[Besançon, 27 février 1841].
Mes chers parens, , J'oubliais que le courrier part à peu près à onze heures et qu'il faut que je vous réponde de manière à ce que vous receviez ma lettre aujourd'hui samedi. Aussi elle sera courte.
D'abord pour mes bouteilles et celles du postillon il n'y a eu aucune méprise.
Ensuite pour cette crainte que vous avez eu égard à M. le Proviseur pouvant m'adresser des reproches pour [le vin] blanc, dissipez-la. Je mange, vous le savez, avec les maîtres élémentaires et dans une chambre retirée où nous ne sommes en tout que 5 personnes; M. le Proviseur d'ailleurs n'y vient jamais.
Cependant, malgré cela, je préfère que vous adressiez ce vin à M. Viennet, et que vous lui écriviez que ce n'est pas pour qu'il m'en passe à moi, mais bien pour qu'il le garde; enfin que c'est un cadeau que vous lui faites.
Cette idée que tu as eue de faire inviter les maîtres élémentaires par M. Viennet, etc. ne peut pas se réaliser.
Elle vient de quelqu'un qui n'est pas sur les lieux et qui juge le mieux qu'on peut le faire quand on n'est pas avec les gens etc.
Enfin, comme je vous le dis, envoyez ce vin à M. Viennet comme vous lui avez envoyé celui de l'année dernière.
J'en serai content. Il m'embarrasserait.
Comme nouvelle je vous dirai que M. le Proviseur m'a chargé hier d'une corvée qui me sera très utile, c'est de faire repasser aux élèves qui se présentent au baccalauréat a la fin de l'année leurs mathématiques et leur physique.
Adieu, je vous embrasse. PASTEUR.
N'oubliez pas mon habit et mes sous-pieds, ceux que ] #j al oubliés sur la cheminée de ma chambre.