement le traitement médicivpédagogique. Très timide au début, elle'
paraissait toujours triste et préoccupée, répondait à peine quand on lui adressait la parole. Rien ne nous faisait présager les grands changements et les résultats étonnants que nous avons obtenus.
Peu à peu, l'enfant s'est habituée au personnel; elle a com-mencé par dire quelques mots, puis des phrases; aujour-d'hui (1900), elle parle bien, sa voix est claire, sans défaut de prononciation. Elle écrit lisiblement, commence à faire des petits devoirs de grammaire, connaît les deux premières opéra-tions de l'arithmétique, elle lit lentement mais sa lecture est courante. L'enfant est devenue très propre, le gâtisme a com-plètement disparu. Elle se donne elle-même les soins de toi-lette qui lui sont nécessaires. Elle a fait beaucoup de progrès en couture, elle travaille aux robes, aux tabliers, etc. — Amé-lioration notable.
1905. — Cette enfant s'est beaucoup améliorée au point de vue intellectuel. Elle lit bien, donne à sa lecture une bonne intonation, connaît les trois premières opérations de l'arithmé-tique, suit une petite dictée; ses progrès seraient même rapi-des, mais l'enfant est obligée de séjourner à l'infirmerie, ayant des abcès à sa jambe malade. C'est grand dommage, car l'en-fant est désireuse d'apprendre en classe, de même qu'elle voudrait se rendre utile aux soins du ménage et suivre le divers ateliers. Elle coud bien et repasse de même. Dès qu'elle e.-.t mieux, elle s'occupe à différents travaux, prend soin des plus jeunes comme une grande personne. Elle se tient très proprement. — En résumé cette enfant qui a. été prise très bas, s'est beaucoup améliorée au point de vue intel-lectuel.
LXXII. Trouil... (Georgette), née le 24 octobre 1887, 12 ans. Cette enfant, atteinte d'imbécillité et d'hémiplégie droite, n'avait à son entrée le 1 ' iu'n 18q5 aucune notion, sur tout ce qui concerne les exercices classiques. Elle parle bien, répond directement aux questions qui lui sont posées, mais ne sait tenir une conversation. L'attention est facile à fixer, l'enfant se tient bien à la classe et a pris goût aux exer-cices de ses compagnes. Elle lit par syllabes, fait les deux premières opérations de l'arithmétique, écrit lisiblement, quoï-qu'écrivant de la main gauche.
A son entrée, l'enfant re pouvait ni s'habiller, ni se désha-biller, ni lacer, ni boutonner. Après avoir fait ces derniers exercices sur le mannequin à l'école, elle est parvenue à s'ha-biller entièrement elle-mêhie.
1905. — Trouil... a continué de s'améliorer, elle lit cou-ramment, fait des devoirs de grammaire, des'dictées élémen-
taires, connaît les trois premières règles de l'arithmétique. Elle a un bon raisonnement, aime à rendre service dans la mesure du possible. Elle travaille à la couture, ne perd jamais de temps. Elle est gentille et raisonnable. Cette enfant qui ne savait rien au début, a fait de notables progrès au point de vue classique.
LXXIII. Méri... (Louise), âgée de 12 ans, née le 21 août 1890, entrée à l'Asile à l'âge de 9 ans, atteinte d'imbécillité très prononcée, avec turbulence et instabilité. La prononcia-tion était mauvaise, elle zézayait beaucoup, prononçait les lettres ; et g comme z; elle disait zuze pour juge, touzou pour toujours; il en était de même pour la syllabe che: elle disait marcer pour marcher. Elle avait en outre une certaine diffi-culté pour prononcer l'r; elle disait coude pour coudre, ouvoi pour ouvroir.
Aujourd'hui (1902), il y a une grande modification dans son langage. Elle ne zézaie plus et sa prononciation est normale; Elle était nulle, en instruction primaire, ne connaissait ni let-tres, ni chiffres, ne savait même pas tracer des bâtons sur l'ar-doise. Ajoutons encore que cette enfant ne paraissait avoir aucune aptitude pour ce qui était enseignement.
Malgré toutes ces difficultés, nous enregistrons aujourd'hui des progrès très notables. Elle est parvenue à écrire très lisi-blement, fait une copie, connaît et sait faire les chiffres et lit par syllabes. Tout donne lieu d'espérer que sa lecture sera tout à fait courante d'ici quelques mois. — La couture va bien, ainsi que le repassage, l'enfant a fait de réels progrès en gym-nastique.
1905. — Les progrès au point de vue du travail manuel o-M augmenté graduellement. Mer... a de réelles aptitudes pour le ménage et se rend utile. Elle coud assez bien, repasse conve-nablement, mais à ces deux occupations elle, préfère la buan-derie. Elle lave avec soin et avec goût. Le caractère est ser-viable, quoique un peu turbulent. Elle n'est pas méchante avec ses compagnes. Mais nous ne pouvons constater de grands pro-grès pour la classe: sa lecture n'est pas encore courante,- elle écrit lisiblement, fait des copies, connaît l'addition. Elle s'ex-prime avec facilité, tient bien conversation. En réalité ses pro-grès sont peu marqués nour la classe, tandis qu'ils sont très notables au point de vue dès travaux manuels.
LXXIV. Bida... (Jeanne), âgée de 16 ans, née le 15 fé-vrier 1888, entrée à la Fondation le 13 octobre 1902, atteinte d'imbécillité avec périodes d'excitation.
A son entrée, la phvsionomie de l'enfant n'indiquait aucune
intelligence, le regard était sournois, elle savait parler, mais était incapable de tenir conversation, l'attitude était embar-rassée. Le caractère était triste, maussade; les premiers jours de son arrivée, l'enfant avait eu, sans motif déterminé, une période de mélancolie plus prononcée que d'habitude. Il s'en était suivi des idées de suicide: certain soir au préau, on l'a surprise cherchant à s'étrangler avec le cordon de sa chemise.
Elle procédait mal à ses soins de toilette, s'habillait et se déshabillait avec lenteur. Elle n'avait aucun goût pour les travaux de couturé, ni aucune notion de. la gymnastique, paraissait même avoir pour ce dernier exercice des difficultés insurmontables. Elle était également très en retard au point de vue scolaire, ne connaissait ni lettres, ni chiffres, ne savait pas écrire; vu son âge avancé, elle ne donnait pas à espérer de grands résultats.
Aujourd'hui (1903), un changement notable est survenu, malgré tout. La physionomie est plus franche et plus expres-sive, elle est beaucoup plus affectueuse et expansive, tient facilement conversation avec ses compagnes, elle est serviàble avec le personnel, n'a plus les idées noires qui la portaient.à attenter à ses jours; ni période d'excitation, ni de mélancolie. Le caractère est devenu réellement calme et tranquille. Elle procède minutieusement aux soins de propreté, sa tenue est correcte.
En classe, elle a également fait des progrès, commence à lire par syllabes, l'écriture est lisible, fait bien une copie, commence à faire de petites additions. Elle commence à cou-dre, se rend sans peine à la couture et au repassage. Elle suit avec facilité les exercices de gymnastique, elle est beaucoup plus souple et plus agile dans ses mouvements. — En résumé les progrès de cette enfant sont très sérieux.
1905. — Les progrès sont lents, mais d'une année à l'autre nous en constatons quelques-uns. Le caractère est gai, B... s'amuse bien aux heures de récréation, reste tranquille en classe, les périodes mélancoliques n'ont plus reparu.
Sa tenue ne laisse rien à désirer; elle aime à s'occuper des plus jeunes et en prend grand soin. Elle travaille dans tous les ateliers: couture, repassage, buanderie; elle met de la bonne volonté partout. Mais elle a de réelles difficultés pour la classe, sa lecture n'est pas très courante, écrit lisiblement, ne connaît que l'addition. Elle fait bien la gymnastique. Amé-lioration sous bien des rapports.
LXXV. Imbécillité avec mouvements choréiqiies. Lasco... (Gabrielle), 13 ans, née le 15 mai 1889. — .4 Ventrée (22 jan-vier 1903), le visage de l'enfant était pâle, la physionomie
avait une empreinte de tristesse et de mélancolie, comme si elle s'était rendue compte de son état. Elle causait peu, la voix était tremblotante, la parole lente et saccadée. Les senti-ments affectifs n'étaient nullement développés, elle recher-chait plutôt la solitude, son regard était timide et indifférent avec tout le monde. Les mouvements brusques des bras et des jambes ne lui permettaient pas de se donner les soins de toilette nécessaires; au réfectoire elle avait de la peine à porter les aliments à sa bouche et en répandait fort souvent sur la table. Sa démarche était chancelante et ,son allure désordonnée. Son intelligence était tout à fait réfractaire à l'étude et sa mère déclare qu'on n'avait jamais pu lui rien apprendre en classe, elle faisait le désespoir de ses maîtresses d'école. Quand elle est arrivée parmi nous, elle connaissait à peine les lettres, les nommait avec peu d'assurance, l'écriture était à peu près nulle, comme l'indiquent du reste ses cahiers pendant sa.période choréique; elle connaissait et savait faire les chiffres. Tout son savoir consistait en ces quelques notions.
L'enfant a été mise en traitement dès le début (douches, capsules de bromure de camphre, gymnastique, exercices, etc.). En quelques mois une grande amélioration s'est manifestée sous tous les rapports. La physionomie a pris, peu à peu, une expression toute réjouie, l'air maussade et mélancolique a fait place petit à petit à une gaîté et un enjouement continuels; elle est devenue affectueuse et serviable avec le personnel, très complaisante avec ses compagnes, principalement avec les plus petites, elle s'intéresse à elles, les place sous sa protec-tion et leur donne gentiment les soins qu'elles réclament.
Au point de vue scolaire, elle a également fait des progrès, l'écriture est devenue très lisible, la copie est bonne, elle com-mence à faire quelques devoirs de grammaire, connaît l'addi-tion. Elle lit par syllabes et tout donne à espérer que d'ici quelques jours la lecture de l'enfant sera courante.
Elle aime la gymnastique, sait faire tous les mouvements, y est devenue très agile. Elle se livre avec plaisir aux travaux de couture, s'y prend bien et n'est pas maladroite. Inutile d'ajouter que l'enfant ne pouvait suivre aucun de ces exercices à son entrée. — En somme, elle a fait, en tout, des progrès sensibles (1903).
1905. — Lasco... continue à s'améliorer à tous les points de vue; les accidents nerveux (choree) ont disparu, elle se porte admirablement bien au point de vue physique. Au point de vue intellectuel ses progrès sont à signaler: Gabrielle lit couramment, son écriture est bien formée et même régulière. Elle fait des petites dictées, connaît l'addition, la soustrac-tion et la multiplication. La mère se montre très satisfaite
des progrès classiques de son enfant, car elle n'avait jamais rien appris dans les écoles primaires.
Le caractère n'est ni méchant, ni taquin, mais il est obser-vateur, elle remarque tout. Le travail manuel est lent, mais constant; elle se rend de bonne grâce dans tous les ateliers. Elle se tient toujours très proprement. Elle fait bien la gymnastique et là comme ailleurs, elle a fait de notables progrès.
Chez Lasc,.., comme chez beaucoup d'autres cho-réiques que nous avons eu à traiter le bromure de camphre, sous forme de capsules du D1' Clin (1) nous a procuré d'excellents résultats. Selon notre habitude nous avons pris des spécimens de récriture {Fig. 42,
Fig 42. — Choréc.
Fig. 43. — Chorée.
(t) C'est gi'Aceà M. le M' Clin qui a fait fabriquer dans le temps du bromure de camphre gratuitement, que nous avons pu faire nos expériences physiologiques et thérapeutiques.
Fig. 44. —Choree ; amelioration.
Fig. 4b. — Choree ; guérison.
43, 44 et 45), (date, nom) et fait tracer une ligne horizontale, ce qui permet de se rendre un compte assez exact du degré de tremblement.
LXXVI. Rqbil... (Isabelle), née le 2 décembre 1894, âgée de 9 ans, entrée à la Fondation Vallée, le 15 novem-bre 1902, atteinte à'imbécillité, à un degré très prononcé, avec strabisme très accusé, nystagmus intermittent et mouvements choréif ormes.
D'après ce diagnostic, il est facile de comprendre que l'état général de l'enfant laissait beaucoup à désirer. La physiono-mie avait une expression gauche et embarrassée, son regard n'avait aucune fixité, elle possédait l'usage de la parole, mais son air timide, l'empêchait de répondre directement aux questions. Elle parvenait avec beaucoup de difficultés à s'ha-biller et à se déshabiller, les mouvements choréiques se renou-velant très souvent y mettaient un grand obstacle. Vu cette incapacité, l'enfant était triste, tout était pour elle un sujet d'ennui, aussi la voyait-on très souvent se mettre dans un coin et pleurer à chaudes larmes.
Au point de vue scolaire, elle était nulle. A cause de son état elle n'avait pas fréquenté l'école; sa vue aussi bien que ses mouvements opposaient de grandes difficultés à son avan-
Fig. — W... à 13 ans 1 2 (1839.)
Fig. t.—W, . b È "èç 1/2 (1887.)
Bourneville, Eicètre, 1?05.
Fig. 3. — W... a 13 ans 1/8 (1889). Fig. 4. — W... à 19 ans 1/2 (1895.)
Bourneville, Bìcctre, 1905
Fig.'-ß. — W... ii 19 ans 1/2 (1895.)
Fig. 6, — W... à 21 ans (1897.)
Fig. 7. — W... à 24 ans (1900).
Fig. 8. — W... à 25 ans;(1901).
Fig- 9/— W... à 26 ans(1902).
Fig,— 10. — W... à 27 ans (1903).
Fig. il— W.7, à 29 ans (1905). Fig. 12. — W... à 30 ans (1906).
Fig. i3. — W... à 30" ans (1906).
Fig. 14 —W... à 30ans (1906).
Fig. i5. — W. à30 ans (1906).
Fig j. — Kram... à 4 ans ,1895). Fig. 2. — Kram... à 4 ans (1895).
Fig. 3. — liram...ià 4 ans [lojo).
Bourneville, Bicètre, 1905.
Fig.l4- — Kram... à 5 ans (1896.) Fig. 5. — Kram... à 5 ans (1896.) Fig. 6. — Kram... à 5 ans 1/2 (1896.)
Fig. 7. — Kram... à 5 ans 1/2 (1896.) Fig. 8. — Kram... à 6 ans 1/2 (1898.) Fig. g. — Kram... à 8 ans 1/2 (1900.)
Bourneville, Bicêtre, 1905.
Fig. io. - Kram... à 9 ans 1/2 (1901.)
Fig. ï. — Kram... à 9 ans 1/2 (1901.)
Fig. i2.— Kram... à 12 ans 1/2 (1904.)
Fig. i3. — Kram. . à 12 ans 1/2 (1904.)
Fig. 14. - Kram... à 14 ans 1/2 (1906.)
Fig. i5 — Kram... à 14 ans 1/2 1906.)
Fig. 16.— Kram... à 14 ans 1/2(1906). Fig. 17. —Kram... à 14 ans 1/2 (19C6.)
cément; rien ne faisait présager une sérieuse modification. Après six mois de traitement, un changement assez marqué s'est opéré dans toute sa personne, sous le rapport physique comme intellectuel. Les mouvements chorciques et. désordon-nés ont disparu petit à petit, la physionomie n'avait plus cet air inquiet et peiné, un grand calme et une réelle sérénité remplaçaient la mélancolie et la tristesse.
Aujourd'hui (1903), elle s'amuse bien en récréation et prend part à tous les jeux de ses compagnes, sa conversation est intéressante, l'enfant raisonne comme un petit personnage. Ainsi qu'à son entrée, elle s'habille et se déshabille seule, mais le fait avec beaucoup plus d'adresse, se débarbouille elle-même, en un mot procède entièrement seule aux soins con-cernant sa toilette.
En classe, l'enfant montre une application soutenue, mais la vue est toujours mauvaise, elle a du strabisme convergent double, l'œil gauche est fortement dévié en dedans ce qui l'empêche de distinguer les lettres à première vue. Malgré tous ces inconvénients, elle a appris à écrire, les lettres et les chif-fres sont bien formés, elle commence à copier, assemble les lettres. Tout porte à croire que l'enfant lira couramment dans le courant de l'année. La mémoire n'est pas mauvaise, l'en-fant récite des fables et fredonne des chansonnettes.
Elle s'applique bien à l'ouvroir, aime les travaux à l'ai-guille, on la voit confectionner des ◀effets▶ pour sa poupée. Elle travaille bien à la gymnastique et y met beaucoup de bonne volonté. L'attitude de cette enfant s'est améliorée et ses progrès sont notables.
. 1905. — Les progrès de notre jeune malade méritent d'être de nouveau mentionnés. Elle va bien sous le rapport physi-que, ses mouvements choréiformes ont disparu, mais sa vue est toujours faible (nystagmus et strabisme assez accusés); malgré ce grand obstacle, notre élève lit très couramment, fait des dictées, connaît l'addition, la soustraction et la multipli-cation, s'intéresse aux leçons de choses, apprend les premiers éléments de la grammaire, quelques notions de géographie, l'enfant a beaucoup de goût pour la classe.
Comme caractère l'enfant est gaie, joueuse, ses jeux n'ont rien d'anormal; elle est par-dessus tout très affectueuse, elle aime ses maîtresses de classe, ne voudrait pas leur causer le moindre ennui, aussi on a plutôt des éloges à lui faire, que des reproches à lui adresser. Elle se tient très proprement, elle est très soigneuse pour sa toilette. Elle fait bien la gym-nastique, s'applique à la couture, au repassage, fait tout ce qu'elle peut à la buanderie. Notre malade est très obéissante et tout plein gentillette. Cette enfant atteinte d'imbécillité Bournf.vilt.e, Bicêtre, 1905. 10
à son entrée, avec chorée et nulle en instruction peut être classée aujourd'hui dans la catégorie des simples arriérées,
LXXVII. Idiotie et êfilefsie. — Coul... (Marie), née le 26 janvier 18.94, 10 ans. A l'entrée à la Fondation, le ier juin 1901, la physionomie de l'enfant manquait d'expres-sion, son air était hébété, le regard vague et sans but, rien chez cette enfant n'annonçait l'intelligence. Elle parlait, mais avait un défaut de prononciation pour la lettre r; ainsi pour dire travaille, elle prononçait tavaille; elle disait bonjou, pour bonjour; ouvoi, pour ouvroir; en somme le langage était tout à fait enfantin. Le caractère était triste, maussade. Elle ne prenait part à aucun jeu. Elle n'était pas du tout expan-sive et restait inerte une partie de la journée. Toutes les bran-ches de l'enseignement lui étaient totalement inconnues.
Sous l'influence du traitement, une vraie métamorphose s'est opérée. Elle n'a eu qu'un seul accès d'èfilefsie depuis son entrée; aussi l'enfant s'est développée sous tous les rapports. -La physionomie s'est éveillée, le regard est devenu vif et pétillant, elle a aujourd'hui un air fûté et malin qui dénoté urte certaine intelligence. Tout défaut de prononciation a disparu, elle s'exprime avec facilité et soutient une conversa-tion. Une grande activité a remplacé l'inertie d'autrefois; l'humeur maussade, qui lui était habituelle, a fait place à la joie et à la gaîté. Elle met beaucoup d'entrain dans tout ce qu'elle fait; elle s'habille et se donne les soins de toilette nécessaires, elle aide au ménage, aime à se rendre utile. En classe, ses progrès n'ont pas été moins rapides, elle sait faire une copie, commence à syllaber et connaît l'addition. Elle a réalisé de réels progrès en couture, l'enfant travaille aux tabliers, aux robes; elle commence à repasser, autant de choses qui lui étaient inconnues à son entrée. Elle fait bien la gymnastique, cette occupation rentre dans son élément parce qu'elle est vive et agile et aime tout ce qui demande du mou-vement. En somme, cette enfant a fait beaucoup de progrès et est en très bonne voie d'amélioration (1903).
1905. — Cette enfant citée déjà dans le Compte Rendu 1903, mérite également d'être de nouveau mentionnée. Ses pro-grès ont toujours été croissants au point de vue des exercices classiques. Sa lecture est aujourd'hui très courante; elle fait des dictées, ainsi que des devoirs variés, connaît les trois pre-mières opérations de l'arithmétique, s'intéresse aux leçons de choses, elle est attentive en classe. Ses accès é-pileftiques ne sont pas très fréquents, de sorte que l'enfant progresse jus-qu'ici sous tous les rapports. Elle est toujours vive, alerte, gaie et joueuse, fûtée même; elle prend part à tous les jeux
de ses compagnes. Elle a bonne mémoire pour les choses usuelles, soutient une conversation, a même un bon raison-nement. Elle est toujours très propre. Elle travaille assez bien dans tous les ateliers; mais aurait peu d'aptitudes pour les soins du ménage. Elle fait la gymnastique avec beaucoup de facilité, elle possède une grande souplesse.
Cette enfant bien qu'atteinte d'épilepsie s'est notablement améliorée sous tous les rapports.
LXXVIII. Uri... (Georgette), née le 30 juin 1898, 8 ans, entrée à la Fondation en juin 1901, atteinte à!idiotie avec gâtisme, marche et -parole nulles.
Les progrès faits par cette enfant sont sensibles et méritent une mention particulière. La physionomie est expressive, le sourire est doux et jovial.
A son entrée, elle ne prononçait que des mots sans suite, incompréhensibles même pour les personnes de son entourage, la marche était mauvaise, à peine pouvait-elle faire quelques pas. Au réfectoire, l'enfant se tenait affreusement mal, aimait à se salir et à se barbouiller avec les aliments déposés devant elle, il était impossible de la tenir propre, elle ne savait se donner et ne voulait recevoir aucun soin concernant sa toi-lette, le caractère était méchant, jaloux. Elle repoussait ses petites compagnes, ne voulant pas leur voir faire la moindre caresse, l'égoïsme était son défaut dominant: Tout pour elle. L'enfant, capricieuse, ne voulait pas rester assise, les progrès en classe étaient nuls, la gymnastique, de même. Elle gâtait du matin au soir, ne demandait par aucun signe à aller aux cabinets.
Un grand changement s'est fait en elle: Gâtisme, colères, caprices tout a disparu. Elle parle et marche très bien. En classe les progrès sont notables, elle connaît ses lettres, com-mence à compter, aime la gymnastique et le corps prend de la souplesse. Elle connaît les couleurs, en sait faire la dif-férence, sait lacer les souliers, agrafer et boutonner, autant de choses inconnues pour elle à son arrivée. Elle ne gâte plus jamais ni jour, ni. nuit, s'habille et se déshabille seule et cherche à se donner les soins élémentaires concernant sa toi-lette, met en tout et pour tout beaucoup de bonne volonté. — Grande amélioration.
1905. — Rien de particulier à signaler. Cette enfant est propre, marche et parle bien, ses progrès sont lents en classe; elle faisait cependant espérer de meilleurs résultats dès le début.
LXXIX. Espon... (Yvonne), née le 26 juillet 1896, 10 ans,
entrée à la Fondation, en juin .1901, atteinte d'idiotie avec hémiplégie, marche nulle, parole limitée à ces deux mots; papa, maman. A son entrée, elle laissait à désirer sur bien des.points; les premières notions sur toutes choses lui étaient inconnues. Les progrès faits par l'enfant sont de plus en plus satisfai-sants.
Aujourd'hui (1902), elle a pris des forces et bien que ne marchant pas encore, seule, se tient le long des tables et des bancs sans fatigue aucune. La propreté est une de ses quali-tés; sa tenue à table est fort bonne. Autrefois, l'enfant était souvent maussade et grognon, pleurait sans motif, à cause de son état maladif sans doute. Maintenant le caractère est gai, aimable avec ses petites compagnes, serviable dans la mesure de ses moyens, caressante envers les personnes qui l'entourent. Elle commence à rassembler ses lettres, connaît également les chiffres, sait les placer exactement, s'intéresse à tout ce qui se passe et demande mille explications. Elle a quelques dif-ficultés pour les exercices de gymnastique en raison de ses jambes qui sont encore faibles. Malgré toutes ces difficultés, les progrès de l'enfant sont notables.
1905. — Les progrès sont lents, mais ils continuent sous tous les ? rapports. L'enfant s'exprime bien, répond directe-ment aux questions qui lui sont posées, tient bien conversa-tion. Elle a un sourire aimable, un air gracieux, elle est très douce et sait se faire aimer de toutes ses compagnes.
Ses jambes se.fortifient peu à peu, enfin, l'enfant est par-venue à suivre les exercices des grandes, en donnant le bras à une infirmière et quelquefois même à une autre enfant, Yvonne marche assez bien; se rend ainsi en classe, au préau, au réfectoire, dortoir, etc. Elle est heureuse et fière pour ainsi dire de pouvoir faire ces quelques promenades. Elle est tou-jours très propre et ne se salit pas. Elle met beaucoup de bonne volonté pour la gymnastique. Elle commence à sylla-ber et à écrire, sait faire l'addition sans retenue. — Tout porte à croire que l'enfant s'améliorera notablement au point de vue classique.
LXXX. Deses... (Emilie), née le 3 mars 1887, entrée à la Fondation, en mai 1897, à l'âge de 10 ans, atteinte d'imbécil-lité -prononcée, avec luxation congénitale des hanches.
La parole était libre chez cette enfant qui répondait aux questions posées, mais elle marchait très difficilement et uri-nait parfois au lit. L'expression de la physionomie était peu mobile, le regard vague, rien chez cette enfant n'indiquait l'intelligence. Elle ne savait pas lire, mais formait les lettres et les chiffres; elle ne savait pas compter, ne possédait pas les
notions les plus rudiraentaires. L'enfant avait beaucoup de difficultés pour tout ce qui concerne l'enseignement, malgré cela nous constatons aujourd'hui des progrès réels. Elle lit assez couramment, son écriture est régulière. Elle connaît les tiois premières opérations de l'arithmétique sans toutefois en comprendre très exactement l'application.
Le caractère s'est également modifié. L'enfant parlait mal au début, était maussade, restait inerte; aujourd'hui (1900) elle est devenue très active, s'occupe à faire de la dentelle aux heures de récréation. Elle aime les soins du ménage. A l'ouvroir elle est parvenue à faire entièrement robes, tabliers, pantalons. Elle fait bien la gymnastique et n'avait cependant aucune notion à son entrée. Elle est, en outre, devenue très propre; sa tenue ne laisse rien à désirer.
1905. •— Notre élève a continué de faire quelques progrès; si lecture est très courante, elle fait des petites dictées, connaît les trois premières opérations de l'arithmétique, rédige une lettre, son écriture est lisible et bien formée; en un mot l'en-fant peut se tirer de peine pour les usages les plus importants de la vie.
. Comme soins du ménage, elle s'y entend bien, fait ell^-même un dortoir si peu qu'elle soit dirigée, elle est propre dans tout ce qu'elle fait; elle emploie les heures de récréa-tion à faire de la dentelle, ne reste jamais inactive. Elle rai-sonne assez bien, tient conversation, elle est serviable et pas un brin méchante. Elle travaille bien dans tous les ateliers, a appris à coudre, à repasser et lave bien. Elle n'est pas très agile en gymnastique. Cette enfant, atteinte d'imbécillité -pro-noncée à son entrée, nulle en instruction, s'est notablement améliorée.
LXXXI. Fuch.. (Marguerite), imbécillité prononcée, rachi-tisme, née le 9 novembre 1887, 16 ans. Lors de son entrée en 1894, la physionomie annonçait peu d'intelligence; la parole était bonne mais tout à fait enfantine; elle mangeait seule, mais ne se servait que de la cuiller. Sa démarche était déhanchée, le pied gauche un peu en dehors mais elle suivait assez facilement ses compagnes. Elle ne gâtait pas, était inca-pable de procéder à son habillement et avait de mauvaises habitudes. Le caractère était gai, turbulent, elle aimait les jeux bruyants; rôdait un peu partout et, malgré son insuffisance, elle savait s'y prendre pour venir en classe le moins possible: elle n'aimait pas l'école. Lettres, chiffres, écriture, tout lui était inconnu; sa faible intelligence paraissait tout à fait impropre à l'étude.
Actuellement (1904), nous constatons chez cette enfant une
Bourneviu e, Bicclrô, 1905. 11
amélioration notable. La physionomie est plus éveillée. Fuch... s'exprime avec facilité, soutient bien une conversation; on remarque même chez cette enfant un certain jugement et des attentions délicates pour les personnes attachées au service. Elle se tient à table comme une personne ordinaire; non seu-lement elle procède à sa toilette, mais elle aide les plus jeunes avec un soin minutieux et en prend toujours quelques-unes sous sa « haute protection ». Elle est très travailleuse de son naturel, a un goût tout particulier pour les soins du ménage, balaie, essuie et lave très bien. — Elle a fait également quel-ques progrès en classe: elle a appris à lire des mots, à les écrire lisiblement, à compter (addition), à faire le change de la monnaie. L'enfant a de réelles difficultés pour la lecture, nous espérons cependant qu'elle lira couramment à la fin de l'année scolaire. — En résumé, progrès notables sous tous les rapports.
1905. — Les progrès que nous étions en droit d'attendre se sont enfin réalisés. Marguerite lit aujourd'hui couramment, suit une dictée du cours élémentaire, connaît l'addition, la soustraction et la multiplication; les leçons de choses attirent particulièrement son attention; elle aime beaucoup faire le change de la monnaie, les différentes commissions des em-ployés, etc. Fuch1... jouit de la confiance de tout le monde; elle est très délicate. Elle a toujours beaucoup d'aptitudes pour les soins du ménage et malgré sa petite taille (1 m. 31), l'enfant ne reste jamais inactive. Elle n'aime pas beaucoup la couture, mais elle repasse bien et lave encore mieux.
Cette enfant qui était à son entrée, atteinte d'imbécillité avec rachitisme très accusé, et nulle en tout, s'est aujourd'hui notablement améliorée.
LXXXII. Idiotie avec gâtisme. — Haflig... (Marie), née ls 22 août 1900. — A son entrée (septembre 1903), la physionomie était sans expression, le regard sans but, l'as-pect était débile et maladif. L'enfant ne prononçait que quel-ques mots: papa, maman, caca, mais n'avait pas conscience de ce qu'elle disait, ne les répétait pas en temps opportun. Elle ne mangeait pas seule, cherchait à mettre les mains dans son assiette, ainsi que dans celles de ses voisines; la mastication était difficile; elle se tenait seule, mais tombait à chaque instant, car elle n'était pas solide sur ses jambes. Elle gâtait nuit et jour, pleurait à chaudes larmes, quand il s'agissait de lui donner les soins de propreté.
Aujourd'hui, l'enfant s'est notablement améliorée ; la physionomie est plus expressive, le regard doux et vif à la
fois a remplacé son regard vague, un teint frais et clair a succédé progressivement à son aspect débile et souffreteux. Les sentiments affectifs se sont considérablement développés, elle aime beaucoup toutes les personnes attachées au service. Elle est amusante dans ses jeux, elle aime les poupées par-dessus tout, ne cesse de les habiller et de les déshabiller, se dit leur petite maman. Elle essaie de répéter tout ce qu'elle entend, elle parle à propos. Elle mange seule, mastique très bien. Elle est devenue tout à fait propre le jour, elle demande ei ces termes: « maman j'ai envie », et va sur les cabinets; la nuit il lui arrive rarement d'uriner au lit. — L'enfant mar-che maintenant seule, elle trottine partout, monte et descend les escaliers sans l'aide de personne. Amélioration 'notable sous tous les rapports.
1905. — L'enfant suit toujours la même marche vers une amélioration notable. La parole s'est encore modifiée depuis l'année dernière et elle est devenue tout à fait propre.
LXXXIII. Imbécillité avec myopie très prononcée. — Crespi.'.. (Marguerite), née le 12 octobre 1890, 14 ans. — A l'entrée (juin 1900), la physionomie manquait d'expression, n'annonçait qu'une médiocre intelligence. C... lisait par syl-labes, son écriture était lisible, mais mal formée; elle ne fai-sait que des copies, connaissait à peine l'addition. Elle ne savait rien faire comme ouvrage manuel: couture, repassage, soins du ménage, tout était inconnu pour elle. La mémoire lui faisait souvent défaut. Comme caractère, elle était aussi tur-bulente que bavarde, se chargeait de distraire ses compagnes pendant les heures de classe. Elle avait aussi de l'incontinence nocturne burine.
L'enfant, soumise au traitement dès le début, s'est amélio-rée insensiblement. Ses progrès n'ont pas été très rapides, mais sûrs et constants. Elle lit très bien aujourd'hui, donne à sa lecture une bonne intonation; son écriture est régulière et méthodique; elle apprend la grammaire, la géographie, suit des dictées du cours moyen, connaît les quatre opérations et fait des problèmes de récapitulation sur les quatre règles. Elle fait bien une rédaction, les leçons de choses l'intéressent vivement. Il y a chez elle un certain sentiment d'émulation. Elle est très orgueilleuse et fait tout son possible pour arri-ver la première. Elle s'entend bien dans les soins du ménage, ainsi que pour les ouvrages manuels, travaille bien à l'ouvroir, repasse et lave avec goût et soin, comme du reste tout ce qu'elle fait. Elle a appris à faire la tapisserie, la dentelle, et fait cette dernière admirablement bien.
Comme caractère, elle est devenue serviabie, complaisante et surtout beaucoup plus tranquille en classe. Elle n'a plus d'incontinence d'urine. La gymnastique va bien, elle s'efforce même de surpasser ses compagnes.
1905. — Elle continue à progresser soit à l'école, soit dans les divers ateliers. Elle a appris à laver, son ouvrage est tou-jours soigné. — En classe ses progrès sont satisfaisants. La myopie dont elle est atteinte apporte un réel obstacle à cer-tains exercices. Malgré cela, l'enfant a fait d'incontestables progrès sous tous les rapports, et peut être classée aujourd'hui dans la catégorie des arriérées intellectuelles.
LXXXIV. Idiotie. — Géha... (Suzanne), née le 19 août 1898, 7 ans. ?— Entrée en octobre 1903. Quand cette enfant est venue parmi nous, elle ne marchait pas, ne disait que quelques mots tels que: papa, maman, oui, non. Elle était très lente dans ses mouvements mettait un temps infini pour manger sa soupe. Elle était propre le jour, mais il lui arri-vait de gâter la nuit. Le caractère était sombre et taciturne, on aurait dit que l'enfant avait continuellement de gros cha-grins. Ne connaissait rien comme classe.
Nous constatons aujourd'hui (1904) chez cette enfant des progrès sous bien des rapports. D'abord la parole: elle com-mença par dire bien des mots, construisit ensuite quelques phrases; de sorte qu'elle tient à présent des conversations avec ses compagnes. Elle marche bien, monte et descend facilement les escaliers, elle qui, au début, avait beaucoup de peine à faire quelques pas. Elle déploie une certaine activité en tout et pour tout. Le caractère est devenu gai et joueur, comme celui d'une enfant ordinaire. Elle est tout à fait propre. C'est surtout sous le rapport de la propreté, de la parole et de la marche que les progrès de cette enfant sont sensibles.
1905. — Les progrès continuent, l'enfant s'intéresse princi-palement à la classe, elle connaît les chiffres et les lettres et commence à les assembler. Elle marche et parle de mieux en mieux. Amélioration notable.
LXXXV. Imbécillité et instabilité mentale. — Choqu... (Marie), née le 17 juillet 1892, 12 ans. — A son entrée (10 août 1902), l'expression de la physionomie était dure et effrontée, le regard malicieux, elle parlait bien, mais riai n'était suivi dans son langage; en un mot elle était tout à fait incohérente. Le caractère était irritable à l'excès; taquine au possible, elle était aussi très méchante, prenant plaisir à faire pleurer les enfants inoffensives. Elle exigeait une surveillance
de tous les instants. Elle était aussi très menteuse et soutenait le mensonge avec impudence. Elle était nulle pour la classe, ne connaissait ni lettres, ni chiffres, ne traçait pas une lettre; on avait toute la peine du monde à la maintenir en place. Malgré toutes ces difficultés un changement notable s'est opéré en elle.
Aujourd'hui (1904), le regard est plus doux, malgré l'ex-pression de la physionomie qui conserve encore un air hardi; le caractère est irritable, mais elle n'est plus aussi turbulente, ni aussi méchante, s'accorde bien avec ses compagnes. Elle est très serviable, les sentiments affectifs se sont énormément développés, de la beaucoup plus d'obéissance et de soumission. Nous ajoutons ici que c'est un des sentiments les plus impor-tants à conquérir chez nos malades, pour obtenir un réel résul-tat au point de vue pédagogique; c'est la pierre de touche du développement intellectuel. — Elle aime faire le ménage, se rend utile dans les différents travaux de la maison; elle est très propre et très minutieuse dans tout ce qu'elle fait.
En classe, ses progrès ont été lents parce qu'elle a séjourné plusieurs années .à l'infirmerie (teigne), mais l'enfant se voyant en retard a redoublé de courage et de bonne volonté. Elle lit couramment, fait des copies, connaît l'addition et la soustraction. — Elle travaille bien dans les ateliers; coud assez bien; lave et repasse comme une grande personne. Il fal-lait à cette nature qui paraissait indomptable, de l'affection et beaucoup d'exercices corporels.
1905. — Les progrès sont lents, mais continus. En classe elle a appris à faire des dictées, à rédiger une lettre pour sa famille et enfin la multiplication qu'elle ne faisait pas l'année dernière. Comme caractère, elle est tour à tour bruyante et tapageuse, calme et tranquille. Si elle se trouve avec une per-sonne qu'elle affectionne beaucoup, elle est sage, soumise et polie, de même qu'elle devient dissipée, indocile et malhon-nête avec une personne qui ne lui manifeste aucune amitié. Elle a toujours beaucoup d'aptitudes pour.les ouvrages ména-gers et travaille bien dans tous les ateliers. Elle fait admira-blement bien la gymnastique. Nous ne pouvons qu'ajouter que cette enfant, malgré son instabilité, s'est améliorée nota-blement sous tous les rapports.
LXXXVI. Motte... (Andrée), née le 18 février 1891, 13 ans. A son entrée (26 août 1899), la physionomie manquait d'expression, son air était hébété; elle parlait très peu, sa voix était nasillarde; elle mangeait seule, mais ne' se servait que de la cuiller; elle ne gâtait pas, mais ne savait se donner
aucun soin de propreté; il fallait l'aider à s'habiller et à se déshabiller; rien chez cette enfant n'annonçait l'intelligence. Toutes les branches de l'enseignement lui étaient totalement inconnues.
Aujourd'hui (1904), l'enfant s'est notablement améliorée. La physionomie s'est éveillée, le regard est devenu vif, elle s'exprime avec facilité, sa voix est beaucoup plus claire, elle aime à fredonner quelques chansons. Elle met beaucoup d'en-train dans tout ce qu'elle fait; elle se donne les soins de toi-lette nécesssaires, aide au ménage, aime à se rendre utile; c'est un plaisir pour elle d'aider à habiller et à déshabiller les petites gâteuses.
L'enfant a eu beaucoup de retard pour la classe, à causa des longs séjours qu'elle a faits à l'infirmerie pour des bron-chites, mais, depuis quelque temps, sa santé est meilleure, elle suit régulièrement la classe et y met toute son attention; elle écrit lisiblement, assemble les lettres, commence à compter et récite quelques fables. A l'ouvroir ses progrès ne sont pas moins rapides, elle commence à faire des ourlets; on la voit souvent aux récréations confectionner des ◀effets▶ pour sa pou-pée. — Elle participe à tous les exercices de la grande gym-nastique.
En somme l'enfant est en bonne voie d'amélioration et ses progrès méritent d'être mentionnés.
1905. — Les progrès chez cette enfant sont lents en toutes choses. Elle met beaucoup de bonne volonté pour tout, mais elle a peu de facilité; néanmoins nous espérons que sa lecture sera courante à la fin de l'année. Amélioration.
LXXXV1I. Idiotie complète, hydrocéphalie, cécité. — Dur. .. (Marthe), née le 20 octobre 1899, 5 ans. — Entrée en 1903. La physionomie n'annonçait pas d'intelligence, elle ne parlait pas, ne marchait pas, ne mangeait pas seule, ne savait pas tenir sa cuiller et barbotait dans les assiettes voisines. Elle gâtait nuit et jour, poussait des cris perçants aussitôt qu'on la nettoyait, caractère capricieux et volontaire.
Aujourd'hui (1904), l'ensemble de la physionomie est beau-coup plus éveillé; elle parle très bien et sans aucun défaut de prononciation. Comme beaucoup d'enfants aveugles, elle retient les airs de chansons avec une facilité étonnante. Elle marche très bien seule, monté et descend les escaliers tout en s'appuyant à la rampe; se déshabille et s'habille seule. Elle se sert de la cuiller et mange proprement. Elle est très propre le jour, va d'elle-même aux cabinets; il lui arrive rarement de gâter la nuit. Elle joue avec ses petites compagnes, recon-
naît les personnes au parler, à la marcher La sensibilité tactile est aussi très développée. Elle est affectueuse, aime à être caressée. — Amélioration notable.
1905. — Notre jeune malade continue à s'améliorer, la sensibilité tactile est toujours très développée. Elle marche et parle de mieux en mieux, le gâtisme a complètement disparu. — Nous pouvons dire hautement que cette enfant s'est nota-blement améliorée sous le rapport de la parole, de la marche, de l'alimentation et du gâtisme.
LXXXVIII. Idiotie, êpilepsie, gâtisme. — Labad... (Hen-riette), 4 ans, née le 4 juin 1898. — A son entrée (septem-bre 1903), la physionomie était agréable, mais sansi expression, le regard vague et sans but. Elle ne prononçait que quelques syllabes: pipi, bobo, lolo. Elle se tenait seule et faisait quel-ques pas, mais ses vertiges et ses secousses qui étaient en très grand nombre la faisaient tomber maintes et maintes fois; de sorte que l'enfant hésitait pour faire quelques pas. Néan-moins elle était d'une turbulence dont rien n'approche, elle sautait par-dessus les barres de son lit, grimpait partout, on était obligé de l'attacher presque continuellement pour éviter des accidents. Elle était si brouillon qu'elle ne prenait même pas le temps de s'alimenter, mangeait seule, mais renversait ses aliments partout. Elle gâtait nuit et jour. Rien ne faisait présager chez elle de grands résultats.
Sous l'influence du traitement, un changement merveilleux pour ainsi dire s'est opéré chez cette enfant (1904). Ses ver-tiges ont totalement disparu, grâce aux capsules de bromure de camphre (Dr Clin); de là, un grand développement phy-sique et intellectuel. L'expression de la physionomie est très mobile, elle a toujours un air futé et malicieux, répète tout ce qu'elle entend, connaît les enfants et les personnes de son entourage. Elle marche très bien, court partout. Elle est gaie et joueuse, aime beaucoup la balançoire-tremplin, ne voudrait jamais céder la place à ses compagnes. Elle s'habille et se déshabille seule, aime à être débarbouillée, essaie même de le faire, conserve bien ses ◀effets▶, l'enfant a toujours un air propret. Elle mange sans jamais se salir. Elle est très propre le jour, la nuit il lui arrive quelquefois d'uriner au lit. — Elle commence à s'habituer en classe, essaie même de faire quelques bâtons sur l'ardoise. — Amélioration notable.
1905. — Progrès peu marqués depuis un an; l'enfant est fort distraite en classe, songe plutôt à s'amuser et bavarde beaucoup avec ses voisines. Elle connaît les légumes contenus dans les tiroirs des leçons de choses, ainsi que les principales céréales; connaît quelques lettres et quelques chiffres. Elle
aime beaucoup la gymnastique, cet exercice l'amuse et l'inté-resse. — Légère amélioration depuis l'année dernière.
LXXXIX. Daw... (Louise), née le 30 juin 1893, 10 ans, entrée à la Fondation, en juin 1900, atteinte d'imbécillité prononcée, avec perversions instinctives, avec gâtisme et ona-nisme. L'enfant n'avait aucune stabilité, elle était nulle en classe, rien ne l'intéressait. On ne pouvait attendre d'elle que des résultats fort médiocres. Nous constatons cependant aujourd'hui (1902) une amélioration très notable, sous tous les rapports.
D'abord l'enfant est devenue tout à fait -propre, procède minutieusement aux soins de sa toilette; il n'existe plus aucune mauvaise habitude chez elle. Elle est actuellement très douce et très affectueuse, elle se rend utile dans les soins du ménage et n'est pas du tout maladroite. Elle s'occupe même des plus jeunes, prend plaisir à leur donner les soins de toilette; si l'enfant continue ainsi, on pourra faire d'elle une bonne ména-gère.
Les progrès pour la classe n'ont pas été moins rapides. En moins de trois ans, cette enfant a appris à écrire, à faire quel-ques devoirs de grammaire, elle connaît les deux premières opérations de l'arithmétique et lit presque couramment. Elle suit avec facilité tous les exercices de gymnastique et com-mence bien à coudre, ainsi qu'à repasser.
1905. — Cette enfant dont les progrès n'ont pas été men-tionnés depuis 1902, mérite actuellement d'être de nouveau signalée. Aujourd'hui elle lit couramment, suit les dictées ordi-naires, a appris la multiplication et ébauche imparfaitement la division; apprend les premières notions de géographie et de grammaire. Elle a donc fait des progrès notables au. point de vue scolaire.
Le caractère de l'enfant est agréable; elle est serviable dans la mesure du possible, pas méchante avec ses compagnes, ne s'emporte jamais, elle est toujours polie avec tout le monde. Elle joue et s'amuse comme une enfant ordinaire, n'aime pas les jeux bruyants. Elle se rend utile dans les différents travaux du ménage. Elle a fait des progrès notables en couture, elle repasse soigneusement et lave avec beaucoup de goût. — Elle fait bien la gymnastique et là comme ailleurs, elle a fait beau-coup de progrès. — En résumé cette enfant pourrait être classée aujourd'hui dans la catégorie des simples arriérées intellectuelles.
Nous terminons ces notes en y ajoutant des notices, sur des enfants qui- se sont particulièrement améliorées et qui, pour
cette raison, ont été présentées au Congrès de Rennes (août 1905).
XC. Guillau... (Laure), née le 12 avril 1891, entrée en avril 1891, atteinte d'imbécillité -prononcée avec perversions instinctives. — Cette enfant causait, mais ne pouvait répondre exactement aux questions qui lui étaient posées. Elle était très craintive, restait inerte, sa mémoire paraissait très faible; elle était nulle pour la classe. Elle était très gâteuse la nuit et avait une tendance très prononcée pour l'onanisme.
Malgré tous ces obstacles, nous constatons une amélioration notable chez cette enfant. Actuellement, elle lit par syllabes, écrit très lisiblement, fait une copie, ainsi que l'addition et la soustraction.
La caractère est totalement changé, l'enfant est devenue plus enjouée, affectueuse, parle même beaucoup, tient conversation, s'amuse aux récréations comme le ferait une enfant ordinaire. Ajoutons aussi ique l'enfant est devenue tout à fait propre; elle se tient bien, se suffit à elle-même et ses mauvaises habi-tudes ont complètement disparu (1901).
1905. — Cette enfant, dont les progrès n'ont pas été signa-lés depuis 1901, mérite actuellement d'être de nouveau men-tionnée.
Aujourd'hui, îlle lit couramment, donne à sa lecture une bonne intonation, elle suit une petite dictée, fait des devoirs variés, apprend la géographie, la grammaire, quelques fables, connaît enfin les quatre opérations de l'arithmétique. Elle a donc fait des progrès sensibles au point de vue scolaire.
Pour ce qui concerne les soins du ménage, l'enfant a beau-coup d'aptitudes: elle balaie, lave, met la table et fait la vais-selle comme une grande personne et sans perdre un moment, pourvu qu'elle soit bien dirigée dans son travail. Elle est très attachée au personnel et aime bien rendre service.
Sa conversation est assez intéressante, elle est gaie et très ouverte, elle qui autrefois parlait à peine. Elle n'est pas mala-droite pour les ouvrages manuels: couture, repassage, buan-derie, elle met de la bonne volonté partout où elle travaille. •— Elle fait bien la gymnastique.
En résumé, nous pouvons classer aujourd'hui notre élève dans la catégorie des simples arriérées.
XCI. Delom... (Andrée), née le 4 juillet 1892, 8 ans, est entrée à la Fondation en septembre 1899, atteinte d'imbécil-lité prononcée. Elle causait bien, l'expression de sa physionomie était mobile. Del... n'avait aucune notion pour tout ce qui concerne l'enseignement. Elle ne prêtait aucune attention à ce
qui lui était enseigné, le jeu lui tenait lieu de toute autre occu-pation.
Nous constatons aujourd'hui (1900) de réels progrès, sous le rapport classique. Elle lit presque couramment, son écriture. est très lisible et bien formée; elle connaît les deux premières opérations de l'arithmétique. Elle s'exprime très facilement, elle raisonne bien, prend un air futé et malin quand elle tient conversation.
Le caractère s'améliore également, elle n'est pas méchante, aime à rendre service, elle est très empressée quand on lui donne un emploi quelconque. Elle a beaucoup de dispositions pour la couture; l'enfant quoique bien petite et bien jeune coud admirablement bien pour son âge. Elle travaille aux robes, aux tabliers; elle cherche toujours à dépasser ses com-pagnes; il est à remarquer que cette enfant ne savait même pas tenir une aiguille à son entrée. — Elle suit la gymnastique des grandes avec facilité et exécute bien tous les mouvements.
1905. — Sa lecture est maintenant très courante; elle y donne une bonne intonation. Elle suit une dictée du cours moyen, rédige une rédaction, connaît les quatre opérations de l'arithmétique. La classe ne rentrerait pas tout à fait dans ses aptitudes; cependant elle y met de la bonne volonté. Andrée a beaucoup d'amour-propre et ne voudrait pas être en retard sur ses compagnes. Comme caractère, elle ne laisse rien à désirer; elle tient bien compte des observations qui lui sont faites, elle est obéissante, polie avec le personnel, bonne avec ses compagnes. C'est en un mot une enfant calme et tranquille, franche, ouverte et affectueuse à la fois. Elle a beaucoup de dispositions pour les soins du ménage et les ouvrages manuels, est très propre et très soigneuse dans tout ce qu'elle fait. Elle est habile à la couture, c'est une des meilleures ouvrières de l'ouvroir. Elle repasse avec goût et lave. — La gymnastique ne le cède en rien aux ouvrages manuels, elle exécute les mou-vements avec une facilité étonnante.. Elle est première en gymnastique. — Cette enfant atteinte d'imbécillité -prononcée à son entrée, rentre aujourd'hui dans la catégorie des simples arriérées.
XCII. Gaueh... (Germaine, née le 25 avril 1890, 9 ans, est entrée en décembre 1892, atteinte d'idiotie. A son arrivée, elle ne marchait pas, ne parlait pas, gâtait nuit et jour. Aujour-d'hui (1899), l'enfant parle et sait soutenir une conversation comme les enfants de son âge. Elle a appris à marcher seule, la marche est bonne, elle court, saute à la corde, monte et descend facilement les escaliers: elle exécute même très bien tous les mouvements de la gymnastique des échelles et des
ressorts. En classe, elle lit presque couramment, fait de petites copies assez lisibles, reconnaît les différentes parties de son corps et de ses vêtements et sait les désigner par leur nom, elle reconnaît tout ce qui est contenu dans les boîtes aux leçons de choses, distingue très bien les couleurs, elle compte assez bien et commence à faire de petites additions orales. Sa tenue est bonne, l'enfant s'habille et se déshabille seule.
1900. — Germaine, dont nous signalions les progrès l'an-née dernière, continue à s'améliorer.
Parole, marche, nulles au début; gâtisme complet, cette enfant avance très rapidement en toutes choses, mais surtout au point de vue classique. Elle écrit lisiblement, ses lettres sont bien formées; elle suit une dictée du cours élémentaire. Elle connaît les trois premières opérations de l'arithmétique; lit couramment et donne à sa lecture une bonne intonation.
Son caractère a subi la même transformation, cette enfant raisonne bien, se rend compte de tout et parait avoir un cer-tain jugement. On prend plaisir à entendre ses conversations, elle aime bien qu'on l'écouto et qu'on s'occupe d'elle. Elle est du reste caressante, affectueuse, polie et prévenante envers le personnel. Elle possède même une certaine délica-tesse de sentiment, ce qui se voit assez rarement chez nos enfants.
Elle a fait des progrès en couture, elle tient bien son aiguille, fait des ourlets. Elle suit la grande gymnastique et y apporte une attention soutenue. Le sentiment d'émulation est très déve-loppé chez elle.
1905. — Nous faisons d'abord remarquer que cette enfant, atteinte en plus d'épilepsie, a été traitée aux capsules de bro-mure de camphre pendant plusieurs années. Depuis 1900, elle n'a eu ni vertiges, ni accès. En outre, cette enfant a eu de la conjonctivite et de la blépharite pendant plusieurs années, ce qui l'a retardée au point de vue scolaire principalement. Mal-gré cet état maladif, l'enfant s'est énormément développée, soit au point de vue physique, soit au point de vue intellectuel. Sa lecture .est aujourd'hui très bonne, elle connaît les quatre opé-rations de l'arithmétique, suit une dictée du cours moyen, s'in-téresse beaucoup aux leçons de choses, fait des devoirs variés de grammaire et de géographie, son écriture est lisible, mais peu régulière. —? Comme- caractère l'enfant ne laisse rien à désirer, elle est toujours polie et convenable, s'entend bien avec toutes ses compagnes, s'attache beaucoup aux plus jeunes et les net-toie comme une grande personne. Elle aime beaucoup les soins du ménage.
En résumé, cette enfant, autrefois idiote, gâteuse et épi-
leptiqye rentre aujourd'hui dans la catégorie des simples arriérées.
1905 (déc). — Germaine, partie en congé d'essai depuis le mois d'octobre, se comporte admirablement bien. Elle est rai-sonnable, sérieuse et réfléchie pour son âge; apprend le métier de brodeuse; sa maman nous dit elle-même que Germaine possède des aptitudes qu'elle ne lui soupçonnait pas. Elle a beaucoup de goût pour son travail et pourra devenir une bonne ouvrière. Cette enfant est donc rendue à la société et à sa famille et pourra gagner honorablement sa vie d'ici peu.
XCIII. Imbécillité prononcée et épilepsie. — Travail... (Georgette), née le 3 août 1896, 5 ans, en 1901. — A son entrée le 18 mars 1901, elle présentait un aspect chétif, sa physionomie était empreinte d'un air triste et maussade, le regard sans vivacité, le teint jaunâtre. La parole était lente, la voix faible, son caractère était maussade et acariâtre. Elle ne pouvait supporter le voisinage cie ses compagnes et pleu-rait souvent sans motif. Elle ne fixait son attention sur aucune chose usuelle; un seul point l'intéressait, c'était sa toilette. Elle était lente dans sa marche et dans ses mouvements. En classe, elle ne connaissait aucune lettre et paraissait insou-ciante de s'instruire.
Mise aussitôt en traitement, elle commençait à s'améliorer, devenait plus gaie, parlait avec moins de lenteur et s'expri-mait avec facilité, répondait à ce qu'on lui demandait, com-mençait à s'habiller et à se déshabiller seule, s'intéressait beaucoup à la gymnastique. Telle était l'enfant au mois de septembre 1901 (la même année de son entrée), quand une maladie lui survint, maladie qui nécessita un long séjour à l'infirmerie. Ce n'est qu'en juin 1903 que l'enfant revint en classe. A partir de cette époque elle se remit aux différents exercices, ses forces revinrent peu à peu ainsi que la gaieté. Elle prit goût à l'étude. L'enfant qui ne connaissait pas ses lettres- est parvenue à lire couramment, elle écrit très lisible-ment, fait des copies, apprend la grammaire, récite des fables et sait faire des additions et des soustractions. Elle est fière d'avoir acquis toutes ces connaissances et apporte à tout beau-coup d'attention, les leçons de choses l'intéressent également. Ses progrès en classe sont satisfaisants.
Elle n'est plus ni triste, ni maussade, elle est devenue gaie et vive. Elle prend part à tous les jeux de ses compagnes. Elle est affectueuse, a fait de grands progrès en gymnastique, com-mence à coudre, habille ses poupées, s'habille et se déshabille elle-même, procède entièrement à ses soins de toilette. La parole, autrefois lente, est maintenant très vive. Elle parle
beaucoup, raisonne bien et s'exprime de même. La physio-nomie est éveillée et intelligente, le regard vif et futé. Le teint est rosé. Amélioration notable au point de vue physique et au point de vue intellectuel.
1905 (juillet). — Travail... continue à se développer sous tous les rapports. Elle raisonne bien, s'exprime de mieux en mieux et sait s'attirer l'affection de tout le monde. Elle s'inté-resse beaucoup à tous les exercices classiques: très orgueil-leuse de son naturel, elle tâche de dépasser ses compagnes. Le sentiment d'émulation est très développé chez cette enfant. Aujourd'hui, elle suit une dictée élémentaire, fait quelques devoirs de grammaire et de géographie, commence la multi-plication. Elle commence à coudre et suit avec facilité tous les exercices de la gymnastique. — Amélioration notable.
Décembre. — Les progrès de cette enfant sont toujours satisfaisants.
XCIV. Mani... (Alphonsine), née le 7 décembre 1897, 7 ans 1/2, entrée en juillet. 1903. Imbécillité prononcée, avec turbulence, violences, onanisme, perversion des instincts.
1904. — Pour toutes ces causes, elle avait été renvoyée de plusieurs écoles. La physionomie était peu expressive, le regard sournois, les yeux cernés et le visage pâle. En outre, elle présentait de nombreuses anomalies, telles que balance-ments de son corps et de sa tête de droite et de gauche. Pour satisfaire cette manie, elle s'asseyait par terre ou sur un banc, le dos appuyé contre un mur et tâchait de ne pas être vue. Parfois elle avait des moments d'excitation nerveuse et se livrait à des jeux désordonnés et excentriques, elle battait et taquinait ses compagnes, touchait à tout, aimait à détruire. Aucun sentiment d'affectivité. Elle parlait peu, son vocabulaire ne s'étendait guère qu'en mensonges ou paroles grossières. Indifférente à tout, ni réprimandes, ni paroles affectueuses, rien ne la touchait. Aucun goût, ni aucune aptitude pour l'étude; en plus, elle avait encore de l'incontinence nocturne d'urine.
Sous l'influence du traitement, une véritable transformation s'est opérée chez cette enfant. Elle commença à prendre du goût à l'étude; son attention, qui paraissait nulle, s'éveilla, et elle ne tarda pas à connaître ses lettres, puis à syllaber et parvint à lire couramment à la fin de l'année scolaire 1904.
Actuellement (1904), elle essaie de donner à sa lecture une bonne intonation. Voit-elle un livre, un papier écrit ou imprimé, vite elle s'empresse d'en faire la lecture. Lecture et écriture ont marché de pair. Elle fait de petites dictées, apprend la grammaire, récite des fables et s'intéresse beaucoup aux leçons
de choses. Quant au calcul, elle a plus de difficultés. Elle ne' sait faire que des additions sans retenue; mais c'est là un petit obstacle que l'enfant surmontera sans doute, car elle y met toute sa bonne volonté; elle est d'ailleurs très studieuse. En somme, ses progrès en classe ont été rapides.
Cette enfant, qui paraissait si indifférente, s'intéresse à tout maintenant, cherche à comprendre. Au retour de ses prome-nades, elle raconte ce qu'elle a vu, et ses réflexions sont celles d'une enfant de son âge. En même temps qu'elle se dévelop-pait intellectuellement, ses mauvais instincts et ses manies ont disparu, elle ne dit plus de grossièretés. Son caractère, autre-fois sombre et sournois, est devenu gai. Elle paraît très affec-tée si on lui fait une réprimande et très joyeuse si on lui fait un compliment. Elle ne bat plus ses compagnes, est très affec-tueuse pour elles, pour le personnel et pour ses parents. Ses désordres pathologiques ont disparu; elle n'a plus de périodes d'excitation, plus de balancements, plus d'incontinence noc-turne et plus d'onanisme.
Sa physionomie est maintenant timide et intelligente, le regard vif et doux, le teint légèrement coloré. L'enfant est donc en très bonne voie d'amélioration.
1905 (juillet). — L'amélioration constatée chez cette ma-lade en 1904 continue. Mais elle a besoin d'une surveillance continuelle, ses désordres pathologiques, décrits dans la note précédente, reprendraient vite le dessus, si l'on n'y prêtait attention. Elle est encore très turbulente, mais très sensible aux réprimandes et très joyeuse si on lui dit une parole d'en-couragement. Les sentiments affectifs s'étant développés, l'en-fant est devenue plus obéissante et beaucoup plus douce. Répé-tons en passant que l'affection est un sentiment qu'il faut chercher à conquérir chez nos malades pour obtenir un réel développement intellectuel. Elle s'intéresse toujours en classe, suit une petite dictée, malgré ses difficultés pour le calcul, elle a appris l'addition et la soustraction. Elle commence à coudre et fait bien la gymnastique. Amélioration.
Décembre. — Les progrès scolaires continuent, Mani... a une prédisposition naturelle pour l'orthographe, tandis qu'elle a de réelles difficultés pour le calcul, commence à faire la multiplication, s'intéresse beaucoup aux leçons de choses.
Encore une malade qui peut actuellement être classée dans la catégorie des simples arriérées intellectuelles.
XCV Wei... (Suzanne), née le 2 décembre 1893, entrée à l'a Fondation en mai 1897, à l'âge de 4 ans, atteinte d'idiotie profonde, compliquée de rachitisme. Cette enfant était gâteuse nuit et jour, ne marchait pas, parlait à peine, ne pouvait ni
s'habiller, ni se déshabiller; en un mot, elle était incapable de se donner le moindre soin.
Le caractère de l'enfant était détestable, toujours grognon, de mauvaise humeur, indifférente à tout. Rien ne faisait pré-sager de grands résultats, lorsqu'une vraie métamorphose s'est opérée en elle. Un développement autant physique qu'intellec-tuel s'est produit en peu de temps. La marche et la parole ont été très rapides; le gâtisme a complètement disparu; l'enfant se donne elle-même tous les soins de toilette nécessaires, se suffit à elle-même. — Le caractère s'est également très amé-lioré; elle est devenue gaie, joueuse, et apporte beaucoup d'ac-tivité en tout et partout.
Pour la classe, l'enfant n'est pas avancée. Ceci provient de ce qu'elle a séjourné un certain laps de temps à l'isolement (teigne). Mais à l'heure actuelle, elle est en bonne voie d'amé-lioration. Elle aime l'école, connaît les lettres, les chiffres et commence à écrire. Ses progrès n'ont pas été moins rapides, pour la couture et pour la gymnastique. Aujourd'hui (1901), l'enfant commence à travailler aux robes et aux tabliers et suit avec facilité la grande gymnastique.
1905 (juillet). — Cette enfant a fait des progrès très nota-bles surtout au point de vue classique. Elle lit couramment, commence à faire des dictées, connaît l'addition et la soustrac-tion, s'intéresse beaucoup aux leçons de choses et à tout ce qui est enseigné. — Le caractère de notre malade serait peu patient, mais elle est gaie au possible toujours très joueuse; elle met beaucoup d'entrain dans ses jeux. Elle est très agile pour courir avec ses compagnes, fait de grandes promenades sans fatigue, elle qui, à l'âge de 4 ans, ne pouvait même pas se tenir debout.
Un changement merveilleux s'est opéré chez elle sous tous les rapports. Elle s'exprime avec une grande facilité, tient bien une conversation, a un bon raisonnement, elle a même des réparties spirituelles, relativement à son âge. Elle s'entend bien dans les soins du ménage, ainsi que pour les ouvrages manuels. Elle travaille dans tous les ateliers, mais préférerait la buanderie. Cette occupation rentre tout à fait dans son élé-ment: l'enfant aime tout travail qui exige un certain dévelop-pement de force. Elle est très leste et très agile pour la gym-nastique. Cette enfant, au début idiote, gâteuse et rachitique, peut être classée aujourd'hui dans la catégorie des arriérées intellectuelles.
Décembre. — Les progrès continuent, ils sont sensibles au point de vue classique, l'orthographe se modifie. Elle com-mence à faire des rédactions, écrit et rédige elle-même ses lettres. — Le caractère est brusque mais non méchant. —
Elle prend un soin tout particulier de sa personne. En résumé les progrès s'accentuent partout.
XCVI. Rober... (Marcelle), née le 24 décembre 1895, S ans. Idiotie -profonde, paralysie, onanisme, incontinence d'urine. A son entrée (27 janvier 1901), à l'âge de 5 ans, elle offrait un aspect maladif. La physionomie était sans expres-sion et n'inspirait que la pitié, le regard était triste et morne, le teint pâle. La parole était défectueuse, elle avait un défaut de prononciation (bégaiement), elle parlait peu, ne se ser-vait que de mots pour désigner un objet quelconque, n'em-ployait pas le verbe, ainsi au lieu de dire: « Donne-moi mes souliers », elle les désignait d'un geste en disant: mes sou-liers. Il en était ainsi pour tout ce qu'elle demandait. Vu sa paralysie, la marche était nulle, elle ne se tenait debout que sur le pied gauche tout en la maintenant assez fortement, ne pouvait rester longtemps dans, cette position. Elle était triste, pleurait pendant des heures entières sans motif déterminé; très entêtée, elle ne cédait jamais. En classe elle n'avait aucune connaissance, voire même aucune aptitude.
1903-1904. — L'enfant a fait de réels progrès au point de vue physique et intellectuel. (Fig. 46, 47, 48,4g, 5o et 51.)
La physionomie est maintenant éveillée, le regard expres-sif. Elle n'a plus de défaut de prononciation, ni de bégaie-ment. Elle construit des phrases et sait tenir une petite con-versation; répond directement à ce qu'on lui demande. Elle marche bien, tout en tramant sa jambe malade, ce qui ne l'em-pêche pas de courir, de sauter, de monter et de descendre les escaliers. Elle aime beaucoup jouer à la corde; elle est vive et gaie.
En classe, ce n'est que dans le courant de cette année 1904 qu'elle a commencé à fixer son attention sur ce qui lui était enseigné. Elle a appris à connaître ses lettres, à syllaber et maintenant lit presque couramment. Elle sait écrire et faire des copies, elle commence à compter. Elle se prête volontiers aux exercices de la gymnastique. Elle est propre nuit et jour et n'a plus d'onanisme. — Cette enfant qui, à son entrée, était atteinte d'idiotie .peut compter maintenant parmi les enfants simplement arriérées, par rapport à son âge naturellement.
1905. — Nous n'ajoutons à la note de cette enfant que quelques mots. — Elle est toujours en bonne voie d'améliora-tion, soit au point de vue physique, soit au point de vue intel-lectuel,- comme l'indiquent du reste ses photographies et son cahier mensuel.
.. L'enfant a bon caractère; pas. un brin méchante, elle a tou-jours le sourire sur les lèvres; elle est très affectueuse pour les
Fig. 46.— Robe... a 5 ans (1901.)
Fig. 4j. — Robe... ii 5 ans (1901.)
Fig. 48. — Robe... à 8 ans (1903 )
Bourneville, Bicêtre, 1905.
Fig. 4g. - Robe... à 10 ans (1905.) Fig. 5o. — Robe... à 10 ans (1905. Fig. 5t. — Robe... à 10 ans (1905).
personnes qui l'entourent. Elle est très propre, sa tenue ne laisse rien à désirer. Elle est très attentive en classe, s'inté-resse à tout; on voit qu'elle est désireuse d'apprendre. Elle lit très couramment, fait des copies, connaît l'addition et com-mence la soustraction. Amélioration notable.
Décembre. — Cet enfant continue de s'améliorer sous tous les rapports. En classe, elle porte beaucoup d'attention sur tout ce qui est enseigné. Elle lit couramment, connaît l'addi-tion, la soustraction et la multiplication. Elle apprend la grammaire et fait de petites dictées. Elle est heureuse lors-qu'après lui avoir donné une explication quelconque elle a pu l.i comprendre; son visage devient alors tout souriant, dans le cas contraire, elle se met à pleurer. Elle a une certaine dif-ficulté pour apprendre relativement à son âge, mais elle a aussi une réelle bonne volonté. Elle est très affectueuse et reconnaissante, douée d'une extrême douceur; très sensible et craintive. Elle cherche à se rendre utile, fait son lit, ainsi que ceux de ses compagnes qui ne peuvent le faire et sait se donner les soins de toilette. — Elle aime la gymnastique et malgré son infirmité, elle aime se donner de l'exercice. Amélioration.
XCVII. Lefebv... (Marguerite), née le 3 septembre 1893, 3 ans à son entrée à la Fondation en 1896, atteinte d'idiotie et d'é-p-ilepsie. Elle parlait peu, mais n'avait pas de défaut de prononciation. Elle gâtait nuit et jour, ne s'aidait en rien, restait immobile quand il s'agissait de l'habiller et de la désha-biller. Elle était presque toujours grognon, un rien la faisait pleurer, elle restait indifférente à tout. Ses accès et vertiges survenaient par séries et étaient assez nombreux. L'enfant, trai-tée par le bromure de camfhre, s'est beaucoup améliorée. Elle tombe de plus en plus rarement; il en résulte un développement très sensible. Son caractère s'est beaucoup modifié, elle n'est plus susceptible et maussade comme au début. Elle est devenue gaie, joueuse, active (1). Elle est propre nuit et jour, se donne tous les soins nécessaires.
Les progrès au point de vue scolaire n'ont pas été moins rapi-des; elle lit par syllabes, son écriture est lisible et bien for-mée. Elle fait des devoirs de grammaire, connaît l'addition, commence à coudre et suit la gymnastique avec facilité.
1904 (n ans). — Lefebv... continue à s'améliorer à tous les points de vue. Elle travaille bien en classe, y met beau-coup de bonne volonté, de sorte que sa lecture est très cou-rante, son écriture lisible ejt méthodique. Elle apprend Ja grammaire, les premiers éléments de la géographie, suit les die-
tées du cours moyen, connaît les quatre opérations de l'arith-métique; en somme, elle est en bonne voie d'amélioration.
Au point de vue du caractère, l'enfant est tout à fait gentil-lette, pas un brin méchante. D'abord elle est toujours polie, très affectueuse et très attachée au personnel; elle est très complaisante efi serviable, fait tout pour faire plaisir. Elle sait aussi se faire aimer de toutes ses compagnes, qui la récla-ment dans leurs diverses occupations. Elle sait mettre la paix quand il y a une dispute, de même que c'est elle qui organise les jeux. Avec un certain nombre de ses compagnes, aux heures de récréation, elle forme un petit groupe: c'est pour confec-tionner les ◀effets de leurs poupées. Marguerite s'y entend très bien, c'est elle qui taille les robes, les jupons, les corsages et les fait passep tour à tour à ses compagnes: toutes sont heureuses de travailler sous sa direction.
D'après ces quelques détails, il est facile de voir que l'en-fant a fait de notables progrès. En couture, elle travaille aux robes et aux tabliers. Elle repasse bien pour son âge; la buanderie ne le cède en rien aux autres ateliers. Marguerite est à la fois bonne élève et sérieuse apprentie. Elle fait très bien la gymnastique et est très souple dans ses mouvements.
Elle n'a pas eu d'accidents épileptiques depuis juillet 1902; de là le développement physique et intellectuel que nous cons-tatons. — A son entrée elle était atteinte d'idiotie avec gâtisme et épilepsie; aujourd'hui nous pouvons la placer au nombre des enfants atteintes simplement d'arriération intellectuelle.
Lefebv... (Marguerite) est entrée en juillet 1896. De là au 31 juillet, elle a eu 1 accès et 6 vertiges.
En 1897......3 accès 15 vertiges.
En 1898......9 accès 49 vertiges.
En 1899......23 accès 96 vertiges.
En 1900......16 accès 78 vertiges
En 1901......5 accès 15 vertiges.
En 1902......4 accès pas de vertige.
Elle n'a eu, nous le répétons, aucun, accident êpileptique depuis le Ier juillet 1902, jusqu'à ce jour. Le traitement a consisté en élixir polybromuré (contre les accès), en capsules de bromure de camphre (contre les vertiges), hydrothérapie, bains, gymnastique, etc.. Bien que Lef... n'eût plus d'accès ni de vertiges à partir de septembre 1902, nous avons continué l'élixir et le bromure de camphre jusqu'en juin 1903, dans le but de consolider sa guérison, de modifier, transformer son état nerveux. L'hydrothérapie, la gymnastique, le travail ma-nuel continuent sans arrêt.
Fig. 52. — Prov... à 6 ans (1894.)
Fig. 53. — Prov. à 7 ans (1895 )
Fig. 54. — Prov... à 13 ans (1901.)
Fig. 55. — Prov... à 17 ans (1895.)
1905. — Notre élève continue à faire des progrès sous tous les rapports: classe, ateliers, soins du ménage, tout marche de pair. Aucun accident nerveux à signaler, très grande amé-lioration: on pourrait dire guérison, si en fait d'épilepsie, il ne fallait pas être toujours réservé.
Décembre — Les progrès continuent sous tous les rap-ports. Marguerite sait s'attirer l'affection de ses compagnes et organise les jeux. Elle est gaie et tout plein gentillette. Elle se rend de bonne grâce dans tous les ateliers et prête attention à son travail. Si elle continue ainsi elle pourra plus tard être rendue à la société et vivre du fruit de son travail.
XCVIII. Provo... (Edm,), né en mars 1891, entré le 6 juin 1894: Idiotie complète. — Est arrivé gâteux, ne mar-chant et ne parlant pas (Fig. 52). Il ne s'aidait en quoi que ce soit pour l'alimentation, la toilette et l'habillement.
Actuellement (1903), sa tenue est propre et soignée et il se donne à lui-même tous les soins qui lui sont nécessaires. Très borné, obstiné surtout, il ne voulait rien apprendre. A présent il lit couramment, écrit lisiblement, fait les quatre opérations de l'arithmétique, dessine et possède d'assez bonnes notions sur la musique. Est apprenti tailleur et son travail, à l'atelier comme à la classe, est satisfaisant.
1895. —• Est devenu propre et a appris à marcher (Fig. 53).
1897. — Amélioration notable. P... parle bien et très fran-chement, sa tenue est bonne. Il commence à s'habiller, à se déshabiller, à reconnaître les lettres, à écrire. Sait monter les escaliers, sauter.
1898. — Assemble les syllabes, forme bien les lettres et les chiffres, s'habille seul et convenablement, se lave.
1901. — Progrès un peu en tout. Parfois paresseux, gros-sier, répondeur. Est devenu enclin à fréquenter les enfants qui ne se conduisent pas bien, ce qui ne lui arrivait pas auparavant (Fig. 54).
1905. — P... est passé à la grande école en août 1904. Depuis, ses progrès ont été lents parce que le maître de sa classe ne s'en est que médiocrement occupé. Il n'a pas veillé à ce qu'il suive régulièrement lesi leçons de chant et de des-sin. P... a continué à bien faire la gymnastique et à bien travailler à. l'atelier du tailleur où il est l'un des meilleurs apprentis. Conduite générale bonne. Caractère gai et enjoué. Assez bon camarade, un peu taquin, non batailleur. En classe, les progrès ont été limités, mais la faute en est moins à lui qu'au maître qui ne s'attache que médiocrement à ses élèves (Fig. 55.)
Les notices qui précèdent se rapportent à des enfants encore présents dans notre service et dont iJ est loisi-ble, par conséquent, de vérifier l'exactitude (]). Tous les malades sortis, garçons et filles, qui auraient pu nous fournir un très fort contingent, ont été écartés. Ils seront le substratüm d'un mémoire spécial: Ce que deviennent les enfants anormaux sortis de Bicêtre et de Vallée.
Des faits que nous venons d'exposer sommairement, et qui confirment ceux que nous avons relatés dans nos Comptes rendus annuels,nous ne tirerons que de brè-ves considérations générales et quelques indications pratiques.
Commencer le traitement médico-pédagogique dès que les premiers signes de l'idiotie sont constatés. En-registrer sur un cahier spécial toutes les manifesta-tions intellectuelles qui se produisent et les nouveaux accidents pathologiques. Prendre lé poids et la taille tous les six mois,la photographie touslesans (2). Con-seiller aux familles, comme le font malheureusement irop de médecins, d'attendre 7 ans, puis 12 ou 13 ans avant de commencer le traitement, est une faute grossière, préjudiciable aux malades, car on diminue les chances d'amélioration.
Occuper les malades du matin au soir, varier leurs occupations. S'appuyer sur ce que l'enfant possède pour aller en avant, arrêter les lésions en évolution, s'il y a lieu, développer ce qui reste de sain dans le cerveau.
L'application rigoureuse, persistante, prolongée du traitement médico-pédagogique permet, comme onTa vu par les faits, d'obtenir des résultats incontestables.
(1) Nous sommes à la disposition des médecins, des éducateurs, tous les samedis à 9 h. 1/2 à la Fondation Vallée, 7, rue Benserade à Gentilly.
(2) C'est ce que nous avons conseillé de faire bien des fois pour tous les enfants.
Si nous insistons sur la nécessité d'une persévérance soutenue, c'est qu'il arrive quelquefois que ce n'est qu'au bout de 2 ans, 3 ans, que l'on observe les premiers éveils de l'intelligence. Il faut donc être réservé sur la déclaration de Yincurabilité. Le cas de Maz.... (p. 8), microcéphale à ud degré très prononcé, et dont nous n'osions rien espérer, en est une preuve éclatante.
Notons : 1° la guérison du gâtisme, qui relève le malade, rend moins dégoûtante la besogne du person-nel, et réalise des économies de linge pour l'adminis-tration ;—2°l'éducation de la marche, de l'habillement, delà toilette, de la préhension des aliments qui fait que les enfants, suffisant à leurs besoins physiques, n'exi-gent plus un personnel aussi nombreux. Grâce à ces changements heureuv, ils entrent en relation avec le monde, ne sont plus un chagrin, une humiliation pour les familles et la Société, et sont mis en mesure de sui-vre l'enseignement médico-pédagogique.
Signalons la création de la parole, la correction des vices de prononciation, des impulsions violentes, de l'irritabilité nerveuse. (1), des perversions des ins-tintes, de l'onanisme, du mensonge, de la coprolalie, de la coprophagie, des tics, des manies, de la chorée, de l'épilepsie, l'amendement du caractère, la guérison des accès de colère, le développement de l'affectivité, de la sociabilité, etc. A toutes ces améliorations, ajou • tons pour un certain nombre, la guérison ou l'atténua-tion du nanisme et de Yobésitè (Traitement thyroï-dien) .
Parallèlement, mentionnons les acquisitions scolai-res, allant parfois jusqu'à l'obtention du certificat
(1) Les enfants chez lesquels Virritabilité nerveuse constitue le symptôme le plus important, sont le fléau des familles, l'appoint des maisons de correction.Leur place est dans les asiles-écoles où, souvent en quelques mois, il serait possible de les guérir. L'isole-ment est la base du traitement encore plus pour celle catégorie de malades que pour les autres.
d'études; l'aptitude aux travaux manuels : menuiserie, serrurerie, imprimerie, couture, cordonnerie, vannerie, cannage et paillage des chaises, pour les garçons ; travaux du ménage, blanchissage, repassage du linge, couture, tapisserie, broderie, elc, pour les filles.
Ou nous a demandé ce que nous entendions par les mots améliorés, très améliorés : nos observations fouraissentla réponse.Qu'on nous donne des expressions plus précises et nous nous empresserons de les em-ployer. Si nous ne mettons que rarement dans nos sta-tistiques le mot guêrtson, c'est parce que, s'il survient quelque accident après la sortie, nous pouvons plus facilement intervenir pour en atténuer les conséquences judiciaires; c'est aussi parce que nous ne pouvons pas revoir régulièrement nos anciens malades, nous as-surer que le mieux se maintient et augmente : ainsi le veut la méthode scientifique dont on parle tant, mais qu'on ne suit guère.
Nous terminerons ce plaidoyer en faveur des enfants anormaux en reproduisant les conclusions de notre communication au Congrès des aliénistes et neurolo-gistes de Rennes (août 1905).
Véducalion collective est préférable à l'éducation individuelle. Les femmes sont les meilleures éducatrices. — Les institutrices et instituteurs, les infirmiers et in-firmières doivent être de premier ordre, au physique et au moral, doués d'un degré encore plus élevé de bienveillance, de patience, d'amour des enfants que les agents de même ordre des classes ou des hôpitaux ordinaires. Les efforts de tous, y comprisles médecins, doivent viser à établir la sympathie entre eux et leurs malades. Le degré de l'intelligence, les aptitudes propres, doivent servir de base au groupement des malades plutôt que l'àgc.
Il découle encore des faits que nous vous avons corn-
mimiques que Jes idiots les plus malades étant amélio-rables, il en est de même, à plus forte raison, à un plus grand degré et dans une proportion plus considérable, des imbéciles et des simples arriérés. Les résultats obtenus justifient donc les sacrifices consentis par la société. Sous quelles formes doivent ils l'être? Les voici, selon nous :
1° L'assistance etl'éducation dans les asiles-écoles comme Bicêtre, la Fondation Vallée, la Salpêtrière, l'Institut médico-pédagogique (1), etc., pour les enfants atteints d'idiotie au premier et au second degrés, les enfants atteints d'imbécillité intellectuelle, d'imbécil-lité morale, d'irritabilité nerveuse avec impulsions violenteset à'épilepsie.
2° L'éducation etl''assistance dans les classes spécia-les ou écoles d'enseignement spécial pour les enfants atteints : 1° d'imbécillité légère, d'arriération intel-lectuelle ; 2° d'instabilité mentale et physique (sans perversion des instincts) ; 3 et aussi pour les enfants idiots et imbéciles qui auront été améliorés dans les asiles-écoles et successivement d'idiots auront été transformés en imbéciles et en arriérés.
Nous serons récompensé de notre peine si nous som-mes parvenu à dissiper les préjugés trop répandus au sujet de ces anormaux et à convaincre nos lecteurs de la possibilité du relèvement physique, moral et intel-lectuel de ces malheureux enfants (2).
(1) Noire communication au Congres de Hennés, renl'ermanl seu-lement 19 observations, a élé reproduite in extenso dans les Annales de médecine et de chirurgie infantiles, du D'' l'érior, et dans les Ta-blettes médicales mobiles du Dr Courlault. Nous lesrumercions vive-ment du concours qu'ils onl apporté à la réforme que nous poursuivons : l'assistance, le traitement el l'éducation des enfants unormaux. — Consuller sur les procédés qui constituent le traite-ment médico-pédagogique, la première partie de nos Comptes-rendus cl noire brochure inliluléc : Les enfants anormaux au point de vue intellectuel et moral, 1905.
(2) Cet établissement esl siluc à Vilry-sur-Seine, 22, rue Saint-Aubin, près Paris.
BounNEviLLE, Bicêtre, 1905.
Etal «les dépenses faites pour In création du quartier (les Enfants idiots et (''pileptiqucs (Docteur Bouflicvillc
DESIGNATION.
Construction des Ateliers... 162.690 67 Eau et gaz dans les susdits.. 4.936 96
Création du quartier....................
Consolidation souterraine de l'Isolement.
Continuation du quartier................
Achèvement du dit......................
Travaux complémentaires...............
Total des travaux d'architecture y compris
frais d'agence.........................
Le mobilier A...........................
Les travaux en carrières B..............
Part contributive de l'Administration pour la pariie d'égout qui conduit les eaux usées du quartier dans l'égout public de Gentilly desservant la Fonda-tion Vallée............................
travaux.
167.629 63 1.270.037 84
»
164.025 56 408.128 52 42.506 26
mobilier a.
2.052.327 81 77.092 18 48.195 26
Dépense générale.
2.177.615 34
9.600
2.187.215 34
65.746 40
11.345 78
77.092 18
travaux
en
carriè rk s b.
totaux.
45.000 » 3.195 35
48.195 35
.380.784 24, 3.195 35 164.025 50 419.474 30 42.506 20
2.177.615 34
Renseignements pris aux Archives de l'Adminis-tration le 22 novembre 1907.
Signé : Rochet.
dates liquidations.
1884 1886 1888 1886 1890 1892 1894
Travaux scientifiques faits dans le service.
(Thèses et mémoires).
1880.
Bourneville. — Contribution à l'étude de l'idiotie. — Ce travail comprend deux parties, dont la seconde a été faite en collaboration avec M. Brissaud. (Archices de neurologie, 1880, t. I, p. G9 et 390). — Contribution à l'élude de la dé-mence èpileptique. (Archives de neurologie, 1880, p. '213).
Leroy (A.). — De l'étal de mal êpileptique. Thèse de Paris.
Séglas (j.). — De l'influence des maladies intercurrentes sur la.marche de l'èpilepsie. Thèse de Paris.
1881.
Ridel-Saillaiib (G.). — De la cachexie pachy'dermique (myxœdème des auteurs anglais.) Thèse de Paris.
D'Olier (IL). — De la coexistence de l'hystérie et de l'èpi-lepsie avec manifestations distinctes des deux névroses considérées dans les deux sexes et en particulier chez l'homme. Mém. qui a obtenu le prix Esquirol. (Annales médi-co-psycholog-, sept. 1881) et tirage à part aux bureaux du Progrès Médical).
Sadrain (G.). — Etude sur le traitement des aiûaqices d'hystérie et des accès d'épilepsie. In-8° de 56 p. Th. de Paris.
Hublé (M.). — Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'èpilepsie. Monobromure de camphre, bromure de zinc, de sodium, bromure d'arsenic. Thèse de Paris.
Morlot (E.). — Sur une forme grave de l'èpilepsie. Thèse de Paris.
OoUlbaut (G.). — Des lésions de la corne d'Ammon dans l'épilspsie. Thèse de Paris,
1882.
Bricon (P.). — Du traitement de l'épilepsie: Hydrothéra-pie. — Arsenicaux. — Magnétisme minéral. Aimants. — Sels de pilocarpine, etc. Thèse de Paris.
Roux (G-L.). — Traitement de l'épilepsie et de la manie par le bromure d'èthyle. Thèse de Paris.
Wuillamier (Th.). — De l'épilepsie dans l'hémiplégie spas-modique infantile. Thèse de Paris.
1884.
Félibiliu.— Contribulionà l'étude de la folie de l'enfance. Thèse de Paris.
?188G.
Bricon (P.). — De l'idiotie et en particulier des lésions anatomiques des centres nerveux. (Prix Belhomme à la Société Médico-psychologique de Paris).
1887.
Mm "Sollier. (A.).—De l'état delà dentition chez les enfants, idiots et arriérés. Thèse de Paris.
1888.
Thibal. —Contribution a l'étude de la sclérose tubéreuse ou hypertrophique du cerveau. Thèse de Paris.
Penasse. — Contribution à l'étude des méningites c/iro-niques et spécialement d'une terminaison fréquente chez les enfants, l'Idiotie. Thèse de Paris.
Pison. — De l'asymétrie fronto-faciale dans l'épilepsie. Thèse de Paris.
1889.
Cornet (P.). — Traitement.de l'épilepsie. Bromures d'or et de camphre, Picrotoxine. Thèse de Paris.
Gottschalk (A.). — VaZeur de l'influence de la consan~
guinitè sur la production de l'idiotie et de l'épilepsie. Thèse de Paris.
Sollier (P.). — Du rôle de l'hérédité dans l'alcoolisme.
1891.
Sollier (P.). — Psychologie de l'idiotie etde l'imbécillité Thèse de Paris.
Retrouvey (à.). — Contribution a l'étude de l'hémiplégie spasrnodique infantile.
1892.
Taquet. — De l'oblitération des sutures du crâne chez les idiots. Thèse de Paris.
Vivier (A.). — Contribution à l'étude clinique de l'épi-lepsie chez les enfants. Thèse de Paris.
1893.
Noir (J.). — Étude sur les tics. Thèse de Paris.
1894.
Boyer (Joseph). — Traitement hygiénique et pédagogi-que de l'idiotie. — (Prix Belhomme à la Société Médico-psy-chologique de Paris.)
1895.
Leblais (H.). — De la puberté dans l'hémiplégie spasrno-dique infantile. Thèse de Paris.
1896.
Boullenger (F.). — De l'action de la glande thyroïde sur la croissance. Thèse de Paris.
Griffault (G.). — Contribution à l'étude du traitement de l'idiotie. Thèse de Paris.
1897.
Boyeh (Joseph). — Education du sens musculaire chez
l'idiot. — (Prix Bclhomme à la Société Médico-psycholo-gique de Paris.)
1898.
Ballard. (J.). — Comment meurent les épileptiques. Thèse de Paris.
Rellay (P.). — Essai sur le traitement chirurgical de l'épilepsie. Thèse de Paris.
1899.
Oestan (R.). — Le syndrome de Little. Sa valeur nosolo-gique. Sa pathogénie. Thèse de Paris.
Tissier (P.). —? De l'influence de .l'accouchement anormal sur le développement des troubles cérébraux de l'enfant. Thèse de Paris.
Fèvre (A.). — Dit mariage des épileptiques. Thèse de Paris.
Le Dui ou (E.). — Contribution à l'étude du pronostic de l'épilepsie chez les enfants. Thèse de Paris.
IIaslé (L.). — Du bromwe de camphre dans le traitement de l'épilepsie. Thèse de Paris.
1900.
Bourneville. — De l'Anatomie pathologique de l'Idiotie (Rapport fait à la Section de psychiatrie du Congrès inlerna-ional de médecine de 1900 (Comptes-rendus de la Section,
p. 167).'
M11" Pesker (D.). — Un cas d'affection familiale h symp-tômes cérébro-spinaux. Thèse de Paris.
Lebreton. — De la sclérose en plaques chez les enfants. Thèse de Paris.
Denis (C). — Elude sur un cas anormal de perforation crânienne congénitale. Thèse de Paris.
Prime (j.). — Des accidents toxiques produits par l'àosinale de sodium. Thèse de Paris.
Gillet (Th.). —? Etude du rôle de la consanguinité dans l'ètiologie de l'èpilepsie, de l'hystérie, de l'idiotie et de l'im-bécillité. Thèse de Paris.
1901.
Pareur(P).— Purpura dans l'Épilepsie. Thèse de Paris.
Robin (E.). — Contribution à l'étude des malformations dentaires chez les idiots, hystériques et épileptiques. — Thèse de Paris.
Bossard (J).— Contribution a VéludedelachoréedeSyden-ham ; de son traitement médicamenteux par le bromure de camphre en particulier. Thèse de Paris.
1902.
Boyer (Joseph). — Le sens de l'ouïe chez l'idiot. (Prix Belhommc à la Société Médico-psychologique de Paris).
Boyer (Jules).— Contribution à l'élude du traitement de l'Idiotie. Thèse de Paris.
Carton (J). —De la Durée delà vie chez les Epileptiques. Thèse de Paris.
Gabail (R.). — Contribution à l'étude de l'ètiologie infec-tieuse de certaines hydrocéphalies congénitales. Thèse de Paris.
Esménard (J). —Contribution à l'étude du Phénomène des orteils dans l'Épilepsie. Thèse de Paris.
Le Roux (Henri). — De l'emploi des verres dans le traite-ment du strabisme. Thèse de Paris.
Renoult (P. L.). —Contribution a l'étude des rapports de l'Idiotie et du Rachitisme. Thèse de Paris.
1903.
Calsac (E). — De l'hypothermie dans les encèphalopa thies chroniques de l'enfance. Thèse de Paris.
1904.
Lafarge (G). — Une consultation à Bicêlre; id juin 1904. Service des Enfants anormaux. Thèse de Paris.
1905.
Desgeorges (Pierre).— Contribution à l'élude de l'Idiotie mongolienne. — Thèse de Paris.
An-nées.
1880 1881 1882 1883 1884
1885 1886
1887
1888
1889
1890
1891
1892 1893 1894
1895 1896 1897 1898
1899 1900
Internes titulaires.
MM.
Internes provisoires.
d'Olier.....
Bonnaire...
Dauge.....
Boutier.... Budor*.....
Comb arien. Conzette... Isch-Wall.. Sollier.....
Durand *...
Camescasse
Lamy......
Morax. Brézard.... Fi net*.....
Dauriac.... Fender.... Boncour(P.)
Bellot......
Zeimet.....
Arrizabalaga *
Tissier.....
Lombard...
Mettetal____
Luys *.....
Schwartz.. Jacomet... »
Bellin.....
Poulard... Crouzon *. Laurens..
MM. Négel.......
Wuillamicr.
Buret.......
Leflaive.....
Leriche.....
Jonesco.....
Baumgarten
Pilliet.......
Raoult......
Mathon......
Sorel.......
Flœrsheim..
Banzet......
Noir........
Lenoir......
Dardel......
Rastouil... Pelisse.... Godineau..
Remplaçants.
Chapotin Sébileau....
Katz........
Aubertin
Dionis du Sé-jour......
* M. Dubarry a remplacé M Budor en juillet.
M. Renault a remplacé M. Durand en novem.
* M. Condamy a rem-placé M. Finet le 12 novembre.
M. Dujarrier a rem-placé M. Arrizabalaga en août. M. Comte a remplacé M. Dujarrier en septembre.
M. Rellay a remplacé M. Luys en mai.
M. Izard a remplacé M. Crouzon en juillet.
An-nées.
1901
1902 1903 1904
1905
Internes titulaires.
MM. Ambard *
Heitz*
Lemaire. Villaret*
M11" Maugeret Durand..
Bord* Tournay.
Internes provisoires
MM. Morel.....
Luteau .. Friepel... Daroanne.
Raymond Burgaud*
De verre..
Remplaçants.
* M. Izard remplace M. Ambard du 1er mai au 1er otobre.
* M. Lafargc a remplacé M. Heitz le 1er octobre.
* M. Max Blumenfeld a remplacé M. Villaret le Ier juin.
* M. Loze a remplacé M. Burgaud le 20 décem-bre.
* M. Doury a remplacé M. Bord le 1er novembre.
TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE Histoire du service pendant l'année 1905. Section I : Bïcêtre.
I. Situation du service. — Enseignement primaire.. m
1° Enfants idiots, gâteux, épileptiques ou
non, mais invalides (Bâtiment Séguin).. m
2° Enfants idiots, gâteux ou non gâteux, épileptiques ou non, mais valides (Petite
École).................................. vu
4° Petite école complémentaire............ xi
5° Enfants propres et valides, imbéciles, arriérés, instables, pervers, épileptiques
et hystériques ou non (Grande école).... xn
Tableau des notices..................... xv
Enseignement du chant. Solfège et fan-fare ..................................... XXV
Concerts................................ xxvi
La lyre hospitalière..................... xxvn
Enseignement du dessin................. xxvm
Gymnastique............................ xxix
Escrime................................. xxxni
Danse................................... xxxiv
Musée scolaire.......................... xxxiv
Bibliothèque............................ xxxiv
Lacunes de l'organisation.............. xxxv
Méthode médico-pédagogique . •.......... xxxvi
Enseignement par les projections........ xl
Hygiène sexuelle........................ xlii
Promenades et distractions.............. xliv
Caisse d'épargne........................ xliv
Visites des enfants...................... xlv
Vaccination et revaccination............. xlv
Service dentaire......................... xlvi
Bains et hydrothérapie...............,.. xlvi
Améliorations diverses................... XLix
Visites du service....................... XLix
Musée pathologique..................... Lin
II. Enseignement professionnel................... liv
Évaluation du travail des enfants......... lv
Énumération des produits fabriqués par
les ateliers............................ Lvn
Réflexions sur les ateliers............... lviii
III. Statistique. Mouvement de la population........ lx
Tableau général........................ lx
Décès, Sorties,........................ LXin
Tableau des décès...................... lxiv
Tableau des sorties..................... lxxii
Transferts ; — Évasions................. lxxviii
Maladies infectieuses.................... lxxix
Teigne.................................. lxxix
Maladies intercurrentes................. LXXix
Consultation du jeudi................... LXXX
Population au 31 décembre 1905 ......... lxxxi
Personnel du service en 1905 ............ lxxxii
Service médical......................... LXXXII
Service scolaire......................... lxxxii
Enseignement professionnel............. lxxxiii
Service hospitalier...................... lxxxiv
Section II : Fondation Vallée.
I. Situation du service. — Enseignement primaire.. lxxxv
1° Enfants idiotes et gâteuses............ lxxxv
2° Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc., valides. Enseignement primaire et
enseignement professionnel.....;..... lxxxvii
II.
I.
II. III.
IV. V.
Enseignement du dessin................. xc
Enseignement du chant................. XCi
Danse................................... xci
Enseignement professionnel............ xci
Visites, permissions desortie, congés... xeni Promenades, Distractions. Coeducation
des sexes......................•........ xciv
Améliorations diverses................... xcv
Teigne.................................. xcv
Maladies infectieuses.................... xcv
Maladies intercurrentes................. XCV
Glande thyroïde......................... xcv
Vaccinations et revaccinations........... xcvi
Bains et hydrothérapie.................. xcvn
Service dentaire............... ......... xcvm
Statistique. — Mouvement de la population..... xcvm
Tableau général......................... xcvm
Décès, Sorties, Entrées, Évasions....... xci
Transfert, Population au 31 décembre
190 í.................................... c
Tableau des décès....................... en
Tableau des sorties...................... evi
Personnel............................... cvni
Économies réalisées.................. cix
Section III. — Statistiques.
Action de l'alcoolisme sur la production de l'idiotie et de l'épilepsie, par Bour-neville ............................... CXI
Influence des professions insalubres sur la production des maladies chroniques
du système nerveux................... CXIH
Statistique sur la persistance de la suture
métopique, par Bourneville........... cxxxni
Statistique sur la Synostose du crâne chez les idiots et les épileptiques, par le
môme................................. cxxxv
Statistique do la persistance ou l'absence du Thymus chez les enfants anormaux,
par le même........................... cxxxvn
VI. Thymus et glande thyroïde chez les en-
fants anormaux, par le même.......... Cxli
VII. Statistique des hémiplégiques présents
dans le service le 31 décembre 1905.... cxlt
VIII. Rôle de la consanguinité dans l'étiologie
des maladies nerveuses................ CLi
IX. Inégalité de poids dos hémisphères céré-
braux et cérébelleux, par le même..... Cliv
Section IV. — Les enfants anormaux au point de vue intellectuel et moral, par Bourneville..................... clvi
Section V. — Instructions médico-pédagogiques,
par Bourneville................ clxxiv
DEUXIÈME PARTIE
Clinique, Thérapeutique, Anatomie pathologique.
I. Traitement médico-pédagogique des idioties les plus graves, par Bour-neville .......................... 1
Appendice.
I. Etat des dépenses faites pour la cré-
ation du quartier des enfants idiots et épileptiques. (Service du docteur Bourneville)..................... 137
II. Travaux Scientifiques faits dans le
service........................... 139
III. Liste des Internes De notre service 145
Imp. des Enfants de Bicêtre.