à Reinberg ce 13 de 8br 1742
J'étois Justement Ocupé à La Lecture de cette histoire singulière, De Cette histoire réfléchie, imparcialle, et Chartrée de tout les Détails inutilles, lorsque je resus Votre lettre.
La première espérance que je Consus fut de resevoir Les cahiers suivans à Ceux que j'ai déjà, le peu que j'en ai me fait Naitre le Désir d'en avoir Davantage. Il n'y a point D'ouvrage parmi les anciens qui soit ausi Capable que Le Vôtre de Donér Des idées Justes, de formér le goût et d'adoucir et de poliser les Mœurs; ce sera L'ornement de Notre Siècle et un Monument Célèbre à La postérité de la supériorité de génie des Modernes sur les Anciens: Ciceron Disoit qu'il ne Consevoit pas Comant Les Augures fesoient pour s'empêcher de rire Lorscequ'ils se regardoient. Vous faites plus, vous éclercicéz et les ridiculles et les fureurs du Clergé.
Le Ciècle où Nous vivons fournit Des Exsemples D'ambition, Des Exsemples De Courage, mais j'ause le Dire à son honneur On n'y Voit aucune de Ces Actions barbares et Cruelles des précédents, Moins de fourberie, Moins de fanatisme, plus d'humanité et de Politesse. Après La guerre De Pharsale il n'y eut jamais De plus grands Intérests Discutéz que par la Guerre présente, il s'agit de La prééminence Des Deux plus puisantes Maisons de L'Europe Crétiene, il s'agit de La Ruine de L'une ou de L'autre, ce sont De Ces Coups De Téatre qui Méritent D'être raportéz par Votre plume et De Trouvér leur placé à La suite de L'histoire que Vous Vous êtes proposéz D'écrire.
C'est ce Temple dont Vous jouiréz lorsque Vous le voudréz bien. Dont en atandans Les plaisirs et Les Instructions sortirons pour nous autres. Fêtons tout les jours les beaux Antiques Du Cardinal de Polignac,
J'ai admiré L'épitre Dédicatoire de Mahomet qui est plaine de réflexctions Vraies et d'allusions charm[antes].
Je Ne Conois point Mad: Valenstein, je sai bien que son soitdisant Neveux à eu des très Mauvais Procédéz avec ses supérieurs et que Même il à Voulû se battre à toute force. Faites Des Vers et des histoires à L'infini mon cher Voltere, Vous Ne rasasiréz jamais le goût que j'ai pour Vos ouvrages, ni vous Ne tarirai la source de ma reconoisance. Adieu.
Federic